2 juillet 1431 : bataille de Bulgnéville
La bataille de Bulgnéville s’est déroulée à 20 kilomètres au sud-est de Neufchâteau. Il s’agit d’une bataille pour la succession à la tête du duché de Lorraine après la mort de Charles II. Elle oppose d’une part René d’Anjou, duc de Bar, duc consort de Lorraine par sa femme Isabelle fille du duc Charles II, futur duc d’Anjou et roi de Naples, allié aux Français, et d’autre part le comte Antoine de Vaudémont, neveu de Charles II, compétiteur de René d’Anjou à la tête du duché de Lorraine et partisan de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, allié aux Anglais.
Antoine de Vaudémont dispose de 4 000 cavaliers et 5 000 fantassins commandés par Antoine de Toulongeon, maréchal du duc de Bourgogne. René a l’appui de son beau-frère Charles VII qui lui envoie les troupes du chevalier Arnault Guilhem de Barbazan, un vieux militaire blanchi sous le harnois : 4 500 cavaliers et 6 000 fantassins, sans homogénéité et sans expérience.
René veut prendre possession du comté de Vaudémont et se précipite au-devant des Bourguignons qui cherchent à l’éviter. C’est à un kilomètre à l’ouest de Bulgnéville, entre le village de Vaudoncourt et le ruisseau de l’Anger, qu’a lieu le 2 juillet 1431 un affrontement qui restera longtemps dans les mémoires.
Les Bourguignons s’installent sur une légère éminence où les troupes de René les attaquent, sûres de l’emporter grâce à leur supériorité numérique. Mais elles sont stoppées net par les archers picards de Toulongeon et la mêlée tourne à la plus grande confusion. En une heure à peine, l’affaire est achevée. C’est la débandade dans les rangs lorrains, qui sont taillés en pièces. Barbazan est tué (plus tard, il sera enterré à Saint-Denis, « la nécropole des rois », sur ordre de Charles VII), Baudricourt prend la fuite (lui qui avait donné un cheval et une escorte à Jeanne d’Arc deux ans plus tôt afin qu’elle puisse se rendre à Chinon).
Le duc René lui-même tombe entre les mains de Toulongeon ; le duc de Bourgogne l’accueillera dans ses prisons de Dijon jusqu’en avril 1437.
Antoine de Vaudémont se croit vainqueur, mais il ne peut prendre la tête du duché de Lorraine face à l’opposition du roi Sigismond de Luxembourg. Dix mois plus tard, René est libéré sur parole sans que le problème de sa rançon soit réglé. Après un second séjour en prison, le montant de sa rançon est établi à 400 000 écus. Il a en définitive sauvé son héritage et demeure maître de la situation. Il négocie avec Antoine de Vaudémont : la fille de René, Yolande, épousera Ferri de Vaudémont.
Pourtant, la Lorraine n’est déjà plus la préoccupation première du duc René 1er.
En 1434, la mort de son frère aîné le fait duc d’Anjou, comte de Provence, roi de Sicile et de Jérusalem. Il hérite par conséquent des rêves italiens de ses ancêtres (voir René 1er de Naples) et installe sa cour à Aix-en-Provence, où la postérité gardera de lui l’image du Bon Roi René.
2 juillet 1652 : bataille du faubourg Saint-Antoine (Paris).
La bataille ou combat du faubourg Saint-Antoine a eu lieu à Paris lors de la Fronde entre l’armée royale commandée par Turenne et les troupes de la Fronde commandées par Condé.
Condé et ses troupes sont au pied des remparts de Paris, dans le faubourg Saint-Antoine ; les portes sont closes et ils risquent d’être pris en tenaille entre la muraille et les troupes royales conduites par Turenne, qui arrivent de l’est.
Anne-Marie-Louise d’Orléans (la Grande Mademoiselle), fille de Gaston d’Orléans, convaincue par le comte de Fiesque que Condé a envoyé pour faire connaître sa situation désespérée, fait tirer le canon de la Bastille sur les troupes royales et ouvrir la porte Saint-Antoine, ce qui permet à Condé d’entrer dans la ville.
En , Condé sera finalement forcé de rendre Paris aux forces royalistes, mettant fin à la période de la Fronde. La Bastille est revenue par la suite sous contrôle royaliste. Une partie des soldats des troupes de Turenne et de Condé, qui furent tués furent enterrés au cimetière Sainte-Marguerite.
2 juillet 1779 : d’Estaing débarque à la Grenade (Caraïbes).
