mardi 19 mars 2024

Comment l’Allemagne tente d’affaiblir durablement la France sur la question de l’énergie

ARTICLES CONNEXES

121 Commentaires

  1. Le choix de l’Allemagne pèse lourdement sur l’avenir de l’Europe, bien que les pays de l’est vont choisir le nucléaire pour décarbonner leur mix énergétique:
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/14/angela-merkel-celle-qui-a-dit-non-au-nucleaire_6094545_3210.html

    Le gaz actuellement atteint des sommets et va faire le régal des États-Unis, de la Russie et des autres pays producteurs:
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/14/gaz-les-prix-atteignent-des-niveaux-jamais-vus-depuis-vingt-ans_6094586_3234.html

  2. Bonsoir,
    La transition énergétique, quelle belle machine de guerre contre la France et ce qu’il reste de sa filière nucléaire.

    Elle est verte mon énergie, c’est du gaz pour compenser les irrégularités de production des fameuses « énergies renouvelables ».

    Le gaz naturel ou de schiste, c’est écologique ?
    Comme la sauce tomate d’une pizza permet à celle-ci d’être classée comme un légume aux États-Unis.

    Engie vient de signer pour 11 ans de gaz de schiste jusqu’en 2032:
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/03/energie-le-discret-accord-gazier-d-engie-aux-etats-unis_6104565_3234.html

    Avec Valérie Pécresse, on a le candidat de l’Allemagne et de General Electric, pour ceux qui se souviennent des éoliennes d’Alstom où son mari était bien placé.
    https://lincorrect.org/valerie-pecresse-eoliennes-alstom-scandale-lincorrect/

    Finalement, cette élection présidentielle sera peut être bien plus animée que ce qui était annoncé.

    Cordialement.

        • Un article d’utilité publique !

          Fiasco du nucléaire français : cette accablante autopsie des responsabilités politiquesavec Arnaud Benedetti

          Arnaud Benedetti :  S’il fallait un exemple pour démontrer à minima l’immense défaillance dirigeante de ce pays, il suffirait d’entendre deux anciens responsables du secteur nucléaire en France : Jean-Bernard Lévy d’un côté, ex-PDG d’EDF et Yves Bréchet, ex Haut-Commissaire du CEA de l’autre côté.

          L’un et l’autre, à quelques mois de distance, ont pointé les incohérences du pouvoir politique, seul et unique responsable des difficultés énergétiques auxquelles le pays se confronte. Le premier devant le MEDEF en septembre dernier a rappelé les ordres et contre-ordres dont l’Entreprise a été l’objet depuis près de dix ans, des “injonctions paradoxales” données en parfaite méconnaissance du fonctionnement de l’activité. Ainsi tour à tour, les exécutifs auront demandé à EDF de se préparer à fermer les centrales, puis quelques années plus tard de se préparer tout autant à en rouvrir : entre temps le réel aura fait sans doute son retour mais ignorant superbement que les tâches respectives impliquent nécessairement des compétences différentes.

          Les responsables de cette sortie de route sont pour la circonstance les deux derniers Présidents de la République qui l’un et l’autre, sous la pression du lobby vert, n’auront eu de cesse, ou presque, que de complaire à ce dernier.

          Le second à faire autorité dans ce débat est un brillant physicien, membre de l’Académie des sciences, Yves Bréchet, dont l’audition, voici quelques jours devant la commission d’enquête parlementaire visant à faire la lumière sur les raisons ayant présidé à la perte de la souveraineté énergétique de la France, délivre un propos sous forme de réquisitoire sans appel. Sur l’arrêt du programme “Astrid” dont l’objectif consistait à développer la nouvelle génération de réacteurs du futur, décision actée en 2018 faut-il le rappeler, l’ancien dirigeant du CEA évoque “une décision emblématique de la disparition de l’Etat stratège et de la transition d’un État stratège vers un État bavard”.

          Les positions exprimées par Jean-Daniel Lévy et Yves Bréchet témoignent d’une même “défaite” : absence de vision rigoureuse de l’état de l’art dans le domaine nucléaire, abandon d’une politique qui a nourri notre indépendance depuis des décennies, indexation sur le court-termisme politicien à des fins de clientélisme électoral, concession à l’air du temps, etc.

          Comment ne pas voir dans cet enchaînement tous les éléments constitutifs de notre déclin ? A l’heure où l’on prépare l’opinion à de possibles coupures d’électricité durant l’hiver et où l’exécutif tergiverse, contrairement à l’Espagne et au Portugal, à prendre ses distances avec le carcan du marché européen de l’énergie, il est difficile de ne pas établir le constat de dix années d’errements dont les gouvernements successifs de François Hollande et Emmanuel Macron portent une part évidente et exclusive de responsabilité. Un pièce supplémentaire et lourde de conséquences à porter, nonobstant les éternels prophètes du “tout va bien”, au dossier de notre grand déclassement…

          Texte republié et enrichi de l’édito d’Arnaud Benedetti pour La Revue politique et parlementaire, avec son aimable autorisation. 

