5 octobre 1728 : naissance Charles de Beaumont, chevalier d’Éon, diplomate et agent secret français.
D’Éon a joué un rôle important dans la diplomatie officielle et surtout dans la diplomatie parallèle de Louis XV. Il a contribué à faire basculer la Russie dans le camp français au début de la guerre de Sept Ans. Puis, lors de son ambassade en Angleterre, il a élaboré, entre autres, un plan d’invasion du pays par la mer.
5 octobre 1764 : le capitaine de vaisseau de Bougainville quitte Saint-Malo.
Il part pour une expédition en Atlantique sud avec la frégate Aigle et la corvette Sphinx.
5 octobre 1803 : création d’une unité de guides interprètes (Camp de Boulogne).
En prévision du débarquement de Napoléon en Angleterre, le colonel Dupont-Derval est chargé de la constitution d’un Corps d’une centaine d’hommes maîtrisant la langue anglaise. Le débarquement annulé, la compagnie participe aux campagnes d’Allemagne, d’Espagne et de Russie avant d’être licenciée en 1814. Les 25 survivants sont alors incorporés au 2e Régiment de Dragons. Il sont les ancêtres du corps des interprètes militaires.
5 octobre 1848 : naissance du peintre Édouard Detaille.
Né le 5 octobre 1848 à Paris dans une famille aisée, Jean-Baptiste Édouard Detaille découvre très jeune sa passion pour le dessin et la chose militaire. Son père, entrepreneur prospère, lui offre une éducation soignée qui lui permet de cultiver ses dispositions artistiques dès l’enfance. L’enfant dessine compulsivement des soldats, des chevaux, des scènes de bataille, préfigurant ce qui deviendra l’obsession de toute sa vie.
À 17 ans, en 1865, le jeune Édouard entre dans l’atelier du maître Jean-Louis-Ernest Meissonier, peintre académique réputé pour ses représentations méticuleuses de scènes napoléoniennes. Cette rencontre s’avère déterminante. Meissonier reconnaît immédiatement le talent exceptionnel de son élève et lui transmet sa rigueur dans l’observation du détail, sa connaissance approfondie de l’uniforme militaire et de l’équipement, ainsi que son souci quasi obsessionnel de l’exactitude historique.
Detaille progresse avec une rapidité stupéfiante. Dès 1867, à seulement 19 ans, il expose au Salon de Paris avec « Le Repos pendant la manœuvre au camp de Saint-Maur », qui attire immédiatement l’attention de la critique. Son style se distingue par une précision documentaire exceptionnelle alliée à un sens dramatique certain de la composition.
La guerre franco-prussienne de 1870 constitue l’événement fondateur de sa carrière. Detaille s’engage dans la garde mobile et participe activement aux combats, notamment lors du siège de Paris. Cette expérience directe de la guerre transforme profondément sa vision artistique. Contrairement à beaucoup de peintres militaires qui idéalisent les batailles depuis leur atelier, Detaille a connu la peur, le froid, l’épuisement, le chaos du combat réel.
Il remplit ses carnets de croquis pris sur le vif : soldats transis dans les tranchées, cavaliers fourbus, bivouacs misérables sous la neige. Cette documentation de première main confère à ses œuvres ultérieures une authenticité que ses contemporains ne peuvent égaler. Il ne peint pas la guerre glorieuse des gravures d’Épinal, mais la guerre vécue par le soldat ordinaire.
Après la défaite française, Detaille consacre son talent à immortaliser l’armée vaincue avec une dignité poignante. Son tableau « Le Salut aux blessés » (1877) remporte un triomphe au Salon. L’œuvre montre des soldats prussiens saluant des blessés français transportés en ambulance – scène d’humanité au milieu de la guerre qui touche profondément l’opinion publique française encore meurtrie. « En retraite » (1873) et « Le Rêve » (1888) deviennent des icônes nationales. Ce dernier tableau, représentant de jeunes conscrits endormis dans une caserne tandis que passent au-dessus d’eux les spectres glorieux des armées napoléoniennes, cristallise la nostalgie d’une grandeur militaire perdue et l’espoir d’une revanche future.
Detaille ne se contente pas de peindre des tableaux de bataille spectaculaires. Il devient le chroniqueur méthodique de l’armée française de son époque. Il assiste aux manœuvres, fréquente les casernes, étudie les uniformes dans leurs moindres détails, dessine inlassablement chevaux et équipements. Sa collection personnelle d’uniformes, d’armes et d’accessoires militaires devient légendaire – véritable musée privé qu’il consulte constamment pour garantir l’exactitude de ses représentations.
Cette rigueur documentaire lui vaut la reconnaissance officielle. Il est régulièrement sollicité par le ministère de la Guerre pour des commandes prestigieuses. Il accompagne l’armée lors de grandes manœuvres, assiste aux revues militaires, immortalise les nouveaux régiments. Son atelier devient un lieu de passage obligé pour les officiers supérieurs qui viennent commander leur portrait ou celui de leur unité.
