7 février 1783 : fin du siège de Gibraltar.
En , l’Espagne suivit la France dans son engagement aux côtés des Insurgents américains contre la couronne britannique. L’Espagne s’engageait cependant dans la guerre avec ses propres objectifs, qui n’étaient pas d’aider les révoltés américains (on craignait à Madrid un effet de contamination dans les colonies espagnoles d’Amérique), mais de récupérer des possessions perdues lors des conflits précédents, comme la Floride, Minorque et Gibraltar.
Dès le mois de juillet, les forces espagnoles renforcées d’un contingent français mettaient le siège devant la garnison britannique de Gibraltar, base navale stratégique à la jonction entre la Méditerranée et l’Atlantique et enlevée par la Royal Navy en 1704. C’était le début d’une entreprise qui allait mobiliser des moyens gigantesques. Les Français apportant leur soutien aux Espagnols au nom de l’alliance entre les deux familles de Bourbon qui régnaient à Versailles et à Madrid, et aussi pour des raisons stratégiques, cette base représentant une grave menace pour les intérêts français. Les défenseurs, sous la direction du baron George Elliott, durent faire face pendant trois ans à un blocus et un bombardement soutenu.
Pendant trois ans, on campe au pied de l’imposante forteresse avec 40 000 hommes sans qu’il soit possible de l’enlever lors d’un assaut direct. Les idées les plus farfelues courent les états-majors. Certains imaginent des hommes nageant sous l’eau « avec des pourpoints de cuir » ou « scafandres », d’autres proposent des bombes hydrauliques inondant Gibraltar, ou des bombes asphyxiantes lancées par des catapultes, et pour finir des mines emplies « d’un vinaigre qui dévore la pierre et la transforme en sable » pour dissoudre l’orgueilleux rocher.
Le temps passant, la responsabilité du siège finit par incomber peu à peu à la France, qui envisage finalement une opération navale de grande envergure. Sur la proposition de l’ingénieur Le Michaud d’Arçon, officier du génie, on se décide pour un assaut par la mer, en s’approchant au plus près aux moyens de prames, c’est-à-dire de bâtiments de transport à fond plat, transformés en batteries flottantes « insubmersibles et incombustibles », dont le blindage, fait de plaques de trois épaisseurs de chêne, serait lui-même protégé par des « sacs à laine », des peaux de bœuf et un circuit de pompage et de refroidissement.
Le , les prames s’approchèrent du fort anglais, soutenues par les 48 vaisseaux de la flotte franco-espagnole de Guichen et Cordoba. Pour être plus sûr de la position de ses prames et de la justesse de ses calculs, d’Arçon s’était embarqué sur un frêle esquif exposé au feu de la place, afin de sonder lui-même en avant des fronts qu’on devait attaquer. Chaque prame portait 200 hommes et 40 canons de 24. Au courant de l’opération depuis longtemps, le général anglais George Augustus Eliott, gouverneur de la place avait eu le temps de s’organiser pour repousser l’attaque, d’autant qu’il savait que la coordination entre les officiers français et espagnols était mauvaise, chacun jalousant les autres.
On avait creusé côté anglais de nombreuses galeries dans le « rocher » que l’on avait pourvu d’une abondante artillerie. Lorsque les Franco-espagnols lancèrent l’attaque, une pluie de boulets rouges s’abattit sur les prames et ne tardèrent pas à percer les murailles de bois des batteries flottantes. Les abondantes réserves de poudre explosèrent les unes après les autres au milieu des cris des équipages. Une flottille de chaloupes canonnières vint achever le travail. La totalité des prames fut incendiée et coulée. Les explosions furent si violentes, que de l’autre côté de la baie, toutes les vitres d’Algésiras furent soufflées, comme en témoigne un jeune garde de marine, le chevalier de Cotignon, à bord d’un vaisseau du comte de Guichen : « Chaque prame avait de la poudre pour tirer pendant deux jours. Qu’on juge de l’explosion ! On vit dans l’instant des hommes, des bras, des têtes en l’air (…). On avait entendu de Cadix l’explosion de ces prames, quoiqu’à vingt lieues de distance, mais elle fut entendue de bien plus loin encore. La commotion fut si forte qu’il ne resta pas, tant à la ville de Gibraltar qu’à Algésiras, un seul carreau de vitre, et les habitants éprouvèrent comme un tremblement de terre. Quant à nous, nous en fûmes sourds pendant plusieurs jours. » L’échec était aussi spectaculaire que total (et sanglant).
