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23 septembre 1338 : bataille navale d’Arnemuiden (actuels Pays-Bas).
La bataille d’Arnemuiden est une bataille navale livrée le , pendant la guerre de Cent Ans.
Elle oppose, près d’Arnemuiden, port de l’île de Walcheren aux Pays-Bas, une vaste flotte française commandée par les amiraux Hugues Quiéret et Nicolas Béhuchet à cinq grandes nefs anglaises, transportant un énorme chargement de laine destinée aux Flamands, alliés d’Édouard III, roi d’Angleterre. Écrasés sous le nombre et ayant une partie de leurs équipages à terre, les navires anglais se défendent avec une grande vaillance, en particulier le Christofer sous les ordres de John Kingston, chef de la petite escadre. Il ne capitule qu’après une journée de lutte et après avoir épuisé tous ses moyens de défense. Les Français s’emparent de la riche cargaison et intègrent les cinq nefs à leur flotte mais ils ternissent leur victoire payée au prix fort, par le massacre des prisonniers. Deux ans plus tard, Quiéret et Béhuchet paieront de leur vie cet acte de cruauté : à l’issue de la bataille de l’Écluse le premier sera décapité, le second pendu.
Cette bataille navale est l’une des premières de l’histoire où au moins un des belligérants utilise de l’artillerie. Le Christofer était, en effet, équipé de trois canons de fer et d’un canon à main. Côté français, cet usage n’est pas documenté.
Source : WIKIPEDIA
23 septembre 1409 : bataille de Kherlen entre les Mongols et les Chinois.
La bataille de Kherlen est une bataille entre les Mongols de la dynastie Yuan du Nord et les Chinois de la dynastie Ming, qui a eu lieu sur les rives de la rivière Kerülen, sur le plateau mongol, le 23 septembre 1409.
En 1403, Örüg Temür Khan, le Khagan de la dynastie Yuan du Nord, est renversé et remplacé par Bunyashiri, le frère de Gün Temür Khan, le Khagan qui régnait avant Örüg. Une fois couronné, Bunyashiri reçoit le titre d’Oldjaï Témür. Membre du clan Bordjigin, le nouveau Khagan est un descendant direct de Gengis Khan, qui veut en finir avec la politique de soumission aux Ming suivie par son prédécesseur. Aussi, lorsqu’en 1409, Yongle, l’empereur régnant de la dynastie Ming, envoie un représentant auprès du nouveau Khagan pour le féliciter et exiger sa soumission, Oldjaï Témür fait arrêter ce représentant pour exprimer son refus ferme et définitif de devenir un vassal des Ming. La même année, Arouktaï, un chef de la tribu des Asod de Mongolie (Alains ou Ossètes), fait décapiter un autre envoyé de l’empereur Yongle et déclare son allégeance au Khagan.
À la même époque, les Mongols de la dynastie Yuan du Nord sont en conflit ouvert avec les Oïrats, un groupe de tribus mongoles qui refuse de se reconnaître vassaux des Yuan du Nord. Toujours en 1409, la cour impériale Ming décerne aux dirigeants des Oirats le titre de wang (王 ; roi ou prince vassal), exacerbant ainsi le conflit entre ces derniers et les Yuan. Oldjaï Témür réagit en attaquant les Quatre oïrats, mais ne parvient pas à soumettre ses sujets têtus, qui le repoussent vers la rivière Kerulen.
Ce repli offre à l’empereur Yongle une occasion pour lancer une expédition punitive. Selon les chroniques Ming, il envoie une force de 1 000 cavaliers contre les Mongols des Yuan du Nord, mais l’Histoire des Ming, un écrit beaucoup plus tardif, donne un chiffre irréaliste et exagéré de 100 000 hommes. Attirée au plus profond des steppes de Mongolie par les Yuan du Nord, l’armée Ming est mise en déroute et subit une défaite cinglante. Qiu Fu, ainsi que plusieurs autres commandants, est tué par Arouktaï à l’ouest d’Onohu.
Au lendemain de cette bataille, l’empereur Yongle dirige personnellement une expédition punitive contre les Mongols des Yuan du nord, annihilant une grande partie de leurs troupes.
Source : WIKIPEDIA
23 septembre 1459 : bataille de Blore Heath (Angleterre).
La bataille de Blore Heath est le premier affrontement majeur de la guerre des Deux-Roses. Elle se déroule de en Angleterre, à Blore Heath, dans le Staffordshire, à 2 miles (3,2 kilomètres) de la ville de Market Drayton dans le Shropshire.
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Après la première bataille de St Albans, une paix difficile s’installe en Angleterre. Les tentatives de réconciliation entre les maisons d’York et de Lancastre sont couronnées d’un succès mitigé. Néanmoins, les deux partis font preuve l’un envers l’autre d’une hostilité croissante et en 1459 s’adonnent activement au recrutement de partisans armés. La reine Marguerite d’Anjou continue à enrôler dans la noblesse pour le compte du roi Henri VI et dote ses partisans d’un emblème au cygne d’argent. Dans le même temps, l’état-major yorkiste, mené par le duc Richard, reçoit de nombreux appuis, malgré les sévères sanctions prévues en cas de rébellion armée contre le roi.
L’armée yorkiste basée au château de Middleham (Yorkshire), menée par Richard Neville, 5e comte de Salisbury, doit effectuer la jonction avec l’armée principale de la maison d’York au château de Ludlow (Shropshire). Alors que Neville traverse les Midlands en direction du sud-ouest, la reine ordonne à James Tuchet, baron Audley, de lever une armée pour l’intercepter
Audley choisit l’aride lande de Blore Heath pour monter une embuscade. Dans la matinée du 23 septembre (jour de la saint Thècle), une troupe de 10 000 hommes prend position derrière une grande haie à la limite sud-ouest de Blore Heath et regarde vers Newcastle-under-Lyme au nord-est, direction de laquelle arrive Neville.
Les éclaireurs yorkistes aperçoivent les bannières lancastriennes qui dépassent de la haie et avertissent immédiatement Neville. Alors qu’elle sort d’une zone boisée, l’armée yorkiste, forte de quelque 5 000 combattants, réalise qu’une force largement supérieure en nombre les attend. Neville range immédiatement ses troupes en ordre de bataille, juste hors de portée de l’archerie lancastrienne. Afin de sécuriser son flanc droit, il y place ses chariots de ravitaillement en barricade. Dans la crainte d’une défaite, on dit que les Yorkistes ont baisé le sol, supposant que ce terrain serait celui de leur rencontre avec la mort.
