Martin Auguste Winterberger, né le 19 décembre 1917 à Dinsheim-sur-Bruche et mort le 5 octobre 1993 à Mutzig.
Il est embauché comme mécanicien tourneur aux usines Bugatti de Molsheim. Après l’armistice de 06/1940, il est toujours dans l’armée de l’air dans le Sud de la France. En 09/1940, il obtient une permission et passe quelques jours dans sa famille en Alsace. Mais au moment de rejoindre son unité, les autorités allemandes lui interdisent de retourner en zone libre bien qu’il ne soit pas démobilisé.
Il est profondément francophile. Il rejette l’annexion de fait de l’Alsace, au IIIe Reich et manifeste son hostilité à la germanisation et la nazification de sa région. Le 14/04/1941, dans les rues de Mutzig, il chante, avec des amis des chants patriotiques. Le groupe est surpris par une patrouille. Il est arrêté et envoyé au siège de la Gestapo à Strasbourg. Il y est interrogé et transféré le 24/04/1941 au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck. Le 12/11/1941, il est interné au camp de concentration de Natzweiler-Struthof en construction à quelques km de Schirmeck.
Le 04/08/1942, Martin Winterberger, s’évade avec 4 autres détenus. Les évadés abandonnent leur véhicule à 50 km sur la route de Saint-Dié-des-Vosges en zone occupée, où ils sont contrôlés par un gendarme alsacien qui leur donne des conseils pour continuer leur évasion. Ils atteignent Lons-le-Saunier où le capitaine Louis Théodore Kleinmann des Services de renseignement de Vichy dirige Martin Winterberger vers l’Afrique du Nord via l’Espagne dont il passe clandestinement la frontière caché dans un train fin janvier 1943. L’évasion est réussie sauf pour Alfons Christmann, qui après le contrôle de gendarmerie, quitte le groupe. Il est repris et renvoyé au camp de Natzweiler-Struthof où il est pendu le 05/11/1942.
Après avoir été interné 7 mois à la prison de Malaga, il quitte l’Espagne pour Casablanca le 01/11/43. Il s’engage dans la 1re DFL au sein de laquelle, il participe à la campagne d’Italie (1944), au débarquement de Provence et à la libération de l’Alsace. Lors de l’offensive allemande du 05/01/1945 (opération Nordwind), il participe à la défense du sud de Strasbourg dans le secteur d’Obenheim.
Il termine la guerre avec le grade de caporal d’infanterie de marine.
Après la guerre, il reprend son poste de mécanicien aux usines Bugatti de Molsheim. Souffrant de problèmes de santé liés à ses séjours en camps, il change de profession et devient guide sur le site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof du 15/09/1949 au 15/11/1950. Il est licencié quand le site est repris par le ministère des Anciens combattants.
II est le seul évadé français du camp de concentration de Natzweiler-Struthof.
- Officier de la Légion d’honneur.
- Médaille militaire.
- Croix de guerre 1939–1945, palme de bronze.
- Médaille de la déportation pour faits de Résistance de par son statut de « déporté résistant ».