Germaine Tillion est née le 30 mai 1907 à Allègre, en Haute-Loire.
Le 9 juin 1940, elle décide, après l’Armistice, qu’« il faut faire quelque chose ». En compagnie de Paul Hauet, colonel à la retraite, elle commence son activité de résistance sous couvert d’une association d’aide aux prisonniers de guerre, l’Union nationale des combattants coloniaux. Cette cellule entre en contact avec des groupes analogues, comme celui du musée de l’Homme, réunissant quelques ethnologues, avec à sa tête Boris Vildé. C’est en 1946, quand Germaine Tillion s’occupera de l’homologation administrative du réseau, qu’elle lui donnera le nom de « réseau du musée de l’Homme », en hommage à une bonne partie de ses fondateurs. Le groupe se livre à des actions multiples : collecter des informations pour les transmettre à Londres, accueillir les soldats évadés ou organiser des évasions, héberger des parachutistes anglais, fabriquer des faux papiers, diffuser des appels au combat, liquider des traîtres et des agents de la Gestapo.
Bien que patriote dévouée, elle n’oublie pas un principe directeur dont elle se réclame : le dévouement à la vérité et à la justice. Dans un tract destiné à la presse clandestine, elle constate que de nombreuses informations concernant la situation du moment circulent dans la société française mais sont contradictoires car elles proviennent de différentes sources. Elle enjoint à ses camarades résistants de ne pas biaiser avec la vérité, de ne rien cacher, de s’efforcer de comprendre et de juger impartialement.
Une première dénonciation entraîne l’arrestation de plusieurs membres de la cellule du musée de l’Homme. En 04/1941, une seconde trahison provoque celle de ses autres membres. Leur procès se tiendra un an plus tard, en février 1942. 10 personnes, dont plusieurs proches amis, sont condamnées à mort. Germaine Tillion, qui a échappé à ces arrestations, se démène pour obtenir leur grâce mais en vain : les sept hommes du groupe sont fusillés, les 3 femmes partent en déportation. Elle-même est arrêtée dans la rue, en 08/1942, par la police allemande : elle a été trahie, à son tour, par un prêtre français qui se faisait passer pour résistant. Détenue pendant plus d’un an dans les prisons françaises, à la Santé et à Fresnes, elle est déportée au camp de Ravensbrück, en 10/1943. Elle en sortira en 04/1945.
Elle publie une édition refondue de Ravensbrück, son livre sur la Déportation. Elle décède le 19 avril 2008 à l’âge de 100 ans. Son ouvrage autobiographique, Fragments de vie, paraît l’année suivante.
Le 21 février 2014, le président François Hollande annonce le transfert de sa dépouille au Panthéon aux côtés des résistants Pierre Brossolette et Geneviève de Gaulle ainsi que de l’ex-ministre Jean Zay.
- Grand-croix de la Légion d’honneur.
- Grand-croix de l’ordre national du Mérite
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille de la déportation pour faits de Résistance
- Croix de commandeur de l’ordre du Mérite (2004)