Emilienne Moreau est née le 4 juin 1898 à Wingles (Pas-de-Calais).
Emilienne Moreau se destine à la carrière d’institutrice lorsque éclate la Grande Guerre. A Loos, elle subit l’occupation allemande à partir d’octobre 1914. Son père meurt en décembre 1914 pendant l’occupation du village. En février 1915, elle crée, dans une cave, une école improvisée pour les enfants de Loos. Le 25 septembre 1915, alors que les Ecossais du Black Watch contre-attaquent pour reprendre la ville, Emilienne qui n’a que 17 ans, s’empresse de se porter à leur rencontre pour leur communiquer les positions ennemies installées sur un fortin quasi inexpugnable.
Grâce à ces indications, les Britanniques contournent et réduisent ce nid de résistance avec des pertes minimes. Immédiatement, Emilienne, avec un médecin écossais, organise dans sa propre maison un poste de secours, s’employant pendant 24 heures à y transporter les blessés et à leur prodiguer des soins. Finalement la ville est reprise par les Britanniques. Evacuée, elle est décorée de la Croix de Guerre avec palme sur la place d’Armes à Versailles.
Après l’armistice, elle retourne vivre dans le Pas-de-Calais et épouse en 1932 Just Evrard.
Au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939, le couple Evrard et les 2 enfants de Just, Raoul et Roger, vivent à Lens. Après un exode de courte durée la famille se retrouve à Lens au lendemain de l’Armistice de 06/40. Mais, connue des Allemands pour son action de la Première Guerre mondiale, elle est immédiatement placée en résidence surveillée, chez sa mère, à Lillers. Autorisé à rejoindre sa famille à Lens, elle commence, avec elle, par distribuer des tracts et des brochures contre la capitulation et le maréchal Pétain. La famille Evrard prend contact avec l’Intelligence Service à qui elle fournit de précieux renseignements.
Just Evrard est arrêté en septembre 1941 et, libéré en avril 1942, passe en zone sud. Emilienne l’y rejoint et elle devient agent de liaison du réseau Brutus. Elle assure les liaisons avec la Suisse pour Brutus et le Comité d’Action socialiste et exécute diverses missions vers Paris.
Puis elle entre au mouvement la France au Combat fondé en octobre 1943 par André Boyer. A Lyon, elle échappe de justesse à l’arrestation lors de l’affaire du 85 de l’Avenue de Saxe où 17 de ses camarades sont arrêtés par la Gestapo fin mars 1944. Traquée, elle est désignée pour siéger à l’Assemblée consultative provisoire d’Alger et doit être évacuée. Après plusieurs tentatives, elle part finalement pour Londres par une opération aérienne le 7 août 1944. Elle rentre en France en septembre 1944. Elle est décorée de la Croix de la Libération par le général de Gaulle à Béthune le 11 août 1945.
Elle est décédée le 5 janvier 1971 à son domicile de Lens. Elle a été inhumée au cimetière de l’Est à Lens
• Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 1914-1918 avec palme
• Croix de Guerre 1939-1945