Pierre Pouyade est né le 25 juillet 1911 à Cerisiers dans l’Yonne.
Il entre, en 1931, à Saint-Cyr avant de poursuivre sa formation militaire à l’école d’application de l’armée de l’Air à Versailles de 1933 à 1935. Breveté pilote en 1934, il est nommé Capitaine en 06/1939. En 11/1940, il est envoyé en Indochine où il dirige une escadrille de Morane 406.
Le gouvernement de Vichy y garde son influence, Pierre Pouyade sait qu’il doit s’évader s’il veut poursuivre la lutte.
Le 2/10/1942, il s’échappe aux commandes d’un Potez 25 vers la Chine où il parvient à atteindre le plateau du Yunan. Recueilli par la petite mission de la France combattante à Tchung-King, il entreprend ensuite un périple long et mouvementé qui, par les Indes, l’Arabie, le Soudan, le Tchad, le Nigéria et les Etats-Unis, le conduit enfin à Londres en 02/1943.
Invité à s’entretenir de l’Indochine avec le Général de Gaulle, il apprend au cours de la discussion l’arrivée sur le front de l’Est du Groupe de chasse « Normandie » créé par le Général Valin ; celui-ci lui demande de recruter à Londres un nombre suffisant de pilotes pour former une seconde escadrille dont on lui confiera le commandement. Le Commandant Pouyade s’exécute et, en 06/1943, rejoint sa nouvelle unité près de Moscou.
Le 18/07/1943, au lendemain de la disparition du Commandant Tulasne, il le remplace au commandement de l’ensemble du groupe « Normandie ». Il conduit ses hommes au combat dans les grandes opérations aériennes en appui des offensives de l’Armée rouge dans les secteurs d’Orel, d’Ielna, de Smolensk ou d’Orcha. Au cours de ces combats, il abat personnellement 5 avions ennemis en faisant la preuve de ses grandes qualités de chef et de pilote.
Le 10/12/1944, il laisse le commandement du « Normandie » au Commandant Delfino et retrouve la France en 01/1945. Victime d’un grave accident de voiture, il ne peut retourner au front avant le 24/04/1945, date à laquelle il rejoint le Normandie-Niemen en URSS. Il termine la guerre avec 8 victoires aériennes dont 2 probables et le grade de Lieutenant-colonel.
Nommé inspecteur de l’Aviation de chasse, Vincent Auriol le désigne comme attaché Air à la Présidence de la République (1947-1950). Il est ensuite nommé attaché militaire, naval et de l’air en Argentine (1950-1953) puis auditeur et instructeur au collège de défense de l’OTAN (1953-1956).
Général de brigade aérienne en 1956, il prend sa retraite de l’Armée la même année. Il compte à son actif 4 500 heures de vol dont 286 heures de guerre en 178 missions.
Député de la Corrèze en 1966 en remplacement de Jean Charbonnel dont il était le suppléant depuis 1962, il est, en 03/1967, élu député du Var (3e circonscription de Toulon) où il est également conseiller général. Réélu après la dissolution de l’Assemblée en 1968, il ne se représente pas à la législature suivante.
Il est décédé à Bandol dans le Var le 5 septembre 1979. Ses cendres ont été immergées au large de Toulon.
- Grand Croix de la Légion d’Honneur
- Compagnon de la Libération – décret du 10 décembre 1943
- Croix de Guerre 39/45 (13 citations)
- Médaille de la Résistance avec rosette
- Médaille de l’Aéronautique
- Ordre d’Alexandre Nevski (URSS)
- Ordre du Drapeau Rouge (URSS, oukase du 12 février 1944)
- Ordre du Drapeau Rouge (URSS, oukase du 26 octobre 1944)
- Médaille de la Victoire (URSS, acte du 5 juin 1945)
- Commandeur du Victoriam Order (GB)
- Croix de Guerre (Tchécoslovaquie)
- Grand Officier du Dragon d’Annam
- Commandeur de l’Etoile Noire (Bénin)