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22 novembre 845 : bataille de Ballon.
En 840, par la mort de Louis le Pieux, Nominoë, missus dominicus pour la Bretagne depuis 832, se retrouve dans l’expectative devant la querelle qui déchire les héritiers de l’empereur. Après avoir balancé d’un parti à l’autre, il accepte enfin de prêter serment à Charles en janvier 841. Cependant il adopte une prudente neutralité lors de la bataille de Fontenoy-en-Puisaye.
Le comte Ricuin de Nantes étant tombé à Fontenoy, Lambert II de Nantes demande à reprendre la charge de son père Lambert 1er de Nantes qui avait été forcé de s’exiler pour son soutien à Lothaire 1er. Charles refuse, doutant de cet homme, et nomme à sa place Renaud d’Herbauges, qui s’est illustré dans la lutte contre les Scandinaves.
Les princes francs finissent par s’accorder en 843 et signer le traité de Verdun, la partie occidentale revenant à Charles le Chauve. La même année, devant la menace que fait naître l’alliance de Nominoë et du franc Lambert II de Nantes, Renaud conduit son armée à la victoire lors de la bataille de Messac. Mais Renaud est tué peu de temps après à Blain. Lambert occupe brièvement Nantes, que Charles confie rapidement à Hervé, aîné de Renaud.
Nominoë poursuit ses incursions et on le voit appuyer Lambert II de Nantes en 844, où des troupes bretonnes contribuent à la défaite et à la mort d’Hervé. En campagne en Aquitaine, Charles ne peut réagir. Apprenant par ailleurs les difficultés que connaît le roi à Toulouse, Nominoë poursuit l’offensive et met le Maine à feu et à sang.
En 845, Charles conclut la paix avec Pépin II d’Aquitaine et se réconcilie avec Lambert II de Nantes. En novembre, il doit se rendre à Tours pour célébrer la Saint-Martin. Il se décommande à la dernière minute, ayant été averti qu’un parti de Bretons souhaite faire défection, pourvu qu’il vienne immédiatement à leur aide.
Les effectifs des deux camps sont mal connus, mais l’ost royal n’étant plus au complet en novembre et vu le caractère improvisé de l’intervention, les Francs sont sans doute peu nombreux — peut-être 3 000 hommes (5 ou 6 comtés), sans doute moins. L’estimation est encore plus hasardeuse du côté des Bretons, dont l’armée semble à l’époque constituée d’une seule cavalerie légère, donc certainement encore bien moins nombreuse.
Nominoë attire le Roi au confluent marécageux de l’Oust et de l’Aff, non loin de l’abbaye de Ballon — d’où le nom de la bataille. Il s’agit d’une véritable chausse-trape, où les Bretons exploitent leur connaissance des marécages pour vaincre les Francs.
On dispose de peu de détails sur le déroulement de la bataille. En fait, la bataille de Jengland qui oppose Erispoë à Charles le Chauve le est mieux documentée et le succès historiographique de la bataille de Ballon est largement imputable aux historiens bretons postérieurs jusqu’à Arthur de La Borderie. La documentation contemporaine sur le combat est très réduite :
Selon les Annales de Saint-Bertin : « Charles ayant imprudemment attaqué la Bretagne de Gaule avec des forces limitées, les siens lâchent pied par un renversement de fortune (…) »
Selon les Premières Annales de Fontenelle : « (…), les Francs étant entrés en Bretagne, engagèrent le combat avec les Bretons, le 22 novembre, aidés par la difficulté de lieux et les terrains marécageux, les Bretons se révélèrent les meilleurs. »
Deux lettres de Loup de Ferrières de fin novembre-début décembre indiquent enfin que la rumeur de la mort du roi a couru « dans ce désastre de la chose publique ».
Après qu’a circulé la rumeur de sa mort, Charles réapparaît dans le Maine. Il y reconstitue son armée, mais doit attendre après l’assemblée générale d’Épernay pour se diriger de nouveau vers la Bretagne, à la fin de l’été 846. Là, il conclut un traité assorti de serments avec Nominoë, accord dont le contenu exact nous est inconnu.
Malgré le climat de guerre froide qui perdurera et notamment les raids bretons menés par un certain Mangil dans le Bessin à la Noël de la même année, l’accord ne sera rompu qu’en 849.
Cette bataille, relativement mineure, est souvent confondue avec celle, plus décisive, de Jengland-Beslé, qui opposera Erispoë, successeur de Nominoë, à Charles en 851. Commise d’abord par A. de La Borderie dans sa célèbre Histoire de la Bretagne, l’erreur a été reprise maintes fois depuis.
Cependant, c’est de la bataille de Ballon que certains datent la naissance d’une Bretagne unifiée et indépendante, derrière un souverain unique, Nominoë.
