6 janvier 1148 : bataille des gorges de Pisidie (côte sud de l’actuelle Turquie).
Le comté d’Edesse, État latin d’Orient (frontière actuelle entre Turquie et Syrie) étant tombé, la seconde croisade est prêchée par Bernard de Clairvaux. L’empereur Conrad III et le roi Louis VII “prennent la croix” pour rétablir Edesse. L’armée allemande partie avant les Français est détruite aux 3/4 en coupant par le centre des terres seldjouqides (octobre 1147 – Dorylée). Les Français contournent par le littoral et empruntent les gorges de Pisidie, propices aux embuscades. L’avant-garde n’obéit pas aux ordres pourtant stricts du roi et perd le contact avec le gros des troupes. Les Turcs, qui attendaient depuis les hauteurs qu’une faute soit commise, se jettent dans l’intervalle et infligent de lourdes pertes aux Français. Le capétien, Louis VII se bat cependant particulièrement bien et impose le respect aux assaillants qui laisseront un peu de champ aux Français avant de les harceler à nouveau. Louis VII embarque avec une partie des survivants à Antalya. La croisade est un échec cuisant du fait du manque d’unité des croisés, de l’absence de hauteur de vue (stratégique) de Louis VII et des intrigues byzantines de Constantinople.
Référence pour l’histoire des croisades : L’épopée des croisades de René Grousset.
6 janvier 1558 : prise de Calais … par les Français.
Vaincus par les Espagnols à Saint-Quentin en 1557, les Français, conduits par le Duc de Guise, profitent de l’hiver pour attaquer la citadelle de Calais dégarnie de troupes par les Anglais, qui la jugeaient inexpugnable. Avec Calais, les Français reprennent, la dernière possession anglaise sur le Continent. C’est la fin d’un très long contentieux entre les deux pays, qui remontait à l’avènement d’Henri II Plantagenêt (1154).
Guise, dit le Balafré, nommé en catastrophe lieutenant général du royaume quelques mois plus tôt, rentre en grâce après ses échecs en Italie et exauce le rêve de Jeanne d’Arc en mettant fin à la présence anglaise sur le continent en coupant court à tout nouveau risque d’invasion. La population calaisienne, devenue entièrement anglaise après deux siècles d’occupation, ne manifesta aucune joie à sa libération.
6 janvier 1649 : replis royal (Paris).
Le futur Louis XIV n’a encore que 10 ans et apprend son métier de roi durant la régence de sa mère, Anne d’Autriche, qui est secondée par le cardinal Mazarin. Voulant influer sur le pouvoir royal, la noblesse parisienne instrumentalise la population pour faire pression sur la régente : c’est une des manifestations de la Fronde. Dans le plus grand secret, Anne d’Autriche, son fils et Mazarin fuient dans la nuit vers Saint Germain pour se soustraire au chantage.
6 janvier 1694 : mort de Francesco Morosini (Naupli – Grèce actuelle).
Francesco Morosini (né le à Venise – mort le à Nauplie) est le 108e doge de Venise. Il est élu en 1688, et son dogat dure jusqu’en 1694.
Francesco Morosini est le fils de Pietro et Maria Morosini (une cousine de son père). Il a deux frères. Selon les chroniques de l’époque, la vie de Francesco Morosini est bouleversée pendant sa petite enfance en raison de la mort de sa mère dans des circonstances particulières — elle se noie en tentant de sauver son mari tombé dans l’eau — qui font longtemps suspecter son père. L’enquête n’aboutit pas et est close. Ce sont peut-être cet épisode et les rapports difficiles avec sa belle-mère qui font naître un esprit rebelle.
Il fait des études classiques et il se montre plus intéressé par les batailles et la stratégie, s’enrôlant assez rapidement dans les forces armées vénitiennes. Trop pris par sa carrière militaire, il ne se marie jamais.
Jeune marin pendant les années 1630, seuls le début de la guerre contre les Ottomans en 1644 et l’importante fortune de sa famille lui permettent d’exprimer ses aspirations et sa compétence de manière complète. L’île de Crète presque entièrement perdue, il ne reste aux Vénitiens que Candie, la capitale, qui est rapidement assiégée par l’ennemi. Nommé commandant des forces terrestres de Candie par deux fois (1646–1661 et 1667–1669), il réussit à galvaniser ses troupes et à les faire résister pendant 23 ans.
L’épouvantable bataille réduit la ville à un amas de décombres et remplit les cimetières militaires de l’île (les Vénitiens perdent 30 000 hommes alors que les Ottomans en perdent 80 000) sans que la situation ne change de manière significative.
Le , en raison de l’impossibilité de poursuivre la résistance, Morosini signe une paix avec l’ennemi et cède la ville, sauvegardant cependant certaines forteresses de l’île.
La capitulation est honorable et glorieuse pour les vaincus : les Vénitiens peuvent emmener leur artillerie, ils conservent sur l’île de Crète les forteresses de Souda, de Spinalonga et Gramvoussa (Carabusa) et les Ottomans restituent Clissa en Dalmatie ; enfin les soldats ottomans acceptent de n’entrer dans la ville que douze jours après la reddition et de laisser partir librement tous ceux qui le veulent. Quand ils entrent dans Candie, ils trouvent seulement deux prêtres grecs, trois juifs et une pauvre vieille ; sur l’île, la population se compose de 22 000 âmes.
