Fils d’artisan chaisier, Paul Héraud est né le 25 mai 1906 à Saint-Victor La Coste dans le Gard.
Il fait son service militaire à Grenoble, au 4e Régiment du Génie. Rappelé en 09/1939 comme sergent de réserve, il assure pendant la campagne 1939-40, le commandement d’une compagnie du Génie au Colonel du Lautaret. Volontaire pour le front de l’Est, il fait à plusieurs reprises des demandes de mutation, sans succès. Démobilisé après l’armistice mais, n’acceptant pas la défaite, il cherche à « faire quelque chose ». Il est en relation avec le général Cyvoct commandant la Subdivision de Gap, en vue de la préparation d’une armée clandestine mais, ce dernier étant muté, le projet ne peut se développer.
En 10/1942, il entre en contact avec le mouvement Combat à Gap dont le responsable local lui confie la création de groupes francs avec Etienne Moreaud. Après la fusion des organisations Combat, Libération et Franc-Tireur, qui deviennent, début 43, les Mouvements unis de Résistance, Paul Héraud et le commandant Ricard, chargé des opérations militaires, mettent au point méthodiquement l’organisation militaire départementale. Ils découpent le département en secteurs, créent une école de cadres et mettent en place l’instruction des maquisards.
En 10/1943, il est également nommé chef départemental « Groupe Franc » pour les Hautes-Alpes ; il est donc chargé des sabotages d’usines et du dépistage de la Milice et de la Gestapo. Au même moment, il est nommé adjoint au chef départemental de la Section des Atterrissages et des Parachutages et a pour mission la reconnaissance et l’homologation des terrains de parachutages et le développement des équipes de réception.
Quelques temps après, il est nommé adjoint au chef régional « Groupe-Franc » de R2 (Colonel Bayard). Il organise et participe personnellement au sabotage d’usines dans la région de Marseille, Aix et Gardanne. En 05/1944, il est nommé chef départemental FFI des Hautes-Alpes, par l’état-major R2. Il déploie une très grande activité pour le recrutement, l’organisation des secteurs et leur armement. Chef de l’action immédiate, il participe pleinement après le 6/06/1944 à la préparation des actions d’envergure devant aboutir à la libération des Hautes-Alpes.
Le 9 août 1944, Paul Héraud, en compagnie de son agent de liaison le gendarme Méyère, quitte Gap à moto pour une mission. Sur la route de Neffes, les deux hommes tombent sur une colonne allemande arrêtée. Trouvant anormal qu’un gendarme transporte ainsi un civil, les Allemands veulent fouiller Paul Héraud. Celui-ci se dégage et parvient à s’enfuir pendant que Méyère est abattu à bout portant. Il parvient à se cacher mais, alors qu’il tente de trouver refuge dans une maison, d’autres soldats embusqués l’abattent de plusieurs balles de fusil-mitrailleur. Il est inhumé avec Méyère à Tallard.
En 08/1945, son est transféré au cimetière de la Chapelle à Gap.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 39/45
IN MEMORIAM – Paul HÉRAUD, compagnon de la Libération (tué le 9 août 1944)
A VOS AGENDAS !

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Il y évoquera une figure historique (oubliée) du lien Armée-Nation en liaison avec l'art, l'innovation et l'industrie de défense.
M&O 287 de juin 2025
