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11 décembre 1182 : bataille d’Orewin Bridge opposant les Anglais aux Gallois.
La bataille d’Orewin Bridge oppose Anglais (commandés par les seigneurs des Marches galloises) et Gallois le , près de Builth Wells au Pays de Galles lors de la seconde campagne de Conquête du pays de Galles par Édouard 1er. C’est une victoire anglaise décisive qui entraîne la fin de l’autonomie galloise, à la suite de la mort du roi de Gwynedd et prince de Galles, Llywelyn ap Gruffydd au combat.
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En 1282, cinq ans après une première révolte, une nouvelle rébellion des Gallois conduits par Llywelyn ap Gruffydd, Roi de Gwynedd et Prince de Galles et son frère Dafydd ap Gruffudd a lieu contre l’occupation anglaise d’une partie du pays. Édouard Ier (roi d’Angleterre), organise une expédition pour soumettre les rebelles mais aussi dans un but de conquête de cette marche récalcitrante. Sa stratégie consiste à envahir le pays avec 3 armées au nord, au centre et au sud. Après avoir remporté deux succès au sud (Bataille de Llandeilo Fawr) et au nord (Bataille de Moel-y-don), Llywelyn s’aventure au centre du pays afin de rallier des supporteurs au cœur des Marches galloises dont certains des seigneurs sont prêts à soutenir Llywelyn. Toutefois, les Anglais peuvent compter sur 3 farouches partisans du Roi Edouard, Roger l’Estrange, John Giffard, Baron de Brimsfield et Edmond Mortimer (2e baron Mortimer). Ils parviennent à rassembler une importante armée de près de 7 000 hommes composés essentiellement d’archers du Shropshire et d’une cavalerie lourde ainsi que les troupes galloises fournies par Gruffydd ap Gwenwynwyn, Prince de Powys Wenwynwyn, rival traditionnel de Llywelyn qui l’avait dépossédé de ses domaines et avait fait défection en 1276.
Le , l’armée de Llywelyn occupe une colline au nord de la rivière Irfon près du village de Cilmeri afin de prévenir toute attaque depuis le sud sur le pont d’Orewin. Cette armée, forte d’environ 7 000 hommes, est composée de quelques milliers de lanciers du nord du Pays de Galles, de 160 chevaliers de la maison personnelle de Llywelyn et d’archers locaux de Brecon ayant trahi leurs alliés anglais après leur défaite à Llandeilo Fawr. Llywelyn lui-même n’est pas présent, s’étant rendu à la rencontre de seigneurs locaux afin de les rallier, probablement au château de Builth. Avertis par un habitant d’un gué à moins de 4 kilomètres en aval près du confluent avec la rivière Wye, l’armée anglaise envoie la plupart de ses archers franchir la rivière Irfon afin de prendre par le flanc l’armée galloise. Tandis que celle-ci fait mouvement pour lui faire face, les cavaliers anglais franchissent le pont désormais non défendu. Les archers anglais attaquent alors les schiltrons gallois, leur causant de lourdes pertes et désorganisant l’armée galloise tandis que la cavalerie anglaise charge par derrière, prenant en étau les troupes galloises démoralisées. Tandis que son armée fui en déroute, Llywelyn accourt sur le champ de bataille mais il est tué par un fantassin anglais, Stephen de Frankton, d’Ellesmere.
Cette défaite et la mort de son roi marque la fin de la guerre, la conquête définitive du Pays de Galles par les Anglais et la fin de l’autonomie galloise. Malgré la poursuite de la guérilla pendant quelques mois, Dafydd, frère et éphémère successeur de Llywelyn, est trahi, capturé et exécuté sur ordre du Roi Edouard 1er.
11 décembre 1793 : bataille des Quatre Chemins de l’Oie (guerre de Vendée).
Après s’être réunis le 8 décembre aux Lucs-sur-Boulogne, les chefs vendéens Charette, Joly et Savin passent trois jours à rassembler leurs forces. Ils se mettent alors d’accord pour mener une expédition en Anjou et au Haut-Poitou pour y recruter des troupes, puis de revenir en force au Bas-Poitou et au Pays de Retz pour repousser les républicains. Sur leur chemin se trouve cependant le camp de L’Oie, situé près du croisement des Quatre Chemins, où se rencontrent les routes de Nantes à La Rochelle et des Sables-d’Olonne à Saumur.