La politique expansionniste de Nominoë, par la conquête des anciennes marches de Bretagne sera poursuivie par son fils Erispoë qui consolidera les frontières du royaume de Bretagne.
22 novembre 1718 : bataille de l’île d’Ocracoke (mort du pirate Barbe Noire).
Né vraisemblablement vers l’année 1680, Edward Teach est l’un des plus fameux pirates de l’histoire. Pourtant, sa carrière dans cette profession est relativement brève, puisqu’elle ne commence qu’en 1716. Il participa auparavant comme corsaire à la guerre de Succession d’Espagne (1701-1713). S’estimant semble-t-il insuffisamment récompensé de ses services, il considéra qu’il lui serait plus profitable d’accomplir pour son compte exclusif, ce qu’il accomplissait jusqu’alors pour le royaume de Grande-Bretagne. Il ne tarde pas à se tailler une réputation tant au sein de sa confrérie qu’auprès des populations des Antilles et des côtes d’Amérique du Nord. Il est vrai que même dans le monde coloré de la piraterie, il ne passe guère inaperçu : polygame (on lui connaît 14 épouses mais il est probable que seule la dernière ait bénéficié d’un mariage vraiment régulier), son aspect est impressionnant avec sa barbe incrustée, dit-on, de mèches allumées et qui lui valut son surnom, sans parler de la batterie de coutelas et de pistolets dont il hérisse sa ceinture. Quant à sa violence et sa sauvagerie, elles sont à ce point redoutées que la seule vue de son pavillon noir personnel provoquait la reddition immédiate et sans combat des navires marchands ayant eu la mauvaise fortune de croiser la route de son navire, le Queen Anne’s Revenge.
Exaspérés par ses exploits, les négociants américains demandent à Charles Eden, gouverneur de la Caroline du Nord, de les débarrasser de ce fléau. Le pirate ayant corrompu le gouverneur, ce dernier ne manifeste pas un grand enthousiasme à l’idée de se priver d’une fructueuse source de revenus et ne fait donc rien. Désespérés, les négociants se tournent vers Alexander Spotswood, gouverneur de la Virginie voisine. Quoique ce dernier n’ait aucune autorité pour traiter un problème de piraterie qui ressort de la compétence d’une autre colonie, il décide de réagir, ayant eu vent de bruits selon lesquels Barbe Noire envisagerait de fortifier son repaire de l’îlot d’Ocracoke et d’en faire une base de pirates, à l’instar de l’île de la Tortue ou de Madagascar. Il confie donc au lieutenant Robert Maynard, officier à bord du HMS Pearl, la mission de s’emparer, mort ou vif, du forban.
Le HMS Pearl est un bâtiment dont le tirant d’eau est trop important pour s’aventurer sans danger dans les parages où mouille le pirate. Aussi deux sloops civils sont-ils loués et intégrés temporairement dans la Royal Navy : le Ranger, dont Maynard prend le commandement et qui est manœuvré par 30 marins du HMS Pearl, et le Jane, confié au midshipman Hyde, un officier du HMS Lyme et qui embarque 25 hommes de ce navire. Ces bâtiments ne disposent d’aucune artillerie ; Maynard fait donc installer sur chacun d’entre eux deux canons de petit calibre à pivot, destiné non pas à couler le navire adverse mais à tirer sur le pont et l’équipage.
Le , les deux sloops cinglent vers Ocracoke, détournant en chemin tous les navires rencontrés se dirigeant vers le sud pour éviter d’alerter le pirate. Vaine tentative car Eden, dûment informé de l’expédition a chargé son secrétaire, Tobias Knight, lui aussi grassement rémunéré par Barbe Noire, d’avertir ce dernier de la menace. Cependant, le pirate a déjà reçu par le passé de tels avis. Or comme ils se sont en définitive révélés tous inexacts, il ne tient pas compte des informations reçues et il a donc la très mauvaise surprise de découvrir les deux bateaux de guerre dans ses « eaux territoriales » le 21 au soir.
Maynard constatant que le navire des pirates (le sloop l’Adventure armé de 9 canons dont un sur pivot, le Queen Anne’s Revenge ayant fait naufrage au large de Beaufort, en Caroline du Nord au mois de mai) mouille dans des eaux très peu profondes décide d’attendre le jour pour attaquer, afin de se prémunir de tout risque d’échouage surtout qu’au contraire de son adversaire, il n’est pas du tout familier des lieux. Barbe Noire, parfaitement conscient de son avantage, estime quant à lui inutile de fuir, persuadé d’être en mesure de s’échapper facilement le jour levé, et passe la nuit à se saouler ainsi que son équipage.
