Pierre Bertaux, germaniste, est né le 8 octobre 1907 à Lyon (Rhône).
En 1937-1938, il est chef de cabinet de Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts, tout en enseignant à l’université de Rennes puis à Toulouse après son départ du ministère.
Mobilisé en 1939, il travaille comme Lieutenant interprète-traducteur au 2ᵉ Bureau du Grand QG, puis il est appelé en 1940 au ministère de l’Information où il supervise les émissions de radio en allemand. Pendant l’exode de 1940, il accompagne Pierre Viénot jusqu’à Verdon avant de revenir à Toulouse. Refusant la défaite, il s’engage dès décembre 1940 dans un réseau de renseignements à Toulouse et effectue des missions en zone occupée.
En 1941, il entre en contact avec un opérateur radio parachuté depuis Londres, facilitant ainsi les premières liaisons radio avec l’Angleterre. Il crée également le groupe « Bertaux », qui reçoit des parachutages de matériel de sabotage. Ce groupe accueille Yvon Morandat, envoyé de la France libre, en 11/41.
Arrêté en 12/1941 par la Surveillance du Territoire, il est incarcéré à Toulouse, puis à Lodève, et enfin au camp militaire de Mauzac. Après deux ans d’internement, il est libéré en 12/1943 et plonge dans la clandestinité. À Paris, il accepte de remplacer Jean Cassou, blessé, en tant que commissaire de la République à Toulouse.
En 08/1944, il participe activement à la libération de Toulouse, prenant la tête de la préfecture régionale et rétablissant l’autorité publique dans la région. Il reçoit le Général de Gaulle à Toulouse le 16/09/1944, marquant ainsi son rôle essentiel dans la transition vers la libération et la restauration du pouvoir gouvernemental.
Quittant ses fonctions en mars 1946, il devient directeur de cabinet de Jules Moch, ministre des Travaux publics et des transports puis préfet du Rhône (1947-1948) et directeur général de la Sûreté nationale (1949-1951).
De 1953 à 1955, il est sénateur du Soudan, puis, pendant trois ans, directeur général d’une société d’échafaudages et de coffrages pour le bâtiment.
Professeur à la Faculté de Lille à partir de 1958, puis à la Sorbonne où il est élu en 1964, il est, en 1968, le fondateur de l’Institut d’Allemand d’Asnières (Sorbonne Nouvelle) qu’il dirige jusqu’à sa retraite. Il publie de nombreux ouvrages en français et en allemand sur l’Allemagne et sur Friedrich Hölderlin dont il est un spécialiste.
En 1975, il reçoit le prix Henri Heine de la ville de Düsseldorf.
Pierre Bertaux est décédé à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), le 14 août 1986. Il a été inhumé au cimetière de Sèvres.
• Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 1939-45
• Médaille de la Résistance française avec rosette
• Commandeur de l’Ordre du Mérite (RFA)
• Grand Officier de l’Ordre d’Orange-Nassau
IN MEMORIAM – Pierre BERTAUX, compagnon de la Libération (décédé le 14 août 1986)
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Il y évoquera une figure historique (oubliée) du lien Armée-Nation en liaison avec l'art, l'innovation et l'industrie de défense.
M&O 287 de juin 2025