Paradoxalement, bien que nostalgique de l’épopée napoléonienne, Detaille devient le peintre officiel de la Troisième République. Il réalise d’immenses panoramas historiques, dont le célèbre « Panorama de Rezonville » créé en collaboration avec Alphonse de Neuville, qui reconstitue une bataille de 1870 dans un dispositif circulaire impressionnant de réalisme.
Il participe à la décoration de nombreux édifices publics, notamment l’Hôtel de Ville de Paris et le Panthéon. Ses fresques et ses toiles monumentales contribuent à forger l’imaginaire patriotique républicain, exaltant les vertus militaires sans tomber dans le militarisme belliqueux.
Les distinctions s’accumulent : chevalier de la Légion d’honneur en 1872, officier en 1881, commandeur en 1897, grand officier en 1906. Il est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1892, consécration suprême pour un artiste français. Ses tableaux se vendent à prix d’or, acquis par l’État, les musées provinciaux, les riches collectionneurs français et étrangers.
Sa renommée dépasse largement les frontières françaises. Il reçoit des commandes de l’étranger, notamment de la Russie impériale qui apprécie son style académique rigoureux. Le tsar Alexandre III lui commande plusieurs œuvres majeures.
Detaille ne garde pas jalousement ses secrets de métier. Il forme de nombreux élèves dans son atelier, transmettant sa technique minutieuse et son exigence documentaire. Il publie également, avec Jules Richard, un ouvrage de référence : « L’Armée française » (1885-1889), somptueux recueil illustré qui répertorie tous les uniformes et équipements de l’armée contemporaine, devenu source incontournable pour les historiens militaires.
Édouard Detaille s’éteint le 23 décembre 1912 à Paris, deux ans avant que le monde qu’il avait peint ne s’effondre définitivement.
5 octobre 1914 : premier combat aérien armé de l’histoire (à relativiser).
Les Français Frantz et Quenault à bord d’un biplan Voisin abattent un autre biplan allemand Aviatik au-dessus de Jonchery-sur-Vesle grâce à leur mitrailleuse FM Hotchkiss, pivotant sur un trépied monté au-dessus de la tête du pilote. Le montage est une idée du constructeur Gabriel Voisin, appliquée à tous les avions de l’escadrille V24. Une plaque commémore cette première victoire à Jonchery-sur-Vesle et un petit musée retrace l’événement à la mairie de Muizon (commune voisine). Quant au premier combat aérien (sans conséquence), il est attribué, pour les Français, au caporal Joseph Thoret, à la date du 10 août 1914.
Lire le texte du général Chambe.
—
NOTA : Cette primauté est toutefois à relativiser car le tout premier combat aurait eu lieu le 15 août 1914 sur le front serbe lorsqu’un pilote autrichien et un pilote serbe échangèrent des coups de pistolet. Mais sans aucun dégât.
Le 8 septembre 1914 (25 août selon le calendrier orthodoxe), c’est le pilote russe Nesterov, aux commandes d’un Morane-Saulnier Type G qui entra volontairement en collision avec un Albatros B.II autrichien piloté par le sergent František Malina (un Tchèque) avec le lieutenant baron Friedrich von Rosenthal. Les trois hommes furent tués. (Source : Lubos Sramek).
5 octobre 1918 : mort du lieutenant Roland Garros (Saint-Morel – Ardennes).
Son avion SPAD explose en vol le 5 octobre 1918 après avoir été touché par les tirs d’un chasseur allemand.
5 octobre 1969 : un pilote cubain se pose à Miami.
Profitant d’essais en vol, le lieutenant Jimenez déserte Cuba avec son Mig 17 et se pose sur la base d’Homestead, près de Miami, sans avoir été préalablement intercepté par la défense aérienne américaine. L’affaire est d’autant plus gênante qu’Air Force One, l’avion présidentiel américain, est en attente sur une des pistes. L’US Air Force restitue le Mig 17 peu de temps après parce qu’elle en possède déjà quelques exemplaires.
5 octobre 1995 : Bob Denard se rend à l’armée française (Comores).
Ayant tenté, le 27 septembre, de renverser le pouvoir en place aux Comores, avec une trentaine d’hommes à lui, le célèbre mercenaire français Bob Denard est encerclé par des unités des forces spéciales dans le cadre de l’opération Azalée déclenchée par la France au titre d’un accord avec les Comores. Se qualifiant lui-même de « corsaire de la République », Bob Denard a été successivement résistant, marin (engagé), enginiste de chantier, et patron de mercenaires opérant principalement en Afrique. Après une activité de mercenariat de près de 40 ans sur ce continent, il meurt en octobre 2007 en France (Paris) atteint de la maladie d’Alzheimer.
