Gilbert Renault, aîné d’une famille de neuf enfants, est né le 6 août 1904 à Vannes.
Abasourdi par l’effondrement de 1940, Gilbert Renault, catholique fervent refuse d’admettre la défaite de la France. Se séparant de sa femme et de ses 4 enfants, il embarque pour l’Angleterre où il se rallie au général de Gaulle, avec qui vont se créer des liens d’admiration et d’affection qui ne se démentiront jamais. Celui-ci l’affecte au 2e bureau, qui allait devenir le Bureau central de renseignement et dirigé par le colonel Passy, qui le charge de mettre sur pied un réseau le long de la façade Atlantique, d’où la Kriegsmarine harcèle les navires britanniques.
Une vie nouvelle commence alors pour cet aventurier. Multipliant les allées et venues entre l’Angleterre, la France occupée et l’Espagne, Rémy dispose bientôt d’informateurs dans tous les ports. Le 6/01/1942, après s’être recueilli à l’église Notre-Dame des Victoires à Paris, il baptise son mouvement la Confrérie Notre-Dame.
Devenu le réseau le plus important de la France libre, celui-ci accueille et transmet le courrier de plusieurs réseaux : l’Organisation civile et militaire, Libération-Nord, Fana. Après un séjour en France à la fin de l’année 1942, Rémy regagne Londres, le 11/01/1943, qu’il ne quittera pratiquement plus jusqu’à la Libération.
Alors que la Confrérie Notre-Dame poursuit son œuvre de renseignement, survient un grave évènement qui bouleverse l’activité du réseau. Le 6/10/1943, un agent de la CND, Parsifal, tombe entre les mains du Service de sureté allemand, l’Abwehr. Il est interrogé par un collaborateur belge, Christian Masuy, qui le soumet au supplice de la baignoire. L’agent n’y résiste pas et livre les noms de membres importants du réseau. La Confrérie Notre-Dame en sort très affaiblie.
Rémy échafaude un plan d’urgence pour remettre son organisation sur pied et veut repartir en France. Mais Londres estime qu’il est plus utile sur place pour préparer le débarquement des Alliés, dans le cadre du plan Sussex qui prévoit d’employer des soldats français pour des missions interalliées. Resté en Angleterre, Rémy aura le bonheur, durant le Noël 1943 qu’il passe avec sa femme dans sa petite maison d’Elwood, d’entendre le message de soutien qu’il a diffusé la veille sur la BBC, destiné aux résistants emprisonnés en France.
Au moment de la libération de Paris, à la tête d’une soixantaine d’officiers des services spéciaux et de parachutistes du 2e RCP, il est chargé de réquisitionner l’Hôtel Majestic pour y installer les services spéciaux et de mettre la main sur les archives allemandes.
Après la guerre, il entre pendant quelque temps au cabinet personnel du général de Gaulle et organise les grands rassemblements du RPF avant de devenir un écrivain populaire et prolifique.
Le 29 juillet 1984, Rémy l’agent secret n°1 de la France libre s’éteint, à quelques jours de son 80e anniversaire.
• Commandeur de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 13 mars 1942
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Distinguished Service Order (GB)
• Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique (GB)
• Officier de la Legion of Merit (USA)
• Officier de la Couronne de Belgique
• Croix de Guerre Belge
• Commandeur du Mérite (Luxembourg)