Finalement, en , les Franco-espagnols levèrent le siège. George Augustus Eliott fut décoré de l’Ordre du Bain et fut créé 1er baron Heathfield de Gibraltar.
7 février 1900 : fin de la bataille de Vaal Krantz débutée le 5 (Afrique du Sud).
La bataille de Vaal Krantz (5 au ) fut la troisième tentative, infructueuse, du Général Redvers Buller de l’Armée britannique de contourner les Boers de Louis Botha et de lever le siège de Ladysmith. La bataille se déroula pendant la seconde guerre des Boers.
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Lors de la première et de la deuxième tentatives de libérer Ladysmith, l’armée de Buller fut vaincue par Botha dans les batailles de Colenso et de Spion Kop. Les pertes britanniques se montèrent à 3 000 hommes, contre quelques centaines pour les boers.
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Vaal Krantz était une chaîne de kopjes (petites collines) à quelques kilomètres à l’est de Spion Kop. Buller essaya d’installer une tête de pont au-delà de la rivière Tugela. Après trois jours d’escarmouches, le général britannique estima que ses positions étaient si inconfortables qu’il ne pouvait assurer un support d’artillerie pour des attaques d’infanterie. Buller demanda un conseil de guerre, et « tous ses généraux conclurent que le mieux était de tenter une nouvelle attaque ailleurs. » Les Britanniques déplorèrent 333 victimes. Les pertes boers sont inconnues, mais probablement légères.
Val Krantz fut une défaite mineure. Le 14 février, Buller lança sa quatrième offensive pour la libération de Ladysmith, qui fut finalement victorieuse.
7 février 1920 : l’amiral Koltchak est exécuté par les bolcheviks.
Alexandre Vassilievitch Koltchak, né le 4 novembre 1874 ( dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg et fusillé le à Irkoutsk, est un officier de marine russe, océanographe et hydrographe, qui participa ou dirigea plusieurs explorations polaires, pour l’Académie des sciences de Russie. Il se distingue lors du siège de Port-Arthur, pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905), notamment en coulant un croiseur japonais. Après la guerre, il est l’un des rénovateurs de la flotte russe et participe à la création de l’état-major général de la marine, l’équivalent de la Stavka. En 1916, du fait de ses actes d’héroïsme et de ses compétences, il devient le plus jeune vice-amiral de la Marine impériale et commande la flotte de la mer Noire.
Du fait de la révolution d’Octobre et de la signature du traité de paix avec l’Allemagne, il accepte d’être ministre de la Guerre dans le gouvernement russe anti-bolchevik, fondé à Omsk. Élu en 1918 Gouverneur suprême de la Russie par les forces anti-bolchéviques durant la guerre civile russe, mal soutenu par les alliés et certains de ses officiers, il perd en partie l’appui de la population locale, de la légion tchèque et finalement de certaines de ses propres troupes. À la fin de 1919, les restes de son armée et des centaines de milliers de civils se replient en désordre pour échapper à l’offensive bolchevique qui prend Omsk. Koltchak est renversé en ; en , il est livré aux bolcheviks et fusillé à Irkoutsk.
Considéré comme ennemi du peuple, totalement dénigré comme explorateur arctique par les historiens et journalistes soviétiques, il est réhabilité au début du XXIe siècle.
7 février 1943 : fin de l’opération Ke (retrait des forces japonaises de Guadalcanal).
