IN MEMORIAM – Louis-Jean ÉLIE, résistant (fusillé le 10 décembre 1941)

L’histoire commence à l’automne 1940, avec Louis-Jean Elie, 35 ans, un garagiste brestois de la rue Jean Jaurès, qui refuse la capitulation, et qui commence à recruter des amis, des connaissances, qui partagent sa révolte contre l’occupant.

« Ils sont issus pour l’essentiel des réseaux d’une droite nationale, catholique, sociale et populaire », relève de son côté l’historien François Prigent, qui a notamment co-dirigé « La Bretagne en portrait(s) de groupe« . On en retrouve au PSF, le Parti social français, mais avec des engagements aussi à la CFTC, ce qui est assez original. »

Depuis juin 40, Brest et son arsenal sont aux mains des Allemands, et de la Kriegsmarine.

« A l’automne, le groupe va commencer par récupérer des armes, et puis aider des prisonniers de guerre détenus, dans des camps de travail à s’enfuir, raconte Gildas Priol. Louis-Jean Elie prône une lutte franche et directe. »

« En janvier 1941, il participe à l’exécution de deux Allemands dans la rue Kerfautras. Suit en février l’attaque d’une batterie DCA. En mars, la tentative d’évasion de 9 personnes à la prison de Pontaniou. »

« Leurs opérations se soldaient bien souvent par des échecs », poursuit Gildas Priol, mais ils faisaient avec les moyens du bord. Ils n’étaient pas des agents secrets, juste des Brestois qui refusaient l’occupation. On leur attribue aussi parfois un coup d’éclat, en avril 41. L’incendie de l’Hôtel continental, un QG allemand. Mais là-dessus, les versions diffèrent, et je suis très prudent. »

C’est lors d’une de ces opérations, le 28 avril 1941, précise de son côté le Maîtron, dictionnaire biographique des Fusillés, que se joua le destin du groupe, lors d’une bagarre dans un café de la rue Louis-Blanc avec plusieurs soldats allemands.

« Si tous parvinrent à s’échapper, la Gestapo, par l’arrestation d’un suspect, mit ensuite la main sur une liste de noms dont plusieurs des membres du groupe Élie, qui furent arrêtés les uns après les autres dont Louis-Jean Élie le 15 mai 1941 à son domicile vers 13 h 30. Torturé lors de ses interrogatoires, il eut les deux jambes brisées. »

Fusillés le 10/12/41 :

« Il y eut en tout une quarantaine d’arrestations », termine Gildas Priol.

« Les Résistants furent d’abord internés à Brest, puis déplacés à Fresnes avant d’être jugés en 11/41 par un tribunal militaire allemand, qui prononça onze condamnations à mort, pour détention d’armes et d’explosifs, violences préméditées contre des membres de l’armée allemande, agissements en faveur de l’ennemi par des menées gaullistes, et espionnage. Louis-Jean Elie et de 10 de ses camarades, furent fusillés le 10 décembre 1941 au Mont-Valérien. »

Moyenne d’âge : 24 ans. Une vingtaine d’autres membres du groupe seront déportés. Cinq ne reviendront pas.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
ARTICLES CONNEXES

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Découvrez nos nouveaux produits dérivés dans la boutique TB.

 

M&O 287 de juin 2025

Dernières notes

COMMENTAIRES RÉCENTS

ARCHIVES TB