IN MEMORIAM – Jacques BONSERGENT, résistant (fusillé le 23 décembre 1940)

Jacques Marie Georges Bonsergent (né le 13 septembre 1912, à Foveno, dans la commune de Missiriac dans le Morbihan, et mort le 23 décembre 1940 à Paris 12e).

Mobilisé en 1939, durant la drôle de guerre, il fut rappelé comme affecté spécial à La Courneuve dans une usine fabriquant des chaudières. Après la défaite de 1940, une firme de métaux précieux à la Plaine-Saint-Denis l’embaucha.

Le dimanche 10 mai 1940, Jacques et ses amis revenaient d’un mariage. Aux abords de la gare Saint-Lazare, vers 21 h, ils marchaient dans la nuit noire, la défense passive interdisant toute lumière à l’extérieur, quand un groupe de soldats allemands arriva en sens inverse. Bousculade, mêlée confuse, un soldat allemand reçut un coup de poing. Tout le monde s’éparpilla mais Jacques Bonsergent, repéré par sa haute taille, fut arrêté, frappé à la tête, puis entraîné à l’intérieur de l’hôtel Terminus. On lui demanda de donner les noms de ses camarades, ce qu’il refusa jusqu’à son dernier souffle. Il fut transféré à la prison du Cherche-Midi.

Son arrestation tomba la veille de la première manifestation de masse dans la capitale contre les Allemands. Jugé 25 plus tard, dans ce contexte, il devint le condamné idéal qui permettait, à la première occasion, de faire un exemple pour frapper l’opinion publique. Cette occasion se présenta le 13 décembre à Vichy. Le maréchal Pétain, qui avait renvoyé son chef de gouvernement Pierre Laval, refusa de se rendre à Paris pour recevoir les cendres du duc de Reichstadt, fils de Napoléon Ier et de l’impératrice Marie-Louise archiduchesse d’Autriche, qu’Hitler voulait rendre solennellement à la France.

Pour le Führer, c’était un affront, une infamie inqualifiable. Dans sa cellule 175 du Cherche-Midi, Jacques Bonsergent subit le contrecoup de cette péripétie : le général Otto Von Stülpnagel, commandant en chef des troupes de la Wehrmacht en France, ne signa pas sa grâce.

Il écrivit une dernière lettre à son ami et camarade de promotion Roger Abadie.

Jacques Bonsergent a été fusillé le lendemain au fort de Vincennes.

Le 23 décembre au matin, les Parisiens découvrirent cette affiche : « L’ingénieur Jacques Bonsergent a été condamné à mort par le tribunal militaire allemand pour acte de violence envers un membre de l’armée allemande. Il a été fusillé ce matin. » Selon un rapport des Renseignements généraux, « la lecture de ces affiches n’a provoqué que de rares réflexions de la part des lecteurs ».

Entre le 31 décembre 1940 et le 6 janvier 1941, 7 personnes furent arrêtées pour avoir lacéré ou maculé ces affiches. Il a été inhumé dans le cimetière de Malestroit (Morbihan).

Dans le Xe arrondissement de Paris, près de son domicile 3 boulevard Magenta, une station de métro et une place portent le nom de Jacques Bonsergent. Une rue porte également son nom à Missiriac.

En l’an 2000, le sculpteur André Monclus a réalisé un buste en bronze de Jacques Bonsergent, installé depuis dans le hall de la mairie de Malestroit.

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Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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