17 juillet 1203 : début du siège de Constantinople lors de la quatrième croisade.
Les croisés « latins », opposés à l’empereur gréco-byzantin Alexis III Ange, assiègent et s’emparent de la capitale de l’Empire byzantin pour le compte, théoriquement, du prétendant Alexis IV Ange.
Pour prendre la ville par la force, les premiers croisés sont arrivés par le Bosphore ; près de 200 navires, ainsi que les transports de chevaux s’engagent à travers l’étroit détroit, où Alexis III aligne l’armée byzantine en formation de bataille le long de la côte, au nord de la banlieue de Galata. Les chevaliers croisés chargent directement en sortant de leurs navires, et l’armée byzantine fuit vers le sud. Les croisés continuent au sud, et attaquent l’ancienne tour de Galata, qui tient une des deux extrémités de la chaîne qui bloque l’accès à la Corne d’Or. Tandis qu’ils assiègent l’ancienne tour de Galata, les Grecs contre-attaquent avec un certain succès au départ. Toutefois, les croisés reprennent le dessus et les Grecs se retirent dans l’ancienne tour de Galata. Les croisés les forcent à se rendre. La Corne d’Or est dès lors ouverte aux croisés et la flotte vénitienne y pénètre.
Le , les croisés prennent position en face du palais des Blachernes à l’extrémité nord-ouest de la ville. Ils commencent le siège sérieusement le , avec quatre divisions attaquant les murs côté terre, tandis que la flotte vénitienne attaque les murs donnant sur la Corne d’Or. Les Vénitiens prennent une partie du mur côté mer sur environ 25 tours, tandis que la garde des Varègues combat les croisés sur les murs côté terre. Les Varègues se déplacent pour répondre à la nouvelle menace. Les Vénitiens reculent dans la fumée de l’incendie qui détruit quelque 120 hectares de la ville.
Alexis III effectue alors une sortie par la porte de Saint-Romain avec 17 divisions, surpassant largement par le nombre les croisés. Son armée compte en effet environ 8 500 hommes, face aux 7 divisions des croisés (environ 3 500 hommes) ; les Vénitiens abandonnent alors la partie des remparts qu’ils occupaient pour prêter main-forte aux croisés. Cependant l’armée byzantine retourne dans la ville sans combattre, pour un motif inconnu. Bien que l’assaut ait été repoussé, la retraite et l’incendie ont un effet moral dévastateur qui pousse les citoyens de Constantinople à se retourner contre Alexis III, lequel prend la fuite. Le feu destructeur laisse 20 000 personnes sans-abri. Le prince Alexis est intronisé sous le nom d’Alexis IV comme coempereur avec son père aveugle, Isaac II.
Alexis III a réussi à s’enfuir avec 1 000 livres d’or et quelques bijoux de prix, laissant l’empire à court de fonds. Alexis IV se rend compte que ses promesses sont difficiles à tenir, au point que le jeune coempereur doit ordonner la destruction et la fonte de précieuses icônes romaines et byzantines afin d’en extraire l’or et l’argent. Malgré cet effort il ne peut récolter que 100 000 marcs d’argent. Aux yeux de tous les Grecs c’est un terrible signe de désespoir et de faiblesse qui mérite un châtiment de Dieu. L’historien byzantin Nicétas Choniatès a caractérisé cela comme « le tournant vers le déclin de l’État romain ».
Ainsi, Alexis IV doit faire face à la montée de la haine des citoyens de Constantinople envers les « Latins » et vice-versa. Le coempereur sollicite une prorogation du contrat des croisés à son service pour une période de six mois expirant en avril 1204. Il mène au cours de l’été 1203 les quelque 6 000 hommes de l’armée des croisés contre son rival Alexis III réfugié à Andrinople. Des rixes opposent cependant dans Constantinople les communautés grecque et latine. En , en représailles d’une attaque contre les quartiers pisan, amalfitain et vénitien, des Latins attaquent une mosquée défendue par une alliance de musulmans et de l’opposition grecque ; au cours des combats, des Latins allument un incendie qui détruit une grande partie de la ville.
17 juillet 1453 : bataille de Castillon.
La bataille de Castillon eut lieu à Castillon, entre les armées d’Henri VI d’Angleterre et celles de Charles VII de France. Cette dernière bataille de la guerre de Cent Ans se conclut par une victoire décisive pour les Français. Elle marque aussi la première utilisation massive de l’artillerie de campagne dans une bataille, créée par les frères Gaspard et Jean Bureau.