          Atlantico : Lors de son audition, Yves Bréchet n’a pas hésité à être très frontal sur les responsabilités de la situation actuelle, ni à être incisif face aux membres de la commission. Comme lors de son échange avec la députée Natalia Pouzyreff à propos de l’arrêt du projet ASTRID il a souligné son manque «d’analyse approfondie du système » et la renvoyant à la lecture du rapport sur les options de fermeture du site.

          « On peut faire ce qu’on fait dans les ministères (avec les rapports), ne pas ouvrir et ne pas lire », a taclé l’ex Haut Commissaire à l’énergie atomique, soulignant la surdité des politiques face aux rapports techniques. Il attribue d’ailleurs bon nombre de dysfonctionnement à deux causes profondes : « La première est l’inculture scientifique et technique de notre classe politique » […] La seconde est le rôle des « conseillers techniques » dans les cabinets ministériels. 

          Pour autant Yves Bréchet semble voir une lueur d’espoir malgré notre situation. « Les « atouts restant » du nucléaire Français peuvent encore, et doivent contribuer à la souveraineté industrielle et énergétique du pays. Mais cela suppose qu’on prenne enfin de taureau par les cornes ». Comment ? « En prenant conscience du caractère essentiel de l’énergie et de l’atout que nous avons en main […] En comprenant enfin la temporalité des actions […] En instruisant correctement les dossiers […] En nommant aux postes clés des personnes compétentes et courageuses ayant le sens du bien public. »

          Et le membre de l’académie des sciences de terminer « Ce sont des M.Boiteux, des Hug, des JM.Leny, des A.Giraud, des R.Dautray qu’il faut mettre aux manettes. Je suis persuadé qu’ils existent encore, mais on ne le les trouve pas courbés dans les couloirs des ministères ou pliés dans les valises des compagnons de campagne. »

          L’intégralité de l’audition de Yves Bréchet est à retrouver en vidéo, en ligne, sur le site de l’Assemblée nationale ou retranscrite sur le site de La Revue politique et parlementaire. 

          Arnaud Benedetti est Professeur associé à Sorbonne-université et à l’HEIP et rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire. Son dernier ouvrage, « Comment sont morts les politiques ? Le grand malaise du pouvoir », est publié aux éditions du Cerf (4 Novembre 2021).   

          • Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre . Le ministre récite sa leçon politique , de toute façon il sera loin en 2040 . Ie côté allemand ne restera pas sur la reculade qui’il a été obligé d’accepter , et l’usine à gaz va générer surcoûts et retards . D’autant que le processus est enclenché de la même manière pour le MGCS . Et on ne parle pas encore du mirifique pactole annoncé en fanfare par Papa Scholz, qui se dégonfle déjà ,le seuil des 2% du PIB ne devant finalement pas être atteint . Attendons la suite du conflit en Ukraine, et l’urgence va doucement être effacée par d’autres , comme la situation économique .Business as usual.
            Et pour revenir sur l’harmonieuse collaboration avec l’Allemagne , il suffit d’évoquer le passé récent . On ne change pas l’esprit des peuples . Écarté de son poste par François Hollande au profit de Jean-Bernard Levy, alors jugé plus en phase avec les projets de décroissance nucléaire du gouvernement, Henri Proglio a lâché la bride devant les députés ce 13 décembre, accusant ouvertement Bruxelles et « les gouvernements successifs » d’avoir délibérément saccagé, depuis 2010, le système électrique français.

            Le saccage d’EdF – Le Point

            Lorsqu’il prend la tête de l’entreprise publique « au début du XXIe siècle », raconte-t-il, « EDF est exportateur d’énergie, a les prix les moins chers d’ Europe (deux fois et demie moins chers que l’Allemagne) et un contrat de service public qui fait référence dans le monde, et donne à la France un atout formidable en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Il n’y avait plus qu’à tout détruire : c’est chose faite ! »

            L’« obsession allemande » : détruire EDF

            Le ton est calme, accablé par le constat, mais les mots sont grinçants, et pendant près de deux heures, les balles sifflent. Contre l’Europe, d’abord, accusée d’avoir délibérément ruiné, sous la pression de l’Allemagne, le potentiel français. « L’Allemagne a choisi l’industrie comme axe majeur de son économie, puis a tenté l’energiewende [la transition énergétique allemande, axée sur la sortie du nucléaire et le développement des renouvelables, NDLR]. Cela s’est terminé par un désastre absolu, les énergéticiens allemands étaient ruinés, totalement vulnérables », détaille l’ancien patron d’EDF. « Comment voulez-vous que ce pays accepte que la France dispose d’un outil compétitif aussi puissant qu’EDF à sa porte ? L’obsession allemande depuis trente ans, c’est la désintégration d’EDF. Ils ont réussi. »