Au petit matin du , Maynard, dont le bâtiment est dépourvu de canons lui permettant de livrer un combat d’artillerie et qui n’a d’autre choix que de tenter l’abordage, envoie une chaloupe vers le navire de Barbe Noire. Celui-ci réplique par une bordée qui tue plusieurs marins, puis coupe les câbles de son vaisseau et entame sa retraite par les hauts-fonds poursuivi par les 2 sloops. Au début, tout se déroule comme l’espérait le pirate : ralentis par les bancs de sable, les navires britanniques perdent du terrain et plusieurs coups de canons bien ajustés mettent le Jane, dont le commandant Hyde est tué, hors de combat. Voyant cela, Maynard fait jeter par-dessus bord tout ce qui alourdit le Ranger et n’est pas strictement nécessaire à la bataille et parvient ainsi à gagner la mer libre.
Barbe Noire a de l’avance, mais l’entraînement et la discipline de son équipage ne peuvent rivaliser avec ceux de l’équipage du sloop adverse : il perd un temps précieux pour déployer ses voiles et le navire de Maynard gagne dangereusement sur lui. Considérant néanmoins que la victoire est à sa portée, il ordonne l’abordage, surtout qu’une nouvelle bordée de son artillerie semble avoir ravagé le pont du Ranger, sur lequel on ne voit plus que quelques corps allongés ; c’est une ruse de Maynard qui a ordonné à ses hommes de se dissimuler sous le pont pour tromper le pirate. Dès que Barbe Noire et ses hommes se lancent à l’abordage, ses hommes ouvrent le feu, abattant de nombreux pirates. Il s’ensuit une bataille dantesque où personne ne demande quartier et personne n’en donne. Rapidement, Barbe Noire, qui mène ses hommes à la bataille, se retrouve face à Maynard et le combat s’engage entre les deux champions.
Le duel commence par un échange de coups de pistolets. Maynard est indemne, mais Barbe Noire, légèrement blessé, se rue alors sur son adversaire et brise son épée d’un formidable coup de coutelas. Désarmé, Maynard est à la merci de Barbe Noire lorsque opportunément, un des marins britanniques vient au secours de son chef et assène un coup de sabre au cou du pirate, qui demeure pourtant inébranlable. D’autres marins accourent et viennent enfin à bout de cette véritable force de la nature qui reçoit 5 coups de pistolets et 20 coups de sabres avant de succomber.
La victoire est donc britannique et la tête tranchée de Barbe Noire va orner les mâts du Ranger.
La mission de Maynard est un succès complet, mais elle a été payée au prix fort : 10 marins britanniques tués et 20 blessés alors que leurs ennemis comptent 9 tués dans leurs rangs et un grand nombre de blessés. Les hommes de Maynard éprouvent tout de même une grosse déception : il ne trouvent pas le trésor de Barbe Noire, qui reste d’ailleurs toujours à découvrir. Interrogé à son sujet la veille de sa mort, Barbe Noire aurait répondu « seul le diable et moi connaissons sa cachette et le diable aura tout », mais certains en contestent l’existence, tel l’archéologue Jean-Pierre Moreau qui souligne qu’au long de sa carrière, le pirate n’a capturé aucune cargaison de grande valeur. Quant aux pirates capturés, ils sont jugés à Williamsburg et, à l’exception de deux d’entre eux, sont condamnés à mort et pendus.
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Sur le thème de la piraterie, lire/écouter sur Theatrum Belli :
22 novembre 1767 : naissance du patriote et rebelle tyrolien Andreas Hofer.
Andreas Hofer, né le à San Leonardo in Passiria et mort le à Mantoue, était un insurgé tyrolien. Aubergiste de profession, il fut l’instigateur de la rébellion tyrolienne contre les armées de l’Empire français et du royaume de Bavière.
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Lors la guerre de la Troisième Coalition contre la France, il devient capitaine d’une milice. Après l’annexion du Tyrol par la Bavière, au traité de Presbourg en 1805, Hofer prit la tête du mouvement de résistance anti-bavaroise.
En , il est à Vienne lorsque l’empereur François II d’Autriche offre son soutien moral à une possible insurrection. Dès le la rébellion tyrolienne débute. Le 11, ses troupes défont les Bavarois à Sterzing. Cette victoire mène à l’occupation d’Innsbruck. Hofer devient un chef de milice et surtout acquiert une notoriété lui conférant le rôle de chef charismatique du patriotisme tyrolien.
La victoire de Napoléon contre les Autrichiens de l’archiduc Charles dissipent les espoirs de succès des Tyroliens. Les Bavarois reprennent Innsbruck, mais dès le départ des troupes napoléoniennes, la rébellion reprend de plus belle. Les 25 et , les troupes d’Hofer vainquent les Bavarois au Bergisel. Hofer prend Innsbruck le 30.
Le , Hofer reçoit une lettre de l’empereur d’Autriche lui assurant qu’il ne signerait jamais de traité exigeant la cession du Tyrol. Et un intendant autrichien est dépêché pour administrer le pays. Dès lors, Hofer retourne chez lui.