À la suite de la reconquête de la Normandie, qui s’achève en 1450 peu après la bataille de Formigny, les Français dirigent leurs efforts vers la seule région encore aux mains des Anglais. La Guyenne est presque reconquise par les Français, mais les exigences de Charles VII heurtent les intérêts des partisans de l’Angleterre. Après la conquête de Bordeaux par les Français le , le roi d’Angleterre Henri VI envoie une armée, à la demande des Bordelais, frustrés d’avoir perdu leurs avantages accordés par les Anglais. L’armée anglaise est commandée par le vieux soldat John Talbot, qui reprend la ville un an plus tard, à la grande satisfaction des habitants, dont la prospérité dépend largement du commerce avec l’Angleterre. Talbot est nommé lieutenant général de Guyenne. Le reste de la province se rebelle contre le roi de France Charles VII qui envoie à son tour une armée pour reconquérir la Guyenne, en 1453.
L’armée française est commandée collégialement par les maréchaux de France André de Lohéac et Philippe de Culant, l’amiral Jean de Bueil et d’autres seigneurs. Un corps d’armée descend la vallée de la Dordogne et arrive le devant le château de Castillon, tenu par les Anglais. Il s’apprête à l’assiéger mais veut d’abord attirer les Anglais dans un piège. L’armée comprend 1 800 lances fournies, soit 7 200 combattants de cavalerie, 800 francs-archers, l’artillerie des frères Bureau, et des auxiliaires de cavalerie envoyés par le duc de Bretagne. L’artillerie est sous les ordres de Jean Bureau, trésorier général de France (1441), et de son frère Gaspard, grand-maître de l’artillerie (1444). Jean Bureau choisit un terrain au nord de la Dordogne pour y placer ses canons. Le camp est installé derrière un ancien lit sinueux de la Lidoire, petit affluent de la Dordogne. Le lit sert de fossé et sa rive nord est aménagée en parapet, avec un rempart continu en troncs d’arbres. Le camp retranché, qui fait 600 mètres de long, est gardé au nord, à environ 1,5 km, par les 1 000 hommes de la cavalerie bretonne, dissimulés sur la colline d’Horable, commandés par les sires Jean de Montauban et Gilles de la Hunaudaye. La plaine de Colle, sur l’actuelle commune de Lamothe-Montravel, entre le camp retranché et la Dordogne, est un terrain plat idéal pour les tirs de l’artillerie française. Jean Bureau dispose d’un parc considérable, d’au moins 300 canons, servis par 700 manœuvriers. Cette grosse et menue artillerie du roi, mobile, montée sur chariots, avec des bouches à feu tirant des boulets de fonte de différents calibres constitue une véritable artillerie de campagne, une innovation militaire de première importance à cette époque où l’artillerie était généralement utilisée pour les sièges. Jean Bureau dispose ses canons en direction de la plaine au sud et prépare ses positions de tir.
Talbot sait ses forces plus faibles que celles de son adversaire. Les Français envahissent la Guyenne par trois colonnes. Il est dès lors souhaitable d’attaquer en premier, en détruisant séparément les trois corps, avant leur regroupement. Il subit aussi les pressions des vignerons qui craignent de longs combats sur leurs terres et redoutent que les affrontements se poursuivent jusqu’aux vendanges. Bien qu’il soit prudent et très expérimenté, le vieux Talbot, informé de l’arrivée des Français à Castillon, décide de passer à l’attaque.
Il quitte Bordeaux le au matin, avec une force anglaise de 800 à 1 000 combattants à cheval et 4 000 à 5 000 hommes à pied, ainsi que des renforts de 3 000 à 4 000 Gascons, et avance à marche forcée sur Castillon. À l’aube du , son avant-garde surprend et disperse un détachement de francs-archers français commandés par Jacques de Chabannes et Joachim Rouault, qui sont en avant-poste dans l’abbaye de Saint-Laurent, au nord de Castillon, en bordure de la route de Bordeaux. 100 à 120 Français sont tués et les autres s’enfuient vers le camp retranché. Les Français qui assiègent le château de Castillon se replient aussi dans le camp. Des habitants signalent aux Anglais des mouvements de cavalerie sortant du camp à l’Est. Ces diverses observations font penser à Talbot que son adversaire prépare son retrait et que c’est le bon moment de l’attaquer, sans grand risque.
