L’agent orange est un mélange à parts égales de deux molécules herbicides : l’acide 2,4-dichlorophénoxyacétique (2,4-D) et l’acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique (2,4,5-T).
Découvertes dans les années 1940 par des équipes de recherches britanniques et américaines, ces molécules agissent en mimant une hormone de croissance végétale de type auxine : l’acide indole 3-acétique. Pulvérisées sur des plantes, elles provoquent une croissance incontrôlée, menant à la mort du végétal. Ce sont des herbicides sélectifs : lorsqu’ils sont pulvérisés sur des cultures de graminées (blé, maïs…), seules les adventices sont éliminées. Commercialisés en 1946, ces herbicides ont été largement utilisés à partir des années 1950. Spécialement fabriqué à l’intention des militaires, l’agent orange fut utilisé en des concentrations très supérieures à celles normalement utilisées lors d’utilisations agricoles.
L’agent orange, nom donné par les médias à l’herbicide orange, produit pour le département de la Défense des États-Unis par Monsanto et Dow Chemical, est en fait rose et brunâtre, et doit son nom aux bandes de couleur orange peintes sur les fûts dans lesquels il était stocké. De même furent baptisés les agents blanc, bleu, rose, vert et pourpre mais l’agent orange est le défoliant le plus connu car le plus utilisé pendant la guerre du Viêt Nam, la fin du conflit voyant même l’usage de l’agent « Super Orange » (agent orange II) encore plus dangereux.
Il fut ensuite utilisé pour empêcher les guérilleros vietnamiens de se cacher dans les forêts du Sud-Viêt Nam, pour détruire leurs récoltes, mais aussi afin de dégager les abords des installations militaires américaines et y prévenir les attaques. Des essais concluants au Viêt Nam ont lieu dès 1959 sous la présidence de Dwight David Eisenhower.
Ces opérations de guerre chimique débutèrent en 1961, le premier épandage ayant lieu le 10 août dans la province de Kontum au centre du pays. Le programme, intitulé opération Ranch Hand, débuta ensuite progressivement avec le feu vert du président John F. Kennedy en jusqu’à atteindre son apogée en 1965.
La contamination quasi systématique du 2,4,5-T par une dioxine a été révélée au public dans les derniers jours de 1969. C’est à ce moment que la dangerosité a été officiellement admise, ce qui conduisit, en , la Food and Drug Administration à l’interdire aux États-Unis, ce qui est une décision extrêmement rapide pour l’époque.
Bonjour,
En tant qu’époux d’une ƒemme de Nam Dinh, j’ai bien sûr passé des dizaines d’années à prendre soin de victimes de cette saloperie, répandue « pour déƒendre les valeurs occidentales contre le totalitarisme »…… (((notons au passage que les ƒabricants ont certiƒié, sous serment, devant un commission du Sénat des U.s.a., avoir « des preuves irréƒutables que la dioxine n’aura aucun effet nociƒ sur la santé humaine » — comme Joffre avait toutes les preuves que les Allemands n’attaqueraient jamais à Verdun))).
Permettez-moi de saluer la qualité de cette étude sur tous les plans. Médical, politique, environnement……
£e plus tragique est la déƒense du pays victime, qui a commencé par tout occulter pour ne pas nuire aux exportations (caƒé, crevettes, etc…). Et l’insistance à plaider sa cause auprès des coupables (tribunaux des U.s.a.) au lieu de la Cour pénale internationale. Personne n’est prêt à se déclarer monstrueux, surtout après avoir été juge à Nürnberg !