16 juillet 997 : bataille du Sperchiós.
La bataille du Sperchiós se déroula sur les rives du fleuve Sperchiós près de la ville de Lamía, dans le centre de la Grèce. La bataille a opposé une armée bulgare dirigée par le tsar Samuel Ier de Bulgarie, qui l’année précédente avait pénétré au sud de la Grèce, et une armée byzantine sous le commandement du général Nicéphore Ouranos. La victoire byzantine a pratiquement détruit l’armée bulgare et mis fin à ses raids dans le sud des Balkans et en Grèce. La principale source historique de la bataille provient de l’historien grec Jean Skylitzes dont le Synopsis historiôn (Σύνοψις ἱστοριῶν) contient une biographie de l’empereur byzantin régnant à l’époque, Basile II.
Après le succès des Bulgares dans la bataille des Portes de Trajan en 986, Byzance était plongée dans une guerre civile, encore exacerbée par le conflit avec les Fatimides en Syrie. Le tsar Samuel 1er de Bulgarie profita de la situation. Il réussit à s’emparer de nombreux châteaux dans les environs de Thessalonique, la deuxième ville de l’empire. En 991, les Byzantins réussirent à capturer Romain de Bulgarie, mais cela n’a pas arrêté Samuel, qui était désormais de facto le seul empereur de Bulgarie. En 996, Samuel 1er de Bulgarie défit les forces des stratèges de Thessalonique et partit vers le sud, menaçant finalement Larissa et Corinthe.
Sur le chemin du retour, il rencontra une armée byzantine de l’autre côté du fleuve Sperchiós, dirigée par le domestique des Scholes d’Occident, Nicéphore Ouranos. Basile II avait nommé un an auparavant Ouranos commandant de tous les territoires balkaniques et grecs de l’empire byzantin et lui avait donné une grande armée pour vaincre les Bulgares. Il suivit l’armée bulgare et l’affronta après que les Bulgares eurent traversé le passage des Thermopyles sur le fleuve Sperchiós.
Après de fortes pluies, le fleuve avait gonflé et avait inondé une grande partie des deux rives. Les Bulgares campaient sur la rive sud et les Byzantins au nord, séparés les uns des autres par le cours d’eau. Les deux armées sont restées ainsi campées pendant plusieurs jours. Samuel de Bulgarie était convaincu que les Byzantins ne pourraient pas traverser et avait négligé de prendre des mesures pour protéger son camp. Cependant, Ouranos chercha et trouva un gué, mena son armée dans la nuit et attaqua les Bulgares à l’aube. Les Bulgares ne furent pas en mesure de résister efficacement et la plus grande partie de leur armée fut détruite et capturée. Samuel, blessé lors du combat, et son fils Gabriel Radomir échappèrent à la capture en faisant les morts parmi les corps de leurs soldats tués. Environ 12 000 de leurs hommes auraient été capturés. Après la tombée de la nuit, ils se dirigèrent vers la Bulgarie et, dans les montagnes du Pinde, rassemblèrent ce qui restait de leur armée. Selon Yahyā d’Antioche, Nicéphore Ouranos serait rentré à Constantinople avec mille têtes de soldats bulgares et douze mille captifs.
La bataille était une défaite majeure de l’armée bulgare. Au début, Samuel 1er de Bulgarie s’était montré prêt à négocier, mais après l’annonce de la mort du dirigeant officiel de la Bulgarie, Romain, en prison, il s’était proclamé l’unique tsar légitime et poursuivi la guerre. Bien que Samuel ait initialement réussi à se rétablir, les Byzantins prirent résolument le commandement de la guerre. En 1014, ils vainquirent les Bulgares et conquirent le pays. Selon Skylitzes, la victoire était entièrement due à Ouranos, et Basile II n’est cité que parce qu’il l’avait nommé au poste de domestique des Scholes.
16 juillet 1212 : bataille de Las Navas de Tolosa, en Espagne (Reconquista).
La bataille de Las Navas de Tolosa se déroule au lieu-dit Castillo de la cuesta (de nos jours Castro Ferral, dans la province de Jaén, en Espagne), entre, d’un côté, une coalition de plusieurs États chrétiens de la péninsule Ibérique secondée par des troupes de croisés en provenance de plusieurs nations européennes, et, de l’autre, des troupes islamiques provenant de tout le Maghreb ainsi que des taïfas musulmanes dominant alors en Andalousie, sous le commandement de Muhammad an-Nâsir de la dynastie berbère des Almohades. Remportée par les armées chrétiennes, la bataille marque une étape décisive de la Reconquista et accélère sensiblement le délitement de la domination almohade et l’effacement de la présence musulmane dans la péninsule Ibérique.