Son excessive indépendance et un usage désinvolte de l’argent public valent à Francesco Morosini un procès en 1670 pour insubordination, dont il sort disculpé. Il est transféré quelque temps dans le Frioul après le calme relatif qui suit la fin de la guerre.
La République, bien qu’affaiblie économiquement et militairement, n’acceptant pas le traité de 1669, choisit l’occasion offerte de l’entrée en guerre de l’Empire ottoman contre le Saint-Empire romain germanique en 1683, pour entrer en guerre afin de se venger des affronts subis.
Morosini, un des derniers grands commandants vénitiens, est immédiatement nommé à la tête de l’expédition. Au cours des années qui suivent (1683–1687), avec une flotte relativement petite et des équipages de qualité moyenne, il réussit à monter des opérations destinées à la reconquête des îles et des forteresses réputées imprenables.
Il remporte plusieurs succès et menace les bases de l’Empire ottoman dans la mer Méditerranée. En 1684, il conquiert l’île de Leucade ; en 1685, il occupe Coron et le Magne. En 1686, avec son lieutenant Otto Wilhelm de Kœnigsmark, un homme de guerre suédois entré au service de la République, il prend Pylos, Modon, Argos, Nauplie, et en 1687 tout le Péloponnèse à l’exception de Monemvasia.
Pendant le siège d’Athènes, un coup de mortier détruit en partie le Parthénon, utilisé par les Ottomans comme poudrière.
En 1687, en raison de ses actes sur les champs de bataille, il obtient du Sénat vénitien, chose qui ne s’est jamais produite ni avant, ni après, le titre de « Peloponnesiaco » et un buste de bronze en son honneur, chose interdite pour les personnes encore en vie et très rare même pour les défunts. L’inscription indique « Le Sénat à Francesco Morosini, le Peloponnesiaco, encore en vie » (Francisco Morosini Peloponesiaco, adhuc vivendi, Senatus).
Après que sa candidature a été refusée en 1684, il est élu doge au premier tour de scrutin le après la mort de Marcantonio Giustinian, le précédent. Il en est informé pendant un siège et pour l’honorer, son couronnement a lieu au milieu des soldats enthousiastes.
De retour à Venise seulement en 1690, Morosini, fatigué après tant d’expéditions, jouit d’un traitement de faveur et de privilèges jamais concédés jusqu’alors. Pendant cette période, on observe chez lui une certaine vanité, qui détonne avec le grand homme qui avait obtenu tant de victoires. Trop arrogant pour les sénateurs et trop vaniteux pour le peuple, on décide de l’envoyer de nouveau à la tête de ses troupes, les généraux l’ayant remplacé ne s’étant pas montrés à la hauteur.
En , il part de Venise avec sa flotte et se jette immédiatement à corps perdu dans les batailles et les sièges, renouant avec la victoire à trois reprises en quelques mois. Morosini, alors âgé, ne réussit pas à lutter contre la fatigue physique et morale de l’expédition militaire. Il tombe malade et Il est emmené dans la ville de Nauplie, où il meurt le . Sa dépouille est transférée à Venise et il est enterré dans l’église Santo Stefano.
Il est probablement l’un des plus grands chefs de guerre de la péninsule italienne.
6 janvier 1886 : protectorat français sur la Grande Comore (Océan indien).
À la demande du prince Said Ali ben Said Omar, sultan le plus puissant de l’île, un traité de protectorat est signé entre lui et le gouverneur français de Mayotte et le capitaine de vaisseau Bausset Roquefort Duchaine d’Arbaud.
Traité conclu le 6 janvier 1886, avec le sultan Thibé de la Grande Comore
Entre Son Altesse Saïd Ali ben Saïd Omar, sultan Thibé de la Grande-Comore, assisté de Mohammed ben Achmet, premier ministre, Et Abderahman, deuxième ministre,
Et en présence des princes Saïd Bakari, Boinafoumou, sultan particulier de Mitsamiouli et Mohamadi Sidi ben Saïd Omar, frère de Son Altesse,
D’une part :
Et le gouvernement de la République Française représenté par M. Gerville-Réache, commandant de Mayotte, en présence de M. de Bausset Roquefort Duchaine d’Arbaud, capitaine de frégate, officier de la Légion d’honneur, commandant de l’aviso de l’Etat le Labourdonnais, et MM. Riche, médecin de 1re classe de la marine, chevalier de la Légion d’honneur, de Lestrac, sous-commissaire de la marine, Ropars et Rouhet, enseignes de vaisseau.
D’autre part ;
Il a été convenu ce qui suit :
Art. 1. — Le gouvernement de Son Altesse désirant assurer l’indépendance de la Grande-Comore et resserrer les liens d’amitié existant depuis longtemps entre lui et la France, déclare accorder une situation prépondérante au gouvernement français dans les affaires de cette île à l’exclusion de toute autre nation.