Un ruisseau aux eaux rapides et aux rives escarpées coule entre les deux armées, distantes de quelque 300 mètres sur la lande. Ce ruisseau fait paraître inexpugnable la position d’Audley.
Dans un premier temps, les deux chefs cherchent à parlementer pour éviter le bain de sang. Puis, comme à l’accoutumée dans les batailles médiévales de cette époque, le combat commence par un duel entre les longbows des deux armées. Ce duel s’avère cependant stérile du fait de la distance qui sépare les deux troupes.
Neville, conscient qu’attaquer en traversant le ruisseau serait suicidaire, décide d’employer la ruse pour que son ennemi prenne l’initiative de l’assaut. Il fait reculer son armée assez loin pour que les Lancastriens la croient en retraite. Ceux-ci font charger leur cavalerie ; une fois celle-ci engagée, Neville ordonne à ses hommes de faire volte-face et d’attaquer leurs ennemis alors qu’ils traversent le ruisseau. Il est possible qu’Audley ne soit pas celui qui a donné l’ordre de la charge, mais en tout état de cause elle renverse l’équilibre de l’affrontement en faveur de Neville et se solde par de très lourdes pertes chez les Lancastriens.
L’armée de Lancastre bat en retraite puis lance un nouvel assaut, peut-être en vue de secourir les blessés. Cette deuxième attaque rencontre plus de succès et plusieurs Lancastriens arrivent à traverser le ruisseau. Il s’ensuit une violente bataille au cours de laquelle Audley est tué.
La mort d’Audley fait passer le commandement de l’armée à son second, John Sutton, baron Dudley, qui lance une attaque avec quelque 4 000 fantassins. Cet assaut est un échec et quelque 500 combattants de Lancastre se joignent à l’armée yorkiste et attaquent leur propre camp. La résistance de ce qu’il reste de combattants loyaux à Lancastre s’effondre et il suffit à l’armée yorkiste d’avancer pour conclure la victoire. La déroute de Lancastre dure une bonne partie de la nuit avec les combattants yorkistes poursuivant leurs ennemis en fuite sur des kilomètres à travers la campagne.
Inquiet de la présence éventuelle de renforts lancastriens prêts à fondre sur Ludlow, Neville installe son camp sur une colline près de Market Drayton. Il ordonne à un religieux du cru de rester à Blore Heath durant la nuit et de régulièrement donner un coup de canon afin d’amener d’éventuels Lancastriens proches à croire que la bataille bat encore son plein.
On estime qu’environ 3 000 hommes périssent dans cette bataille, dont au moins 2 000 pour le parti de Lancastre.
Une légende locale raconte que l’Hemptill Brook, la rivière qui traverse Blore Heath, a charrié du sang durant les trois jours qui ont suivi la bataille. Une autre légende veut que Marguerite d’Anjou ait assisté à la bataille du haut de la flèche d’une église des environs de Mucklestone, avant de s’enfuir en constatant la défaite d’Audley. Il est dit qu’elle a ordonné à un maréchal-ferrant, William Skelhorn, de ferrer son cheval à l’envers afin de dissimuler sa fuite. L’enclume de cet artisan est exposée dans le jardin de l’église de Mucklestone en commémoration de cet évènement.
Source : WIKIPEDIA
23 septembre 1568 : bataille navale de San Juan de Ulúa.
La bataille de San Juan de Ulúa aboutit à la fin désastreuse de la campagne d’une flottille corsaire anglaise composée de 6 navires qui se dédia entre 1567 et 1568, violant systématiquement la trêve conclue entre Philippe II d’Espagne et Élisabeth 1re d’Angleterre, à attaquer les villages côtiers et les navires marchands espagnols, la traite d’esclaves et le commerce illégal dans les eaux de l’Amérique espagnole.
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La flotte anglaise était composée de six navires : Jesus of Lubeck avec Hawkins, Minion avec John Hampton, William and John avec Thomas Bolton et le Judith avec Drake ; il y avait en outre deux navires plus petits, Angel et Swallow.
Après près d’un an de pillages, ils décidèrent d’ancrer le dans le port de San Juan de Ulúa pour réparer et obtenir des vivres pour le voyage de retour.
Le , une flotte d’escorte de la marine espagnole fit escale dans le même port pendant que les Anglais étaient en train de ravitailler.
Au début, les Anglais ne craignirent pas pour leur sécurité, car ils avaient plusieurs otages qui avaient confondu leur flotte avec une autre espagnole, ils arrivèrent à un début d’accord avec le vice-roi Martin Enriquez de Almansa. À ce moment-là, les Anglais crurent que la trêve, tant de fois violée par eux durant leurs attaques contre des navires marchands sans défense, serait respectée par les Espagnols à cette occasion.
Mais Lujan avait été informé des excès de la flotte anglaise.
Après plusieurs tentatives d’accord, la rencontre se termine le par une fulgurante attaque des Espagnols sur les corsaires anglais, qui perdent 4 navires et 500 hommes. Les Espagnols capturent en outre les gains des pillages d’un an des Britanniques.
Le hasard fait que les deux seuls navires à en réchapper, sont ceux de Drake et Hawkins, qui prennent immédiatement la fuite pendant que leurs hommes se battaient avec la flotte espagnole, ce qui est interprété par ceux-ci comme un acte de lâcheté.
Bien qu’ils aient réussi à s’enfuir, leur navires étaient endommagés, et ils n’hésitèrent pas à abandonner certains de leurs hommes pour économiser les vivres. Drake arrive en Angleterre en , et annonce la mort de Hawkins. Mais, un mois plus tard, Hawkins arriva en Angleterre également.
Source : WIKIPEDIA
23 septembre 1779 : bataille de Flamborough Head (guerre franco-anglaise 1778-1783).
La bataille de Flamborough Head est un combat naval qui a lieu au large de Flamborough Head (située sur le côté de Yorkshire) en mer du Nord. Il oppose une escadre de la Continental Navy commandée par John Paul Jones ainsi que deux navires corsaires français à deux navires britanniques escortant un important convoi marchand.
