IN MEMORIAM – Vice-amiral Philippe DE SCITIVAUX, compagnon de la Libération (décédé le 10 août 1986)

Philippe de Scitivaux de Greische est né le 8 août 1911 à Rosnay dans l’Indre.

En 40, enseigne de vaisseau de 1^re classe, il participe comme pilote à la Bataille de France. Il remporte une victoire en étant blessé par une balle au bras, le 10/05, il parvient courageusement à regagner sa base, distante de 350 km, sauvant ainsi, outre la sienne, la vie de ses 2 coéquipiers. Le 21/05/1940, à l’hôpital de Boulogne où il est soigné, il s’enfuit et après avoir pris le commandement d’un bateau, il emmène tout le monde en Angleterre. Débarqué à Hastings, il est conduit dans un hôpital.

Quelques temps après, il rentre en France pour continuer le combat mais, à nouveau rejoint par les Allemands, il ne peut que fuir et début 07/1940, il arrive à Londres où il s’engage dans les FNFL et est affecté comme aide de camp de l’amiral Muselier jusqu’à la fin de sa convalescence. Nommé Lieutenant de vaisseau, il sert, à partir du 1/10, dans la RAF ; affecté au 245 Squadron, il prend part à la fin de la Bataille d’Angleterre. Il est affecté fin 11/40 au 253 Squadron jusqu’à la fin 03/41. En 09/1941, son « tableau de chasse » est déjà impressionnant : 3 avions allemands abattus, 2 bateaux coulés et plusieurs autres endommagés. En 11/1941, est officiellement formé le Groupe de Chasse « Ile-de-France ». Le Capitaine de corvette de Scitivaux, en devient le second commandant le 31/01/1942.

Le 10/04/1942, lors de la première sortie du groupe Ile-de-France, après avoir effectué plus de 350 heures de vol de guerre au-dessus de la France et des Pays-Bas, il est abattu en vol sur le territoire français, au-dessus de Condette. Il saute en parachute. Blessé, fait prisonnier, il est dirigé sur un oflag après 4 mois passés à l’hôpital. Après une première tentative d’évasion, il est transféré en Silésie. 3 nouvelles tentatives suivent, la dernière étant la bonne. Il réussit en effet, en 02/1945, à traverser presque toute l’Allemagne pour rejoindre Paris au mois de mars. Immédiatement, il demande à poursuivre le combat et reprend les missions aériennes. Il termine la guerre avec le grade de capitaine de corvette.

En 1945-46, il reçoit le commandement de l’Aéronavale française aux États-Unis. Il commande ensuite l’aviso Lapérouse (49) avant d’être promu au grade de capitaine de vaisseau en 1952. En 1953, il dirige la base aéronavale de Port Lyautey au Maroc puis, jusqu’en 1957. En 1960, il est promu contre-amiral et commande l’arrondissement maritime de Rochefort. Vice-amiral en 1966. En août 1968, il est nommé vice-amiral d’escadre. Il prend sa retraite le 1/09/1971. Il se retire en Polynésie française.

Il est décédé le 10 août 1986 à Toulon dans le Var ; il a été inhumé à Anneyron dans la Drôme.

• Grand Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 30 septembre 1941
• Grand Croix de l’Ordre National du Mérite
• Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
• Médaille de l’Aéronautique
• Distinguished Flying Cross (GB)
• 1939-1945 Star avec agrafe « Battle of Britain » (GB)
• Air Crew Europe Star (GB)
• War Medal (GB)
• Commandeur de l’Ordre du Dannebrog (Danemark)