Depuis que les Almohades ont unifié en 1147 la quasi-totalité du Maghreb et des territoires andalous qui étaient sous leur domination, la reconquête du territoire par les royaumes chrétiens espagnols s’était faite temporairement plus difficile. À partir de 1172, les attaques almohades contre les territoires chrétiens s’intensifient. Dès lors, guerres et trêves se succèdent. Les Castillans remportent une grande victoire avec l’occupation de Cuenca en 1177, mais ils perdent Alarcos en 1195 devant le calife almohade Yacoub ben-Youssouf. Cette offensive met à mal, pour un temps, le système de défense que les ordres militaires d’Alcántara, de Santiago et de Calatrava avaient établi en Castille-La Manche. Désormais, l’union des princes chrétiens espagnols paraît indispensable, d’autant plus que Yacoub Ben-Youssouf profite de son avancée pour reprendre les villes d’Alarcos, de Calatrava, et menacer directement Tolède. Cependant, il n’assiège pas cette cité et accepte de signer une trêve de 10 ans avec les royaumes chrétiens.
Entre 1206 et 1209, Don Rodrigo Jiménez de Rada, archevêque de Tolède de 1208 à 1247), chroniqueur de cette bataille, travaille à l’unité sacrée entre les rois chrétiens par le traité de Guadalajara. Plus encore, l’archevêque obtient du pape Innocent III (représentant alors l’apogée de la puissance pontificale) de décréter une croisade spécifique contre la présence des Almohades dans la péninsule Ibérique, avec les mêmes indulgences canoniques pour les croisés de la péninsule Ibérique que celles accordées aux croisés en Terre sainte. Le roi Alphonse VIII, qui préparait tenacement la revanche de la perte d’Alarcos, appelle tous les souverains d’Espagne à se coaliser avec lui contre l’ennemi commun ; même le roi du Portugal voisin et des chevaliers ainsi que des mercenaires de toute l’Europe accourent bientôt dans la péninsule Ibérique, affluant de toute la Chrétienté.
À la mort de Yacoub ben-Youssouf (janvier 1199) lui succède Mohamed Abu-Abd Allah, surnommé An-Nasir-Leddin-Allah (« Soutien de la loi d’Allah »). La trêve de 10 ans arrivant à son terme, la guerre se profile aussitôt à l’horizon. Les troupes commandées par An-Nasir traversent le détroit de Gibraltar en 1211. Dans un esprit djihadiste, d’autres contingents, cette fois des territoires andalous sous domination almohade, compléteront le gros des forces d’An-Nasir, qui se dirige ensuite vers Salvatierra et entreprend le siège de cette ville. Les armées chrétiennes se rassemblent dès fin mai à Tolède, ville symbole de la Reconquista triomphante. Il y est fait appel à tous les soldats chrétiens, de tous les horizons, pour se battre aux côtés du roi Alphonse VIII le Grand. Les troupes rassemblées par le roi se seraient élevées à environ 70 000 hommes, répartis en différents contingents :
- les troupes espagnoles regroupant les Castillans, conduits par le roi lui-même, avec les hommes de Sanche VII de Navarre et les Aragonais de Pedro II ;
- les ordres monastiques de la péninsule Ibérique, constitués notamment des Templiers et des Hospitaliers ;
- des divers contingents étrangers, dont des Allemands, des Français et des Italiens. Les sources parlent de plusieurs dizaines de milliers d’hommes (entre 50 000 et 100 000). Mais une partie de ces derniers se dispersera dans les royaumes d’Espagne du fait de leur manque d’organisation.