Il s’agit d’une des batailles navales les plus célébrées de la guerre d’indépendance des États-Unis en dépit de la faiblesse des forces engagées. Certains points font, aujourd’hui encore, l’objet de débats parmi les historiens.
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En 1779, le captain Jones prend le commandement de l’USS Bonhomme Richard (ou, comme il préférait l’appeler, Bon Homme Richard), un navire marchand armé de 42 canons, reconstruit et offert aux États-Unis par le riche armateur français, Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont. Le , pendant qu’une importante flotte d’invasion franco-espagnole met les voiles en direction de l’Angleterre, il fournit une diversion en se dirigeant vers l’Irlande à la tête d’une petite escadre de cinq bâtiments comprenant l’USS Alliance (36 canons), le Pallas (32), le Vengeance (12), et Le Cerf, accompagnés par deux navires corsaires français le Monsieur et le Granville. Quelques jours seulement après avoir quitté Groix, le Monsieur se sépare du reste de l’escadre en raison d’un désaccord entre son capitaine et Jones.
Plusieurs vaisseaux de la Royal Navy sont envoyés en direction de l’Irlande à la poursuite de Jones, mais ce dernier continue sa route, dépasse le nord de l’Écosse et s’engage en mer du Nord, créant un sentiment de panique le long de la côte est de Grande-Bretagne et jusqu’à l’estuaire du Humber au sud. Les principaux problèmes auxquels Jones doit faire face, comme lors de ses précédents voyages, tiennent à l’insubordination de ses hommes, en particulier de la part de Pierre Landais, capitaine de l’Alliance. Le , l’escadre rencontre un important convoi de navires marchands au large de Flamborough Head, à l’est du Yorkshire. La frégate britannique HMS Serapis (50 canons) et le Countess of Scarborough (22) chargés d’escorter le convoi, viennent à la rencontre de l’escadre commandée par Jones, permettant aux navires marchands de s’échapper.
Peu après 19 h 00, la bataille de Flamborough Head débute. Le Serapis engage le combat avec Bonhomme Richard, et peu de temps après, l’Alliance ouvre le feu, à une distance considérable, sur le Countess. Se rendant rapidement compte qu’il ne pourrait remporter le combat contre un bâtiment mieux armé, et tenant compte du vent qui faiblissait, Jones ordonne à son équipage de s’approcher le plus possible de la frégate ennemie et de lancer des grappins pour attacher le Bonhomme Richard au Serapis (sa fameuse tirade, « I have not yet begun to fight ! » est lancé en réponse à une raillerie britannique pendant cette phase d’approche entre les deux navires), finalement après une heure de manœuvres, au cours de laquelle ses hommes postés sur le pont et ses tireurs d’élite infligent des pertes importantes aux Britanniques. L’Alliance passe à quelque distance et lâche une bordée, causant autant de dégâts au Bonhomme Richard qu’au Serapis qui ne faisaient désormais plus qu’un. Pendant ce temps-là, le Countess of Scarborough avait attiré le Pallas sous le vent, à l’écart du combat. Lorsque l’Alliance finit par se rapprocher de ces deux navires, une heure après qu’ils ont commencé à se battre, le Countess — gravement endommagé — abaisse son pavillon et se rend.
Le Bonhomme Richard doit déplorer, lui aussi, d’importants dégâts et commence à brûler et à couler. Au cours des échanges de feu, un tir britannique atteint son pavillon et un des officiers américains, pensant apparemment que son capitaine avait été tué, crie pour signifier que le navire se rendait, le commandant britannique redemande, plus sérieusement cette fois, si le Bonhomme Richard avait abaissé son pavillon. Jones se souviendra par la suite lui avoir répondu « Je suis déterminé à ce que ce soit vous qui abaissiez [le vôtre] », mais, selon plusieurs membres d’équipage et les journaux d’époque qui rapportent le combat, il aurait en réalité dit : « Je vais peut-être couler, mais que je sois maudit si j’abaisse [mon pavillon] ».
Une tentative britannique d’abordage du Bonhomme Richard est repoussée, et une grenade américaine cause l’explosion d’une importante quantité de poudre sur le pont inférieur du Serapis. C’est alors que l’Alliance revient au centre du combat, lâchant deux nouvelles bordées qui, une fois encore, causent autant de dégâts au Bonhomme Richard qu’au Serapis. Cependant, la tactique américaine fait son effet dans la mesure où, incapable de se dégager d’un navire qui commençait à prendre l’eau et exposé aux tirs de l’Alliance — restée hors de portée de ses propres canons —, le captain Pearson du Serapis se rend à l’évidence que sa situation et compromise et accepte de se rendre. Immédiatement, la plupart des membres d’équipage du Bonhomme Richard sont transférés sur la frégate britannique, alors que le reste tente désespérément de sauver le Bonhomme Richard. Après un jour et demi d’efforts désespérés, les Américains prennent conscience qu’ils n’arriveront pas à le sauver et le laissent couler. Jones prend le commandement du Serapis et met les voiles et direction de l’île de Texel en Hollande, restée neutre (mais globalement favorable à la cause américaine).
L’année suivante, Louis XVI, le roi de France, lui accorde le titre « chevalier ». Jones accepte cet honneur et exprime le désir que ce titre soit utilisé. Lorsqu’en 1787, le Continental Congress décide qu’une médaille d’or serait frappée en mémoire de sa « vaillance et de ses éminents services » le verso est gravé de la mention « Chevalier John Paul Jones ». Il reçoit également de Louis XVI une décoration de l’Institution du Mérite militaire et une épée au pommeau en or. Célébré en France et aux États-Unis, John Paul Jones est alors considéré en Grande-Bretagne comme un simple pirate.
Source : WIKIPEDIA
23 septembre 1803 : bataille d’Assaye (guerre anglo-marathe).
La bataille d’Assaye se déroule dans le cadre de la deuxième guerre anglo-marathe, près de la petite bourgade d’Assaye dans l’État actuel du Maharashtra, au nord d’Aurangâbâd. Le général Arthur Wellesley est à la tête d’une armée composée de Britanniques et de cipayes s’élevant à quelque 13 500 hommes. Il rencontre une force indienne importante représentant au moins trois fois son effectif, entre 40 000 et 50 000 hommes, intégrant l’armée des Sindia bien entraînée et comportant des officiers français, allemands, portugais, américains et britanniques.
