mardi 19 mars 2024

CHRONICORUM BELLI du 19 décembre

19 décembre 1894 : début du procès du capitaine Dreyfus (Paris).

Ouverture des audiences du procès pour haute trahison. A l’unanimité, le conseil de guerre permanent décide de tenir les débats à huis clos. 


19 décembre 1941 : les  forces K et B à la peine en Méditerranée.

La Royal Navy subit de grandes pertes en Méditerranée en une seule journée. La force K, en chasse d’un convoi marchand italien au large de la Libye perd un destroyer et un croiseur en traversant un champ de mines flottantes. À Alexandrie, dans la nuit six plongeurs de combat italiens pénètrent dans le port égyptien et font sauter deux cuirassés de la force B, à l’aide de torpilles qu’ils ont chevauchées durant toute l’infiltration. Les six hommes du commando appartenant à l’unité du prince Borghese sont faits prisonniers par les Anglais. 

Dans la nuit du 18 au 19 décembre 1941, le périscope du Sciré permet au chef de la Decima MAS* d’apercevoir la côte égyptienne. Nuit très noire, mer d’huile. Là-bas, le feu du port d’Alexandrie trace une cicatrice fugace dans l’obscurité. Un sourire gourmand aux lèvres, Borghese rentre son périscope et donne l’ordre de plongée. Le sous-marin va se poser quinze mètres plus bas, sur un lit de vase.

Les six hommes qui composent les équipages des maïali enfourchent leurs engins et s’éloignent, avec la hâte du chasseur qui suit une piste fraîche. L’enseigne de vaisseau Luigi Durand de la Penne conduit le groupe des trois engins. Ses yeux bleu clair où brille toujours une lueur de malice, sa chevelure blonde et bouclée lui donnent un air juvénile. Mais peu d’officiers ont, dans la marine italienne, une détermination et un courage égaux aux siens. Sous sa direction, les hommes-torpilles se glissent à travers la ligne des torpilleurs de protection établis en avant de la passe. Il reste à pénétrer dans le port, dont l’entrée est protégée par un filet.

Trois contre-torpilleurs anglais se profilent dans la nuit, arrivant du large. Sans hésiter, Durand de la Penne fait signe à ses hommes de se glisser, avec leurs engins, entre les bâtiments ennemis. Les loups pénètrent ainsi dans la bergerie. De belles proies s’y trouvent : le cuirassé Valiant, le cuirassé amiral Queen Elisabeth, qui porte la marque de l’amiral Cunningham, et un pétrolier.

HMS Valiant.

Les trois maïali se répartissent le travail. Durand de la Penne se porte contre le flanc du Valiant. Mais, après avoir déposé son engin sur le fond, il s’aperçoit qu’il ne peut plus redémarrer, un filin d’acier s’étant enroulé autour de l’arbre de l’hélice. Échouer à quelques mètres du but ? Il n’en est pas question. Poussant, tirant, il arrive à apporter, après de longs efforts, sa torpille au centre de la coque du Valiant. Réglage et amorçage des des détonateurs. Puis, à bout de forces, il remonte à la surface, où il retrouve son camarade Bianchi.

En quelques brasses, ils gagnent la proue du navire. Mais une sentinelle, sur le pont du Valiant, a vu les deux silhouettes noires, dans l’eau huileuse. Alerte générale.

Repérés par une vedette, les deux Italiens sont hissés à bord et emmenés sur le Valiant. Là, ils se refusent à livrer autre chose que leur nom et leur grade. Les officiers anglais ont vite compris quelle mission sont venus effectuer ces hommes. Mais ont-ils eu le temps de la mener à bien ? Et, si oui, où sont placées les charges explosives ? Des recherches systématiques risquent de durer longtemps, trop longtemps. Quelle est l’heure prévue pour l’explosion ?

Les Italiens s’enferment dans leur mutisme. Espérant que leurs nerfs vont craquer, les Anglais les bouclent à fond de cale, près du dépôt des munitions. En cas d’explosion, ils sont sûrs, ainsi, d’être les premiers déchiquetés.

Stoïque, Durand de la Penne compte mentalement les minutes qui lui restent à vivre. Il sait qu’on les a enfermés, en fait, précisément à l’endroit où il a placé son maïale. Quand l’explosion se produit, il est projeté hors de sa prison, sans autre dommage que quelques contusions. Les dieux de la guerre veillaient sur lui.

Quelques instants plus tard, alors que le Valiant prend déjà de la gîte, le Queen Elisabeth et le pétrolier Sagona sautent à leur tour, dans une gerbe d’écumes et de débris projetés en tous sens. (François Forestier)

* M.A.S. : des initiales dues à Gabriele d’Annunzio, qui a donné aux vedettes lance-torpilles de la Grande Guerre une fière devise, lourde à porter : MEMENTO AUDIRE SEMPER (« Souviens-toi de toujours oser »).

