SIMONE MICHEL-LÉVY née le 19 Janvier 1906 à Chaussin et décédée le 13 avril 1945 – Flossenbürg (Allemagne)
Dès l’Armistice, elle s’élève contre la capitulation de la France et entre dans la Résistance en 12/1940.En 1941, elle participe avec Maurice Horvais, à la création du réseau « Action PTT ». Le réseau a pour but, d’étendre sur toute la France une ramification de cellules de renseignements et de transmissions. Ses missions d’adjoint, responsable du secteur « radio », la conduisent à se déplacer fréquemment pour organiser « l’hébergement » de postes émetteurs, notamment dans le Sud-ouest, en Bretagne, et en Normandie. A Caen, elle assure ainsi, fin 01/1942, sous le pseudonyme de Mme Flaubert, la première liaison avec le groupe local de la résistance PTT d’Henri Le Veillé, à qui elle amène, début mars, deux opérateurs radio équipés de leur poste.
Elle réalise ainsi, sous les pseudonymes de « Françoise » et de « Mme Royale », un excellent système d’acheminement du courrier à travers la France, qui marche à la perfection, soit par voie maritime, c’est-à-dire jusqu’aux chalutiers, soit par voie aérienne, et cela dans les deux sens. Dès les premières heures STO elle établit plus de cent cartes professionnelles des PTT à des jeunes réfractaires. En 01/1943, elle devient agent P1 (régulier) puis agent P2 (permanent). Elle mène donc une véritable double-vie, extrêmement harassante et anxiogène.
La trahison de « Tilden », chef-opérateur radio de la CND, qui est à l’origine du démantèlement de la CND, met fin brutalement à son action. Au soir du 5/11/1943, Emma est appelée d’urgence par ce dernier dans un café, c’est un piège. Elle est arrêtée et conduite dans les locaux de Georges Delfanne, alias Masuy. Abominablement torturée par Masuy, elle ne parle pas.
Internée à Fresnes puis au camp de Royallieu (Compiègne), elle quitte la gare de Compiègne le 31/01/1944 puis arrive le 3/02 au camp de Ravensbrück. En 04/1944, elle est envoyée en Tchécoslovaquie, au kommando de Holleischen pour travailler dans une usine d’armement qui fabrique des munitions anti-aériennes. Elle y continue son action de résistante en sabotant.
Affectée à l’atelier 131 A de l’usine, elle est chargée de faire passer sous une énorme presse des chariots de cartouches remplies de poudre. Avec deux autres déportées, Hélène Lignier et Noémie Suchet, elle ralentit la chaîne, la désorganise, ce qui se solde parfois, pour la production du Grand Reich, par un manque de 10 000 cartouches. Elles font fonctionner la presse à vide, et c’est ainsi que finalement la presse saute.
Le 10 avril 1945, Simone Michel-Lévy, Hélène Lignier et Noémie Suchet doivent partir immédiatement pour le camp de Flossenbürg, où elles sont pendues par les Allemands, le 13 avril, 10 jours seulement avant la libération du camp.
- Chevalière de la Légion d’honneur
- Compagnon de la Libération par décret du
- Croix de guerre –, palme de bronze
- Médaille de la Résistance française par décret du 31 mars 1947
- Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Insigne des blessés militaires
- Médaille commémorative française de la guerre – avec barrette « Engagé volontaire »
- Médaille de la déportation pour faits de Résistance