Le 11 décembre, après avoir passé la nuit aux Essarts, les Vendéens attaquent le camp des Quatre-Chemins.
Le combat débute à une heure de l’après-midi. Les Vendéens se présentent sur trois colonnes, avec la cavalerie en avant-garde, menée par Joly. Selon l’officier vendéen Lucas de La Championnière, Joly arrive par la route des Sables au sud-ouest et Charette par la route de La Rochelle au sud.
Joly utilise une ruse en parant ses cavaliers de cocardes tricolores. Les sentinelles sont surprises et les Vendéens font irruption à l’intérieur du camp. Des renforts, venus de Saint-Fulgent, sont également repoussés avec pertes et se replient sur Montaigu.
Totalement surpris, les républicains s’enfuient en direction de Luçon et des Herbiers. Les Vendéens restent maîtres du camp et s’emparent de fusils, de munitions, de vivres et de divers équipements. Ils passent la nuit à Sainte-Florence et se portent le lendemain aux Herbiers, qui est prise sans combat. Les officiers vendéens décident alors de désigner un commandant en chef et le matin du 12 décembre, ils élisent Charette général en chef de l’« Armée catholique et royale du Bas-Poitou ».
Les républicains subissent de lourdes pertes. D’après Charles-Louis Chassin, « sur 2 000 hommes, 1 000 furent tués ». Pour Le Bouvier-Desmortiers, « des 1 500 hommes du camp, il ne s’en sauva pas le quart ». Les Vendéens s’emparent également de 400 fusils selon de Bouvier-Desmortiers et de 1 500 selon Chassin. Selon les mémoires de l’officier vendéen Lucas de La Championnière, le camp « devint une boucherie » et les Vendéens s’emparèrent d’un canon, de poudre et d’un grand nombre de paires de souliers.
11 décembre 1845 : début de la première guerre anglo-sikhe.
La première guerre anglo-sikhe est une guerre entre le royaume sikh du Pendjab et la Compagnie anglaise des Indes orientales entre 1845 et 1846. Il en résulta la division partielle du royaume sikh. La bataille de Sobraon le eut un impact majeur sur le cours du conflit et vit la victoire des Anglais.
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Le royaume Sikh de Pendjab est agrandi et est consolidé par le Maharajah Ranjît Singh au début du XIXe siècle, alors que les territoires contrôlés par les Britanniques s’approchaient des frontières du Pendjab, grâce aux annexions et aux conquêtes. Singh mena une politique d’amitié méfiante avec les Britanniques, cédant des territoires au sud de la rivière Sutlej alors qu’il créait une armée afin de répondre à une éventuelle agression britannique mais aussi afin de faire la guerre contre les Afghans. Il engagea des mercenaires européens et américains pour entraîner son artillerie et incorpora des contingents d’Hindous et de Musulmans dans son armée.
Aidés par la désunion des Afghans, les Sikhs conquirent les cités et provinces de Peshawar et Multan et incorporèrent les États de Jammu et Cachemire dans leur empire. Après que l’ordre eut été rétabli en Afghanistan, les Britanniques devinrent obsédés par l’idée que l’émir Dost Mohammad Khan d’Afghanistan conspirait avec la Russie. Ils provoquèrent alors la première guerre anglo-afghane pour le remplacer par le complaisant Shah Shuja. Cette opération était soutenue par les Sikh, en retour de la cession formelle de Peshawar par Shuja Shah. Au début réussie, l’invasion britannique prit un tournant désastreux avec la bataille de Gandamak, un véritable massacre, ruinant la réputation des Britanniques et de l’armée du Bengale de la Compagnie anglaise des Indes orientales en particulier. Les Britanniques se retirent finalement d’Afghanistan et du Peshawar en 1842.
Ranjit Singh meurt en 1839. Presque immédiatement, son royaume commence à sombrer dans le désordre. Après quelques mois, Kharak Singh, son impopulaire fils légitime est écarté du pouvoir. Il meurt ensuite en prison dans des circonstances mystérieuses, il est généralement accepté qu’il a été empoisonné. Il est remplacé par son fils avec lequel il est brouillé, Nau Nihal Singh, qui meurt lui aussi rapidement dans des circonstances suspectes: il est écrasé par un arc de voûte au fort de Lahore, alors qu’il revenait de la crémation de son père.