La victoire de Wagram, le , vint annuler les succès précédents. L’armistice de Znaim, le 12, cédait le Tyrol à la Bavière. Napoléon envoie 40 000 hommes pour reprendre Innsbruck. La guérilla de Hofer recommence et sa tête est mise à prix. Les 13 et , il défait le maréchal Lefebvre au Bergisel après 12 heures de bataille. Une fois encore il prend Innsbruck.
Hofer devient commandant en chef et dirige ses troupes depuis Hofburg au nom de l’empereur d’Autriche. Le , il reçoit une médaille impériale et une nouvelle assurance du soutien de l’Autriche au Tyrol.
Le traité de Schönbrunn reconduit les dispositions de l’armistice de Znaim et cède encore le Tyrol à la Bavière. Hofer et ses compagnons déposent les armes contre la promesse d’une amnistie.
Le , Hofer reçoit de fausses informations de pseudo-victoires autrichiennes, ce qui l’incite à reprendre les armes. Mais la mobilisation est faible et rapidement les troupes franco-bavaroises réduisent la guérilla. Hofer se cache dans les montagnes de son Passeiertal natal. Sa tête est mise à prix : 1 500 florins. Franz Raffl, son voisin, le trahit et il est capturé par les troupes italiennes le dans un chalet d’alpage (le Pfandleralm, un pâturage alpin près de la ferme de Prantach en face de San Martino in Passiria), et envoyé à la cour martiale de Mantoue. Raffl fut aussitôt mis en quarantaine par la population unanime, y compris par sa propre famille. Il dut s’exiler en Bavière, où il mourut en 1830. La chronique tyrolienne ne lui trouve qu’un surnom : Judas.
22 novembre 1863 : naissance du militaire et explorateur Jean-Baptiste Marchand.
Jean-Baptiste Marchand, né le à Thoissey (Ain) et mort le à Paris, est un général et explorateur français. Il est notamment connu pour avoir commandé, alors qu’il était capitaine de l’infanterie de marine, la mission Congo-Nil de 1896 à 1899, mission d’exploration en Afrique centrale à l’origine de la crise de Fachoda au Soudan. Il se distingue ensuite au cours de la Première Guerre mondiale comme général au commandement de la 10e division d’infanterie coloniale, notamment en Champagne en 1915, sur la Somme en 1916 et à Verdun en 1917.
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Son père étant de condition trop modeste pour lui offrir de longues études, il entre dès l’âge de 13 ans aux écritures chez un notaire. Engagé volontaire à 19 ans le , à Toulon, comme simple soldat au 4e régiment d’infanterie de marine. Il rejoint l’École militaire d’infanterie de Saint-Maixent le . Il en sort sous-lieutenant le à seulement 24 ans et, après six mois au 1er régiment d’infanterie de marine et devient officier de tirailleurs sénégalais. Il va effectuer dès lors l’essentiel de sa carrière outre-mer, principalement en Afrique noire (Sénégal, Soudan français, Haut-Oubangui, etc.).
Il effectue un premier séjour au Sénégal entre janvier 1888 et juin 1889. À son retour en France, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Promu lieutenant en janvier 1890, il participe à partir de septembre 1890 aux opérations de la conquête du Soudan français sous les ordres du colonel Louis Archinard (prise de Segou et de Konakri) contre le sultan Ahmadou.
Il rentre en France en juin 1892 et est promu capitaine en décembre 1892. Il effectue ensuite une mission d’exploration en Côte-d’Ivoire de 1893 à 1895. Il est promu officier de la Légion d’honneur le .
Le , il reçoit le commandement d’une mission d’exploration baptisée « Mission Congo-Nil ». Dans le contexte de la rivalité coloniale franco-britannique en Afrique, le rôle de cette « mission Marchand » est primordial. Il s’agit, en se portant les premiers sur le Nil depuis les territoires d’Afrique occidentale sous contrôle français, de contester l’hégémonie britannique sur le grand fleuve et d’implanter au sud de l’Égypte un nouveau protectorat français. Pour cette expédition aussi hasardeuse des points de vue sanitaire que militaire, logistique ou politique, Jean-Baptiste Marchand ne néglige aucun détail. Faisant preuve de grande autorité et de la plus grande minutie dans la préparation, il s’entoure d’officiers expérimentés, dont un certain lieutenant (puis capitaine) Mangin, le futur général Mangin de la Grande Guerre.
