Denise Vernay, sœur de Simone Veil et résistante lyonnaise.
Née Denise Jacob le 21 juin 1924, Denise Vernay est entrée dans la Résistance, à Lyon, à l’âge de 19 ans. En 1942, la jeune femme vit avec sa famille de confession juive à Nice, où les arrestations s’intensifient. Elle rejoint alors l’Union générale des israélites de France et aide à cacher des personnes juives. Parallèlement, elle est éclaireuse chez les scouts, sous le nom de Miarka.
C’est ce pseudo qu’elle prend en entrant dans la Résistance, lorsqu’elle rejoint le mouvement lyonnais Franc-Tireur. Elle commence par distribuer le courrier clandestin dans les rues lyonnaises. Puis, en 04/44, elle devient agente de liaison des Mouvements unis de la Résistance en Haute-Savoie, sous le nom d’Annie.
Alors qu’elle transportait deux postes émetteurs et de l’argent pour le maquis des Glières, Denise Jacob est arrêtée par la Feldgendarmerie le 18/06/44. Remise à la Gestapo, elle est emmenée au siège de la milice allemande, elle est torturée et soumise au supplice de la « baignoire ».
Suite à son arrestation, Denise Vernay est incarcérée dans la prison Montluc (où une cellule porte aujourd’hui son nom), puis à Romainville. Elle est ensuite déportée au camp de Ravensbrück en tant que résistante et non comme personne juive. En effet, à la différence de sa famille également déportée, les Allemands ne savaient pas qu’elle était juive.
Au camp de Ravensbrück, à plusieurs reprises malgré sa propre fatigue, elle prend volontairement la place de camarades polonaises exténuées par les expériences médicales, pour endurer à leur place les interminables appels. C’est Germaine Tillion, dont elle fut l’amie et par la suite la secrétaire à l’École des hautes études en sciences sociales (ex-École pratique des hautes études), qui en témoigne. Elle a entre autres pour camarades de déportation : Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Noëlla Rouget.
Le 2/03/45, elle est transférée à Mauthausen dans un convoi de déportées destinées à être exterminées. Le 21/04/45, elle est finalement libérée par une délégation de la Croix-Rouge internationale.
Tout au long de sa vie, jusqu’à son décès le 4 mars 2013, Denise Vernay a participé à perpétuer la mémoire de la Résistance et de la déportation. Elle fut notamment une membre active de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance mais aussi la fondatrice de la Fondation pour la mémoire de la déportation.
- Commandeure de la Légion d’honneur.
- Grand-croix de l’ordre national du Mérite.
- Croix de guerre 39–45 avec palmes.
- Médaille de la Résistance française, avec rosette (décret du 3 janvier 1946).
L’esplanade Denise-Vernay est inaugurée le 25 mai 2021, dans le 3e arrondissement de Lyon.
Une allée porte son nom dans le jardin des Grands-Explorateurs Marco-Polo et Cavelier-de-la-Salle (6e arrondissement de Paris). Des rues portent son nom à Albi, Orléans et Bordeaux.