Talbot pénètre dans la plaine de la Colle, au sud des forces françaises. Les limites sinueuses du camp retranché et ses parapets ne lui permettent pas d’apprécier aussitôt la composition et l’importance des forces adverses. Talbot ne dispose que de peu d’artillerie, qui n’est d’ailleurs pas encore arrivée, et doit livrer initialement un combat d’infanterie. Il donne l’assaut dès qu’il est arrivé devant le centre du camp français plutôt que d’attendre l’arrivée de l’ensemble de ses forces. L’attaque est contenue par les Français. Talbot lance de nouveaux assauts qui sont chaque fois repoussés au corps à corps.

Entre-temps, Jean Bureau a pu ajuster ses positions en fonction de celles des Anglais. Il lance les tirs en enfilade de toutes ses bouches, presque à bout portant, sur des Anglais surpris. La canonnade a un effet dévastateur sur les effectifs anglais. Les soldats anglais, sous l’effet de la surprise, commencent à s’inquiéter. Talbot fait mettre pied à terre aux cavaliers mais reste en selle, en raison de son grand âge. Un boulet de couleuvrine tue son cheval et lui brise une jambe. Fidèle au serment fait à Charles VII, il est sans arme ni armure et ne porte aucun signe de distinction de sa qualité. Non reconnu lors de l’attaque des Français, il est tué par un archer. Ainsi finit ce fameux et redouté chef anglais, qui passait depuis si longtemps pour l’un des fléaux les plus formidables et un des plus jurés ennemis de la France.
Malgré leur situation devenue très difficile, les Anglais lancent de nouveaux assauts, qui sont toujours repoussés. De leur position arrière sur la colline d’Horable, les cavaliers bretons entendent la canonnade et sont prêts à intervenir au bon moment. Lorsqu’ils en sont requis par les chefs du camp retranché, ils longent ce dernier, sans qu’on sache exactement si c’est par l’Est ou par l’ouest, débouchent brutalement sur le champ de bataille et chargent les Anglais. Ces troupes auxiliaires, de grand et noble courage, firent tant, avec l’aide de Dieu et par leur prouesse, que les Anglais tournèrent enfin le dos et furent mis en fuite et défaits. Ainsi, toutes leurs bannières furent abattues et renversées par les Bretons. À l’arrivée de la cavalerie, les Français abaissent les portes de leur camp, en sortent à pied et à cheval et attaquent. Ce qui reste de l’armée anglaise est débordé de toutes parts, ne peut se retirer en ordre et est disloqué. Des rescapés fuient vers la Dordogne qu’ils traversent au gué du Pas de Rauzan. Ils sont poursuivis sur l’autre rive par les cavaliers bretons et beaucoup sont exterminés ou faits prisonniers. Un grand nombre d’Anglais et de Gascons, près de 5 000, peuvent cependant se réfugier dans le château de Castillon, dont sans doute les derniers éléments de l’armée de Talbot continuant à arriver. Les réfugiés de Castillon seront faits prisonniers deux jours plus tard. La victoire française est totale.
Chez les Français, la bataille a fait une centaine de tués et de blessés. Les Anglais ont perdu 30 chevaliers et 4 000 hommes, dont 500 à 600 morts (2 000 et plus selon la Chronique du temps de Charles VII conservée à la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris), les autres étant blessés ou faits prisonniers pendant la bataille. Parmi les morts se trouvent Talbot, deux de ses fils et le baron de L’Isle, fils de John Talbot, qui avait débarqué en Guyenne à la tête de 2 000 hommes de renfort.
Le lendemain de la bataille, les Français reprennent le siège de Castillon, avec l’artillerie de Jean Bureau pointée sur les remparts. La ville se rend le surlendemain et les rescapés anglais sont faits prisonniers. Le roi d’Angleterre n’a plus de troupes de campagne en Guyenne. Les autres places-fortes anglaises tombent rapidement, si bien qu’il ne reste plus que Bordeaux. Le siège est mis devant la ville tandis que Jean Bureau pointe ses canons sur les remparts. Le , la ville, affamée, préfère se soumettre car la défaite est inévitable avec une telle artillerie moderne.
Avec la bataille décisive de Castillon, la Guyenne redevient française et le restera par la suite. Les Anglais sont boutés hors de France. Ils ne conserveront plus en France que la place forte de Calais.
Survenant quelques semaines après la prise de Constantinople par les Turcs, la bataille de Castillon passe presque inaperçue des contemporains.
La bataille du Castillon est aujourd’hui commémorée par un spectacle son et lumière.
