jeudi 13 février 2025

1er août 2005 : mort à 81 ans du général d’armée Jeannou Lacaze

Jeannou Lacaze, né le  à Hué en Indochine française (Annam), est un militaire et homme politique français. Engagé dans la résistance, il fait ensuite carrière dans l’armée. Il atteint le grade de général et est le chef d’État-Major des armées de 1981 à 1985. Il a également été député européen de 1989 à 1994.

Jeannou Lacaze naît en Indochine, fils d’un sous-officier de la Gendarmerie française et d’une Annamite d’origine chinoise. Il étudie au Lycée Michel-Montaigne de Bordeaux.

À l’âge de vingt ans, en 1944, il rejoint les FFI et participe à la Libération. Reçu à Saint-Cyr en 1945, il fait l’École d’application de l’infanterie à Auvours dont il sort en 1947.

Détaché à sa sortie d’école au 1er régiment étranger d’infanterie au Kef en Tunisie, il rejoint ensuite le 2e régiment étranger d’infanterie (REI) en Indochine, où il sert jusqu’en 1951. Chef de section au 3e bataillon, il est grièvement blessé alors qu’il est à la tête de sa section lors de l’assaut du village de Hô Chim le . Rapatrié sanitaire, il retourne, dès sa convalescence terminée, au 2e REI dans le 1er bataillon et part pour un nouveau séjour en Indochine.

De retour en France en 1951, il est affecté au régiment de tirailleurs marocains. Après une affectation à la section technique de l’armée de Terre, il prend le commandement de la 5e compagnie du 129e régiment d’infanterie en 1958 en Algérie.

En 1959, il est muté à la 11e demi-brigade parachutiste de choc.

Après un passage par l’École de guerre, il prend le commandement du 2e régiment étranger de parachutistes après le colonel Paul Arnaud de Foïard le . Il conduit son régiment au Tchad lors de l’intervention française de 1969. Il opère également au Togo et en Côte d’Ivoire.

Quittant la Légion étrangère, il rejoint les services de renseignement extérieurs en , où il devient directeur du renseignement, possiblement à la demande du ministère des armées Pierre Messmer. Il prend en 1977 le commandement de la 11e division parachutiste, qu’il conserve jusqu’en 1979. C’est durant son commandement que le 2e REP intervient à Kolwezi au Zaïre et que l’Armée française déclenche des actions extérieures au Liban et en Mauritanie.

Il gagne la confiance du président de la République Valéry Giscard d’Estaing qui le nomme Gouverneur militaire de Paris en 1980, et Chef d’État-Major des Armées le 1er , soit quelques mois avant l’élection de François Mitterrand. Le nouveau président le maintient à son poste jusqu’à son âge légal de départ à la retraite en 1985, alors qu’il totalise 41 années de service.

Titulaire de la Croix du combattant volontaire et de la Croix du combattant, le général d’armée Jeannou Lacaze est grand officier de la Légion d’honneur. Il est décoré de la croix de la Valeur militaire avec trois étoiles et de la Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs avec une palme et deux étoiles. Il totalise 6 citations.

En 1986, il devient conseiller spécial auprès du ministre français de la Défense pour les relations militaires avec les pays africains ayant signé des accords de défense. Il devient également conseiller de plusieurs présidents africains : (Mobutu Sese Seko, Denis Sassou-Nguesso et Félix Houphouët-Boigny). Il s’est rendu plusieurs fois en Irak avant l’invasion du Koweït en 1991 pour soutenir la vente d’armements et de savoir-faire français au régime de Saddam Hussein.

En 1989, il se lance dans la politique. Il est député européen de 1989 à 1994, sous l’étiquette du CNIP avant de créer son propre parti, l’Union des indépendants (UDI). Il exerce également la présidence d’honneur de l’association Paris solidarité métro (lutte contre l’exclusion). On le surnomme « le sphinx », du fait qu’il ne parle que rarement et garde de nombreux renseignements pour lui. En 1995, il fonde Le Conseil commercial et industriel franco-irakien, pour vendre des armes à Saddam Hussein. La même année, il crée une association d’encouragement à de bonnes relations avec la Corée du Nord. Il intervient en qualité de « témoin de moralité » lors du procès du mercenaire Bob Denard en 1999.

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