IN MEMORIAM – Camille CHEVALIER, compagnon de la Libération (fusillé le 18 août 1942)

Lorrain d’origine, né le 9 janvier 1899 à Dijon où ses parents sont commerçants, Camille Chevalier tient un garage, à Chalon-sur-Saône, avant la guerre.

Désireux d’agir, il forme avec des amis comme André Jarrot un groupe de résistance dès 1940. Chalon se trouvant sur la ligne de démarcation, il se « spécialise » rapidement dans l’aide aux prisonniers de guerre français évadés qu’il héberge, nourrit et fait passer en zone sud, grâce à de multiples complicités et l’aide de son épouse Jeanne. Il refuse de monter des gazogènes sur les voitures parce que, dit-il, économiser l’essence, c’est travailler indirectement pour l’ennemi. Vivant de ses économies et des revenus de couturière de sa femme, il abandonne son métier pour se consacrer à ses activités clandestines sous le nom de Louis Bayard.

Entré en relation avec Joseph Dubar, chef du réseau de renseignements belge « Ali France », il entre dans l’organisation en 1941. Son domicile sert de boîte aux lettres à « Ali France » ainsi qu’au réseau de renseignements militaires britannique « Gloria SMH » dont il fait également passer le courrier en zone sud. Début 1942, il élargit son activité de passeur aux militaires alliés et notamment aux belges cherchant à rejoindre la Grande-Bretagne. Il réussit également à se procurer les cachets de la mairie de Chalon, ainsi que ceux de communes voisines pour réaliser des faux-papiers. On estime que plusieurs centaines de personnes auront eu recours à ses services.

Le 11/07/1942, un agent de la Gestapo se présentant comme un évadé vient frapper à sa porte. Reçu comme les autres, Chevalier lui établit une fausse carte d’identité avant de passer en zone libre pour porter le courrier du réseau. En son absence, Madame Chevalier s’inquiète car, au lieu de rester caché en attendant le passage de la ligne, « l’évadé » sort plusieurs fois en ville. Le 13/07, il est de retour. Dans la soirée, alors qu’il dîne chez lui en compagnie de plusieurs amis résistants dont Simone Monier, responsable à Dijon de l’hébergement de prisonniers de guerre évadés, la Gestapo survient et arrête tout le monde sur la dénonciation de l’agent de la Gestapo infiltré. Madame Chevalier est libérée le 5 août.

Transféré le 25/07 à la prison de Dijon, jugé le 6/08, Il est condamné à mort, en même temps que Simone Monier qui sera finalement internée en Allemagne et libérée en 1945. Camille Il est fusillé le 18 août 1942 à Dijon. Inhumé d’abord sur place, son corps sera transféré ensuite au cimetière de l’Ouest de Chalon-sur-Saône. Camille Chevalier a été élevé au grade de capitaine à titre posthume.

  • Chevalier de la Légion d’Honneur
  • Compagnon de la Libération
  • Croix de Guerre 39/45 avec palme
  • Médaille de la Résistance
  • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
  • Médaille des Internés et Déportés
  • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
  • Chevalier de l’Ordre de Léopold (Belgique)
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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