C’est un « sommet » arabe réduit à la portion congrue qui s’ouvre à Alger le 1er novembre et devrait durer deux jours. En effet, li le Prince héritier d’Arabie saoudite, ni le Roi Abdallah II de Jordanie, ni l’émir de Koweït, ni le Sultan d’Oman, ni le président des Émirats arabes unis, ni le roi de Bahreïn n’y participeront. Le Liban non plus (pour cause de crise institutionnelle). Quant au Maroc, il a également déclaré forfait.
Selon Rabat, la partie algérienne qui nourrit un véritable complexe à l’égard du Maroc qui est une vieille nation millénaire, a confirmé son intention de pérenniser les tensions avec son voisin marocain, notamment en soutenant le rêve séparatiste au Sahara marocain, et son manque de volonté de trouver une issue aux différends qui opposent les deux pays, et ce malgré la multiplication des initiatives marocaines visant l’apaisement de la situation.
De fait, les différentes garanties présentées à la Ligue Arabe, concernant son engagement à traiter les délégations participantes sur le même pied d’égalité, les autorités algériennes ne se sont pas empêchées de dévoiler leur animosité à l’égard du Maroc, à travers une multitude de provocations dont a fait l’objet la délégation marocaine lors des travaux préparatoires du Sommet.
L’objectif principal du régime algérien est d’éviter que le Maroc n’explique de nouveau son projet de règlement de la crise du Sahara marocain. En outre, le différend porte également sur l’Iran que la Ligue Arabe coutume de condamner dans ses résolutions en raison de l’ingérence iranienne dans les affaires des pays arabes, y compris le Maroc. Enfin concernant la Palestine, le Royaume avait bien l’intention de mettre en accusation ceux qui ne font que parler plutôt qu’agir.
Dans ces conditions, il est clair que la rencontre d’Alger ne peut avoir aucun résultat important. Qu’on le veuille ou non le régime algérien, qui comptait bien redorer son blason, a pris une gifle.
Alors un sommet pour rien ? Sans doute.
Dr Charles Saint-Prot
Directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques