7 juillet 1124 : reddition de Tyr (Croisades).
Après cinq mois de siège par les forces chrétiennes du Patriarche de Jérusalem, Gormond de Picquigny, Tughtekin offre la reddition de la ville. Les habitants ayant la vie sauve et conservant leurs biens, se mêlent aux Croisés et visitent leur camp. Les sources s’accordent sur un respect mutuel et sincère à cette occasion. Au même moment, le Roi de Jérusalem, Baudoin II, est retenu captif par un prince turcoman qui ne le libérera qu’en août.
En 1187, Saladin entame des négociations avec Renaud Granier afin d’obtenir la reddition de Tyr mais celles-ci sont interrompues par l’arrivée de Conrad de Montferrat qui prend le commandement des défenseurs. Devant le refus de Conrad de céder la ville, Saladin lance plusieurs assauts mais sans succès. Le 2 janvier 1188, ayant subi de lourdes pertes, il décide de lever le siège. La ville servira ensuite de point de ralliement pour les croisés au moment de la troisième croisade.
7 juillet 1456 : réhabilitation de Jeanne d’Arc.
25 ans après le supplice de Rouen — 30 mai 1431 —, le procès de Jeanne d’Arc est rouvert, à l’initiative de sa mère, Isabelle Romée, et de ses frères, Pierre et Jean, qui en appellent au pape Calixte III. Mais, aussi, parce que la situation politique a changé, un procès « pour cause de nullité » réhabilite la réputation de Jeanne. Le roi de France Charles VII ne pouvait admettre devoir son trône à une « hérétique et relapse ».
Sur Gallica : Jean Bréhal, grand inquisiteur de France, et la réhabilitation de Jeanne d’Arc
Ci-dessous, l’émission de Canal Académie avec l’historien Philippe Contamine (1932-2022).
7 juillet 1520 : bataille d’Otumba qui est un épisode décisif de la conquête de l’Empire aztèque par les Espagnols menés par Hernán Cortés.
Cette bataille a lieu alors que les troupes de Cortés battent en retraite vers Tlaxcala, après avoir difficilement quitté Mexico-Tenochtitlan dans la nuit du 30 juin (Noche Triste). Rattrapés par un important contingent de guerriers aztèques dans la plaine d’Otompan, à 30 km au nord-est, les Espagnols combattent avec l’énergie du désespoir et réussissent, malgré une grande infériorité numérique, à emporter la victoire après avoir tué les chefs aztèques.
Cela permet à Cortés, allié aux Tlaxcaltèques, de reconstituer une armée assez puissante pour revenir mettre le siège à Tenochtitlan (mars 1521), puis mettre fin à l’Empire aztèque (août 1521).
À la date de 1519, les Espagnols n’ont encore colonisé que les îles d’Hispaniola (depuis 1493) et de Cuba (depuis 1511). De Cuba, des expéditions sont lancées vers l’Amérique centrale. A la suite du voyage de Juan de Grijalva en 1518, une expédition plus importante est mise sur pied sous la direction d’Hernan Cortés.
Cortés part de Cuba en février 1519 et aborde la côte mexicaine le 22 avril, sur le lieu où il fonde, le 9 juillet, la ville de Villa Rica de la Vera Cruz (actuelle Veracruz). Il vient ensuite à Mexico, où il est accueilli avec honneur par Moctezuma II et est installé dans un palais. Aux côtés des Espagnols, les forces de Cortés incluent des Indiens hostiles aux Aztèques, notamment des Totonaques et des Tlaxcaltèques.
Les relations entre Espagnols et Aztèques se tendent ensuite gravement1. En juin 1520, Tenochtitlan se soulève contre les Espagnols.
Assiégé dans son palais, Cortés décide, après la mort de Moctezuma II (29 juin), de quitter Mexico et passe en force dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, perdant la moitié de ses effectifs au cours de la Noche Triste.
Il veut mener ses troupes sur le territoire de ses alliés de Tlaxcala. Le nouvel empereur, Cuitlahuac, décide alors de la poursuivre pour l’anéantir.