Tôt dans la matinée, Wellesley reçoit le rapport d’un espion indiquant que l’ennemi campe à moins de 10 kilomètres de distance. Cependant, il s’agit d’une question de temps avant que les armées indiennes ne soient averties de sa présence et fassent retraite. Wellesley décide d’attaquer immédiatement, sans attendre d’appui.
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Les armées des Sindia et de Berâr se sont postées entre les deux cours d’eau Kaitna et Juah, non loin de leur confluent, une position qui forcera, d’après leurs chefs, les Britanniques à les attaquer en traversant le Kaitna. Wellesley, cependant, découvre un gué à peu de distance et traverse le fleuve près du village d’Assaye et se déplace vers le flanc gauche de l’ennemi. Le mouvement n’est pas sans danger et seule une contre-attaque de la cavalerie britannique force la cavalerie des Marathes à s’éloigner. L’infanterie des Sindia se replace rapidement pour couvrir la nouvelle menace et le mercenaire allemand Pohlman fait de même avec l’artillerie.
Malgré une résistance féroce et le nombre important de pertes, Wellesley fait avancer ses hommes, s’empare de l’artillerie indienne et repousse les troupes des Sindia. Le village d’Assaye lui-même est un verrou difficile à faire sauter mais bientôt la cavalerie sindhia se retire et les Britanniques retournent leur attention vers l’infanterie et dispersent plusieurs colonnes. Wellesley lance alors un dernier assaut et brise l’armée indienne qui s’est retrouvée le dos au fleuve Juah. La bataille qui a duré trois heures a été très sanglante et lorsque les princes indiens font retraite, ils comptent quelque 6 000 pertes dans leurs rangs. Les Britanniques, quant à eux, terminent la bataille victorieux mais avec 1 600 hommes tués ou blessés.
Des années plus tard, lorsqu’on demandera à Arthur Wellesley devenu le premier duc de Wellington, l’action militaire la plus importante à laquelle il a participé au cours de sa vie, il affirmera qu’il s’agit de la bataille d’Assaye.
Source : WIKIPEDIA
23-26 septembre 1845 : bataille de Sidi-Brahim.
La bataille de Sidi-Brahim s’est déroulée en Algérie du 23 au entre les troupes françaises et celles d’Abd El Kader. Elle dura 3 jours et 3 nuits et se solde par une victoire d’Abd El Kader.
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Sorti le dimanche 21 septembre 1845 à 22 heures de sa garnison de Djemma-Ghazaouet, le détachement du Lieutenant-Colonel Lucien de Montagnac marcha jusqu’à deux heures du matin avant de s’arrêter au bord de l’oued Taouli où il campa jusque vers 11 heures. Il se déplaça ensuite de moins d’une dizaine de kilomètres (deux lieues) pour s’établir au bord de l’oued Tarnana. Dès le début de l’après-midi du lundi 22, des cavaliers ennemis apparurent sur les hauteurs et les premiers coup de feu furent échangés avec les avant-postes et les patrouilles de reconnaissance. La nuit les mulets restent bâtés, on s’attend au combat.
Le mardi 23 au matin, les avant-postes ennemis s’étaient rapprochés à moins d’un kilomètre et les crêtes du Djebel Kerhour s’étaient couvertes de 6 à 700 cavaliers. À 9 heures, Montagnac, avec le Cdt Courby de Cognord prit la tête des deux pelotons de Hussards et des 3e, 6e et 7e compagnies de chasseurs pour se porter au-devant de l’ennemi. La progression dans les ravins était difficile et les chevaux étaient tenus à la bride.
Pour disperser les cavaliers ennemis postés sur les hauteurs, Montagnac lance les deux pelotons de Hussards à leur poursuite. La manœuvre est effectuée avec vivacité, au point que les pelotons s’isolent de l’infanterie.
Le 1er peloton de Hussards conduit par le Capitaine de Saint-Alphonse lance la charge, inflige des pertes et repousse l’ennemi, composé d’une centaine de cavaliers, sur une lieue environ, mais subit lui aussi des pertes sévères, assailli par plus de 200 cavaliers postés sur leur flanc. Puis il succombe sous l’assaut dans une effroyable mêlée : Saint-Alphonse est tué d’un coup de pistolet à bout portant et seuls huit Hussards parviennent à rejoindre le reste du détachement. Au moment de lancer la charge pour contenir l’assaut, appuyés sur les compagnies de Chasseurs qui les avaient rejoints au pas de course, Montagnac et Courby de Cognord, à la tête du 2e peloton, sont littéralement submergés par des ennemis de plus en plus nombreux. Le Lieutenant Klein est tué d’entrée.
Montagnac fait former le carré, il est dans les premiers mortellement touchés et, laissant le commandement à Courby de Cognord, il lance à ses hommes : « Enfants, laissez-moi ! Mon compte est réglé, défendez-vous jusqu’au bout ! ».
Le carré se bat pendant plus de trois heures, le capitaine de Chargère et le lieutenant de Raymond sont tués, le sous-lieutenant Larrazet et le commandant de Cognord sont faits prisonniers. Le carré compte moins de 80 hommes à ce moment et résiste encore deux heures aux milliers d’assaillants. Les munitions s’épuisent et le combat se termine à l’arme blanche. Ce n’est que lorsqu’ils sont réduits à dix hommes que leurs ennemis peuvent s’en emparer.
Pendant cette lutte, le Commandant Froment-Coste s’était porté au secours des combattants, avec la 2e compagnie de Chasseurs et une section de carabiniers aux ordres du Sergent Bernard. Mais, sa colonne fut attaquée en chemin par plusieurs centaines de cavaliers, ce qui l’empêcha de se joindre aux restes des trois compagnies de Chasseurs. Il réussit à forcer le chemin à la baïonnette et fit former le carré sur un piton rocheux. Le Commandant est tué dans les premiers, ainsi que le Capitaine Burgard.
