5 janvier 1477 : bataille de Nancy.
Charles le Téméraire, tentant de reprendre Nancy avec une armée de 3 000 hommes est complètement surpris par celle de René II, duc de Lorraine qui arrive à la rescousse des assiégés. Forte de 20 000 hommes (dont beaucoup de mercenaires) elle est financée en grande partie par Louis XI, le roi de France. N’ayant rien vu venir, Charles le Téméraire est tué durant le combat.
Elle a pour conséquence le début de la guerre de Succession de Bourgogne, entre le roi de France Louis XI et la duchesse Marie de Bourgogne, qui épouse peu après Maximilien d’Autriche, de la maison de Habsbourg. C’est aussi le début de la longue rivalité entre la France et les Habsbourg.
Livre : La mort de Charles le Téméraire
Ce prince, qui régnait sur un vaste État, depuis la mer du Nord jusqu’au Jura, représentait un péril existentiel pour le royaume de France. Aux yeux de Louis XI, il fallait que la Bourgogne tombe pour que la monarchie poursuive son œuvre d’unification. C’est dans les marais aux alentours de Nancy que le rêve d’empire du Téméraire est terrassé par une coalition hétéroclite de Lorrains, de Suisses et d’Alsaciens, qu’il menaçait de faire disparaître. Sa mort allait sidérer la chrétienté. Elle aura fait non seulement la France, mais l’Europe : elle consacre la prééminence française et fait émerger une nouvelle puissance rivale, celle des Habsbourg. En reconstituant cette bataille célèbre, l’auteur met en lumière la brutalité indicible des combats, le traitement impitoyable des vaincus, les effrois, les peurs, la panique, la résilience, surtout, qui allait décider du sort des armes. C’est toute une mutation de l’art de la guerre à l’automne du Moyen Âge qui se dessine au fil des page : le poids décisif de l’infanterie, l’usage accru des armes à feu, la contribution du renseignement à la conception de stratégies militaires de plus en plus élaborées. La France mettra longtemps à cueillir tous les fruits de la victoire de Nancy : si elle s’empare sans coup férir du duché de Bourgogne, elle voit lui échapper les autres possessions du Téméraire. Mais la mort de ce redoutable vassal a une autre portée encore : elle signe le crépuscule des grands féodaux. Une ère nouvelle commence, lui ouvre la voie à l’essor de la monarchie absolue.
5 janvier 1675 : bataille de Turckheim (Alsace).
A 60 ans et alors qu’il avait déjà prouvé toutes les qualités du plus grand capitaine de son temps, Turenne, remporte sa plus belle victoire et rend l’Alsace à Louis XIV. Depuis l’automne 1674, environ 50 000 Impériaux occupent la région. Pendant tout le mois de décembre, Turenne se renseigne sur la nature, les effectifs et les intentions de l’ennemi. Il mène des reconnaissances dans les Vosges qu’il compte traverser pour surprendre les Impériaux et fait réparer des chemins montagneux sensés impraticables. Le 27 décembre, il prend Belfort par surprise puis Mulhouse et défait complètement l’ennemi qui vient de se replier à Turckheim.
5 janvier 1759 : Naissance de Jacques Cathelineau, premier généralissime de l’Armée catholique et royale de Vendée.
Jacques Cathelineau naît le au Pin-en-Mauges, dans l’ancienne province d’Anjou. Son père, Jean Cathelineau, qui cumulait deux métiers — travaillant l’été comme maçon et l’hiver comme tisserand — a épousé Perrine Hudon en 1756 qui lui a donné quatre fils et une fille, Marie Jeanne (1761-1846), surnommée « Jeannic ». Les fils perdent tous la vie entre 1793 et 1794, au cours de la guerre de Vendée :
- Jean (1756-1793), mort en à Savenay, au retour de la virée de Galerne ;
- Jacques (1759-1793) ; blessé le au cours de la bataille de Nantes, il meurt le ;
- Pierre (1767-1794), blessé au combat en et mort des suites de ses blessures ;
- Joseph (1772-1793), capturé à Rochefort et exécuté à Chalonnes le .
Enfant, Jacques est placé chez l’abbé Yves Marchais, curé de La Chapelle-du-Genêt, dont l’influence est grande dans les Mauges. Jacques Cathelineau reçoit l’enseignement spirituel de l’abbé Marchais pendant cinq ans ; il obtient à ses côtés un peu d’instruction et une éducation plus approfondie que beaucoup de jeunes hommes de sa condition.
