Charles Bochard naît en 1916 à Lons-le-Saunier. Comme beaucoup de jeunes gens de cette époque, son histoire est marquée par la guerre. Il perd son père en 1919, lors de la Première Guerre mondiale. Pupille de la Nation, Charles Bochard devient aide-mécanicien pour un garage de Besançon.
En parallèle, il découvre le rugby. Son bon niveau l’amène à intégrer le RCFC – Racing Club Franche-Comté, l’ancêtre de l’Olympique de Besançon. À cette période, le club fait partie de l’élite du rugby français. Charles Bochard y est demi de mêlée, et c’est un joueur très populaire.
Lorsque la guerre éclate, il est mobilisé dans la Marine. Envoyé en Algérie il échappe par miracle à la mort lorsque la flotte française est bombardée par l’aviation anglaise. Les Alliés, qui craignant que les allemands ne s’emparent des navires français, ont en effet décidé de les couler par surprise à Mers-el-Kébir. L’incident fait 1 300 morts, mais Charles Bochard parvient à nager jusqu’à la rive.
Marqué par cet incident et par le décès de ses deux frères aux premières heures de la Guerre, il rejoint Besançon. Charles Bochard reprend son activité de mécanicien, le rugby et s’engage clandestinement dans la Résistance. Il rejoint l’un des groupes des Francs-tireurs et partisans — proche du Parti Communiste — avec lequel il participe à des opérations de sabotage.
En 1943, Charles Bochard part à Bordeaux, pour rejoindre le groupe Bourgois. Pour se couvrir, il prétexte un transfert sportif au club de rugby de la ville. En réalité, il est missionné pour assassiner le collaborationniste André Langeron.
Le 26 août, avec l’aide d’un complice, il se rend sur la place de la gare de Bordeaux et tire au révolver sur sa cible. Mission réussie. il rentre alors à Besançon pour reprendre une activité presque normale. Il se sait recherché et joue donc au rugby avec une fausse licence. Il est néanmoins retrouvé par la police française, arrêté et remis à l’Occupant à Dijon en octobre 1943.
Il est interné à partir du 29 novembre 1943 au fort du Hâ, près de Bordeaux. Interrogé, torturé, il est condamné à mort le 20 janvier 1944 et fusillé le 26 janvier. Avant sa mort, il écrit une lettre à son meilleur ami, qu’il glisse dans la doublure de sa veste. Après sa mort, la lettre est retrouvée, tâchée de sang, mais remise à son destinataire.
L’équipe du RCFC est choquée par la mort de l’un des leurs. Les rugbymen bisontins décident alors de mettre un terme à leur saison. Depuis 80 ans, le club honore chaque année la mémoire de Charles Bochard.
IN MEMORIAM – Charles BOCHARD, résistant (exécuté le 26 janvier 1944)
A VOS AGENDAS !

Theatrum Belli commémore les 400 ans de la Marine nationale à travers son logo dédié que vous pouvez retrouver sur différents produits dérivés de notre boutique. Le logo réunit la devise de « La Royale », l’ancre avec l’anneau évoquant les 4 points cardinaux et la fleur de lys.
M&O 287 de juin 2025