Le , la colonne arrive à Fachoda et renforce aussitôt les défenses de la place. Les choses se compliquent avec l’arrivée le des forces de Lord Kitchener. Celui-ci vient de remporter la victoire d’Omdurman et ne compte pas se voir contester le contrôle du Nil, de son delta jusqu’à ses sources. Après quelques négociations les Britanniques établissent un blocus autour de la place de Fachoda et la crise, de locale, devient très vite internationale. Les relations entre la France et le Royaume-Uni se tendent à un point qui fait craindre, l’espace d’un instant, qu’une guerre soit possible. Marchand (nommé chef de bataillon entre-temps, le 1er octobre 1898) a toutes les peines du monde à communiquer avec Paris. En janvier 1899, un accord est finalement trouvé entre les deux puissances coloniales. La mission Congo-Nil évacue Fachoda sur ordre. Elle a rempli sa mission mais ne pouvait tenir tête indéfiniment à une armée britannique beaucoup plus puissante. Pour éviter l’humiliation nationale, le gouvernement prétexte un mauvais état sanitaire de la troupe de Marchand, aussi ce dernier est ulcéré.
Le gouvernement le récompense en le nommant chef de bataillon et commandeur de la Légion d’honneur le .
Le , le commandant Marchand est affecté au 4e régiment d’infanterie de marine. Il est désormais nanti d’une popularité nationale, qui semblait bien le promettre au plus bel avenir militaire. Le , il est promu lieutenant-colonel, après seulement quinze mois passés au grade de chef de bataillon. En septembre suivant, il partait pour la Chine avec le corps expéditionnaire français chargé, au sein d’une force internationale, de s’opposer à la révolte des Boxers. Il y sert jusqu’en avril 1902. De retour en France, il est nommé colonel le 1er octobre 1902 et prend la tête du 8e régiment d’infanterie coloniale. Le , il donne sa démission de l’armée française à la suite notamment de l’affaire des fiches. Il est alors chef de corps du 4e R.I.C.
Sa carrière civile a nettement moins d’éclat que sa carrière coloniale. Il entre en journalisme et s’essaye à la politique, mais sans grand succès : en 1906, il se présente à Paris aux élections législatives sous l’étiquette Républicain démocrate. En tête au 1er tour, il est battu au 2e avec 48,8 % des voix par le socialiste Arthur Groussier. En 1910, il épouse Raymonde de Serre de Saint-Roman, qui possède des biens à Saint-Roman-de-Codières et à Sumène, dans le Gard. Il y vient désormais souvent et y est élu en 1913 conseiller général du canton de Sumène. Il le reste jusqu’en 1925.
Il reprend l’uniforme avec le déclenchement de la Grande Guerre. En août 1914, comme colonel de réserve il est nommé adjoint au général gouverneur de Belfort. Le , il prend le commandement de la 2e brigade coloniale. Il est blessé une première fois le 1er par un éclat d’obus qui lui fracasse le tibia. Il revient au front un mois plus tard, incomplètement guéri. Le , il est promu général de brigade, puis devient commandant par intérim de la 10e division d’infanterie coloniale le . Malgré quelques parenthèses, il conserve ce poste jusqu’à la fin de la guerre. Le , alors que ses troupes participent à la deuxième bataille de Champagne, il est très grièvement blessé au ventre par une balle de mitrailleuse. Il est élevé à la dignité de grand-officier de la Légion d’honneur le . Il se rétablit et après une période de convalescence il retrouve sa division.
Il est une nouvelle fois blessé le dans la Somme par un éclat d’obus, mais refuse de se faire évacuer et conserve son commandement. Le , il est nommé général de division du cadre des officiers de réserve. On le trouve ensuite avec sa division sur le chemin des Dames, devant Verdun (secteur de Douaumont), sur le saillant de Saint-Mihiel (hiver et printemps 1918) puis devant Château-Thierry fin mai, où il interdit aux Allemands le passage de la Marne. Il combat sur cette position jusqu’au , puis il y revient après la guerre le pour participer à l’inauguration du nouveau pont sur la Marne (il avait lui-même donné l’ordre de détruire le précédent).
Jean-Baptiste Marchand quitte l’armée définitivement le .
Le , il est élevé à la dignité de grand-croix de la légion d’Honneur.
Il meurt à Paris le et est inhumé au cimetière de Thoissey le . Sa femme est morte en 1966.
22 novembre 1890 : naissance de Charles de Gaulle.
Né dans une famille catholique dont le père affiche des idées monarchistes, il lit dans sa jeunesse Barrès et Péguy qui l’attachent à la République. Saint-Cyrien, il choisit l’infanterie et sert sous les ordres du colonel Pétain. Il est blessé trois fois lors des premiers combats de la Première Guerre mondiale avant d’être fait prisonnier en mars 1916. Il tente de s’évader à cinq reprises sans succès et n’est libéré que par l’armistice. Militaire écrivain, il se distingue par une intelligence vive, un caractère cassant et une grande ambition pour la France. En gagnant Londres en juin 1940, il sauve la France sur la scène internationale. Président du conseil en 1958, puis Président de la Ve République, il amorce la décolonisation, pousse à la mise en œuvre de la dissuasion nucléaire, fait sortir la France du commandement intégré de l’OTAN…
Visionnaire, décideur, fondateur, ses qualités de dirigeant « au-dessus des partis » font de lui un homme politique exceptionnel dans l’Histoire de France. Lorsqu’il entendit dire lors d’une assemblée du RPF, « Mort aux cons ! » il répondit « Vaste programme ! ».