Les armées chrétiennes s’ébranlent le et font route ensemble vers le sud. Le , elles arrivent à la ville de Malagón, occupée par les musulmans. La garnison musulmane se réfugie dans la citadelle, abandonnant les murs face à une avant-garde espagnole qui parvient à escalader les murs. L’armée principale se dirige vers Calatrava, importante cité qui commande l’accès vers l’Andalousie. Les musulmans se trouvant dans la place se rendent et, à cette condition, obtiennent du roi Alphonse VIII que leur vie sera épargnée et qu’ils pourraient, après cette complète reddition, partir rejoindre des zones musulmanes. La nouvelle de la perte de Calatrava est moralement un immense désastre pour les musulmans. Le défenseur qui était censé garder la ville, Yusuf ben Kadis, sera décapité sur ordre de Muhammad an-Nâsir (calife de 1199 à 1213), pour y avoir échoué. Cette victoire éclatante provoque paradoxalement le départ de beaucoup parmi les croisés non ibériques, qui se jugent quittes de leur vœu de croisade et estiment que la victoire finale est d’ores et déjà acquise ; y font pourtant exception les Italiens qui ont suivi le légat du pape et archevêque de Narbonne, Arnaud Amaury (1150–1225), chef spirituel d’une autre croisade, celle contre les Albigeois en Languedoc. De plus, ces soldats étrangers, sans commandement solide, ne comprennent pas que le roi de Castille épargne des infidèles, et s’irritent devant sa tolérance, même politique, car, pour Alphonse VIII, il s’agit de gens qui pourraient se convertir, donc des sujets potentiels qu’il faut pour le moment ménager. Le départ des étrangers qui rentrent chez eux en Europe est vite compensé par l’arrivée des Navarrais, commandés par Sanche VII le Fort.
Après la chute de Calatrava, les armées chrétiennes prennent quelques châteaux-forts sur leur route vers la Sierra Morena, ultime barrière naturelle qui les sépare des forces musulmanes. Cependant, An-Nasir a pris l’initiative de contrôler tous les points d’accès après avoir pris position entre Jaen et Baeza. La traversée de la Sierra Morena, par des sentiers détournés que ne surveillent pas les musulmans, est pénible et périlleuse. Un berger indique aux soldats chrétiens un chemin passant par le Despeñaperros pour éviter le défilé dans la Sierra Morena. Cela leur permet de s’installer bientôt de l’autre côté de la Sierra sur un plateau (dit du Roi). Arrivés le vendredi 13 juillet, à 9 km au nord-ouest du petit village de Las Navas de Tolosa, au pied de la Sierra Morena, dans l’actuelle province de Ciudad Real, au creux d’une de ces larges vallées aux pentes douces (que les Castillans appellent nava), les armées espagnoles aperçoivent enfin les forces almohades. À partir du 14 juillet, les forces chrétiennes ont entièrement franchi les montagnes et commencent à consolider leur position. Du côté d’An-Nasir, on effectue des travaux de fortification en vue des prochains combats. Pendant deux jours les deux armées se font face et s’observent.
Le porte-drapeau du roi de Navarre, Diego López de Haro, est monté jusqu’au « puerto de la Losa », accompagné par le berger qui avait guidé les croisés et qui connaissait bien le terrain. Depuis ce lieu, le porte-drapeau peut observer parfaitement l’emplacement des troupes musulmanes, ce qui allait favoriser grandement les armées royales.
Sur le site de Las Navas, un émir, Yaqub ben Yusuf, a eu le temps d’en exploiter les ressources. Ses troupes fortes de 30 000 hommes environ ,sont importantes mais très hétéroclites. Le corps principal de l’armée est constitué par les tribus berbères. S’y ajoutent les contingents andalous et Africains astreint au service militaire lors des campagnes califales, puis à partir de 1190 de mercenaires turcs ; les guzz, en provenance d’Egypte. L’armée califale est renforcée par l’appui de tribus nomades qui s’engagent dans la péninsule pour réaliser le djihad. Ces contingents étrangers sont mal acceptés par les Andalous d’autant plus que le calife leur octroie des terres ou des revenus dans la Péninsule pour qu’ils y demeurent. L’armée almohade se compose enfin des troupes régionales et garnisons des villes d’al-Andalus, nommées agnad. Cette armée a démontré son efficacité lors de la victorieuse campagne d’Alarcos, mais a pour défaut sa lenteur et ses problèmes d’organisation et d’approvisionnement. Les 30 000 hommes sont disposées en deux ailes de cavalerie formées de volontaires berbères, avec, de part et d’autre, des troupes régulières almohades. Celles-ci occupent un tertre où est dressée la tente de Yaqub ; elles regroupent des abid, c’est-à-dire des esclaves, armés de longs javelots, constituant sa garde spéciale.