Le Capitaine Dutertre reprend le commandement et insuffle un regain de vigueur à la petite troupe assaillie de toutes parts. Blessé à trois reprises, il est finalement fait prisonnier, ainsi que l’Adjudant Thomas qui exhorte ses hommes à ne pas se rendre. Isolée sur son piton, la section de carabinier est à son tour submergée et poussée au fond du Douar Taffit où elle est anéantie.
La colonne Montagnac a perdu 250 hommes et 90 sont fait prisonniers, tous blessés. Seuls, deux Chasseurs parviennent à s’échapper et à prévenir le Lieutenant-Colonel de Barral du désastre.
Pendant ce dernier combat, les hussards Davanne puis Nathaly avaient rejoint le camp et prévenu des événements tragiques le capitaine de Géreaux qui forma un dernier détachement avec ses maigres réserves pour aller porter secours au commandant Froment-Costes. Il réunit, avec le Lieutenant de Chappedelaine, quelque 80 hommes (ses carabiniers, la garde aux troupeaux composée d’une escouade de la 3e compagnie, les muletiers et la grand’garde composée de deux escouades de la 3e compagnie, commandée par le caporal Lavayssière qui fut le seul à revenir de ces combats avec son arme). À peine sorti du camp, le détachement est bloqué au bout de quelques centaines de mètres par un ennemi très supérieur en nombre.
Géreaux fait charger à la baïonnette, et après trois heures de combat parvient à la kouba du marabout de Sidi-Brahim, distant de moins d’un kilomètre et gardé par une trentaine d’hommes rapidement bousculés.
Gereaux et Chappedelaine sont grièvement blessés.
La défense s’organise derrière des murs d’un mètre de haut environ. Une vingtaine d’hommes est postée sur chaque face du bâtiment qui est cerné par les troupes d’Abd El Kader. Une première sommation de se rendre est faite en contrepartie de la vie sauve pour les prisonniers. Les assiégés répondent « Vive le Roi. »
Une deuxième tentative est faite par l’envoi du capitaine Dutertre à qui Abd El Kader a promis de couper la tête s’il échoue à convaincre ses soldats.
Dutertre salue Géreaux et s’écrie « Chasseurs, on va me couper la tête si vous ne vous rendez pas et moi je vous ordonne de mourir jusqu’au dernier plutôt que de vous rendre ! ». Dutertre sera décapité à son retour.
Une nouvelle offensive est lancé contre la kouba, encore une fois repoussée par les carabiniers. Abd El Kader dicte à l’adjudant Thomas une lettre dans laquelle il menace une nouvelle fois d’éliminer les prisonniers. Géreaux fait répondre que « les prisonniers sont sous la garde de Dieu et qu’il attend l’ennemi de pied ferme. » L’assaut reprend immédiatement et les assaillants se rapprochent à ce point du réduit qu’ils envoient des pierres en guise de projectiles. La nuit met fin au combat.
La matinée du mercredi 24 septembre débute par une attaque d’une extrême virulence qui échoue une fois encore. La cavalerie de l’émir est partie à la poursuite de la colonne de Barral qui se replie sur Lalla-Maghnia et il ne reste que l’infanterie.
Abd El Kader se rend compte qu’il ne parviendra pas à prendre d’assaut le bâtiment, il préfère l’assiéger.
Vers 15h l’ordre de la retraite est donné par Abd El Kader, il ne reste que trois postes de 150 hommes chacun pour assurer le blocus. À l’intérieur de la kouba, la faim mais surtout la soif se font cruellement sentir. Les chasseurs boivent leur urine mélangée à de l’absinthe.
Le jeudi 25 septembre à l’aube, une nouvelle offensive est déclenchée par l’ennemi dans un corps-à-corps éprouvant dont les Français prennent encore le dessus.Le blocus se resserre, les chasseurs se rendent compte qu’à défaut de mourir les armes à la main, ils vont mourir de privations.
En conséquence, le vendredi 26, ils décident de tenter une percée. À 7 heures, officiers en tête, ils attaquent et franchissent un poste ennemi qu’ils dispersent à la baïonnette. Sous l’effet de surprise, les chasseurs progressent d’abord sans rencontrer de résistance sous la conduite du caporal Lavayssiere. Mais, progressivement ils font l’objet d’escarmouche dans les villages : ils perdent un homme à Aïn-Selem, trois à Tient, et harassés sont obligés de faire une première pause.
Enfin, lorsque Djemma-Ghazaouet est en vue, il leur faut traverser l’oued Melah et le grand ravin de Djemma au fond duquel coule un filet d’eau claire. Les chasseurs se précipitent au fond du ravin malgré les mises en garde de leur capitaine et un flux d’ennemis converge et se forme devant eux sur la route de Djemma-Ghazaouet, les forçant de nouveau à se frayer un chemin à la baïonnette au prix de pertes sévères, dont le lieutenant de Chappedelaine. À ce moment, il reste encore une quarantaine de chasseurs formés en deux carrés. Mais, à leur tour, Géreaux et le médecin Rozagutti tombent, mortellement touchés.
Un seul carré subsiste, et après s’être dit adieu, les derniers chasseurs s’élancent sous le commandement du caporal Lavayssière et forcent le passage. Cinq hommes se retrouvent autour de lui, qui est le seul à avoir conservé son arme.
Un détachement du 2e chasseurs d’Afrique, commandé par le capitaine Corty est venu au secours de la colonne. Il n’a pu sauver les soixante hommes regroupés autour de Géreaux, mais seulement 15 rescapés dont deux mourront en arrivant à Djemma-Ghazaouet.
On peut voir une stèle pour les 150 ans des combats de Sidi-Brahim en l’honneur du 8e bataillon des chasseurs à pied et à la mémoire du chasseur Gabriel Leger à la cascade du Saut de Gouloux (58).
Fait de bravoure extrême, la bataille reste dans la mémoire des chasseurs à pied et donne son nom au 8e bataillon de chasseurs à pied, dit bataillon de Sidi-Brahim. Elle est inscrite sur le drapeau des chasseurs. Toutefois, selon l’historien engagé Gilles Manceron, on se garda bien de dire que les soldats « y avaient été conduits de manière assez inconsidérée » par le colonel de Montagnac « dont les écrits fourmillent, sans aucun remords, du récit des nombreux crimes de guerre dont il se vante ».