Une impressionnante armée d’environ 40 000 guerriers aztèques rejoignit la troupe espagnole dans les plaines d’Otompan (Otumba). Sachant que les Aztèques sacrifiaient toujours leurs prisonniers, les soldats espagnols et tlaxcaltèques se préparèrent à se battre jusqu’à la mort, et ce malgré la perte de leur artillerie et d’une bonne partie de leurs chevaux et armes à feu pendant leur fuite de la capitale aztèque.
L’armée aztèque encercla immédiatement les Espagnols, qui résistèrent durant plusieurs heures tout en échangeant tirs d’arquebuses et d’arbalètes contre les flèches. Malgré la supériorité technique des Espagnols, l’écrasante supériorité numérique faisait pencher la balance du combat en faveur des Aztèques, dont les victimes des armes à feu et des épées en acier étaient immédiatement remplacées par des troupes fraîches. Hernán Cortés décida alors de jouer sa dernière carte, et sur les conseils de La Malinche, l’indigène qui accompagnait les Espagnols, il attaqua le tepuchtlato Cihuacoatl Matlatzincatzin, le plus grand et le plus décoré des guerriers aztèques, qui semblait être le chef suprême de l’armée. Pour la première fois dans l’histoire de la conquête du Mexique, les Espagnols réalisèrent une modeste charge de cavalerie avec 13 cavaliers qui se ruèrent sur le Cihuacóatl au cri de « Santiago ! ».
Le chef aztèque fut pris par surprise et tué d’un coup d’épée par le soldat Juan de Salamanca, qui s’empara de son étendard. Ayant observé cette scène, l’armée aztèque, prise de panique, rompit les rangs et s’enfuit, poursuivie par la cavalerie espagnole. Après cette victoire inespérée, les Espagnols se retirèrent dans la ville alliée de Tlaxcala sans être inquiétés. La troupe ne rassemblait plus que 440 fantassins, 20 chevaux, 12 arbalétriers et 7 arquebusiers.
Quelques jours plus tard, l’empereur aztèque envoie des émissaires aux Tlaxcaltèques pour leur proposer la paix en échange des Espagnols. Les Tlaxcaltèques refusent et renouvellent leur alliance avec les Espagnols en vue de conquérir Tenochtitlan.
7 et 9 juillet 1807 : traités de Tilsit
Les traités de Tilsit sont deux accords signés en juillet 1807 dans la ville de Tilsit par l’empereur Napoléon 1er après avoir remporté la bataille de Friedland. Le premier traité de Tilsit a été signé en secret le 7 juillet 1807 par le tsar Alexandre Ier et Napoléon, lors d’une rencontre sur un radeau au milieu du Niémen. Le second traité de Tilsit a été signé le 9 juillet 1807 avec le roi de Prusse, qui avait déjà accepté une trêve le 25 juin après avoir été pourchassé par la Grande Armée jusqu’aux limites des frontières de son royaume.
Ces traités mettent fin à la guerre de la Quatrième Coalition européenne contre la France aux dépens de la Prusse qui cède près de la moitié de ses territoires d’avant-guerre au profit d’États sous tutelle française : Napoléon donne naissance au duché de Varsovie en privant la Prusse de la Posnanie et de la Mazovie. Le district de Białystok échoit à la Russie. Dantzig devient une République indépendante. Le duché de Varsovie est attribué au roi de Saxe. La Prusse cède également l’Altmark, Magdebourg, Halberstadt, Hildesheim, Wernigerode, Eichsfeld, Mansfeld, Erfurt, Minden, Ravensberg et Paderborn au nouveau royaume de Westphalie attribué à Jérôme Bonaparte qui avait épousé Catherine de Wurtemberg. La Prusse cède la Frise orientale au nouveau royaume de Hollande, Clèves, le comté de la Marck, Münster et Lingen au grand-duché de Berg. Les troupes françaises occupent le Hanovre et la principauté de Bayreuth.
7 juillet 1874 : adoption du fusil Gras.
Le fusil Gras est un fusil à verrou fabriqué à partir de 1874 à partir du fusil Chassepot qu’il remplace. Il est la première arme d’épaule adoptée par l’armée française à utiliser un étui métallique en laiton et à percussion centrale.
Il est le fusil réglementaire de l’armée française de 1874 à 1887, date de son remplacement par le Lebel Mle 1886. Au delà de 1887, il sert de fusil aux unités territoriales et continue sa carrière à la Garde Républicaine, chez les sapeurs-pompiers à l’époque où ils étaient armés, auprès de l’administration pénitentiaire et de l’Armée de l’air pour le personnel au sol jusqu’en 1940. Il est marginalement utilisé par les troupes françaises à la fin de la campagne de France. Il est utilisé par plusieurs pays du tiers-monde et prend part à nombre de conflits coloniaux asymétriques.
Le fusil Modèle 1874 est une transformation relativement simple du fusil Chassepot modèle 1866 qui utilise des cartouches en papier en arme à cartouche métallique 11x59R mm. Cette transformation est proposée par le commandant Basile Gras en 1873 et acceptée en 1874. Au total, 892 990 fusils Chassepot sont transformés en fusils Gras (modèle 1866-1874), en plus des fusils Gras neufs de manufacture qui sont fabriqués à 1 244 502 exemplaires (modèle1874). Son prix est de 36 francs/or. La production s’étale de 1874 à 1883. L’arme particulièrement bien finie, acquiert une excellente réputation de robustesse et d’efficacité. Comme pour le Chassepot, la monture est en noyer.
7 juillet 1900 : appellation des troupes coloniales.
Le terme Troupes coloniales ou Armée coloniale ou Troupes des colonies françaises a plusieurs sens :
- Il s’agit d’abord des troupes françaises devant assurer la défense des colonies ;
- Puis, assez rapidement, ce terme a désigné les troupes destinées au service dans les colonies françaises, hors Afrique française du Nord (ces troupes constituant spécifiquement l’Armée d’Afrique) et une partie des troupes britanniques lors de la Première Guerre mondiale.
Les Troupes coloniales sont apparues en 1900, lorsque l’ensemble des troupes terrestres dépendant du ministère de la Marine, appelées troupes de marine, furent transférées sous les ordres du ministère de la Guerre. Elles disparurent en 1958 lorsque, les colonies ayant acquis leur indépendance, la mission de ces troupes fut redéfinie. Elles reprirent alors le nom de troupes de marine, tout en restant dans l’armée de Terre.
Les Troupes coloniales, familièrement appelées « la Coloniale » et qui dépendent d’un seul état-major général, regroupent deux grands types d’unités :
- l’infanterie coloniale française et l’artillerie coloniale entre 1900 et 1958 appelés « Coloniale blanche » et composés en majorité d’engagés métropolitains ;
- les tirailleurs indigènes hors Afrique du Nord (tirailleurs sénégalais, tirailleurs malgaches, tirailleurs indochinois), formés de « sujets » français des colonies commandés par des officiers français. Le terme « tirailleurs sénégalais » est un terme générique donné à toutes les unités d’infanterie recrutés en Afrique noire.
S’il est parfois utilisé, au sens large, pour désigner les troupes recrutées dans l’ensemble des colonies françaises et, par extension, inclure les troupes d’Afrique (zouaves, chasseurs d’Afrique, spahis, tirailleurs algériens, marocains et tunisiens, artillerie nord-africaine, légion étrangère et services des affaires indigènes, qui trouvent leur origine dans le corps expéditionnaire de 1830 en Algérie, et qui furent réunies au sein du XIXe corps d’armée en 1873), ces dernières forment un ensemble bien distinct des Troupes coloniales et ne doivent pas être confondues avec elles.
Les troupes dites « coloniales » ou de « marine » ont été créées en 1622 par le cardinal Richelieu sous le nom de « Compagnies ordinaires de la mer ». Embarquées à bord de navires, elles avaient différentes missions, dont les combats lors d’abordages, et étaient placées sous l’autorité du ministère de la Marine.
Les conquêtes coloniales ont incité l’État à positionner des troupes à terre, de défense, de commerce, d’occupation, etc.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, elles constituèrent les Compagnies franches de la marine qui furent employées essentiellement en Nouvelle-France en Amérique. Ces troupes étaient souvent recrutées en France, alors que les officiers étaient recrutés sur place pour pouvoir bénéficier de leurs connaissances des pays outre-mer.
Vers le milieu du XIXe siècle, les combats d’abordage n’existant plus, les troupes de la marine restèrent à terre, à travers le monde.
Lors de la guerre franco-allemande de 1870, la Division Bleue réunit l’infanterie de marine et l’artillerie de marine (« marsouins » et « bigors »), héritiers des Compagnies de la mer. Après la guerre, elles participent à la conquête coloniale. Dès 1884, la Troisième République crée le 1er régiment de tirailleurs tonkinois, formés en Indochine.
En 1900, ces unités de marine quittent le ministère de la Marine et sont prises en charge par le ministère de la Guerre. De ce fait, les Troupes de la Marine prennent le nom de « Troupe Coloniale » (loi du 7 juillet 1900). Puis, deux décrets datés du 28 décembre 1900 portent organisation, l’un de l’infanterie coloniale, l’autre de l’artillerie coloniale. C’est à ce moment que le corps d’artillerie de la marine devient le 1er régiment d’artillerie coloniale, membre de la 2e division d’infanterie coloniale lors de la Première Guerre mondiale et dissous lors de l’Armistice du 22 juin 1940.
En 1905, l’effectif de l’armée coloniale stationnée dans la métropole a été arrêté à 2 123 officiers et 26 581 officiers de troupe. L’effectif entretenu aux colonies se monte à 1 743 officiers, 21 516 hommes de troupe européens et 47 868 soldats indigènes.
7 juillet 1915 : fin de la première bataille d’Isonzo.
Le 23 juin 1915, lors de la Première Guerre mondiale, les Italiens ouvrent la première des douze batailles de l’Isonzo face à l’Autriche-Hongrie. Pour l’Italie l’objectif est la conquête de la ville de Trieste, principal port autrichien sur la mer Adriatique. Les Autrichiens peuvent compter sur une meilleure qualité d’armement, notamment sur des pièces d’artillerie plus puissantes, mais ils sont en infériorité numérique par rapport aux Italiens. Cependant la guerre de montagne donne un grand avantage aux défenseurs par rapport aux assaillants. Ceci explique l’attitude passive de l’armée austro-hongroise qui, jusqu’en 1917, se contente de défendre ses positions, sans mener d’attaques d’envergure.
Les 200 000 italiens, au départ environ deux fois plus nombreux en hommes et en pièces d’artillerie que les Austro-Hongrois, gagnent du terrain lors de la première phase de la bataille. Cependant leur principale offensive, qui débute le 30 juin 1915, se solde par un échec. En effet, les forces italiennes, qui attaquent sur un front de 30 km, n’arrivent à prendre position qu’à un seul endroit sur la rive gauche de l’Isonzo.
Une nouvelle attaque le 5 juillet 1915 donne peu de résultats. Les armées italiennes, la IIe sous les ordres du général Pietro Frugoni et la IIIe du duc d’Aoste, prennent la tête de l’offensive.
La IIIe armée italienne a pour objectif de rompre le front entre Monfalcone et Sagrado vers le haut plateau de Doberdò pendant que la IIe armée avancerait entre Monte Sabotino et Podgora. Le but était de conquérir la tête de pont de Gorizia, de traverser l’Isonzo, de s’emparer des montagnes Kuk et Priznica et de mener également une attaque contre la tête de pont de Tolmin. Malgré sa supériorité numérique, l’armée italienne ne put atteindre aucun de ses buts. À Sagrado seulement elle réussit à pousser jusqu’au haut plateau de Doberdò en avançant de moins de 2 km.
Les Italiens essuient de lourdes pertes : 15 000 à 16 000 hommes, dont 4 000 pour la seule bataille de Gorizia. Les pertes austro-hongroises s’élèvent à 10 000 hommes.
Le 7 juillet 1915 sonne la fin de la première bataille de l’Isonzo.
Parmi les conséquences de la bataille se trouve la déportation par les troupes austro-hongroises d’une grande partie des populations italiennes des villes de Monfalcone et Sagrado vers des camps d’internement situés plus au nord en particulier dans la ville de Wagna.
7 juillet 1916 : mort au combat du sous-lieutenant Pierre Six (à Estrée-Mons).
Pierre Six, champion de France interscolaires avec son lycée havrais, évolue à l’Olympique lillois de 1908 à 1909. Durant l’été 1908, il est le milieu de terrain de l’équipe de France (nommée « France B » car deux équipes de France sont retenues) participant au tournoi de football aux Jeux olympiques d’été de 1908 à Londres. L’équipe de France est éliminée dès le premier tour, défaits par le Danemark sur le score de neuf buts à zéro. Il retourne en 1909 au Havre, son club de cœur.
Officier du 329e régiment d’infanterie lors de la Première Guerre mondiale, il meurt au combat dans la Somme à l’été 1916. « Officier d’un courage et d’un allant admirables, il a entraîné avec le plus grand mépris du danger sa section à l’attaque. Il a pris la tête de son unité à la mort de son commandant, l’a fait progresser sous un feu terrible d’artillerie et de mitrailleuses et a réussi à la maintenir sur les positions conquises. Il a été glorieusement tué à son poste de combat ».
Cité à l’Ordre de l’armée et de la division, décoré de la Croix de guerre avec palmes et fait chevalier de la Légion d’honneur, son nom a été donné à un terrain de la Cavée-Verte au Havre et à un Challenge d’Avenir, la coupe Pierre-Six.
7 juillet 1932 : naufrage du sous-marin Prométhée (au large de Cherbourg).
Le Prométhée est un sous-marin français de la classe 1 500 tonnes lancé en 1930 à Cherbourg. Le , alors qu’il navigue en surface au cours de ses essais, le sous-marin coule soudainement au large du cap Lévi sans raison apparente, entraînant la mort de 62 des 69 hommes d’équipage et causant une vive émotion en France. L’épave est localisée le lendemain mais les tentatives de sauvetage et de renflouement restent vaines. Les témoignages des survivants ont permis d’établir que le naufrage est vraisemblablement dû à une ouverture soudaine des purges de plongée.
Il fait partie d’une série assez homogène de 31 sous-marins océaniques de grande patrouille, aussi dénommés 1 500 tonnes en raison de leur déplacement. Tous sont entrés en service entre 1931 (Redoutable) et 1939 (Sidi-Ferruch). Outre le Prométhée, cette classe a connu, avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la perte du Phénix en Indochine, le 15 juin 1939.
Longs de 92,30 mètres et larges de 8,10, ils ont un tirant d’eau de 4,40 mètres et peuvent plonger jusqu’à 80 mètres. Ils déplacent en surface 1 572 tonnes et en plongée 2 082 tonnes. Propulsés en surface par deux moteurs Diesel d’une puissance totale de 6 000 chevaux, leur vitesse maximum est de 18,6 nœuds. En plongée, la propulsion électrique de 2 250 chevaux leur permet d’atteindre 10 nœuds. Appelés aussi « sous-marins de grandes croisières », leur rayon d’action en surface est de 10 000 milles marins à 10 nœuds et 14 000 milles à 7 nœuds et en plongée de 100 milles marins à 5 nœuds.
Première commande de la tranche 1927, le Prométhée est mis en chantier le 10 janvier 1928 à l’arsenal de Cherbourg, sous le numéro de coque Q15, car il s’agit du 153e sous-marin construit par la Marine nationale. Le lancement a lieu le 23 octobre 1930, les travaux se poursuivant jusqu’à la date du naufrage. Un premier incident se déroule lors du lancement, quand le Prométhée sort de son axe avec une forte gîte3 et manque d’arracher la tribune officielle.
Le navire entre en essais le 1er décembre 1931. Le commandement est alors confié au lieutenant de vaisseau Amaury Couëspel du Mesnil, 38 ans. Entré à l’École navale en 1915, il a auparavant servi, après un passage à l’école sous-marine, comme second du sous-marin René Audry puis comme commandant du sous-marin Ariane. Il compose son équipage et choisit comme officiers le lieutenant de vaisseau Jacques de Fourcault et l’enseigne de vaisseau André Bienvenüe, ainsi que l’ingénieur mécanicien Louis Bouthier. Le lieutenant de vaisseau Fourcault venait d’être promu à ce grade, quant à l’enseigne de vaisseau Bienvenüe, c’était son premier embarquement à la mer.
Un an et demi après le lancement, le sous-marin est en achèvement et entame une série d’essais avant d’être recetté par la Marine nationale. Le Prométhée quitte le port de Cherbourg le jeudi 7 juillet 1932 vers 9 heures en direction du nord-est pour sa cinquième sortie6. Les essais du jour consistent à étalonner les moteurs électriques Alsthom et à établir les courbes de puissance des deux moteurs Diesel Schneider de propulsion en surface, développant 3 000 chevaux chacun. L’équipage est alors accompagné par 16 ouvriers de l’arsenal, 5 ingénieurs et ouvriers venus du Creusot pour les essais Diesel et un ouvrier d’Alsthom. Ces essais sont conduits sous la responsabilité conjointe du commandant et de l’ingénieur du génie maritime Ambroise Aveline.
D’après le commandant, les tests sur les moteurs électriques, dont le rôle est d’assurer la propulsion en plongée, se sont achevés peu avant midi, le 7 juillet 1932. Le Prométhée est à l’arrêt à près de sept milles marins du cap Lévi, au large de la commune de Fermanville. L’enseigne Bienvenüe assure le quart sur la passerelle de navigation, au sommet du kiosque ; quelques marins sont en train de déjeuner sur le pont. L’ingénieur Aveline ordonne alors de lancer les essais des Diesel ; dans le carré des officiers, Couëspel du Mesnil entend des bruits d’air comprimé qu’il interprète comme des ratés dans le démarrage des moteurs. Quelques secondes après, il entend de l’agitation sur le pont du sous-marin et sort sur le kiosque, pensant qu’un marin a pu tomber à la mer. Au cours de sa montée, il entend nettement les purges des ballasts s’ouvrir sans qu’il aperçoive quelqu’un au poste de commande électrique. Dès son arrivée sur la passerelle, il constate que son navire s’enfonce rapidement par l’arrière. L’enseigne Bienvenüe signale l’ouverture des purges et ordonne immédiatement la fermeture des panneaux de pont qui permettent la communication entre l’intérieur et l’extérieur du sous-marin. Les matelots Pourre, Kermoal et Antonio s’exécutent et rentrent dans le Prométhée en refermant les panneaux derrière eux. Ils seront cités à l’ordre du jour pour cet acte de courage. Couëspel du Mesnil donne l’ordre de larguer les bouées et les caillebotis. Le sous-marin s’enfonce de plus en plus vite ; l’eau s’engouffre dans les manches à air ouvertes des Diesel et atteint la passerelle. Le commandant est alors précipité à l’eau avec la quinzaine de personnes présentes sur le pont à cet instant. Le sous-marin disparaît avec un angle maximal que Couëspel du Mesnil estime à environ 80° par rapport à l’horizon : le Prométhée est en train de couler à la verticale. L’ensemble des événements n’a pas duré plus d’une minute.
Sept marins seulement — parmi lesquels le lieutenant de vaisseau Couëspel du Mesnil et l’enseigne de vaisseau Bienvenüe — ont survécu jusqu’à l’arrivée du pêcheur cherbourgeois Yves Nicol, accompagné de son matelot, Claude Colin, à bord de sa barque, l’Yvette II, une heure plus tard.
62 personnes disparaissent avec le sous-marin. Le programme des essais de la propulsion en surface ne prévoyant pas d’effectuer de plongée, le Prométhée n’était donc pas équipé pour ce type de manœuvre dont la première devait avoir lieu le 20 juillet. Il ne dispose pas de réserve d’oxygène et les bouteilles d’air comprimé, permettant de chasser aux ballasts et faire surface, sont vides. Les autorités militaires et civiles de Cherbourg ont dû rapidement se rendre à l’évidence de la perte de l’équipage en quelques heures. Pour la commission d’enquête, il est probable que l’équipage n’a pas survécu plus de quelques minutes au naufrage, à la suite de l’envahissement complet du navire par l’eau.
Le lieutenant de vaisseau Amaury Couëspel du Mesnil est traduit devant le conseil de guerre le 3 novembre 1932, afin de répondre de la perte de son navire6. Il est acquitté à l’unanimité le lendemain. Sa carrière ne connaît cependant plus d’avancement et il quitte la marine quelques années après le naufrage. L’enseigne Bienvenüe est tué le 23 septembre 1940, pendant la bataille de Dakar.
Le naufrage du Prométhée a produit une très vive émotion en France et en Europe. Les cérémonies du 14 juillet sont annulées dans de nombreuses communes, à commencer par Cherbourg. Une cérémonie d’hommage national a lieu le 30 juillet à Cherbourg et sur le lieu du naufrage, en présence du président du Conseil Édouard Herriot et du ministre de la Marine Georges Leygues, ainsi que de l’évêque de Coutances-Avranches.
Grâce à une souscription de l’Action française de la Manche présidée par le vicomte de Tocqueville, un calvaire fut érigé à la mémoire des disparus sur la pointe de Fréval, à Fermanville, le point de terre le plus proche du lieu du naufrage. Il fut inauguré le 29 janvier 1933 par l’amiral Antoine Schwerer. Chaque année, une cérémonie d’hommage a lieu à Fermanville en l’honneur des disparus. Une rue porte le nom du sous-marin Prométhée à Dunkerque, en l’honneur des 19 marins disparus originaires de la ville.
7 juillet 1979 : lancement du SNA Rubis S601 (Cherbourg).
Le Rubis était un sous-marin nucléaire d’attaque de la Marine nationale. Navire de tête de la classe Rubis, il est en service de 1983 à 2022. Affecté à l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA) il était basée à Toulon. Depuis le 18 mai 1991 sa ville marraine était Nuits-Saint-Georges.
Initialement dénommé Provence, le Rubis a été mis en chantier le 11 décembre 1976. Il a été lancé le 7 juillet 1979 à Cherbourg (Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016), et admis au service actif le 23 février 1983.
En 1985, le Rubis avait récupéré en mer trois agents de la DGSE lors de l’affaire du Rainbow Warrior.
En 1991, il a été déployé pendant la Guerre du Golfe. En 1999, il participa à l’opération Trident pendant la guerre du Kosovo, puis en 2002 à l’opération Héraclès dans l’océan Indien dans le cadre de l’intervention en Afghanistan. En 2011, le Rubis a été déployé en Méditerranée dans le cadre de l’opération Harmattan, lors de l’intervention en Libye.
En 2022, il effectua sa dernière mission opérationnelle du 30 juin au 30 juillet. Il quitta Toulon le 21 octobre 2022 à destination de Cherbourg, où il arriva le 5 novembre afin d’être désarmé.
Équipage | |
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Équipage | 68 hommes : 8 officiers 52 officiers mariniers 8 quartiers-maîtres et matelots |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 73,60 m |
Maître-bau | 7,60 m |
Tirant d’eau | 6,40 m |
Déplacement | 2 385 t (surface), 2 670 t (plongée) |
Propulsion | 1 réacteur à eau pressurisée K48, 1 moteur électrique de propulsion, 1 hélice |
Puissance | 7 000 kW |
Profondeur | > 300 m |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 4 tubes de 533 mm avec 14 torpilles F 17 mod 2 et missiles surface-surface Exocet SM 39 |
Électronique | 2 centrales de navigation inertielle SIGMA 40 XP 1 radar de veille surface DRUA 33 1 sonar multifonctions DMUX 20 1 sonar passif ETBF DSUV 62 C 1 groupement microphone DSUV 62 C système de combat informatisé TITAC liaison 14 1 détecteur radar ARUR 13 |