Maiale. Crédit : DR.


19 décembre 1946 : insurrection en Indochine.

L’attaque de l’usine électrique de Hanoi plonge la ville dans le noir et donne le signal de l’insurrection. 7 000 hommes armés attaquent les postes français et massacrent les civils européens. 


19 décembre 1961 : création du CNES (Paris).

Le centre national d’études spatiales est créé à l’initiative du général de Gaulle. 



19 décembre 1981 : premier vol du « BlackJack » (ex URSS).

Pouvant voler jusqu’ à Mach 2,1 sur 7 300 km sans ravitaillement, le bombardier TU-160 emporte 40 tonnes de bombes et missiles. Il est le plus gros supersonique au monde et reste toujours en service.


19 décembre 2019 : Lancement d’un pôle d’innovation pour Toulouse et les troupes aéroportées

Les technologies, les réalités de terrain et les menaces ont un point commun : elles évoluent constamment. L’innovation est donc une préoccupation constante de la Défense et elle fait partie intégrante du projet de transformation de la DGA, selon la dynamique lancée par Florence Parly, ministre des Armées, en juillet 2018.

Ce faisant, après la création en septembre 2018 de l’agence de l’innovation de défense (AID) rattachée au Délégué Général pour l’Armement, la DGA démultiplie aujourd’hui localement cette politique, à travers ses centres techniques. Ce jeudi, un nouveau cluster va donc voir le jour à Toulouse avec la signature d’un partenariat DGA, armée de Terre, Isae-Supaéro et Aerospace Valley. CI-AILE pour Cluster Innovation Aéromobilité Interventions Largage : son objectif sera de fédérer industriels, PME, start-up, organismes de recherche et militaires, bref de croiser savoir-faire high-tech et besoins opérationnels pour créer les outils de demain de « l’aéromobilité », essentielle à la projection des forces et dont ont notamment besoin les troupes aéroportées et forces spéciales dans leurs multiples missions.

Toulouse étant à la fois site DGA, capitale aéronautique avec Airbus et capitale de l’urgence avec la 11e BP et le Pôle national des opérations aéroportées (PNOAP), essentiels aux opérations extérieures… C’est donc à Balma, à la DGA Techniques Aéronautiques que se concrétisera demain ce nouveau partenariat, point de convergence d’un écosystème réunissant au-delà, en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, toutes les compétences et composantes « aéromobilité » au plus haut niveau.

Airbus, Dassault, Thales, Safran mais aussi Latécoère ou Ratier Figeac côté industriels sans oublier le Commandement des forces spéciales Terre : ceux qui travaillent quotidiennement à la projection par voie aérienne des hommes, des matériels et des systèmes d’armes sont en effet déjà toulousains, tarbais, montalbanais, bordelais ou palois.

Parachutage du personnel et d’équipements, mise à terre à partir d’aéronefs par aérolargage, aérocordage… l’innovation, ce sera de pouvoir ainsi fédérer « têtes pensantes » et « terrain » en dynamisant toutes les initiatives. Chaque unité de la 11e BP possède en effet un référent « innovation » et le pôle aura vocation, entre autres missions, à épauler aussi ces soldats avec l’aide technique et administrative nécessaire pour mener à bien leurs projets, nés de leur connaissance du métier et des besoins opérationnels observés. Concrètement ? En continuant à développer, par exemple, le logiciel déjà mis au point par un militaire des Groupements commandos parachutistes afin d’éviter toute potentielle erreur de trajectoire lors des opérations d’infiltration sous voiles.

GCP du 35e RAP

Le 6e cluster au plan national

Hautes autorités signataires, chefs de corps de la région, présidents de PME, chercheurs, experts techniques : environ 130 personnes seront présentes demain matin pour la création de ce nouveau pôle, CI-AILE étant le sixième au plan national. Cinq pôles d’innovation techniques ont en effet déjà été créés en 2019 par la DGA autour de ses centres d’expertise et d’essais :

  • ALIENOR à Saint-Médard-en-Jalles dans le domaine aérospatial ;
  • GIMNOTE à Toulon et ORION à Brest pour le domaine des techniques navales;
  • GINCO à Vert-le-Petit (Essonne) dans le domaine de la maîtrise des techniques Nucléaire, RadioBiologique et Chimique;
  • LAHITOLLE à Bourges dans le domaine des techniques terrestres.

Pierre CHALLIER / La Dépêche

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