Les restes des soldats tués à Sidi-Brahim furent rassemblés à Djemmaa Ghazaouet dans le « Tombeau des Braves » puis déposés au musée des Chasseurs, au vieux fort de Vincennes en 1965.
Un monument aux morts de Sidi-Brahim fut érigé à Oran en 1898, œuvre du sculpteur français Jules Dalou. Ce monument, destiné à disparaître en 1965, fut récupéré, en partie, par la ville de Périssac en Gironde et un nouveau monument reconstruit.
L’expression « faire Sidi-Brahim » est devenue un symbole chez les chasseurs. Dans les Vosges, en juin 1915, la 6e compagnie du 7e bataillon de chasseurs alpins tient les pentes de l’Hilsenfirst pendant plusieurs jours et, manquant de munitions, se bat avec des pierres et repousse l’attaque allemande. Les chasseurs y gagnent le surnom de « diables bleus », qui est encore utilisé de nos jours. L’insigne du 7e bataillon de chasseurs alpins est un diable dans un cor de chasse : le cor représente les chasseurs et le diable représente le 7e BCA et leur Sidi-Brahim.
Le 23 juillet 1944, lors d’une bataille à Valchevrière dans le Vercors, l’adjudant-chef Abel Chabal, de la 2e compagnie du 6e Bataillon de Chasseurs Alpins (promu lieutenant à titre posthume), émit ce dernier message : « Sommes cernés, allons faire Sidi Brahim. » Il est enterré à la nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte, dans le Vercors.
À Paris, la rue Sidi-Brahim rappelle le souvenir de cette bataille.
Source : WIKIPEDIA
23 septembre 1888 : décès du maréchal François Achille Bazaine (Madrid – Espagne).
François Achille Bazaine, né à Versailles le et mort à Madrid le , est un militaire français et maréchal de France.
Il a servi en Algérie, en Espagne, en Crimée et au Mexique, mais il est surtout connu pour avoir failli à sa tâche de commandant en chef de l’armée du Rhin et avoir ainsi contribué à la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Traduit en conseil de guerre en , il est condamné à mort. Sur les instances du jury qui vient de le condamner, le Président de la République Mac Mahon commue sa peine en vingt ans de détention et supprime la dégradation qui était prévue.
Il est par ailleurs le fils cadet du polytechnicien et ingénieur des ponts et chaussées Pierre-Dominique Bazaine (1786-1838), qui a effectué toute sa carrière dans l’Empire russe, notamment à Saint-Pétersbourg, dans le cadre d’un accord entre les empereurs Napoléon 1er et Alexandre 1er, et le frère de Pierre-Dominique Bazaine (1809-1893), polytechnicien, ingénieur des ponts et chaussées et pionnier des chemins de fer français.
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Le , en pleine guerre, Bazaine est nommé commandant en chef de l’armée du Rhin qui, battue, s’efforce de se replier vers Châlons-sur-Marne pour y rejoindre des réserves et faire face aux troupes allemandes. Cependant, alors que s’offre à lui l’occasion de détruire plusieurs corps de l’armée ennemie à la suite de la bataille de Mars-la-Tour, le , il décide, à l’étonnement général de son état-major, de replier son armée de 180 000 hommes à Metz, se laissant ainsi couper de la France libre et donc de ses réserves. Deux jours plus tard, au soir de la bataille de Saint-Privat, le maréchal Canrobert demande désespérément et à plusieurs reprises des renforts à Bazaine, mais ne les obtient pas. Ce dernier, en effet, ne juge pas que Saint-Privat soit une bataille importante et refuse d’engager ses troupes de réserve, pourtant nombreuses. Aucun renfort n’est envoyé aux troupes françaises qui se battent héroïquement sur le plateau et Bazaine n’apparaît même pas sur le champ de bataille.
Dirigeant la seule véritable armée organisée de France à ce moment-là, il semble la considérer surtout comme un atout politique et tente de nouer des intrigues, notamment avec l’impératrice, probablement pour restaurer l’empire déchu depuis le , qui voit la proclamation de la République. Après la déclaration de la République le 4 Septembre 1870, Bazaine, après l’accord unanime de son état major, contacte l’ennemi en envoyant le Général Napoléon Boyer. Après le 10 octobre, il tente de négocier avec le Prince Frédérick-Charles afin d’obtenir l’autorisation d’une sortie de son armée « pour sauver la France d’elle-même », c’est-à-dire de la poussée républicaine, voire révolutionnaire, en marchant sur Paris avec ses 173 000 hommes. Il fera partir le général Bourbaki à Londres pour rencontrer l’impératrice Eugènie, mais celle-ci est favorable à la poursuite de la guerre, comme le capitaine Louis Rossel avec lequel il s’oppose vigoureusement. Il se rend ensuite à Tours, mais l’armistice est signé. Rossel ne veut pas trahir son pays et se rend à Paris (Rossel est le seul officier à rejoindre dès le la Commune de Paris). Finalement, les négociations souhaitées par Bazaine s’éternisent et les vivres viennent à manquer dans la cité messine.
Alors que depuis la chute de Sedan, le , il représente le dernier espoir du camp français, et approché notamment par un émissaire officieux, Edmond Régnier, il renonce à poursuivre le combat et capitule le . Cette reddition est souvent expliquée par le manque de motivation de Bazaine à défendre un gouvernement qui correspondait de moins en moins à ses idées conservatrices. L’intéressé présente la situation différemment dans une lettre du au journal Le Nord : « La famine, les intempéries ont fait tomber les armes des mains de 63 000 combattants réels qui restaient (l’artillerie n’ayant plus d’attelage et la cavalerie étant démontée, cela après avoir mangé la plus grande partie des chevaux et fouillé la terre dans toutes les directions pour y trouver rarement un faible allègement à ses privations). […] Ajoutez à ce sombre tableau plus de 20 000 malades ou blessés sur le point de manquer de médicaments et une pluie torrentielle depuis près de 15 jours, inondant les camps et ne permettant pas aux hommes de se reposer car ils n’avaient d’autre abri que leurs petites tentes ».