            Avec la complicité de l’Europe, accuse-t-il, qui « a pris comme axe idéologique unique la concurrence »… Et celle des gouvernements français. Proglio cible les responsables politiques en rafale. La loi Nome, votée en 2010, qui imposait à EDF de subventionner ses concurrents en leur vendant à prix cassé un quart de son électricité ? « Une mesure inique, destinée à casser EDF et prise sous la pression bruxello-allemande », dénonce-t-il. « Ça a très bien fonctionné, les concurrents d’EDF sont devenus riches. » Pas les Français : pour compenser les pertes, EDF a augmenté ses tarifs, révèle-t-il. Des propos qui font écho à ceux de son prédécesseur à la tête d’EDF (de 2004 à 2009) Pierre Gadonneix, auditionné une semaine plus tôt par la même commission, qui avait dénoncé « une monstruosité », en grande partie responsable de la lente dégradation d’un parc nucléaire français privé d’investissements, et de toute perspective.

            (…)

            L’ignorance des données scientifiques et des enjeux industriels par la classe politique sourd de chaque intervention. « D’où vient l’objectif de réduire la part de nucléaire à 50 % du mix électrique ? » demande le président (LR) de la commission, Raphaël Schellenberger. « Pourquoi ce chiffre ? » Réponse de Proglio, lapidaire : « C’est complètement au doigt mouillé. Totalement ! Personne n’a jamais estimé autrement que comme ça. On n’a d’ailleurs jamais su d’où viendraient les autres 50 %. » Des énergies renouvelables, peut-être ? « Les Allemands ont investi plus de 500 milliards dans les énergies renouvelables, on en voit l’efficacité. »

            Quand Henri Proglio révèle le teneur d’une conversation qu’il aura, au cours de son mandat, avec la chancelière allemande Angela Merkel, certains députés regardent leurs chaussures. « Elle m’a dit qu’elle croyait totalement au nucléaire. Mais elle devait bâtir un accord de coalition avec les Verts conservateurs. Elle me l’a dit : elle a lâché le nucléaire pour des raisons politiques ! » Et de conclure par ces propos amers, dans un silence presque gêné : « L’Allemagne est consciente de ses propres enjeux et de ses propres intérêts. » Contre « le sacrifice d’EDF », la France, elle, « n’a rien négocié ».

            Le Point

  3. Sarkozy a bien fait de faire abandonner le crime de haute trahison.

    Quelle autre entreprise au monde se trouve dans l’obligation de vendre à perte 43 % de sa production (le cas d’EDF en 2022) à ses concurrents pour la racheter à prix fort sur le marché pour ses propres besoins?
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/170223/edf-une-destruction-organisee

    12 balĺes dans la peau de nos vendeurs à l’encan, c’est tout ce que cela mérite.

  4. L’Aĺlemagne interdit à la France de sauver EDF, dont lertes financières catastrophiques sont égales aux bénéfices des entreprises privées profitant de la loi NOME et donc du dispositif ‘ARENH: même sketch sur « les coupures électriques pour l’hiver » à prévoir pour 2023 et 2024.
    https://www.euractiv.fr/section/energie/news/berlin-ne-veut-pas-de-reforme-du-marche-de-lelectricite-avant-les-elections-europeennes/

    C’est officiel, la France n’est plus un pays souverain.

  5. Il aura fonc fallu la guerre en Ukraine et ses conséquences très tangibles pour la France pour qu’une partie de ces élites politiques, économiques et militaires qui avaient dans leur écrasante majorité souscrit à l’assujettissement de notre pays à son ennemi de toujours, s’aperçoive enfin que nos intérêts nationaux ont été méthodiquement sacrifiés à Berlin…et maintenant on fait quoi ?

  6. Paris ne fait qu’ exécuter servilement les injonctions de Berlin, sous couvert de Bruxelles: l’article du site aerion 24 « la politique énergétique allemande contre l’Europe » est à lire .

    Les américains boivent du petit lait et vendent leurs pétrole et gaz de schiste , « les molécules de la liberté »: les russes sont « out », les allemands sont « down » et eux sont « in ».

    C’est l’avenir économique, social et sécuritaire du continent européen tout entier qui est mis en danger!

    Les chinois copient les législations américaines, nous seront écrasés entre marteau et enclume, avec l’extraterritorialité de normes étrangères imposées dans tous les domaines.

  7. C’est exacrement l’inverse : l’Allemagne se tourne vers l’Est, tandis que la France et l’U.E. (Mme von der Leyen est à ce poste grâce à M. Macron, et peut donc être considérée comme candidate de la France) s’arrime à l’atlantisme.

    Ne pas oublier que c’est l’Allemagne qui a le plus hésité sur les sanctions contre la Russie.

    Les vainqueurs ont tout fait pour dégoûter l’Allemagne du nucléaire, où elle avait été pionnière. On a mis dans la tête de nos cousins germains que l’atome serait un péché contre « Gaïa », et ils ne veulent pas être les seuls à faire des efforts pour « sauver la planète ». Il nous reste à savourer le goût de boomerang de nos perfidies.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Merci de nous soutenir !

Dernières notes

COMMENTAIRES RÉCENTS

ARCHIVES TB