La France s’engage dans la guerre d’indépendance américaine au début de l’année 1778 avec une escadre de 12 vaisseaux et 5 frégates sous les ordres du vice-amiral d’Estaing pour soutenir la révolte des « insurgents ». Cette force navale arrive en sur les côtes américaines. D’Estaing a pour mission d’attaquer les Anglais « là où il pourrait leur nuire davantage et où il le jugerait le plus utile aux intérêts de Sa Majesté et à la gloire de ses armes ». Ces ordres lui laissent donc carte blanche, mais il lui est recommandé de ne pas quitter les côtes américaines avant d’avoir « engagé une action avantageuse aux Américains, glorieuse pour les armes du roi [et] propre à manifester immédiatement la protection que Sa Majesté accorde à ses alliés ». D’Estaing renonce à attaquer New York défendue par des troupes nombreuses puis échoue devant Newport (). Une violente tempête l’empêche d’affronter les 14 vaisseaux de Howe. L’escadre française se replie alors sur Boston pendant plus de deux mois pour se ravitailler et réparer les avaries. D’Estaing fait ensuite voile sur la Martinique (novembre), mais subit un sanglant échec en tentant de reprendre l’île voisine de Sainte-Lucie (décembre) enlevée par les troupes et l’escadre de Barrington.
Au début de 1779, les forces navales françaises n’ont pas remporté la victoire rapide espérée l’année précédente à Versailles. Des renforts sont donc envoyés de France et arrivent progressivement entre février et avril avec les divisions navales du comte de Grasse (), de Vaudreuil (), et de La Motte-Picquet (). De petites expéditions permettent de s’emparer de Saint-Martin (), de Saint-Barthélémy () et, pour finir, de Saint-Vincent ().
D’Estaing dispose ainsi au début de l’été 1779 de 25 vaisseaux, soit plus du double des effectifs de l’année précédente2, l’ensemble étant accompagné d’une dizaine de frégates. Côté anglais, des renforts sont également expédiés : l’escadre du vice-amiral Byron arrive à Sainte-Lucie le avec 10 navires et reçoit ensuite des navires supplémentaires. En juin, il dispose de 21 vaisseaux, sans compter les transports de troupes et les frégates.
D’Estaing décide de prendre l’initiative en attaquant la Barbade, île qui abrite une base de la Royal Navy, mais la météo ne lui est pas favorable. Il reporte donc son choix sur l’île de la Grenade devant laquelle il se présente le . 1 200 soldats sont débarqués. L’attaque dure deux jours, conduite en personne par d’Estaing, l’épée au point. C’est un succès : les défenses anglaises sont balayées et la garnison capitule en laissant 700 prisonniers, 3 drapeaux, 102 canons, 16 mortiers et le gouverneur, Lord Macartney, alors que les Français n’ont que 106 hommes tués ou blessés. Mais le au matin, l’escadre de Byron arrive accompagnée d’un gros convoi de 50 voiles chargé de troupes, sans savoir que l’île est déjà aux mains de d’Estaing. Lorsqu’il s’en rend compte, Byron n’a guère le choix : il lui faut absolument tenter une action d’éclat contre les Français à moins d’encourir de graves sanctions.
D’Estaing dispose d’un nombre de vaisseaux plus importants que Byron (25 contre 21, ordre de bataille présenté plus bas). Mais cet écart n’est que relatif car d’Estaing n’oppose que 1 468 canons aux 1 516 bouches à feu de son adversaire, ce qui s’explique par la composition des escadres. Les deux vaisseaux les plus puissants de d’Estaing sont le Languedoc (navire amiral) et le Tonnant de 80 canons à deux ponts, alors que Byron dispose d’un trois ponts de 90 canons, le HMS Princess Royal et aucun vaisseau de moins de 64 canons. D’Estaing et Byron alignent chacun 12 navires de 74 (ou 70) canons et respectivement 7 et 8 navires de 64 (ou 60) canons, mais l’escadre française comprend aussi 4 vaisseaux de 50 (ou 54) canons de faible utilité militaire. Le vice-amiral anglais dispose donc d’une force plus homogène que celle de son adversaire et peut envisager le combat avec de bonnes chances de succès.
Les frégates repèrent la force anglaise vers 3 h 30 du matin et donnent l’alerte à coup de canons, laissant aux Français le temps de faire leur branle-bas et d’embarquer leurs chaloupes. Byron tente alors un coup d’audace : pensant sans doute que les équipages sont à terre, il se faufile avec ses vaisseaux entre l’île et l’escadre de d’Estaing au mouillage, espérant pouvoir la détruire ou la capturer. Mais les équipages sont au complet et d’Estaing peut compter avec Suffren, de Grasse et La Motte-Picquet, sur la présence de brillants marins pour le seconder. Les forces françaises débarquées sur la Grenade constatent que les navires ennemis passent à portée de tir et retournent leurs canons pour bombarder les vaisseaux anglais qui se retrouvent ainsi pris entre deux feux, transformant la manœuvre de Byron en piège pour ses propres forces.
