Résistante, héroïne du maquis sous l’Occupation, puis pédiatre et militante associative, pionnière de la protection médicale et infantile, Jacqueline de Chambrun est morte le 24 septembre 2013 à Marvejols à l’âge de 92 ans.
Elle est née le 20/12/1920 à Casablanca (Maroc), où ses parents, sont venus s’établir. Son père est un rescapé des tranchées de 14-18, sa mère une couturière. A l’âge de 16 ans, elle manifeste en faveur des Républicains espagnols, dont elle vivra la défaite comme « un effondrement » en même temps qu’un catalyseur de sa conscience politique. En 1938, ses excellents résultats scolaires lui font obtenir une bourse d’études, en faculté de médecine, à Montpellier. Après la défaite, d’abord absorbée par ses cours, elle reçoit son deuxième choc « fondateur » en se dressant contre l’antisémitisme dont étaient victimes, de la part d’une majorité des étudiants, 3 de ses condisciples.
Elle est recrutée en 12/1942 par le réseau Combat et affectée au service social, chargé d’aider les familles des résistants. C’est dans ce cadre qu’elle rencontre son futur mari : Gilbert de Chambrun, jeune diplomate et chef régional de l’armée secrète. En 07/1943, grâce à la solidarité d’autres résidents du foyer, l’étudiante réussit à s’enfuir quand la Gestapo vient l’arrêter. Après un passage à Paris, elle devient responsable du service social du réseau Combat à Marseille, puis à Lyon où, en 01/1944, elle échappe encore aux coups de filets de l’occupant.
Sous le nom de « Lieutenant Noëlle », elle est incorporée comme médecin, au maquis du Mont Mouchet, le plus important de France après celui du Vercors. Après son écrasement en 06/1944 par les troupes allemandes, elle rejoint un autre maquis qui se consacre au sabotage des trains avant d’appuyer les troupes alliées dans la libération du sud de la France.
En 08/44, elle défile à Montpellier dans les rangs des vainqueurs, mais terminera la guerre sur les bords du Rhin (elle refuse d’aller plus loin pour ne pas « occuper » à son tour), comme médecin dans le 81e RI, commandé par Gilbert de Chambrun. Elle se marie avec ce dernier. Il siègera 10 ans au Palais-Bourbon, dans les rangs « Républicains et résistants ».
Ce grand résistant sera aussi dans les années 50 vice-président du Mouvement de la paix et longtemps, jusqu’en 1983, maire de Marvejols. Il est mort en 2010, à l’âge de 100 ans. A la fin des années cinquante, à 38 ans, elle décide de reprendre ses études de médecine et devient pédiatre. Elle s’est engagée dans la lutte contre les inégalités sociales et pour des droits de la femme. Sous son impulsion est créé le premier centre de protection maternelle et infantile du département de la Seine-Saint-Denis. Elle était membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, ainsi qu’administratrice puis administratrice d’honneur du Secours populaire français.
IN MEMORIAM – Jacqueline DE CHAMBRUN, résistante (décédée le 24 septembre 2013)
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M&O 287 de juin 2025