Le , Jacques Cathelineau épouse Louise Godin, de neuf ans son aînée. Ils ont onze enfants dont six meurent dans leur première année. Fils de notable bénéficiant d’un réseau de confiance solide, il ne se contente pas de gérer le patrimoine familial : il risque une partie de sa fortune pour devenir son propre maître. Cette capacité à réussir sa conversion professionnelle signe sa combativité personnelle et lui vaut la reconnaissance publique. Lors du déclenchement de la Guerre de Vendée, Jacques Cathelineau exerce la profession de voiturier-colporteur. Il est également sacristain de sa paroisse ; sa réputation de grande piété lui vaut d’être appelé le « le saint de l’Anjou » avant même le début de la révolte vendéenne.
Dans les premiers mois de la Révolution, Jacques Cathelineau semble assez indifférent à la situation politique du pays. Il entre peu à peu en résistance à l’annonce des mesures antireligieuses. Il se montre ainsi hostile à l’installation des prêtres jureurs et aux persécutions contre les réfractaires. Au cours de l’, il conduit lui-même des processions clandestines à la chapelle Notre-Dame de Charité à Saint-Laurent-de-la-Plaine et au sanctuaire marial de l’Abbaye Notre-Dame de Bellefontaine à Bégrolles-en-Mauges. Les autorités voient ces réunions d’un mauvais œil et ordonnent la destruction des sanctuaires.
L’étincelle de l’insurrection vient de la levée de 300 000 hommes décrétée le . La colère qui couve depuis plus de deux ans fait place au soulèvement. Le , des jeunes gens du district de Saint-Florent-le-Vieil rassemblés pour tirer au sort, se soulèvent contre l’autorité, battent et dispersent la force armée, puis retournent tranquillement chez eux. Cathelineau, instruit de ces événements, abandonne sa chaumière, rassemble ses voisins et les persuade que le seul moyen de se soustraire au châtiment qui les attend est de prendre ouvertement les armes et de chasser les républicains. Le , il prend l’initiative de réunir tous les hommes valides de son village pour affronter les républicains. Vingt-sept jeunes gens le suivent, s’arment à la hâte de tous les instruments qui leur tombent sous la main et marchent sur Jallais, en sonnant le tocsin et en recrutant une foule de paysans qu’entraîne la voix de Cathelineau. Son autorité et son charisme le placent naturellement à la tête des insurgés du Pin-en-Mauges qui écrivent ainsi le premier chapitre de la guerre de Vendée.
Le , arrivé devant Jallais, défendu par 80 républicains et une pièce de canon, il s’empare du poste et enlève la pièce. Le , Chemillé est aussi emporté après une vive résistance : cet exploit exalte toutes les têtes, de nombreux renforts viennent encore accroître la troupe de Cathelineau.
Dès le , il compte déjà 3 000 hommes sous les armes et, avec l’aide de Jean-Nicolas Stofflet, il se présente devant Cholet où il est encore vainqueur. C’est alors que l’importance toujours croissante de la révolte décide les Vendéens à choisir pour chefs Charles de Bonchamps et Maurice d’Elbée.
Cathelineau conserve sous ces chefs un rang important et une immense influence sur les paysans et il combat avec sa bravoure ordinaire à Vihiers et Chalonnes. La campagne est alors interrompue, les insurgés rentrant chez eux pour célébrer les fêtes de Pâques.
Le , ses bandes sont de nouveau sous les armes mais il doit évacuer Chemillé et se retirer jusqu’à Tiffauges. Avec 3 000 hommes, il se joint à Nicolas Stofflet, prend avec lui Cholet, Vihiers et Chalonnes. Il s’empare de Beaupréau le et de Thouars le .
Le , ayant repoussé à La Châtaigneraie le général Alexis Chalbos, il est battu à Fontenay-le-Comte le ; il prend sa revanche en occupant Montreuil-Bellay et Saumur le .
Après la prise de cette dernière ville, l’insurrection prend un tel degré d’importance que les chefs royalistes, quasi-exclusivement issus de la noblesse, choisissent, pour assurer l’accord des opérations, de confier le commandement suprême à un seul. Très aimé des paysans-soldats, unanimement considéré pour son intelligence et sa ferveur religieuse, incarnant aussi sans doute mieux que les autres chefs le caractère populaire de la révolte, Jacques Cathelineau est proclamé généralissime de l’armée catholique et royale par l’assemblée des chefs vendéens le .
Après avoir pris Angers sans difficulté le , l’armée catholique et royale est menée, le , à l’attaque de Nantes qui est protégée par le maire Baco. Le nouveau généralissime se présente devant la ville de Nantes à la tête de 40 000 hommes, tandis que François de Charette doit le seconder avec 10 000 insurgés du Pays de Retz et du bas-Poitou, au sud de la ville. Cette expédition, mal combinée, vient échouer contre les efforts des habitants et d’une garnison de 12 000 hommes. Le 29, Jacques Cathelineau, qui attaque la porte de Rennes, pénètre jusqu’à la place Viarme où un coup de feu, tiré d’une fenêtre, le blesse. Voyant leur chef grièvement frappé, les Vendéens reculent et sont défaits.