La nouvelle de cette reddition afflige la France, alors que le général Trochu ne parvient pas à desserrer l’étau allemand autour de Paris assiégée. Léon Gambetta, parti à Tours dans l’espoir de rassembler une armée de libération, comprend que sa tentative est désormais vaine et il lance une proclamation où il accuse explicitement Bazaine de trahison : « Metz a capitulé. Un général sur qui la France comptait, même après le Mexique, vient d’enlever à la patrie en danger plus de cent mille de ses défenseurs. Le maréchal Bazaine a trahi. Il s’est fait l’agent de l’homme de Sedan, le complice de l’envahisseur, et, au milieu de l’armée dont il avait la garde, il a livré, sans même essayer un suprême effort, 120 000 combattants, 20 000 blessés, ses fusils, ses canons, ses drapeaux et la plus forte citadelle de la France, Metz, vierge, jusqu’à lui, des souillures de l’étranger ».
La défection de Bazaine libère en effet juste à temps l’armée de siège allemande qui accourt à Orléans pour faire front à l’initiative en cours de levée d’une armée républicaine. Le poids moral de la défaite est alors attribué à Bazaine. En , il arrive à Paris, où une procédure de conseil d’enquête est ouverte sur l’initiative du général Cissey. Le conseil d’enquête donne son avis qui se traduit par plusieurs blâmes. L’intéressé demande alors à être présenté devant un conseil de guerre. Les royalistes et les républicains, en mettant en accusation ce bonapartiste, démontrent aussi l’incapacité de l’Empereur, par personne interposée. Quant à certains bonapartistes, ils ne sont pas mécontents que Bazaine soit jugé, occultant ainsi les responsabilités de Napoléon III. Bazaine est donc traduit devant un conseil de guerre siégeant au Grand Trianon. Le duc d’Aumale, président, le condamne à la peine de mort avec dégradation militaire pour avoir capitulé en rase campagne, traité avec l’ennemi et rendu la place de Metz avant d’avoir épuisé tous les moyens de défense dont il disposait. Mais le même tribunal, qui vient tout juste de le condamner, signe à l’unanimité et envoie au président de la République (et au ministre de la Guerre) une demande en grâce de M. le maréchal Bazaine. Sa peine est alors commuée en 20 années de prison, sans cérémonie de dégradation, par le nouveau maréchal-président Mac-Mahon, qui lui aussi avait été battu à Sedan. Cette décision inspirera la littérature contemporaine. Pour Victor Hugo, « Mac-Mahon absout Bazaine. Sedan lave Metz. L’idiot protège le traître », tandis que pour l’abbé Ferrand, « Bazaine eut le tort de ne vouloir point recevoir des ordres d’un pouvoir de sac et de corde (…) Mais, pour insulter le chef d’armée qui avait livré tant de combats, dont quarante-deux mille soldats étaient tombés dans la mêlée ; pour le traiter de lâche… Holà ! Que Rabagas aille se cacher : ce n’est pas un capon à outrance qui juge un Maréchal de France ! »
Il est incarcéré au Fort royal de l’île Sainte-Marguerite, au large de Cannes. Avec l’aide de l’ex-capitaine Doineau, des bureaux arabes, de son aide de camp, le lieutenant-colonel Henri-Léon Willette et de son épouse, qui partagent sa captivité, il parvient à s’évader dans la nuit du 9 au et à s’enfuir en Espagne. Il se réfugie à Madrid au 23 de la rue Monte-Esquinza où, le , un bourrelier français de La Rochelle, Louis Hillairaud, part à sa recherche et le blesse d’un coup de poignard au visage. François Bazaine meurt l’année suivante, le , d’une congestion cérébrale.
Source : WIKIPEDIA
23 septembre 1913 : Roland Garros traverse la Méditerranée en 7 heures 53 minutes.
À bord de son Morane, le futur lieutenant Garros est le premier au monde à franchir d’une seule traite la Méditerranée (Fréjus-Bizerte). Il meurt en combat aérien le 5 octobre 1918.
23 septembre 1914 : prise de Cocobeach (actuel Gabon).
La Surprise est une canonnière de haute mer de la Marine nationale française. Elle est le navire de tête de la classe Surprise. Elle a été lancée en 1895 au Havre, et coulée le à Funchal dans l’île de Madère (Portugal) par le sous-marin allemand U-38.
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Une expédition est organisée à partir de Libreville, le 21 septembre 1914, pour prendre Cocobeach, chef-lieu du territoire allemand du Muni au nord du Congo français. La canonnière Surprise, sous le commandement du lieutenant de vaisseau Mégissier, se présente devant Coco Beach à 05h00 du matin et débarque un détachement de la 7e compagnie du Régiment de Gabon – 205 tirailleurs, 13 sous-officiers et 2 officiers – sous les ordres du commandant Mignolard et du capitaine Bernard, le protégeant avec son artillerie
L’ennemi possède deux mitrailleuses, une forte chaloupe et un vapeur de 400 tonneaux, le Itolo, qu’elle coule. Malgré des pertes, les troupes françaises se lancent à l’assaut à la baïonnette, s’emparant d’abord de l’ancien hôpital, puis de la maison de l’administrateur. Les combats sont terminés à 16h45. En dehors des nombreux miliciens tués, huit Allemands auront trouvé la mort et trois ont été blessés. Du côté français on déplore la mort de l’enseigne de vaisseau Blache, du gabier Leizour et du matelot sénégalais Fara Gomis – ces deux derniers à bord d’une chaloupe servant au débarquement, ainsi que cinq tirailleurs.
Il est coulé au port avec deux autres navires et une barge le ravitaillant lors de la bataille de Funchal par le sous-marin U-38.
La torpille qui a touché le Surprise l’a fait au centre du navire, à la hauteur de soute aux poudres, le divisant en deux. Le navire a coulé en moins d’une minute, tuant son commandant (le capitaine Ladonne), deux officiers (Carvallo et Blic) et 26 membres d’équipage. La barge transportant du charbon, qui était amarrée à la canonnière, a également coulé. 8 hommes sont morts et 4 ont été blessés.
Source : WIKIPEDIA
23 septembre 1940 : combat de Dakar (Sénégal).