D’Estaing fait couper les câbles et la bataille s’engage au petit matin en suivant la classique tactique de la ligne de file. Les deux escadres s’affrontent en deux passes d’armes parallèles, la première à contre-bord, la seconde sur la même route. La canonnade est acharnée, comme le confirme le témoignage d’un officier du Fantasque (64 canons), le navire de Suffren, qui combat en deuxième position sur la ligne française et qui essuie le tir des 21 vaisseaux anglais passant devant lui : « Notre vaisseau fit des merveilles, nous tirâmes 1 600 coups de canons, autant que le Languedoc [le navire amiral] qui tint son poste. » L’escadre anglaise, qui essuie 21 000 coups de canons, est sévèrement étrillée. L’arrière-garde anglaise se disloque avec 4 vaisseaux totalement désemparés, les HMS Lion (64), Grafton (74), Cornwall (74) et Monmouth (64) qui sortent de la ligne.
Byron réussit à se retirer vers l’île de Saint-Christophe en prenant en remorque ses 4 vaisseaux hors de combat. La flotte française est victorieuse, mais D’Estaing n’engage pas la poursuite malgré les conseils pressants de Suffren et de La Motte-Picquet. Rien n’est tenté non plus contre le convoi de troupes, pourtant extrêmement vulnérable et que, selon Suffren, un simple vaisseau de 50 canons accompagné de quelques frégates aurait pu capturer.
Les Français comptent 176 tués, dont trois capitaines de vaisseau, et 776 (ou 773) blessés. De leur côté, les pertes anglaises atteignent plus de 1 000 tués et blessés. « Le général [d’Estaing] s’est conduit, par terre et par mer, avec beaucoup de valeur. La victoire ne peut lui être disputée ; mais s’il avait été aussi marin que brave, nous n’aurions pas laissé échapper 4 vaisseaux anglais démâtés » juge Suffren dans sa correspondance.
Les historiens sont plus sévères. Cette bataille fut « la défaite la plus désastreuse de la Royal Navy depuis la bataille de Béveziers en 1690 » estime le stratège américain Alfred Mahan à la fin du XIXe siècle. « Le combat de la Grenade aurait pu, aurait dû être une grande victoire française » note Rémi Monaque. D’Estaing ne comprend pas la portée de sa victoire. Le chef français s’était fait remarquer pendant la guerre de Sept Ans avec une brillante campagne corsaire dans l’océan Indien, mais, ayant commencé sa carrière sur terre, D’Estaing aurait eu beaucoup de mal à voir dans les escadres autre chose qu’un moyen de transporter des troupes. Par ailleurs fait remarquer Jean Meyer, « cela correspond à l’état d’esprit des amiraux français qui considéraient que le seul fait d’avoir tenu tête était suffisant et qu’il ne fallait pas risquer davantage le matériel et les hommes ».
D’Estaing se contente donc de la conquête de la Grenade, victoire complétée par la prise des petites îles voisines des Grenadines, quelques jours plus tard. La bataille de la Grenade est donc un authentique succès tactique français, mais sans portée stratégique, car ce n’est qu’un théâtre d’opérations mineur durant cette guerre. En laissant filer la Navy, il a laissé « s’échapper une victoire décisive qui lui aurait permis de prendre la grande base de la Jamaïque » estime de son côté Jean-Christian Petitfils. Il a également manqué de porter un coup terrible au moral des forces anglaises jusqu’en Amérique du Nord, car la bataille eut un retentissement considérable dans les opinions publiques. Le , d’Estaing, qui a peut-être quelques regrets, atteint l’île de Saint-Christophe où s’est réfugiée l’escadre anglaise. Mais Byron refuse de reprendre le combat et préfère rester à l’abri des batteries côtières. Les deux vice-amiraux ne se reverront plus et ne termineront pas la guerre à la tête de grandes escadres. Byron ne va exercer que très brièvement le poste de commandant en chef en Amérique du Nord et rentrer bientôt en Europe. Quant à d’Estaing, cette bataille lui vaut sur l’instant une grande popularité : l’opinion, avide de revanche afin de laver les défaites de la guerre de Sept Ans, ne regarde que la victoire sans voir le faible gain militaire de l’opération, ni le sanglant échec sur Savannah qu’il subit peu de temps après (octobre). D’Estaing va lui aussi rentrer en France (), mais malgré un accueil triomphal, il n’exercera plus qu’un rôle secondaire dans la guerre. Les combats décisifs de cette guerre se dérouleront en 1781 sur les côtes américaines dans la baie de la Chesapeake et la péninsule de Yorktown, expliquant que l’engagement de la Grenade, malgré les effectifs engagés, soit ensuite tombé dans l’oubli.
2 juillet 1816 : naufrage de La Méduse (au large de la Mauritanie).