Face à eux, l’emplacement choisi par les armées chrétiennes est un peu moins favorable, sur un plateau qui s’élève de la plaine. Les Castillans et les ordres monastiques militaires forment le centre, flanqués à droite par les Navarrais, les milices urbaines d’Ávila, de Ségovie et de Medina del Campo, et, à gauche, par les forces aragonaises.
Durant le samedi et le dimanche se produisent de nombreuses escarmouches.
Après s’être confessées, avoir assisté à la messe célébrée par de nombreux moines prêtres et reçu la communion, les armées chrétiennes passent, en masse à l’offensive directe, à l’aube du lundi .
L’assaut commence très mal pour elles en apparence. Tandis que les flèches lancées depuis le fortin où se trouvent les musulmans font des ravages, la cavalerie légère des Berbères et des almohades enveloppe les ailes des chrétiens. Les chrétiens craignent que des corps de bataille ne commencent à se débander.
Mais, avec des cavaliers d’élite, le roi Alphonse VIII de Castille, Alphonse II du Portugal et Don Rodrigo Jiménez de Rada, l’archevêque de Tolède en personne, prennent alors la tête d’une charge de cavalerie furieuse, qui enfonce irrésistiblement le centre des Berbères. De leur côté, les rois d’Aragon et de Navarre, voyant cet éclatant fait d’armes, chargent à leur tour sur les flancs droit et gauche des troupes musulmanes.
Les croisés pénètrent jusqu’au retranchement des archers adverses. À ce moment, les troupes musulmanes, décontenancées, lâchent rapidement pied, dans une grande panique, et fuient en désordre. Les forces chrétiennes se lancent à leur poursuite. Yaqub ben Yusuf lui-même prend la fuite avec sa garde personnelle. La fuite de leur chef accentue la panique des soldats musulmans, qui sont exécutés partout où ils sont rattrapés.
Sur le champ de bataille, couvert d’innombrables cadavres, les armées espagnoles se rassemblent et entonnent, sur ordre de l’archevêque de Tolède, un Te Deum d’action de grâce à Dieu pour cette victoire, que tous attribuent à l’intervention miraculeuse de Notre-Dame de Rocamadour.
Yaqub ben Yusuf a le temps de se replier sur Baeza, mais il est vite contraint de s’enfuir de cette ville pour regagner aussitôt le Maroc quand Alphonse VIII, poursuivant sa progression, attaque Baeza, élimine sa garnison musulmane et prend la ville.
La fuite précipitée de Yaqub ben Yusuf permet aux forces espagnoles de gagner un immense trésor de guerre. De ce butin, on conserve encore le Pendon, un étendard musulman, dont le motif en étoile reprend des citations du Coran. Il est gardé actuellement au monastère de l’abbaye de las Huelgas de Burgos.
La bataille de Las Navas de Tolosa est une bataille décisive pour la Reconquête.
Immédiatement, elle a permis la prise de Baeza puis d’Úbeda, et toute la haute vallée du Guadalquivir. Or ces villes sont les verrous de l’Andalousie. Le château de Calatrava la Nueva, près d’Almagro, a été construit par l’ordre de Calatrava, entre 1213 et 1217, en mettant au travail des prisonniers musulmans épargnés lors de la bataille de Las Navas de Tolosa.
Surtout, à plus long terme, cette mémorable bataille a eu des effets moraux qui ont contribué à la reconquête de la majeure partie du sud de l’Espagne (appelé Al Andalus par les musulmans). Elle brise le prestige des Almohades, et la légitimité de leur férule sur l’Andalousie ; elle fragilise en outre leur contrôle sur le Maghreb. L’union almohade réussie par le père et le grand-père d’An-Nasir n’est plus : la défaite ouvre la troisième période de taïfas qui voit leur ancien domaine ibérique se morceler en plusieurs taïfas, et finalement en 1269 les Mérinides les supplanteront au Maroc. Coté chrétien, leur victoire établit définitivement un rapport de force favorable pour eux dans la péninsule ibérique. Désormais, après une victoire sur une taïfas, ils pourront la conquérir entièrement au lieu de se contenter d’un tribut temporaire ou de quelques villes comme aux siècles précédents. Divisées entre elles et parfois en leur sein même, confrontées à la menace des autres taïfas et du pouvoir contrôlant le Maroc, hésitantes dans leurs alliances, les taïfas seront éliminés une à une par la progression de la Reconquista, particulièrement rapide à cette époque : entre 1217 et 1249, les chrétiens conquièrent la moitié de la péninsule ibérique.
