Jean Gilles, né le à Perpignan et mort le à Mont-Louis, est un général français, grand-croix de la Légion d’honneur.
« Commandant des troupes aéroportées », il commande les troupes parachutistes françaises au cours de la guerre d’Indochine, puis il est le chef de l’opération aéroportée lors de la crise du canal de Suez. Il dirige ensuite le corps d’armée de Constantine et est l’adjoint opérationnel du commandant en chef en Algérie pendant la guerre d’Algérie, avant de prendre en juillet 1960 le commandement de la 5e région militaire à Toulouse et de la 2e zone de Défense.
Il est élevé à la dignité de grand croix de la Légion d’honneur en juillet 1961 alors qu’il est toujours en service actif. « Mort pour la France » et titulaire de nombreuses décorations françaises et étrangères dont 20 citations (18 françaises et 2 vietnamiennes) dont 14 à l’ordre de l’Armée. Il est l’un des officiers généraux les plus décorés.
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Jean Marcellin Joseph Calixte Gilles naît le 14 octobre 1904 à Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales. Son père, Joseph Marius Gilles, capitaine dans l’armée française, est tué au combat en septembre 1914. Jean Gilles intègre le Prytanée militaire de La Flèche à l’âge de 12 ans.
En 1922, il est admis à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr dans la promotion « Metz et Strasbourg » (1922-1924), qui compte notamment dans ses rangs le futur général Leclerc. Durant sa formation, il est grièvement blessé lors d’un exercice de tir et perd un œil, qu’il remplace par un œil de verre. Cette blessure n’interrompt pas sa carrière militaire.
Dans les années 1930, Jean Gilles sert dans l’armée coloniale. Il acquiert durant cette période une expérience des théâtres d’opérations coloniaux et participe à la Seconde Guerre mondiale.
Jean Gilles est affecté en Indochine où il commande des unités parachutistes. Il participe à plusieurs opérations majeures du conflit.
En décembre 1952, il prend le commandement du camp retranché de Na San, dans le nord du Viêt Nam. Le camp résiste aux attaques du Viêt Minh. Cette bataille constitue une expérience de la stratégie des camps retranchés aérotransportés.
Le 20 novembre 1953, en tant que général de brigade, il dirige l’opération Castor, parachutage initial sur Diên Biên Phu. Il établit le camp retranché avec six bataillons parachutistes. Il refuse le commandement permanent du camp et demande à être relevé pour raisons de santé avant le début de la bataille principale.
En juillet 1953, il commande l’opération « Lorraine » sur Lang Son.
En mars 1954, il rentre en métropole et prend le commandement des troupes aéroportées et de la 25e Division d’Infanterie Aéroportée (DIAP).
Fin 1954, il commande la 25e Division aéroportée en Algérie, déployée dans les Aurès. En novembre 1954, un incident l’oppose au sous-préfet de Batna et au ministre de l’intérieur François Mitterrand.
De janvier à avril 1955, il est hospitalisé à Baden-Baden suite à un infarctus. Il est cité à l’ordre de l’Armée pour son action en Algérie.
Lors de la crise du canal de Suez, il commande les troupes aéroportées françaises dans l’opération « Mousquetaire ». Les forces franco-britanniques et israéliennes interviennent contre l’Égypte en octobre-novembre 1956. Le 27 avril 1957, il est cité à l’ordre de l’armée pour cette campagne.
En 1958, il est nommé commandant du corps d’armée de Constantine, l’une des trois grandes régions militaires d’Algérie. Il occupe ensuite la fonction d’adjoint opérationnel à un commandement supérieur.
À son retour d’Algérie, il prend le commandement de la 5e Région militaire en métropole. Le 9 octobre 1959, il survit au crash d’un hélicoptère.
Jean Gilles meurt le 10 août 1961 à Mont-Louis, dans les Pyrénées-Orientales, à l’âge de 56 ans.
Le général Jean Gilles était grand-croix de la Légion d’honneur et titulaire de la Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs. Un monument commémoratif lui rend hommage à Mont-Louis.
Jean Gilles a servi principalement dans les troupes aéroportées durant les guerres d’Indochine et d’Algérie. Il a exercé des commandements tactiques et opérationnels dans plusieurs théâtres d’opérations, notamment lors des batailles de Na San et Diên Biên Phu, ainsi que lors de l’expédition de Suez. Il a occupé des postes de commandement supérieur en Algérie et en métropole avant sa mort en 1961.







Le Général Gilles a donné son nom à une promotion de Saint-Cyr (1969-1971) fière de son parrain.
Général Théry Président de la Promotion Général Gilles