Art. 2. — Il s’engage à ne céder aucune partie du territoire et à ne traiter avec aucune puissance sans avoir obtenu préalablement l’assentiment du gouvernement français.
Art. 3. — Son Altesse voulant en même temps assurer la paix et la tranquillité de son état et éviter les compétitions entre les différents chefs subalternes du territoire, offre de laisser subsister les cinq sultanats existant actuellement savoir :
1° Bambao, 2° Itsanda, 3° Mitsamiouli, 4° Boudé, 5° Badjini, et de conserver, à la tête de chacun, un chef qui portera le titre de sultan et sera placé directement sous l’autorité du sultan Thibé qui se réserve la direction spéciale du sultanat de Bambao dont la capitale est Moroni.
Art. 4. — Son Altesse prend rengagement :
1° De ne déplacer, ni de révoquer aucun souverain de l’île sans le délégué du gouvernement français ;
2° De ne faire, ni de laisser faire dans ses Etats aucune guerre sans prendre l’avis de l’autorité française.
Art. 5. — Pour le cas où Son Altesse viendrait à décéder par suite de mort violente, elle entend laisser à la France le soin de régler sa succession comme elle le jugera nécessaire au bien du pays.
Art. 6. — Son Altesse confirme par les présentes les concessions de terres ou autorisation d’exploiter données précédemment aux Français à la Grande-Comore et s’engage à faciliter, dans l’avenir, l’établissement des Français qui viendront y habiter.
Fait à Moroni, le 6 janvier 1886. On signé : Saïd Ali ben Saïd Omar, Gerville-Réache, Sultan de la Grande-Comore. Commandant de Mayotte. (Signatures des témoins).
6 janvier 1936 : premier vol du Dewoitine D.513.
Le D.513 était un chasseur monoplan cantilever à aile basse monoplace qui vola pour la première fois le 6 janvier 1936. Le D.513 était propulsé par un moteur à piston Hispano-Suiza 12Ycrs1 V-12 de 860 ch (641 kW) et avait un train d’atterrissage à roulette de queue rétractable.
Les tests ont prouvé que le D.513 était instable et incapable d’atteindre les vitesses prévues et il a été reconstruit avec un nouveau fuselage et une unité de queue modifiée. Les changements n’ont pas amélioré la stabilité ou la vitesse maximale et des problèmes ont également été trouvés dans le refroidissement du moteur et le train d’atterrissage, et le développement ultérieur a été interrompu. Le deuxième prototype a été modifié avec un train d’atterrissage et un radiateur du D.503. Il a été rebaptisé D.514LP et a été utilisé dans des essais de parachute à grande vitesse.
6 janvier 1960 : destruction en plein vol du Douglas DC-6B (vol 2511).
Le vol 2511 de National Airlines était un vol intérieur de passagers entre New York et Miami, en Floride . Le 6 janvier 1960, le Douglas DC-6 qui assurait le vol a explosé en plein vol. L’avion de National Airlines transportait 5 membres d’équipage et 29 passagers, qui ont tous péri. L’enquête du Civil Aeronautics Board a conclu que l’avion avait été abattu par une bombe à la dynamite. Aucune accusation criminelle n’a jamais été portée, ni la responsabilité de l’attentat, bien qu’un attentat suicide soit suspecté. L’enquête reste ouverte.
L’une des victimes était le vice-amiral à la retraite de la marine américaine Edward Orrick McDonnell, récipiendaire de la médaille d’honneur et vétéran des deux guerres mondiales et un des premiers aviateurs da la marine américaine.
Le 10 mars 1919, le lieutenant-commandant McDonnell pilota un Sopwith Camel de fabrication britannique depuis une tourelle de canon révisée sur l’USS Texas et devint ainsi le premier homme à piloter un avion depuis un cuirassé .
La frégate USS Edward McDonnell a été nommée en sa mémoire.
6 janvier 1969 : embargo sur les armes à destination d’Israël.
Le général De Gaulle décrète un embargo total à destination d’Israël après le bombardement de l’aéroport de Beyrouth et surtout l’affaire des vedettes de Cherbourg. Durant la nuit de Noël, une équipe des services secrets israéliens se fait passer pour une société suédoise acheteuse des vedettes (que la France refuse de vendre à Israël malgré l’accord commercial signé précédemment),… et après avoir pris possession des bateaux, file vers les eaux internationales et rejoint Haïfa où elles sont accueillies par le ministre de la Défense Moshe Dayan le jour de l’An.
À la suite de cette affaire, les Israéliens se tournent vers les États-Unis pour importer leurs armements (avant la France fournissait 90 % des avions de chasse israéliens) et développent leur propre industrie de l’armement.
6 janvier 1972 : décision de construire la navette spatiale (Washington – États-Unis).
Le président Nixon annonce officiellement un programme de construction de navettes spatiales pour en finir avec les lanceurs classiques (Titan, Atlas, Delta). La première navette décolle le 12 avril 1981.
Le 28 janvier 1986, la navette Challenger explose en vol. La nouvelle navette Endeavour décolle en 1992. Les crédits ayant été concentrés sur ce fleuron technologique, les États-Unis perdent peu à peu le marché du lancement de satellites au profit d’Ariane.