Roger Louis Faulques, alias René, né le 14 décembre 1924 à Coblence.
Roger Louis Faulques, fils d’officier français en service en Allemagne, est maquisard en 1944 et prend part aux derniers combats de la Seconde Guerre mondiale au sein de la 1re armée. Alors caporal, il est cité et reçoit la Croix de guerre à l’âge de 20 ans. Remarqué pour son ardeur au combat et son sens du commandement, il est désigné pour l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. En 1946, il est promu sous-lieutenant et est affecté, sur sa demande, à la Légion étrangère au 3e REI.
Le 26 février 1948, commandant un groupe de légionnaires en Indochine française, il tombe dans une embuscade sur la route coloniale n° 3. Ayant perdu la moitié de ses légionnaires, il mène un combat au corps à corps lorsqu’il voit ses deux pieds ouverts par une balle de mitrailleuse. Ses légionnaires le récupèrent alors in extremis et l’éloignent de l’avant de la ligne de feu. Rapatrié vers la métropole pour graves blessures de guerre, il se trouve alors à 23 ans, chevalier de la Légion d’honneur et titulaire de 5 citations.
Rétabli et promu au grade de lieutenant, il revient en Indochine au 1er BEP. À la tête du peloton des élèves gradés du bataillon, il participe aux combats sur la RC4, lors de l’opération d’évacuation de Cao Bang en septembre-octobre 1950. Grièvement blessé à 4 reprises lors de cette bataille, dans laquelle le 1er BEP perd 80 % de ses effectifs, il gît sur le terrain et est laissé pour mort durant 3 jours. Ayant survécu, il est fait prisonnier par les troupes du Viêtminh qui, le jugeant condamné, décident de le rendre, avec d’autres blessés graves, aux autorités françaises. Un colonel de l’armée du Viêtminh le félicite alors pour son courage. Cité à l’ordre de l’armée, il est fait Officier de la Légion d’Honneur pour services exceptionnels de guerre et se voit de nouveau rapatrié vers la France. Ses blessures lui imposent de séjourner durant 2 ans à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce pour se rétablir.
Terminant la guerre d’Indochine avec 6 blessures et 8 citations, il sert ensuite durant la guerre d’Algérie au sein du 1er REP, en particulier comme officier de renseignement de ce régiment, lors de la bataille d’Alger. Il obtient des résultats de guerre exceptionnels, personnellement artisan du démantèlement de plusieurs réseaux du FLN. Mis en disponibilité de 1960 à 1963 pour apporter un soutien à la rébellion katangaise dans l’ancien Congo belge, il ne participe pas au putsch d’avril 1961.
Ayant quitté l’armée, il continue sa carrière de mercenaire au Yémen d’août 1963 à la fin 1964, pour le compte du MI6 (services secrets britanniques).
Il se retirera ensuite sur ses terres, pour n’en sortir qu’une fois par an, pour la cérémonie de Camerone. Il n’a jamais cessé d’être considéré par les légionnaires comme l’un de leurs plus grands soldats. Mais, cette fois, c’est différent : en portant publiquement la main du capitaine Danjou.
Il nous quitte à Nice le 6 novembre 2011 à 86 ans.
Faulques a servi de modèle à certains personnages des romans de Jean Lartéguy (Les Centurions, Les Prétoriens et Les Chimères noires). « C’était un solitaire. Il affrontait le destin de manière rageuse et désenchantée, sans céder un pouce sur la fierté, son moteur le plus sûr. »