Le général de Gaulle tente de rallier l’Afrique occidentale française (AOF) à la France libre avec l’aide de la marine britannique (Force M) mais se heurte au refus catégorique de Pierre Boisson, gouverneur général qui reste fidèle à Vichy. L’Afrique équatoriale française (AEF) vient quant à elle de rejoindre de camp de la France libre grâce à Éboué, Leclerc et de Larminat. La tentative échoue et voit même les tout premiers combats franco-français se produire devant Dakar. L’attaque britannique de Mers el Kébir (3 juillet 1940) a laissé chez les Français un fort ressentiment et n’incite pas l’AOF à franchir le pas.
23 septembre 1949 : annonce de l’explosion de la première bombe A soviétique.
Harry Truman, président américain, annonce l’explosion qui aurait eu lieu le 29 août.
23 septembre 1980 : décision de construire deux porte-avions nucléaires (Élysée – Paris).
En conseil de Défense, la décision est prise de doter la Marine de 2 porte-avions à propulsion nucléaire. Seul le Charles de Gaulle verra le jour.
23 septembre 1990 : arrivée du porte-avions Clemenceau dans le port de Yanbu (Sud-Est de l’Arabie saoudite)…
et débarquement des hélicoptères et des troupes qui sont renforcés sur place par des éléments du 1er régiment d’hélicoptères de combat de Phalsbourg et du 3e régiment d’hélicoptères de combat d’Étain. Fin de l’opération Salamandre, début de l’opération Daguet.
La Task Force 623 en océan Indien
Sous le commandement du contre-amiral Jean Wild, ordre est donné à la Task Force 623, composée du porte-avions Clemenceau, du croiseur Colbert et du pétrolier-ravitailleur Var, de partir pour l’océan Indien. Les marins, qui ont l’habitude d’appareiller pour l’océan Indien où la flotte entretient une présence permanente, tiennent sans problème le délai requis de 72 heures. Le strict respect des périodes d’entretien — pour le Clemenceau en particulier — permet aux bâtiments d’être en bonne condition. De plus, la présence d’éléments de soutien à Djibouti, en particulier le bâtiment-atelier Jules Verne, facilite un départ rapide ; d’autres unités de soutien, le remorqueur Buffle et le pétrolier-ravitailleur Durance, rallieront par la suite. Seul le nombre limité de bâtiments antiaériens est un réel problème, car l’indisponibilité des trois unités les plus modernes impose de choisir le croiseur Colbert, dont ce sera la dernière mission. Le 13 août, les navires français quittent le port de Toulon dans une atmosphère de gravité qui rappelle que la guerre est dans tous les esprits.
Les hélicoptères à la manœuvre
Les hangars du porte-avions n’emportent pas les habituelles flottilles de Crusader et de Super Étendard, mais, à la place, les 42 machines du 5e Régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC) : 20 Gazelle antichars, 10 autres de reconnaissance et d’appui et 12 Puma de transport. Les camions d’une compagnie du 1er Régiment d’infanterie (1er RI) sont aussi parqués sur le pont d’envol, sans toutefois empêcher la manœuvre des Alizé de l’aéronavale. Porte-avions, porte-hélicoptères, porte-camions… ce dispositif suscite étonnements et critiques incisives de la presse et d’une partie de l’opposition. Pourtant, la Marine et l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) ont l’habitude de s’exercer ensemble et le groupe ainsi constitué possède une valeur opérationnelle indéniable. Face à la menace d’une offensive irakienne dans le désert, le couple Gazelle-missile Hot serait bien plus efficace comme « tueur de chars » que des chasseurs-bombardiers. De plus, ce choix traduit précisément la position diplomatique française à ce stade, comme le souligne le contre-amiral Pierre Bonnot, Alindien à l’époque : « Un régiment d’hélicoptères, arme défensive contre une attaque de blindés, incarne un degré d’agressivité moindre qu’une [flottille] de chasseurs-bombardiers embarqués. » Les arguments ne manquent donc pas pour justifier l’opération. Encore faut-il les exposer aux commentateurs et accompagner les manœuvres militaires sur le plan médiatique. Une nécessité d’autant plus grande que l’effet recherché est d’abord politique.
Un parti pris payant
De fait, Salamandre remplit bien ses deux objectifs principaux : l’engagement auprès des monarchies du Golfe et l’ouverture du théâtre. Le transit aller est l’occasion d’effectuer de nombreux exercices aériens et de s’entraîner à faire face aux menaces chimiques ou terroristes. Ainsi, la traversée du canal de Suez se fait au poste de combat et, en l’absence de caméras thermiques à bord, on dispose les postes de tir Milan du 1er RI dans des casemates improvisées sur le pont pour utiliser leur optique infrarouge. Puis l’escale à Djibouti permet d’acclimater le 5e RHC au milieu désertique et aux températures extrêmes : 50°C à l’ombre ! Début septembre, le groupe se positionne en mer d’Oman à une vingtaine de nautiques des côtes pour permettre aux hélicoptères de participer à des manœuvres aux Émirats arabes unis et au Sultanat d’Oman. Enfin, cette présence sur zone permet de répondre très rapidement au pillage de l’ambassade de France à Koweït-City, le 15 septembre. La TF 623 est immédiatement déroutée vers Yanbu où le 5e RHC est projeté trois jours plus tard ; une escale permet de débarquer le reste des forces de l’ALAT pendant que des renforts commencent à affluer de France. L’opération Salamandre fait ainsi la liaison avec l’étape suivante de l’engagement français dans le conflit, l’envoi de la division Daguet. Mission accomplie, la Task Force rentre à Toulon le 5 octobre.
Par rapport à d’autres déploiements opérationnels des porte-avions français, Salamandre fait figure de mission incomprise, d’une part du fait de l’absence de l’emblématique groupe aérien embarqué et, d’autre part, parce qu’elle concrétise une position diplomatique française marginalisée par la suite des événements. Elle mérite cependant d’être considérée comme une mission de diplomatie navale bien conçue dans le contexte de l’été 1990. Elle offre également un exemple original des synergies qu’offre la mise en œuvre des hélicoptères de l’ALAT depuis les plates-formes de la Marine. Une combinaison dont la valeur s’est révélée avec la mise en œuvre des porte-hélicoptères amphibies lors de l’opération Harmattan, en 2011, cette fois dans un contexte beaucoup plus guerrier.
Dominique GUILLEMIN, SHD, Cols bleus n°3082 (octobre 2019)