17 juillet 1794 : début des transmissions opérationnelles.
La veille, le comité de salut public a donné son autorisation pour que l’invention de Chappe serve à transmettre des nouvelles. Le tachygraphe, rebaptisé plus tard télégraphe, permet de transmettre par signaux optiques des informations à l’aide de tours espacées entre elles de 14 km. Le système sera plus tard électrifié. Un message peut dorénavant être transmis en 20 minutes, de Lille à Paris.
On distingue les signaux de correspondance et les signaux de régulation et de service.
- Les signaux de correspondance utilisent une position horizontale ou verticale du régulateur. De plus, la position oblique gauche du régulateur est utilisée pendant la composition des signaux de correspondance.
- Les signaux de régulation (urgence du message, absence, problème divers, brouillard…) utilisent uniquement la position oblique droite du régulateur.
Les signaux sont valides quand les petites ailes noires nommées indicateurs sont :
- repliées sur le régulateur ;
- ou forment un angle à 45° ou 90° avec le régulateur.
La position dans le prolongement du régulateur n’est mécaniquement pas possible. Elle a été abandonnée pour éviter confusion et ambiguïté avec la position repliée sur le régulateur.
Chaque indicateur pouvant prendre 7 positions par rapport au régulateur, ce dernier pouvant en prendre 2, cela nous donne 98 positions possibles (=7×7×2). Positions auxquelles on retire 6 signaux de service, ce qui laisse 92 signaux de correspondance pour former le message, ce qui en utilisant 2 signaux par mot ou expression, permet d’avoir un vocabulaire de 8 464 mots (=92×92).

17 juillet 1943 : mort du commandant Tulasne (Orel – actuelle Russie).
Jean Tulasne, né le à Nancy est un pilote de chasse français de la France libre, compagnon de la Libération. Il est tué au combat le , dans le ciel d’Orel, dans le Sud-Ouest de la Russie, lors de la bataille de Koursk, alors qu’il dirigeait le groupe de chasse Normandie-Niemen.
Il est le fils de François Tulasne, officier de cavalerie devenu aviateur à la fin de 1914 et mort lors d’une collision aérienne le dans l’Allier. Il fait ses études au Prytanée militaire de la Flèche.
Il entre à Saint-Cyr en 1931, il en sort deux ans plus tard avec le grade de sous-lieutenant (promotion Tafilalet 1933). Ayant choisi l’aviation, il passe deux ans à l’École de l’Air de Versailles Villacoublay. Il obtient le brevet de pilote (n° 24430) le . Il est promu lieutenant le 1er et se voit affecter à un groupe de bombardement à Avord puis est muté à Dijon le dans la chasse (3e escadre de Dijon).
Il ne supporte pas l’armistice de 1940. Il est stationné à Rayak aux confins libano-syriens où il ronge son frein et n’a qu’une idée, rejoindre la France libre. Il est rendu responsable de la désertion de trois de ses camarades, le lieutenant Péronne et les sous-officiers Coudray et Ballatore, partis fin juin rejoindre les Forces françaises libres. Il est d’abord interdit de vol puis autorisé à voler de nouveau mais sous surveillance, avec comme équipier l’adjudant-chef Amarger.
Le , il pilote un Morane 406 et décide de fausser compagnie à son équipier en simulant une panne de moteur dans les nuages et se mettant en vrille. Il atterrit à Lydda, près de Haïfa. Il s’engage dans la Royal Air Force. Il rejoindra la France libre et commandera le Groupe de chasse « Alsace » en Afrique. Yves Courrière résume en quelques mots : « il est chasseur-virtuose et commandant à 29 ans ».
Il se voit confier l’escadron de chasse 2/30 Normandie qui part représenter l’Armée française sur le front russe en novembre 1942. Il s’agit pour la France, au départ, d’une présence symbolique. Il est tué en combat aérien lors de la grande offensive soviétique sur Orel, dans le sud-ouest de la Russie lors de la bataille de Koursk en juillet 1943. Son camarade de Saint-Cyr, ami et adjoint, Pierre Pouyade, prend sa succession à la tête du Normandie.
Trois jours plus tôt, l’escadron avait fêté sobrement la fête nationale marquée par un bref ordre du jour du commandant, dans une clairière d’un bois de bouleaux, avec comme musique de fond le fracas de la bataille.
