IN MEMORIAM – Louis FOUQUET, résistant (décédé le 10 octobre 2008)

« Devant l’invasion ennemie, s’est refusée à abandonner le champ de bataille qui était le sien : la mer. A envoyé tous ses enfants au combat sous le pavillon de la France Libre devenant ainsi l’exemple et le symbole de la Bretagne tout entière », peut-on lire dans le décret du 1/01/1946 accordant à l’île de Sein le prestigieux titre de Compagnon de la Libération. Parmi ces enfants, Louis Fouquet, qui, du haut de ses 14 ans en 1940, a rejoint Londres à l’appel du général de Gaulle. Il est mort le 10 octobre 2008 à l’âge de 92 ans.

Plus jeune des 128 hommes de l’île de Sein à avoir franchi la Manche en 06/40 après l’armistice, il était le dernier survivant. En 2010, il avait reçu la légion d’honneur, aux côtés de deux autres Sénans ayant rejoint Londres, Clet Chevert et Noël Menou.

Quand le général de Gaulle appelle les Français à continuer le combat, dans son discours du 18/06 retransmis sur la BBC, il est encore un jeune adolescent, destiné à devenir marin pêcheur, comme beaucoup des 1 300 habitants de l’île de Sein. C’est le 22 juin qu’une trentaine de personnes entendent une rediffusion de l’appel. Ils ne savent pas encore que l’armistice a été signé le même jour entre la France et l’Allemagne. Ils l’apprennent le lendemain et décident de rejoindre Londres. Ils prennent alors conseil auprès de l’abbé Louis Guillerm, recteur de l’île de Sein, et du maire Louis Guilcher, qui organisent un premier départ le lundi 24 juin à bord du Velléda et du Rouanez ar Mor.

Louis Fouquet se trouve à bord du premier navire, arrivé à Londres, il doit mentir sur son âge pour pouvoir s’engager. Au début du mois de juillet, les 128 Sénans, ainsi que 300 autres volontaires se retrouvent à l’Olympia Hall, à Londres. D’abord entraîné par les Anglais, il fait ses armes sur le vieux cuirassé français Courbet, qui sert à la défense aérienne de Portsmouth. Puis il s’engage notamment sur le contre-torpilleur Léopard, puis sur le paquebot de la Compagnie des messageries maritimes Maréchal Galliéni, où il appartient à l’Armement militaire des bâtiments de commerce. À la fin de la guerre, il est quartier-maître canonnier.

Sur ces 128 marins libres, 18 d’entre eux, dont la moitié avaient moins de 20 ans en 1940, ne reviendront pas de leur glorieuse épopée. Après guerre, l’île de Sein a reçu la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance, ce qui en fait la commune française la plus décorée au titre de la Seconde Guerre mondiale. « La France, vous l’avez sauvée. Il ne faut pas qu’on l’oublie. La France se relève tout doucement. Elle est immortelle, elle nous enterrera tous », lance le général de Gaulle, le 30/08/46, aux habitants de l’île. Parmi ces sauveurs, un jeune adolescent qui, près de 80 ans après l’appel du chef de la France libre, est allé rejoindre, avec modestie, la grande histoire.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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