Lire sur TB :
- Devenir de Gaulle (1939-1943), avec l’historien Jean-Luc Barré
- 17 mai 1940 : Le colonel de Gaulle attaque
- De Gaulle et Roosevelt : Le duel au sommet, avec l’historien François Kersaudy
22 novembre 1902 : naissance de Philippe Leclerc de Hautecloque.
Saint-Cyrien, gaulliste de la première heure, instigateur du serment de Koufra, chef de la 2e DB, des forces françaises en Indochine puis inspecteur des armées. Il meurt dans le crash de son avion le 28 novembre 1947.
Chant de la 2e DB
Couplet 1 | Après le Tchad, l’Angleterre et la France Le grand chemin qui mène vers Paris, Le coeur joyeux tout gonflé d’espérance Ils ont suivi la gloire qui les conduit. Sur une France, une croix de Lorraine, Ecusson d’or qu’on porte fièrement, C’est le joyau que veulent nos marraines, C’est le flambeau de tous nos régiments. |
Refrain | Division de fer Toujours en avant Les gars de Leclerc Passent en chantant, Jamais ils ne s’attardent La victoire n’attend pas, Et chacun les regarde Saluant chapeau bas. Division de fer, Toujours souriants Les gars de Leclerc Passent en chantant D.B vive la deuxième D.B. |
Couplet 2 | Ils ont vécu des heures merveilleuses Depuis Koufra, Rhadamès et Cherbourg. Pour eux Paris fut l’entrée glorieuse Mais ils voulaient la Lorraine et Strasbourg. Et tout là-haut, dans le beau ciel d’Alsace Faire flotter notre drapeau vainqueur C’est le serment magnifique et tenace Qu’ils avaient fait dans les heures de douleur. |
Couplet 3 | Ils ont connu des brunes et des blondes Dans les pays qui les ont vu passer, Mais dans leur coeur un seul amour au monde Notre pays qu’ils viennent délivrer. C’est pour eux tous dans un doux coin de France La fiancée qui attend le retour, Elle oubliera tous les jours de souffrance Quand la victoire lui rendra son amour. |
Couplet 4 | Au coin du feu dans la paix radieuse, Très fièrement auprès de leurs enfants Ils conteront l’histoire merveilleuse Des bataillons de notre régiment. Gars de Leclerc sera le mot de passe Qui groupera la poignée de français Disant « malgré » quand la défaite passe « Restant debout, ne se rendant jamais ». |
22 novembre 1918 : Strasbourg redevient française.
Le 22 novembre 1918, les troupes françaises entrent dans Strasbourg. Depuis le 11 novembre et l’annonce de l’armistice, la population vivait dans une incertitude accusée par le départ des autorités impériales et la tenue de « conseils de soldats et d’ouvriers » inspirés du modèle bolchevique. Durant ces dix jours, la vie politique connaît une reprise en main par les notables locaux qui assurent, tant bien que mal, la transition.
La population est alors épuisée par quatre années de guerre, comme dans le reste de l’Empire allemand, malgré les efforts déployés par le maire Rudolph Schwander pour assurer le ravitaillement. L’armistice ouvre un espoir de paix, non sans malentendus sur la manière dont Strasbourg et l’Alsace seront réintégrées dans le concert français. Le départ de l’armée allemande et celui, forcé, des « Vieux-Allemands » créent un nouveau climat où doivent s’insérer les Français qui découvrent une ville germanophone et riche ainsi qu’une réelle modernité des institutions sociales.
Il faut cependant refonder une université qui comptait parmi les plus brillants centres intellectuels de l’Empire. La date du 22 novembre 1918 évoque ainsi la joie de la paix retrouvée, mais aussi le début d’une époque qui voit l’Alsace et les Français se redécouvrir après plus de quarante ans de séparation.
Le 27 novembre, le maréchal Foch salua Kléber avec un des sabres du général strasbourgeois.
Source : France Archives (Benoît Jordan)
22 novembre 1943 : Le Liban proclame son indépendance.
Le pays déclare son indépendance le 22 novembre 1943, en gardant les frontières du Grand Liban de 1926, après des manifestations durant plusieurs mois, dont émergent notamment les figures de Béchara el-Khoury et Riad El Solh et l’idée d’un Pacte national qui vise à consacrer un fonctionnement communautaire du système politique, où notamment la présidence de la République serait laissée aux chrétiens, et le poste de Premier ministre aux musulmans.