Seul l’émirat de Grenade survivra encore jusqu’en 1492 grâce à un accord de vassalité avec le Royaume de Castille, le Pacte de Jaén de 1246. Les autres taïfas seront reconquises en quelques décennies, avec la neutralité et parfois même la participation de cet émirat. Notamment, Cordoue tombe en 1236, suivie de Séville en 1248, de Faro en 1249 (terminant la reconquista portugaise), puis Cadix en 1261. A la fin du 13e siècle l’émirat de Grenade, qui représente moins d’un dixième de la péninsule, est le dernier sous contrôle d’une dynastie musulmane, avec une frontière relativement stable durant les deux siècles suivant, la frontera, non pacifiée et donc marquée par un chapelet de places fortes (villes et châteaux) « de la frontera ».
16 juillet 1683 : bataille des Pescadores.
La bataille oppose pendant plusieurs jours la flotte chinoise de l’empire Qing, commandée par l’amiral Shi Lang, qui perd un œil dans les combats, à celle du royaume taïwanais de Tungning, menée par Liu Guoxuan, qui est sévèrement battue. La bataille scelle le destin du royaume de Tungning, dont le roi Zheng Keshuang, partisan de la Chine des Ming, capitule tandis que l’île de Taïwan passe sous la souveraineté de la dynastie Qing jusqu’à sa conquête par les Japonais en 1895.
16 juillet 1714 : naissance du général et ingénieur Marc-René de Montalembert.
Seigneur de Maumont, Juignac, Saint-Amant, Montmoreau, la Vigerie et Forgeneuve, il entre comme cornette au régiment de Conti-Cavalerie le 1er, il y fait les campagnes de la guerre de succession de Pologne, et il est promu au grade de capitaine le . Le , lors de la guerre de succession d’Autriche, il est nommé capitaine des gardes du prince de Conti, qu’il suit à l’armée de Bavière en 1743, et en Italie en 1744, puis il reçoit une commission de mestre de camp de cavalerie le , et fait en cette qualité, à l’armée du Bas-Rhin, la campagne de 1745.
Il devient chevalier de Saint-Louis le . Il fait la campagne de Flandre cette même année. Il est pourvu le de la charge de lieutenant-général en Saintonge et Angoumois, et le suivant, de celle de troisième cornette des chevau-légers de la garde. Pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), le marquis de Montalembert est envoyé dans les armées suédoises (en 1757 et 1758) puis russes (1759 et 1760) afin d’y jouer un rôle de conseiller et d’expert militaire. Il retourne en France en 1761 et, à cette occasion, est promu maréchal de camp le par le duc de Choiseul.
Il est élevé au grade de général de division le .
Il est le créateur d’un nouveau système de fortifications dont le succès fut incontestablement prouvé aux sièges de Hanovre et de Brunswick, et utilisé par le gouvernement. Mais ce système changeait une partie des idées reçues et, en forçant le génie militaire à sortir du terre-à-terre et de la routine, il souleva l’opposition et les attaques très vives d’un grand nombre d’adversaires (qu’il eut peut-être le tort d’aigrir encore par des réponses imprimées, dans lesquelles il avait trop raison dans le fond pour en adoucir la forme), dont le chef de file était Fourcroy de Ramecourt. Cette polémique et cette opposition causèrent au marquis de Montalembert des dégoûts amers.
Entre 1776 et 1794, il publie les onze volumes de son ouvrage capital, « la fortification perpendiculaire, ou l’art défensif supérieur à l’art offensif ».
Montalembert milite pour des fortifications dotées d’une grande puissance de feu grâce à l’emploi de canons plus puissants qu’à l’époque de Vauban. Il remet en question le tracé bastionné, lui préférant des forts dotés d’un tracé polygonal, dont les fossés sont toujours protégés par des caponnières, mais dotés de tours à canons. Ses forts sont, de plus, dépourvus d’ouvrages de défense avancée. Prenant en compte les progrès de l’artillerie, Montalembert recommande d’éloigner la zone des combats de l’enceinte des places fortes. Les forts distants d’une dizaine de kilomètres font front à l’ennemi et se flanquent mutuellement.