Les Japonais décidèrent de se retirer et de concéder Guadalcanal aux forces alliées pour plusieurs raisons. Toutes les tentatives de l’armée japonaise pour reconquérir
Henderson Field avaient été repoussés avec de lourdes pertes. Les soldats japonais sur l’île commençaient à mourir en grand nombre à cause de leur sous-alimentation et du manque de soins médicaux adéquats . Les forces navales japonaises dans la région subirent également de lourdes pertes en tentant de renforcer et de réapprovisionner les forces terrestres de l’île . Ces pertes, ainsi que les ressources nécessaires pour d’autres tentatives pour reconquérir Guadalcanal, mettaient en péril la stratégie et la sécurité d’opérations dans d’autres régions de l’empire japonais. La décision de retrait fut approuvée par l’empereur Hirohito le .
L’opération commença le avec le débarquement d’un bataillon d’infanterie à Guadalcanal pour agir comme arrière-garde pour l’évacuation. Dans le même temps, les forces aériennes japonaises et la marine japonaise commencèrent une campagne de supériorité aérienne autour des îles Salomon et la Nouvelle-Guinée . Au cours de cette campagne aérienne, un croiseur américain fut coulé dans la bataille de l’île de Rennell. Deux jours plus tard, les avions japonais coulèrent un destroyer américain près de Guadalcanal. Le retrait effectif fut réalisée durant les nuits du 1er, 4, et par des destroyers . En dehors de frappes aériennes et d’attaques de bateaux PT sur les destroyers d’évacuation, les forces alliées ne cherchèrent pas activement d’empêcher le retrait, car les commandants alliés pensaient que l’opération était en fait une opération de renfort, pas d’évacuation.
Au total, les Japonais évacuèrent 10 652 hommes de Guadalcanal, au prix d’un destroyer coulé et de trois endommagés. Le , les forces alliées réalisèrent que les Japonais avaient disparu et déclarèrent Guadalcanal sécurisé, ce qui mit fin à la campagne de six mois pour le contrôle de l’île.
7 février 1965 : début de l’opération de bombardement « Rolling Thunder » au Nord-Viêt Nam.
L’opération Rolling Thunder (« tonnerre roulant » ) est une campagne de bombardements aériens intensifs durant la guerre du Viêt Nam, effectués par l’USAF, l’US Navy et la Force aérienne du Sud-Viêt Nam contre le Nord-Viêt Nam et le Laos, entre le et le 1er . Elle est considérée comme un échec stratégique.
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Les quatre objectifs de l’opération (qui ont évolué au fil du temps) étaient de remonter le moral des troupes de l’Armée de la République du Viêt Nam (Sud-Viêt Nam) ; de convaincre le Nord-Viêt Nam de cesser son soutien à l’insurrection communiste du Việt Cộng ; de détruire le système de transport, la base industrielle et les défenses aériennes du Nord-Viêt Nam ; et de couper le flux de combattants et de matériel du Nord vers le Sud-Viêt Nam. La réalisation de ces objectifs a été rendue difficile par les contraintes imposées aux États-Unis et leurs alliés par des exigences de la guerre froide ainsi que par l’aide multiformes fournie au Nord – Viêt-Nam par ses alliés communistes : l’URSS et la République populaire de Chine (RPC).
L’opération est devenue la plus importante bataille air / sol menée durant la guerre froide et la plus difficile menée par l’US Air force depuis la Seconde Guerre mondiale lors des bombardements sur l’Allemagne. L’opération a d’ailleurs nécessité autant de bombes qu’il en est tombé sur toute l’Europe de l’Ouest lors de la Seconde Guerre mondiale.
En 1968, Rolling Thunder est déclaré comme un échec stratégique, n’ayant pu atteindre ses objectifs.
Les États-Unis ont perdu 506 avions de l’US Air Force, 397 de l’US Navy et 19 du Corps des Marines au cours de ces opérations.
Les pertes vietnamiennes sont quant à elles importantes, puisque 20 000 soldats et 30 000 civils furent tués lors de bombardements. Plus tard, un rapport de la CIA dressera un bilan très sévère : Rolling Thunder constitue l’opération la plus ambitieuse, la plus coûteuse et la plus inefficace de l’Histoire.