À la fin de l’année 1946, la situation est devenue explosive dans le Tonkin. La méfiance réciproque entre les deux parties est particulièrement grande en dépit de la médiation de Jean SAINTENY (1907-1978). Le Viet Minh reprochant aux Français de vouloir intensifier leur reconquête ; les Français vivant dans un sentiment d’insécurité permanente. Les incidents sont nombreux au-delà des discours officiels avec les forces du Viet-Minh et les milices populaires des villages : les Tu Vé. Ces dernières déclenchent des affrontements meurtriers dans Haiphong (20 novembre) et Lang-Son (21 novembre).
Commandés par le Colonel DÈBES, les militaires français reprennent le contrôle du port d’Haiphong après une semaine de violents combats, mais loin de contenir le Viet-Minh, les événements d’Haiphong et de Lang-Son portent la tension au point de non-retour. Après de nombreux signes annonciateurs, Hô Chi Minh et GIAP déclenchent une insurrection dans Hanoï le 19 décembre suivant. Tous les points névralgiques de la ville, ainsi que les quartiers européens sont investis par le Viet Minh. Si le Général MORLIÈRE reprend la situation en main le lendemain, les combats s’étendent rapidement à l’ensemble du Tonkin.
Avec l’insurrection du 19 décembre, la rupture est désormais consommée. La lutte est ouverte entre un chef vietnamien plus que jamais résolu à obtenir l’indépendance politique et un Gouvernement français persuadé de l’impossibilité de toute négociation avec le Viet Minh. (source : Education à la Défense)
L’attaque de l’usine électrique de Hanoï plonge la ville dans le noir et donne le signal de l’insurrection. 7 000 hommes armés attaquent les postes français et massacrent les civils européens.