16 juillet 1960 : mort à 74 ans du Generalfeldmarschall Albert Kesselring.
Albert Kesselring ( – ) est un Generalfeldmarschall allemand de la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale. Durant sa carrière militaire qui s’étendit sur les deux guerres mondiales, Kesselring devint l’un des commandants les plus décorés du Troisième Reich, étant l’un des 27 soldats ayant reçu la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne, glaives et brillants. Surnommé « Albert le souriant » par les Alliés et « oncle Albert » par ses hommes, il était l’un des généraux allemands les plus populaires de la Seconde Guerre mondiale.
Kesselring rejoignit l’armée bavaroise en tant qu’aspirant en 1904 et servit dans l’artillerie. Il termina son apprentissage comme observateur embarqué en ballon en 1912. Durant la Première Guerre mondiale, il combattit sur les fronts de l’Ouest et de l’Est et entra à l’état-major, quoiqu’il ne fût pas diplômé de l’académie de guerre de Bavière. Kesselring resta dans l’armée après la guerre mais fut libéré en 1933 pour devenir directeur du département administratif du ministère de l’Aviation du Reich où il participa à la reconstruction de l’industrie aéronautique et à la recréation de la Luftwaffe dont il fut le chef d’état-major entre 1936 et 1938.
Au début la Seconde Guerre mondiale, il commanda les forces aériennes allemandes lors de l’invasion de la Pologne et de la France, dans la bataille d’Angleterre et dans l’opération Barbarossa. En décembre 1941, il prit le commandement de toutes les armées allemandes pour l’Europe du Sud et participa aux combats du théâtre Méditerranée, où il opposa une résistance tenace aux Alliés, lors de la campagne d’Italie, jusqu’à ce qu’il soit blessé dans un accident en octobre 1944. À la fin de la guerre, il commanda les forces allemandes sur le front de l’Ouest. Il gagna le respect de ses adversaires pour ses actions militaires mais sa carrière fut entachée par les massacres commis par les troupes sous son commandement en Italie.
Après la guerre, Kesselring fut jugé pour crimes de guerre et condamné à mort mais sa peine fut commuée en emprisonnement à perpétuité. Une campagne médiatique entraîna sa libération en 1952 pour raisons de santé. Il fut l’un des trois seuls Generalfeldmarschall à avoir publié ses mémoires, intitulées Soldat bis zum letzten Tag (« Soldat jusqu’au dernier jour »).
16 juillet 1945 : premier essai nucléaire américain (Nouveau Mexique – États-Unis).
Trinity est le nom de code du premier essai d’une arme nucléaire réalisé par les forces armées des États-Unis le dans le cadre du projet Manhattan. Le test fut réalisé sur le champ de tir d’Alamogordo à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Socorro au Nouveau-Mexique et démontra la viabilité du type d’arme qui fut utilisé pour le bombardement de Nagasaki le .
Dans le cadre du projet Manhattan, les scientifiques du laboratoire de Los Alamos développèrent une arme à fission utilisant du plutonium surnommée « Gadget » mais en raison de sa complexité, ils n’étaient pas certains qu’elle fonctionnerait. Il fut donc décidé de réaliser un essai dans une région isolée et inhabitée et le choix se porta à la fin de l’année 1944 sur la zone désertique de Jornada del Muerto au Nouveau-Mexique. Un camp de base abritant les infrastructures de soutien fut construit et il accueillait 425 personnes au moment du test.
Le nom de code Trinity fut proposé par le physicien Robert Oppenheimer dirigeant le laboratoire de Los Alamos en référence à un poème de John Donne sur la Trinité. Craignant un long feu, les scientifiques demandèrent la construction d’un conteneur métallique appelé Jumbo afin de récupérer le plutonium mais ce dernier ne fut finalement pas utilisé. Une répétition fut par ailleurs organisée le avec 108 tonnes d’explosifs mélangées à des particules radioactives pour calibrer les instruments.
La détonation de Gadget dégagea une énergie d’environ 21 kilotonnes de TNT et fut considérée comme un succès par les observateurs parmi lesquels figuraient Vannevar Bush, James Chadwick, James Conant, Enrico Fermi, Leslie Groves, Richard Tolman et Robert Oppenheimer. Bien que l’explosion ait été vue et entendue à des dizaines de kilomètres, le public ne fut informé de l’essai que le 12 août à la publication du rapport Smyth.