En route vers Dakar et le Sénégal (que la France récupère des Anglais après les guerres de l’Empire), la frégate La Méduse s’échoue sur un banc de sable (à 50 km de la côte) causant la mort de 160 personnes. Le commandant sera condamné à 3 ans de prison pour abandon de navire. Géricault immortalise le naufrage en 1819 avec le tableau le radeau de La Méduse.
2 juillet 1914 : naissance du futur commandant de U-Boot Erich Topp
Il fait partie des commandants de sous-marins allemands ayant obtenu le plus de succès pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il commence sa carrière dans la Kriegsmarine en 1934. Il sert pendant six mois sur le croiseur léger Karlsruhe. Il rejoint les forces sous-marines en et sert à bord de l’U-46. Après avoir effectué quatre patrouilles avec l’ U-46, il prend le commandement de l’U-57 avec lequel il coule six navires.
Le , l’U-57 coule après une collision avec le navire norvégien SS Rona. L’accident fait six morts. Le sous-marin sera rapidement renfloué.
Le , il prend le commandement de l’U-552, avec lequel il effectue au total dix patrouilles jusqu’au .
En , il devient commandant de la 27. Unterseebootsflottille. Il est mort à 91 ans le 26 décembre 2005.
2 juillet 1915 : appel officiel aux Français pour concourir à la Défense nationale.
« Echangez l’or que vous détenez, et qui ne peut d’ailleurs vous être d’aucune utilité, contre des billets de la Banque de France dont le crédit fait l’admiration du monde » ou encore « Ohé! Les braves gens… versez votre or, nous versons bien notre sang ». Les affichent se multiplient et des comités de l’or s’organisent dans le pays. Durant la seule année 1915, la Banque de France reçoit 380 tonnes de métal, et plus de 700 tonnes pendant l’ensemble des années de guerre.
2 juillet 1915 : la mention « Mort pour la France » est instituée.
Il s’agit d’une récompense morale visant à honorer le sacrifice des combattants morts en service commandé et des victimes civiles de la guerre. Toutefois, la preuve doit être rapportée que la cause du décès est la conséquence directe d’un fait de guerre. Par ailleurs, si la nationalité française est exigée pour les victimes civiles, y compris les déportés et internés politiques, elle ne l’est pas pour les membres des forces armées et ce même dans le cas où ils ont été déportés ou internés résistants.
2 juillet 1917 : décollage sur la base militaire d’Avord du premier “drone”.
Le premier aéronef sans pilote (UAV) est une invention militaire française !
C’est le 2 juillet 1917 que le capitaine Max Boucher (1879-1929) réussit le décollage d’un avion de type Voisin 150 HP sans pilote depuis la base militaire d’Avord.
L’enjeu était de créer un engin capable d’effectuer des missions de reconnaissance sans engager la vie des pilotes.
Il survola une distance de 500 mètres à 50 mètres au-dessus du sol, ce qui fut considéré comme le premier vol d’un drone militaire. Plus tard, le , il réussit un second vol avec un Voisin LBP radio-commandé pendant 51 minutes sur 100 kilomètres.
Source : Agence de l’innovation de défense.
2 juillet 1934 : naissance de l’armée de l’Air comme armée à part entière
L’armée de l’Air (et de l’Espace) française est la plus ancienne force aérienne au monde. Les cinq premières escadrilles ont été créées début 1912 et dépendaient alors de l’Armée de terre française. L’Armée de l’air est devenue une armée à part entière par la loi du 2 juillet 1934.
En 2023, elle compte 41 000 militaires (dont environ 8 000 officiers) et 5 200 civils servent dans ses rangs. Elle totalise 170 000 heures de vol par an. Son budget annuel est de 7,5 milliards d’euros en 2020, soit 20 % du budget du ministère des Armées.
Elle est la 8e force aérienne dans le monde et la 1re d’Europe occidentale. Elle jouit par ailleurs d’une longue expérience du combat.
La loi du érigea l’Aéronautique militaire en « arme spéciale », mais elle restait une division au sein de l’Armée de terre. Elle devint une armée à part entière et totalement indépendante par la loi du . Ses unités sont pour la plupart héritières des traditions (insignes…) des escadrilles de la Première Guerre mondiale où s’illustrèrent nombre d’aviateurs devenus célèbres.
Elle fut également le berceau du parachutisme militaire français (puisant ses racines dans le parachutisme militaire soviétique), avec la mise sur pied de « l’infanterie de l’air » à compter de 1935, dont les commandos parachutistes de l’air (CPA) descendent directement.
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2 juillet 1984 : le Mirage 2000 est opérationnel (Dijon).
La première unité à employer de façon opérationnelle les Mirage 2000C est l’escadron de chasse 1/2 Cigognes.