Lorrain d’origine, né le 9 janvier 1899 à Dijon où ses parents sont commerçants, Camille Chevalier tient un garage, à Chalon-sur-Saône, avant la guerre.
Désireux d’agir, il forme avec des amis comme André Jarrot un groupe de résistance dès 1940. Chalon se trouvant sur la ligne de démarcation, il se « spécialise » rapidement dans l’aide aux prisonniers de guerre français évadés qu’il héberge, nourrit et fait passer en zone sud, grâce à de multiples complicités et l’aide de son épouse Jeanne. Il refuse de monter des gazogènes sur les voitures parce que, dit-il, économiser l’essence, c’est travailler indirectement pour l’ennemi. Vivant de ses économies et des revenus de couturière de sa femme, il abandonne son métier pour se consacrer à ses activités clandestines sous le nom de Louis Bayard.
Entré en relation avec Joseph Dubar, chef du réseau de renseignements belge « Ali France », il entre dans l’organisation en 1941. Son domicile sert de boîte aux lettres à « Ali France » ainsi qu’au réseau de renseignements militaires britannique « Gloria SMH » dont il fait également passer le courrier en zone sud. Début 1942, il élargit son activité de passeur aux militaires alliés et notamment aux belges cherchant à rejoindre la Grande-Bretagne. Il réussit également à se procurer les cachets de la mairie de Chalon, ainsi que ceux de communes voisines pour réaliser des faux-papiers. On estime que plusieurs centaines de personnes auront eu recours à ses services.
Le 11/07/1942, un agent de la Gestapo se présentant comme un évadé vient frapper à sa porte. Reçu comme les autres, Chevalier lui établit une fausse carte d’identité avant de passer en zone libre pour porter le courrier du réseau. En son absence, Madame Chevalier s’inquiète car, au lieu de rester caché en attendant le passage de la ligne, « l’évadé » sort plusieurs fois en ville. Le 13/07, il est de retour. Dans la soirée, alors qu’il dîne chez lui en compagnie de plusieurs amis résistants dont Simone Monier, responsable à Dijon de l’hébergement de prisonniers de guerre évadés, la Gestapo survient et arrête tout le monde sur la dénonciation de l’agent de la Gestapo infiltré. Madame Chevalier est libérée le 5 août.
Transféré le 25/07 à la prison de Dijon, jugé le 6/08, Il est condamné à mort, en même temps que Simone Monier qui sera finalement internée en Allemagne et libérée en 1945. Camille Il est fusillé le 18 août 1942 à Dijon. Inhumé d’abord sur place, son corps sera transféré ensuite au cimetière de l’Ouest de Chalon-sur-Saône. Camille Chevalier a été élevé au grade de capitaine à titre posthume.
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Compagnon de la Libération
- Croix de Guerre 39/45 avec palme
- Médaille de la Résistance
- Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
- Médaille des Internés et Déportés
- Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
- Chevalier de l’Ordre de Léopold (Belgique)