La formule d’une exception marocaine était déjà évoquée en 2011 et « le temps nous a donné raison », a affirmé le directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques, Charles Saint-Prot.(Charles Saint Prot).
« Lors des crises et des agitations qui se répandaient dans un bon nombre de pays arabes en 2011, nous avions évoqué la formule d’une exception marocaine. Nous ne pensions pas que l’avenir ne nous donnerait pas raison », a relevé M. Saint Prot qui intervenait lors de la présentation de l’ouvrage « Maroc, émergence et développement global : Une volonté plus forte que les crises » de l’économiste français Henri-Louis Vedie, organisée cette semaine en marge de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg.
« Aujourd’hui, nous voyons bien combien ces crises ont eu des conséquences néfastes sur le développement économique, en particulier en Tunisie et en Egypte » et « d’autres pays stagnent dans un inquiétant immobilisme, figés dans le carcan de systèmes opaques et clientélistes, menacés à tout moment de s’écrouler dans la violence » ; alors qu’à contrario, le Royaume du Maroc « fait partie du petit nombre de ceux qui progressent, que ce soit sur le plan de la consolidation de l’Etat de droit ou sur le développement économique et social », a-t-il dit.
« Le Maroc progresse parce qu’il est résolument engagé dans un processus de réformes » et « à cet égard, l’observateur ne peut que constater le flux de réformes continu depuis la libération en 1955, et plus particulièrement depuis les années 1990 », a-t-il pousuivi, relevant que ces réformes « sont portées » par la Monarchie.
Lors de cette rencontre, marquée par la présence de plusieurs eurodéputés et responsables européens ainsi que du Consul général du Maroc à Strasbourg chargé des relations avec le Conseil de l’Europe, Mohammed Arrouchi, M. Henri-Louis Vedie est revenu sur les grands axes de son livre, le troisième du genre qu’il consacre à l’économie du Royaume, qui analyse les choix du Maroc inscrits dans le cadre d’une stratégie de développement global à travers les grands projets structurants, impulsés durant les quinze dernières années par SM le Roi Mohammed VI.
Le Maroc a créé « les conditions irréversibles d’un programme moderne », a-t-il affirmé, en étayant la portée stratégique des différents plans et programmes nationaux mis en œuvre dans le Royaume, qui englobent les infrastructures structurantes, l’agriculture, les pêches, l’industrie, le numérique, le tourisme et l’énergie, des programmes sous tendus par une vision sociale développée dans le cadre de l’Initiative nationale de développement humain, couvrant tout le territoire du pays. L’auteur s’est également attardé sur la résilience de l’économie marocaine face à la crise internationale et la cadence de sa croissance, en soulignant que cette vision socio-économique irrigue tous les territoires du Maroc.
Lui succédant, le politologue français Christophe Boutin s’est intéressé au « pari africain » du Maroc qui s’inscrit en ligne droite avec les liens historiques du Royaume avec les pays du sous-continent. L’intervenant s’est également intéressé sur l’originalité des relations bilatérales développées dans ce cadre par le Maroc et la nature des partenariats qu’il tisse avec ces pays, en soulignant que la politique marocaine s’adapte aux demandes locales dans le respect des souverainetés des pays.
Lors des débats, les différents intervenants ont mis l’accent sur le statut du Maroc comme « partenaire naturel, stable et fiable » de l’Union européenne qui, par ailleurs, constitue un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique et que la politique africaine d’envergure développée par le Royaume lui confère le statut de grand acteur de la coopération Sud-Sud.
Source : MENARA.MA