IN MEMORIAM – Capitaine Jean MARIDOR, compagnon de la Libération (mort en service aérien le 3 août 1944)

Passionné d’aviation dès son plus jeune âge, mais, issu d’un milieu modeste et n’ayant pu faire des études supérieures, ses parents, qui possédaient une petite épicerie, le mettent en apprentissage chez un coiffeur. Cependant, le jeune Jean savait qu’il n’en ferait pas sa vie. Il assiste alors à un meeting d’aviation au Havre, et c’est pour lui un coup de foudre. Tout en continuant à travailler au salon de coiffure, il prend des cours de pilotage dans un aéro-club local. C’est ainsi qu’à peine âgé de 16 ans il obtint son brevet « B », et deux ans plus tard son brevet « A ». Il devient ainsi le plus jeune pilote titulaire d’un brevet.

En , il rejoint l’Armée de l’air à la base d’Istres, où il est le seul non bachelier à être intégré, puis à Angers-Avrillé où on le surnommait “le petit gars des vrilles”. Il obtient ses « ailes » de pilote militaire à la fin de septembre de la même année. Il entreprit alors une formation sur Dewoitine D.520, en , et lorsqu’il put rejoindre une unité de combat, en , comme caporal-pilote, il reçut l’ordre, 48 heures après son arrivée, de détruire son appareil par le feu, pour cause d’armistice. Il décida alors de rejoindre la Grande-Bretagne, s’embarquant sur le SS Arandora Star en partance de Saint-Jean-de-Luz, et chargé de troupes polonaises dont le Havrais porte l’uniforme afin de se fondre discrètement dans la masse.

Après s’être engagé dans les Forces aériennes françaises libres et avoir suivi un entraînement au sein du centre de formation de la RAF de Sutton Bridge, il fut muté au 615 Squadron où, volant sur Hurricane II, il obtint une première victoire aérienne, le  : un He.59, abattu en coopération avec un autre pilote près d’Ostende.

En , promu officier (Pilot Officer), il rejoignit le 91 Squadron, équipé de Supermarine Spitfire, au sein duquel il se spécialisa dans l’attaque de navires ennemis, tout en participant à de nombreux combats aériens au cours desquels il fut crédité de plusieurs victoires homologuées.

Le , il fait échouer un raid de 12 chasseurs-bombardiers Focke-Wulf 190 sur la ville de Folkestone. Il en abat deux, et contraint les autres à larguer leur bombe de 500 kilos en mer pour se battre. Lorsqu’il est rejoint par d’autres Spitfire, l’ennemi rompt le combat et regagne sa base.

À partir de , il se spécialisa dans la chasse des V1 et eut à son palmarès 6 bombes volantes et 1/2 en collaboration avec des Tempest.

Le , au cours d’une de ces patrouilles aériennes, le capitaine Jean Maridor aperçoit un V1 qui se dirige droit sur l’hôpital de Benenden. Il se met à voler en formation avec le V1, juste à côté de lui, et commence à utiliser une technique classique mais très risquée, qui consiste à placer une aile de l’avion sous celle du V1 afin de la pousser vers le haut à l’aide du coussin d’air qui passait ainsi entre les deux, et dérégler le gyrocompas qui dirigeait l’engin, celui-ci finissant par chuter. Hélas, voyant que la bombe volante allait quand même tomber sur l’hôpital, le Normand se positionne alors à pleine vitesse à une centaine de mètres derrière le V1, au lieu des 200 mètres requis, pour le mitrailler à bout portant, ne se laissant aucune marge de dégagement lors de l’explosion de l’engin. Avec la déflagration, la tuyère du V1 est propulsée vers le Spitfire et lui arrache une aile. L’avion se désintègre et part aussitôt en vrille pour venir s’écraser dans le jardin de l’hôpital qu’il vient de sauver. Jean Maridor sacrifie ainsi sa vie en détruisant sa sixième bombe volante. Au sol, des Anglais se sont précipités pour essayer de sortir le pilote qui était malheureusement déjà mort. Ils ont été fort étonnés quand ils se sont aperçu que le pilote qui les avait épargné d’une catastrophe était un Français. Jean Maridor devait se marier en Angleterre une semaine plus tard avec sa fiancée, Jean Lambourn, une volontaire britannique de la RAF.

Sa dépouille est inhumée près de Londres et rapatriée en France en 1948. Les funérailles sont organisées au Havre le .

Jean Maridor était crédité de 4 victoires homologuées (3 individuelles et 1 en coopération), 2 victoires probables et de 3 appareils endommagée, succès aériens auxquels il faut ajouter 20 navires coulés et 6 bombes volantes V1 et 1/2 en collaboration.

• Commandeur de la Légion d’Honneur
Compagnon de la Libération – décret du 8 mai 1943
• Croix de Guerre 39/45 (8 citations)
• Médaille de la Résistance
• Distinguished Flying Cross (GB)
• 1939/1945 Star (GB)
• Croix de Guerre Tchécoslovaque

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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