31 août 1967, l’équipage F-XCVB de la Flottille 22F, à bord du Breguet 1150 Atlantic n° 39, est engagé dans l’exercice combiné de détection et d’attaque « Formative » de l’OTAN, au nord du cercle arctique. À 00h31 UTC (temps universel), l’équipage a envoyé son dernier message de routine à son contrôleur pour informer de la situation et assurer la sécurité aérienne.
L’appareil de la relève n’arrivant pas à contacter l’Atlantic qui devait être présent dans la zone de l’exercice, une procédure SAR (recherche et sauvetage) est lancée. Plusieurs unités engagées dans l’exercice ratissent la zone : le sous-marin Narval, le Bâtiment de Soutien Logistique Rhône, le navire norvégien de recherche Sverdrup. L’île de Svalbard est explorée depuis le ciel par un hélicoptère soviétique d’une compagnie minière, coopération internationale inédite en pleine guerre froide…
Parti de la base RAF de Kinloss en Écosse, l’Atlantique n° 39 opérait en mission ASM (anti-sous-marine) au large du Groenland. À la suite d’incidents techniques, le chef de bord ordonne un retour vers l’aérodrome d’origine.
L’avion, gêné par une brume épaisse et une dérive de navigation non détectée, percute dans la nuit l’ouest d’un sommet sur l’île de Prins Karls Forland, une île habitée située à une dizaine de nautiques à l’ouest du Spitzberg, dans l’archipel norvégien du Svalbard.
Les débris de l’appareil sont retrouvés le 2 septembre par l’hélicoptère soviétique, et les corps des onze membres de l’équipage. Il était composé de l’officier des équipages de 2e classe, le navigateur aérien Maurice Cordier, coordonnateur tactique ; du premier maître mécanicien volant André Croux ; du maître navigateur aérien André Damy ; du maître électronicien de bord Claude Guichard ; du premier maître pilote Jean Haesslein ; du maître navigateur aérien Albert Laporte ; des maîtres électroniciens de bord Jean-Paul Le Viavant et Jacques Morin ; de l’officier des équipages de 1re classe, le pilote Claude Raguin, chef de bord ; du maître électronicien de bord François Reungoat et du second maître mécanicien volant Michel Stéphano.
Ils sont rapatriés en France au bord du Rhône.
Source : Romain GRAND / LinkedIn