Devenu un National Historic Landmark en 1965 et inscrit au Registre national des lieux historiques l’année suivante, le site fait aujourd’hui partie de la base de lancement de White Sands et est ouvert au public deux fois par an.
16 juillet 1964 : entrée en service du croiseur porte-hélicoptères Jeanne d’Arc (R97).
Il fut construit par l’arsenal de Brest de 1959 à 1964. Mis à flot sous le nom provisoire de La Résolue, il reçut le nom de Jeanne d’Arc le au désarmement de son prédécesseur, le croiseur école Jeanne d’Arc. La Jeanne d’Arc est rentrée de son ultime mission le et a été retirée du service le . La dernière cérémonie des couleurs a quant à elle eu lieu le . Le bâtiment est déconstruit à partir d’. Il n’est pas remplacé.
La Jeanne d’arc était destinée :
- En temps de paix, à servir de bâtiment-école au profit du groupe école d’application des officiers de Marine (GEAOM), tout en possédant un groupe aérien de 2 hélicoptères Puma et 2 hélicoptères Gazelle de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT), et de 2 hélicoptères Alouette III de l’escadrille 22S de l’aéronavale ;
- En temps de guerre, à mener des missions de combat, soit dans le domaine de la lutte anti-sous-marine en embarquant 8 hélicoptères WG 13 Lynx, soit dans le cadre d’une mission d’action extérieure en mettant en œuvre des hélicoptères Puma ou Gazelle de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT), et en transportant des troupes de débarquement.
Elle ne sera pas remplacée par un autre bâtiment-école. Les officiers élèves de l’école navale effectueront à la place un stage de formation à la mer de 6 mois, appelé « mission Jeanne d’Arc » à bord d’un porte-hélicoptères amphibie (PHA) et sa conserve (actuellement une frégate classe La Fayette).
La Jeanne d’Arc mesure 181,38 m de long, 24 m de large et son tirant d’air est de 52 m. Son déplacement est compris entre 10 575 et 13 270 tonnes selon qu’il est lège ou à pleine charge. Quatre chaudières multitubulaires de type dissymétrique fournissent le navire en énergie et ses quatre turbines Rateau-Bretagne. Ainsi, le navire dispose d’une puissance électrique de 4 400 kW et d’une puissance de 40 000 ch (29 420 kW) pour faire tourner deux hélices. À feux poussés, le porte-hélicoptères pouvait atteindre 30 nœuds soit 55 km/h. En 2004, la vitesse de croisière de la Jeanne d’Arc est limitée à 18,5 nœuds afin de ménager la chaufferie. Le bâtiment n’avançait alors plus qu’à environ 15 nœuds (28 km/h). À partir de 2008, cette vitesse est réduite à 12 nœuds.
16 juillet 1987 : annonce d’un futur hélicoptère de combat franco-allemand.
France et RFA annoncent la construction en commun d’un hélicoptère de combat à 400 exemplaires : le Tigre est lancé.
Les premières discussions franco-allemandes sur l’hélicoptère Tigre ont eu lieu en 1975. En 1984, les gouvernements allemand et français définirent leur demande pour un hélicoptère multirôles pour le champ de bataille. Les entreprises retenues furent l’Aérospatiale et MBB qui travaillèrent en coopération.
Ce fut le deuxième hélicoptère spécifiquement conçu pour les théâtres de combat européens. En Italie, un hélicoptère du même type avait déjà fait un premier vol : l’Agusta A.129 Mangusta.
Après une longue période de gestation peu fructueuse et en raison de son coût élevé, le programme fut d’abord annulé en 1986 puis repris l’année suivante. En novembre 1989, la société Eurocopter reçut un contrat pour fabriquer cinq prototypes dont une version allemande antichar et une version française d’escorte. Le premier prototype vola le . Lorsque les divisions Hélicoptères des sociétés Aérospatiale et MBB fusionnèrent en 1992 pour former le groupe Eurocopter, le programme Tigre y fut intégré.
Dès 2001, le programme Tigre a été placé sous la responsabilité de l’organisation conjointe de coopération en matière d’armement européenne. À la France et à l’Allemagne qui ont démarré le programme, s’est jointe l’Espagne en 2004 et la coopération avec l’Australie a été formalisée en 2009.