Au soir du , alors que retentissent les derniers coups de feu, Cathelineau est transporté sur une civière en direction de Saint-Florent-le-Vieil. Ses proches accourent, bien que l’on juge son état sans gravité. Le , une fièvre violente empire son mal. Il meurt le . Sa dépouille repose en la chapelle Cathelineau à Saint-Florent-le-Vieil.
Son fils, Jacques-Joseph de Cathelineau, est anobli à la Restauration. Son petit-fils, Henri de Cathelineau, est officier pendant la guerre franco-allemande de 1870.
De 1896 à 1904, les dépouilles des trois hommes reposent au sein du même tombeau dans la chapelle Cathelineau. Depuis 1904, les restes de Jacques Cathelineau sont partagés entre cette chapelle et le monument funéraire au sein de l’église Saint-Pavin au Pin-en-Mauges.
5 janvier 1891 : Naissance de Carl « Charly » Degelow.
Pilote de chasse allemand pendant la Première Guerre mondiale. Il a été crédité de 30 victoires homologuées et de 4 non homologuées. Il a été le dernier pilote et le dernier militaire allemand à recevoir la médaille Pour le Mérite.
Immédiatement après la guerre, Degelow a aidé à fonder le Hamburger Zeitfreiwilligen Korps pour combattre les communistes en Allemagne. Il a écrit ses mémoires de guerre, Avec le Cerf Blanc à Travers Épais et Mince en 1920.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il était un Hauptmann (capitaine) et a continué à servir en tant que Major dans la Luftwaffe. Il est mort à Hambourg , en Allemagne, le 9 novembre 1970.
5 janvier 1895 : dégradation du capitaine Dreyfus.
Dans la cour de l’Ecole militaire et sur le front des troupes, Alfred Dreyfus est dégradé après avoir été reconnu coupable de trahison au cours d’un procès bâclé et truqué. Grace, dans un premier temps, à l’acharnement de sa famille, puis à l’implication de personnalités, les preuves de la machination dont est victime le capitaine artilleur finiront par éclater au grand jour.
5 janvier 1916 : premiers essais du tracteur chenillé Holt dans le cadre des études du général Estienne sur les chars d’assaut.
Environ 2 000 Holt ainsi que 698 Holt 120 et 63 Holt 60 ont été utilisés pendant la guerre. Les chars français Schneider CA1, Saint-Chamond et allemands A7V étaient basés sur des tracteurs Holt.
5 janvier 1947 : opération Dédale.
La première grande opération aéroportée de la guerre d’Indochine a pour but de reprendre Nam Dinh, dont le poste a été investi par le viêt minh. Combinée avec l’emploi de moyens amphibies et l’appui de l’aéronavale, elle amorce la mise en place du concept d’emploi des troupes aéroportées françaises, qui se développera jusqu’en 1954.
Lire l’article « Indochine 1947-48 : Nam Dinh ne tombera pas ! »
5 janvier 1952 : mort de l’ADC Vandenberghe (Tonkin – Indochine).
« Que la France me donne 100 Vandenberghe et nous vaincrons le Viêt Minh » : De Lattre de Tassigny. Chef du commando n°24 aussi appelé commando des tigres noirs, Vandenberghe conduit jusqu’à sa mort (à 24 ans), des missions en terrain ennemi avec des hommes issus du vietminh qu’il a lui-même retournés et formés pour la plupart. Sous-officier possédant des qualités de chef de guerre incroyables, il est l’un des cadres les plus décorés de l’armée française. C’est lui qui tente le sauvetage du fils de Lattre, le lieutenant Bernard de Lattre, lors de la bataille du Day et parvient à récupérer sa dépouille (Mai 1951). Malheureusement, 7 mois plus tard, l’une de ces recrues le trahit et l’assassine, durant son sommeil dans la nuit du 5 au 6 janvier dans son camp à Nam Dinh. Son assassin, le sous-lieutenant N’Guyen Thin Koy, ancien de la division 308, était manipulé par l’ennemi qui retenait en otage sa famille.
La 27e promotion (1968) de l’École nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent porte le nom de l’adjudant-chef Vandenberghe qui fût l’un des sous-officiers de l’armée française les plus décorés, avec 15 citations et 12 blessures, principalement gagnées pendant la guerre d’Indochine.