« Le 17 juillet 1943, une première sortie s’effectue à 5 h 10. Tulasne mène dix Yak, des avions de chasse soviétiques, en protection de Pe-2 qui vont bombarder la gare de Biela-Berega. Tulasne attaque un Messerschmitt Bf 110 sans résultat. Le commandant sort une nouvelle fois à 17 h 10 à la tête de neuf Yak pour escorter des Sturmovik dans le secteur de Znamenskaïa. Les Fw 190 allemands sont là aussi, nombreux. Un combat général s’engage. Le lieutenant Didier Béguin est blessé à la jambe, l’aspirant Firmin Vermeil est abattu et Tulasne disparaît à jamais de la vue de Pierre Pouyade. Au cours de la campagne sur le front, le commandant Tulasne a effectué 89 heures 35 de vol dont 65 heures 55 de guerre en 53 missions. » — Yves Donjon.
Le commandant Tulasne a disparu avec son équipier Firmin Vermeil au milieu de trente FW 190 allemands. Ce soir du , six morts sont à déplorer en quatre jours.

17 juillet 1946 : exécution du général Mihailovic (Belgrade).
Le général Draza Mihailovic, chef des Tchetniks, résistants royalistes à l’occupation nazie en Yougoslavie est exécuté au cours d’un procès expéditif et à charge, Tito ne voulant pas d’un héros supplémentaire pouvant concurrencer la gloire de ses Partisans communistes.
Officier dans l’armée du royaume de Serbie, puis dans celle du royaume de Yougoslavie, il sert durant les guerres balkaniques puis durant la Première Guerre mondiale. Il est principalement connu pour avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale, fondé les Tchetniks, une organisation de résistance à l’occupation allemande et italienne. Dans le contexte de la guerre de résistance en Yougoslavie, les Tchetniks — mouvement peu structuré, sur lequel Mihailović n’a qu’une autorité relative — se trouvent très vite en concurrence avec une autre force de résistance, les Partisans communistes dirigés par Tito. Alors qu’il est accusé de privilégier le combat contre les communistes par rapport à celui contre les occupants, Winston Churchill, dans un souci de realpolitik et soucieux de l’après-guerre, préfère jouer la carte Tito et dénonce les accords qui lient les Alliés à Mihailović. Le gouvernement royal en exil, chassé de Londres pour être installé au Caire, subit ce retournement de situation. À la fin de la guerre, fait prisonnier par les communistes, Mihailović est condamné à mort pour « crimes de guerre et collaboration », et fusillé le .
Son rôle et celui des Tchetniks pendant la Seconde Guerre mondiale restent toujours sujet de débats. En 2006, une procédure est engagée en vue d’obtenir la réhabilitation officielle de Mihailović en Serbie. Cette procédure aboutit, le , à l’annulation de sa condamnation par la Haute Cour de Justice de Belgrade.
Charles de Gaulle refusera toujours de rencontrer Tito, le considérant responsable du procès truqué et de l’exécution de Draža Mihailović, avec qui il avait tissé des liens amicaux avant la guerre et qu’il avait cité à l’ordre de l’armée, au nom de la France combattante, le , avec attribution de la croix de Guerre avec palmes, puis le mouvement des Tchetniks qu’il admira fortement pour sa résistance contre le fascisme et le communisme.
Le 31 juillet 1962, le général de Gaulle, devenu président de la Ve république, expliquait à Alain Peyrefitte l’énorme contribution du général serbe à la victoire des Alliés contre l’Allemagne nazie. Il explique dans un premier temps que Tito avait conquis le pouvoir en Yougoslavie sur les victoires de Mihailović, alors que ce dernier avait donné la victoire aux Alliés en combattant la Wehrmacht, alors au faîte de sa puissance.
En effet, pendant trois mois, de mars à mai 1941, il a combattu l’armée allemande en Herzégovine, retardant ainsi de trois mois l’opération Barbarossa contre l’URSS. Sans ces trois mois, Hitler aurait pu prendre Moscou car le froid russe ne l’aurait pas touché ; cela aurait pu causer la chute de l’URSS. Hitler avait prévu d’attaquer la Russie soviétique dès le dégel, en mars 1941 ; la résistance de la Yougoslavie royaliste de Mihailović a jeté son plan à terre. De Gaulle a toujours refusé de rencontrer le maréchal Tito, qui était à ses yeux un assassin qui a tué un homme qui refusait la défaite ; il avait vis-à-vis de lui une si grande estime qu’il s’identifiait à lui à travers cette phrase : « C’est un peu comme si Thorez (Tito) avait fait fusiller de Gaulle (Mihailović) ».