22 novembre 1944 : la 3e armée de Patton prend la ville de Metz.
La bataille de Metz opposa la 1re armée du général Knobelsdorff à la 3e armée du général Patton.
Point d’orgue de la campagne de Lorraine, la « bataille de Metz » se déroula du 27 août au 13 décembre 1944, dans l’ouest mosellan, entre Thionville au nord et Pont-à-Mousson au sud. L’attaque de l’ancienne place forte du Reich par la 3e armée américaine rencontra une forte résistance de la défense allemande, et se solda par de lourdes pertes de part et d’autre de la ligne de front. La ville fut prise le 22 novembre 1944, mais certains forts de Metz ne déposèrent les armes qu’en décembre 1944. La bataille se termina par la victoire des Alliés, et par la reddition des forces allemandes dans ce secteur du front.
22 novembre 1961 : admission au service actif du porte-avions Clemenceau.
Le Clemenceau (indicatif visuel R98 puis, après 2002, coque Q-790), navire de tête de sa classe, souvent surnommé familièrement « Clem » dans la marine, fut le 6e porte-avions entré en service dans la Marine française mais seulement le 2e construit en France (après le Béarn) et le 1er conçu dès l’origine comme tel.
Resté en service du au 1er, il constitua, en même temps que le Foch, son jumeau mis en service un an après lui, la pièce maîtresse de la marine nationale. Durant sa (longue) carrière, le Clemenceau a parcouru plus d’un million de nautiques sur tous les océans et mers du globe.
Bien qu’étant le premier bâtiment opérationnel à porter le nom de Clemenceau (en l’honneur de Georges Clemenceau), ce patronyme avait déjà été attribué à un cuirassé, dérivé du cuirassé Richelieu, mis sur cale en 1939 et jamais achevé, puis à un projet de porte-avions léger PA 28, budgété en 1947 et abandonné en 1949.
Dès le , il participe jusqu’au à l’exercice OTAN BigGame, avec la sixième flotte américaine (porte-avions USS Saratoga et USS Intrepid), en Méditerranée occidentale, en tant que porte-avions de lutte anti-sous-marine, puis il enchaîne, du au avec l’exercice OTAN Dawn Breeze VII, dans la zone de Gibraltar.
Au cours de sa longue carrière, il a participé à la majorité des opérations navales de la France :
- 1968 : déploiement de la Force Alfa dans le Pacifique ;
- 1974-1977 : opérations Saphir I et II dans l’océan Indien d’engagement et protection lors de l’accession à l’indépendance de la république de Djibouti ;
- 1983-1984 : opération Olifant en Méditerranée orientale lors de la guerre civile libanaise ;
- 1987-1988 : opération Prométhée en mer d’Oman lors de la guerre entre l’Iran et l’Irak ;
- 1990 : opération Salamandre en mer Rouge et mer d’Arabie lors du conflit entre l’Irak et le Koweït ;
- 1993-1996 : opération Balbuzard puis Salamandre en mer Adriatique lors de la guerre civile yougoslave.
Entre 1959 et 1997, le Clemenceau a subi, comme son sister ship, le porte-avions Foch, de nombreuses modifications. On peut noter tout particulièrement :
- la modernisation « capacité Crusader » en 1966 ;
- la « qualification nucléaire » le avec la possibilité d’emport de quatre ou cinq bombes AN-52 puis de missiles Air-Sol Moyenne Portée à partir de 1993 dans le cadre de la Force aéronavale nucléaire ;
- l’installation de 2 « systèmes antiaériens Crotale EDIR » en 1985 (1 sur tribord avant, 1 sur bâbord arrière), en même temps que la modernisation de son appareil propulsif et de son système de détection.
Pendant les années 1960 et 1970, les deux porte-avions ont souvent été amarrés côte à côte aux « épis porte-avions » dans la rade abri de Brest.
Il a navigué sur tous les océans et mers du monde et a totalisé à l’issue de sa carrière la somme impressionnante de plus d’un million de nautiques (ou milles marins), soit 48 fois le tour du globe. Il aura ainsi passé 3 125 jours à la mer, 80 000 heures de fonctionnement et aura effectué plus de 70 000 catapultages.
En 1983, le bâtiment sera la première unité navigante de la marine à embarquer du personnel féminin. Trois femmes seront affectées à son bord : un médecin des Armées [archive], un maître principal secrétaire militaire et un premier maître fourrier.
