8 mai 1429 : Jeanne d’Arc oblige les Anglais à lever le siège d’Orléans.
Le 7 mai eut lieu la prise des Tourelles, à l’issue de laquelle les Anglais avaient perdu 400 ou 500 hommes, tués ou noyés, y compris leur capitaine William Glasdale. Dans tous ces épisodes, l’indomptable énergie de la Pucelle avait joué un rôle déterminant. Le soir du 7, les Orléanais, tout en adressant de « merveilleuses louanges » aux chefs de guerre qui avaient mené à bien l’opération, rendirent grâces à leurs protecteurs célestes, saint Euverte et saint Aignan. Restaient donc les fortes bastilles de la rive droite mais, le dimanche 8 mai, les Anglais, à l’issue d’un conseil de guerre, sortirent de leurs bastilles, les « désemparèrent », se mirent en ordre de bataille en présence des Français eux aussi prêts à combattre. Le face-à-face dura une bonne heure. En fait, ni d’un côté ni de l’autre on ne souhaitait l’engagement, et les Anglais purent opérer vers Meung une retraite en bon ordre. Alors eut lieu une grande procession d’action de grâces. Le lendemain, la Pucelle quitta Orléans pour rendre compte en personne à Charles VII des « nouvelles de la noble besogne » et l’inviter à « se mettre sur les champs » pour se faire sacrer à Reims. Le « saint voyage » de Jeanne d’Arc continuait.
Même si l’insuffisance de leurs effectifs les empêchait de faire le blocus de la place, les Anglais pouvaient raisonnablement espérer qu’à un moment donné le courage des assiégés fléchirait et que des négociations s’ouvriraient. Certes, après le milieu d’avril, la partie devint pour eux très compromise. Mais la manière classique de procéder à la levée d’un siège était l’arrivée d’une armée de secours attaquant de l’extérieur. Le propre de la libération d’Orléans fut donc que ce furent les assiégés eux-mêmes qui brisèrent de l’intérieur l’étau qui les enserrait : on peut penser que Jeanne d’Arc eut un rôle déterminant dans l’adoption inaccoutumée de cette tactique. Le même procédé fut employé l’année suivante pour la levée du siège de Compiègne, mais à cette date la Pucelle avait été faite prisonnière. Le brusque départ des assiégeants, au matin du 8 mai, provient d’une sorte d’effondrement psychologique : toutefois la discipline fut rigoureusement maintenue dans leurs rangs et cette retraite ne fut pas une fuite.
Philippe CONTAMINE
8-9 mai 1769 : Bataille de Ponte-Novo (Corse)
Elle est le point final des affrontements entre les troupes de Pascal Paoli — composées de Corses et de mercenaires allemands et suisses — et les armées du roi de France, Louis XV, aidées de soldats corses du parti français. Ouvrant aux grenadiers français la route de Corte, capitale de la République corse, cette bataille marque la fin de la seconde et dernière phase de la conquête de la Corse par la France.
8 mai 1828 : Naissance de Henry Dunant, humaniste suisse fondateur de la Croix-Rouge
Pendant un voyage d’affaires en , il se trouve à proximité de la ville italienne de Solférino et découvre les dégâts humains de la bataille qui s’y est déroulée. À partir de cette expérience, il écrit un livre intitulé Un souvenir de Solférino qu’il publie en 1862. Une année plus tard, il participe à Genève à la fondation du Comité international de secours aux militaires blessés, désigné dès 1876 sous le nom de Comité international de la Croix-Rouge. La première convention de Genève est ratifiée en 1864 et se réfère largement à ses propositions. Il obtient avec Frédéric Passy le premier prix Nobel de la paix en 1901.
8 mai 1842 : Mort accidentelle à 52 ans du contre-amiral et explorateur Jules Dumont d’Urville
Il participa à plusieurs voyages d’exploration scientifique entre 1822 et 1840, notamment à bord de l’Astrolabe. Il fut le premier à signaler à l’ambassadeur français à Constantinople une statue récemment exhumée et dont il avait perçu immédiatement l’inestimable valeur. C’est la fameuse Vénus de Milo.
8 mai 1888 : Naissance de Maurice Boyau, as de l’aviation crédité de 35 victoires (la plupart sur des ballons d’observation allemands drachens) et joueur de rugby à XV (Mort le ).

8 mai 1945 : Capitulation du IIIe Reich
Les actes de capitulation du Troisième Reich sont constitués par les deux versions de l’Acte de reddition militaire — en anglais : Act of military surrender — qui constituent le texte légal de la capitulation du Troisième Reich par lequel le Haut Commandement des forces armées allemandes s’est rendu de manière simultanée sans condition aux hauts commandements suprêmes des forces expéditionnaires alliées en Europe et de l’Union soviétique, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en Europe. La première capitulation a été signée à Reims le à 2h41, la seconde à Berlin le 8 mai 1945 à 22h43, heure de Berlin, soit le à 0h43, heure de Moscou.
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Seul le texte en anglais fait autorité
- Nous soussignés, agissant au nom du Haut Commandement allemand, déclarons par la présente que nous offrons la reddition sans condition au Commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées et, simultanément au Haut Commandement soviétique, de toutes les forces de terre, de mer et de l’air qui sont à cette date sous contrôle allemand.
- Le Haut Commandement allemand transmettra immédiatement à toutes les autorités militaires navales et aériennes allemandes et à toutes les autorités militaires sous contrôle allemand, l’ordre de cesser de prendre part aux opérations actives à 23 h 1 heure d’Europe centrale le et de rester sur les positions qu’elles occuperont à ce moment. Aucun navire ni avion ne sera sabordé et aucun dégât ne sera fait à leur coque, à leurs machines ou à leur équipement.
- Le Haut Commandement allemand adressera immédiatement aux commandants des forces intéressées tous les ordres donnés par le Commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées et par le Haut Commandement soviétique, et s’assurera de leur exécution.
- Cet acte de reddition militaire ne préjuge pas de l’avenir et sera remplacé par tout autre instrument général de reddition qui sera imposé par ou au nom des Nations unies et applicable à l’ALLEMAGNE et aux forces armées allemandes dans leur ensemble.
- Dans le cas où le Haut Commandement allemand ou certaines forces sous son contrôle manqueraient d’agir conformément à cet acte de reddition, le Commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées et le Haut Commandement soviétique prendront toutes actions punitives ou autres qu’ils jugeront appropriées.
Signé à Reims France à 2 heures 41, le .
- Au nom du Haut Commandement allemand, Signature du général Jodl
- Au nom du Commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées, Signature du général Bedell-Smith
- Au nom du Haut Commandement soviétique, Signature du général Sousloparov
- Général, Armée française (Témoin), Signature du général Sevez