Jacques Bingen est né le 16 mars 1908 à Paris.
Il fait son service dans l’Artillerie comme élève officier de réserve en 1930-1931.
Lieutenant de réserve, il est mobilisé en 1939 et sert en qualité d’officier de liaison auprès de la 51e Division écossaise. Il est blessé à la cuisse par un éclat d’obus, le 12/06/1940, à Saint-Valéry-en-Caux, et échappe à l’ennemi en gagnant à la nage une barque de pêche qui le conduit à un dragueur de mines.
Il se présente au général de Gaulle le 23/07/1940. Il est désigné pour diriger les services de la Marine marchande de la France libre à Londres, créés officiellement le 12/08/1940. En 06/1942, souhaitant « servir dangereusement« , il passe au Bureau central de Renseignements et d’Action, comme adjoint du capitaine Louis Vallon, chef de la section NM (Non Militaire). Ce service reçoit de France des masses de documents et d’informations sur tous les sujets et doit les répartir entre les différents services compétents. Il maintient également une liaison permanente avec Jean Moulin et l’ensemble de la Résistance.
Au début de l’année 1943, il prend la tête de la section NM du BCRA, au moment où la croissance des mouvements de résistance et leur difficile unification augmente considérablement le travail du BCRA. C’est lui qui propose la création d’un « comité de direction » de la Résistance qui deviendra le Conseil national de la Résistance. En 02/1943, à Londres, pour la première fois, il rencontre « de visu » Jean Moulin, de retour de mission.
Volontaire pour servir dans les territoires occupés en remplacement de Jean Moulin arrêté, un avion Lysander le dépose près de Tours dans la nuit du 16/08/1943 avec un ordre de mission le désignant comme Délégué du Comité français de la Libération nationale en zone sud. A partir de 10/1943, avec Claude Bouchinet-Serreulles, il assiste Émile Bollaert, nouveau délégué général pour la Résistance.
Il crée le Comité Financier et travaille, en concertation étroite avec Georges Bidault, à la préparation du programme du CNR dont il obtient l’adoption. Grâce à son action, l’Armée Secrète, l’Organisation de Résistance de l’Armée, les Francs-Tireurs et Partisans ainsi que de nombreux groupes isolés, sont fusionnés en 02/1944 pour former les Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
Il retourne, malgré les menaces qu’il sent peser sur lui, à son action de Délégué pour la zone sud. Victime de la trahison d’un agent double français de l’Abwehr, il est arrêté, le 13/05/1944, à la gare de Clermont-Ferrand où il attend un train. Il s’évade en assommant un des gardes chargés de sa surveillance mais, immédiatement repris, détenteur de secrets les plus importants de la Résistance, il préfère se donner volontairement la mort en avalant sa capsule de cyanure pour ne pas risquer de parler. Son corps ne sera jamais retrouvé.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 1939-45 (3 citations)