Fidèle à la tradition de la Marine française, le Clemenceau a accueilli à son bord pour des séjours de quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, de nombreux artistes peintres parmi lesquels Maurice Boitel, Gaston Sébire (nommé depuis peintre officiel de la Marine) etc. Le Carré des officiers subalternes était d’ailleurs décoré d’une huile sur toile du peintre de la marine Mathurin Méheut intitulée Clemenceau visitant une tranchée. Dans le domaine du septième art, le cinéaste Pierre Schœndœrffer a navigué à son bord en 1981, ayant embarqué à Brest et débarqué à Hambourg.
Équipage | |
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Équipage | 2 000 marins dont 650 pour le groupe aérien. |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 265 mètres |
Maître-bau | 51,20 m |
Tirant d’eau | 8,60 m |
Tirant d’air | 62 m |
Déplacement | 24 200 tonnes Washington (32 800 en pleine charge) |
Propulsion | 6 chaudières 2 turbines Parsons 2 hélices |
Puissance | 126 000 ch (92 640 kW) |
Vitesse | 32 nœuds |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | Pont d’envol blindé, caisson central (machines et soutes à munitions) blindé, bloc passerelle (citadelle) en tôles renforcées. |
Armement | 8 x canons de 100 mm AA Mle 53 à l’origine En 1985, 4 de ces tourelles sont remplacées par 2 SACP Crotale EDIR systems, avec 52 missiles 5 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm. |
Électronique | 1 centrale de navigation inertielle à cardans MiniCIN Safran Electronics & Defense |
Rayon d’action | 7 500 nautiques à 18 nœuds 4 800 nautiques à 24 nœuds |
Aéronefs | 40 aéronefs |
22 novembre 1977 : déclenchement de l’opération Lamantin (Mauritanie).
Action menée par l’armée de l’Air et la 11e DP contre le groupe armé POLISARIO (soutenu par l’Algérie), suite à son attaque de la voie ferrée Zouerate-Nouakchott.
Pour plus d’information sur l’opération, voir la Revue Historique des Armées (RHA Janvier 1992) et notamment l’article du général Forget qui a commandé l’opération.
Lire aussi le témoignage du colonel LONGUET, à l’époque pilote de Jaguar de l’escadron de chasse 3/11 Corse.
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Bien que Lamantin soit une opération à dominante aérienne, elle mérite sa place dans la présente étude par les capacités de projection qu’elle met en œuvre car elles ont des conséquences sur le reste des opérations françaises en Afrique. La question au cœur de l’intervention est celle du Sahara espagnol et des revendications effectuées par plusieurs pays : Algérie, Mauritanie, Espagne et Maroc. La naissance en mai 1973 du front pour la libération de la saguia El-Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), bientôt soutenu par l’Algérie, et opposé à la Mauritanie et au Maroc, entraîne l’intervention française. En effet, dès 1975 le Polisario lance des raids contre les intérêts mauritaniens et français en s’attaquant à l’industrie minière. En 1977, après plusieurs attaques où des Français sont tués et enlevés, la sécurité des ressortissants français étant désormais compromise, l’Etat mauritanien étant quant à lui menacé, la France décide d’intervenir à la demande de la Mauritanie. Elle doit amener le Front Polisario à renoncer à ses raids.
Essentiellement confiée aux forces aériennes, la mission consiste à surprendre un raid du Front Polisario et à le réduire. La particularité de Lamantin repose sur le fait que chaque intervention française doit être validée par les autorités mauritaniennes puis françaises, ce qui nécessite une préparation constante des forces françaises qui peuvent être sollicitées à n’importe quel moment. Les opérations sont menées depuis Dakar, soit à près de 1 000 – 1 500 kilomètres du théâtre d’opération, induisant des vols de près de cinq heures. De leur côté, les forces de l’armée de terre mettent en œuvre des petits groupes de parachutistes chargés de guider les Jaguars. Déployés sur le terrain, ces groupes jouent un rôle d’alerte et participent au déclenchement des actions offensives.
L’intervention française couplée à de meilleures offensives mauritaniennes permet de repousser peu à peu les assauts du Front Polisario. Mais la chute du président Moktar Ould Daddah, en juillet 1978, à la suite d’un coup d’État militaire entraîne la fin des revendications mauritaniennes sur le Sahara occidental et du même coup la fin des raids ennemis. Cela marque également la fin des opérations de Lamantin qui reste toutefois en place, de manière très allégée, jusqu’en mai 1980.
Source CDEC : 50 ans d’Opex en Afrique (1964-2014)
22 novembre 1980 : mort à 87 ans de l’actrice américaine Mae West.
En référence à sa généreuse poitrine, les aviateurs américains de la Seconde Guerre mondiale avaient surnommé Mae West leurs gilets de sauvetage. Ceux-ci fonctionnaient en se gonflant d’air comprimé et en donnant à leur torse un volume supplémentaire… De nos jours les gilets de sauvetage gonflables sont encore appelés couramment des Mae West, même en dehors des pays anglophones.