Il y avait alors deux grandes factions luttant pour le pouvoir et l’influence au Pendjab : les Sikhs Sindhanwalias et les Hindous Dogras. Le Dogras succédèrent au Sindhanwalias, grâce au Dogra Sher Singh, plus vieux fils illégitime de Ranjit Singh, couronné en . Les dirigeants Sindhanwalias s’exilèrent alors sur les territoires britanniques, mais gardèrent des nombreux sympathisants dans l’armée du Pendjab.
Les effectifs de l’armée croissaient rapidement après la mort de Ranjit Singh, passant de 29 000 hommes (avec 192 canons) en 1839 à plus de 80 000 hommes en 1845, lorsque les seigneurs de guerre et leurs servants prennent les armes. Elle se déclare elle-même incarnation de la nation sikhe. les comités de régiment forment un pouvoir alternatif dans le royaume, déclarant que l’idéal de Guru Gobind Singh d’une communauté sikhe unie revit, avec les Sikhs assumant toutes les fonctions exécutives de l’État, militaire et civile. Les observateurs britanniques dénoncent alors une « dangereuse démocratie militaire ». Les représentants anglais et les visiteurs décrivent les régiments comme les gardiens de l’ordre « puritain » interne, mais aussi comme étant perpétuellement en rébellion contre Darbâr central. Dans un moment de trouble notoire, des soldats sikhs menèrent une émeute, passant au fil de l’épée toute personne parlant perse (la langue utilisée par les clercs administrant les finances de l’Armée).
Maharajah Sher Singh était incapable de répondre aux demandes de paie de l’Armée, bien qu’on rapporte qu’il prodigua des fonds extravagants pour une cour dégradée. En , il est assassiné par son cousin, officier de l’Armée, Ajit Singh Sindhanwalia. Les Dogras se vengèrent des responsables et Jind Kaur, la plus jeune veuve de Ranjit Singh, devint régente de son fils Duleep Singh. Par la suite, le vizir Hira Singh fut tué alors qu’il tentait de fuir la capitale avec le Trésor Royal, le frère de Jind Kaur Jawahar Singh devient vizir. En 1845 il arrange l’assassinat de Peshaura Singh, présenté comme une menace pour Duleep Singh. C’est pour cela que l’armée lui demanda des comptes. Bien qu’il tenta de la corrompre par des pots-de-vin, il est massacré en en présence de Jind Kaur et de Duleep Singh.
Jind Kaur jura alors publiquement de venger son frère, elle resta régente. Lal Singh devint vizir et Tej Singh commandant de l’armée. Les historiens sikhs soulignent que les deux hommes étaient importants dans la faction Dogra. À l’origine des aristocrates hindous étrangers, ils se convertirent tous deux au Sikhisme en 1818.
Immédiatement après la mort de Ranjit Singh, la Compagnie anglaise des Indes orientales renforça son armée, particulièrement dans les régions adjacentes au Pendjab, établissant un cantonnement militaire à Firozpur, à seulement quelques kilomètres de la rivière Sutlej qui marque la frontière entre les territoires britanniques et sikhs. En 1843, ils conquirent et annexèrent Sind, au sud du Pendjab, dans une manœuvre considérée par beaucoup de Britanniques comme cynique et ignoble. Elle ne permit pas aux Britanniques de gagner du respect au Pendjab et augmenta les soupçons concernant les motivations des Anglais.
Les actions et l’attitude des Britanniques, commandés par le gouverneur général Lord Ellenborough et son successeur Sir Henry Hardinge, sont discutées par les historiens. Pour les Britanniques, la principale préoccupation était que l’armée sikh, sans une domination ferme pour la restreindre, était une sérieuse menace pour les territoires britanniques frontaliers. Les historiens sikhs et hindous répliquent que les préparations militaires réalisées par ces Gouverneurs généraux étaient de nature offensive. Par exemple, il préparèrent des canons de siège, qui sont d’une utilité contestable pour des opérations purement défensives.
L’attitude des Anglais était causée par les rapports de leur nouvel agent politique à la frontière, le Major George Broadfoot, qui provoquait le désordre dans le Pendjab et racontait à la cour toutes les rumeurs de corruption. Pour certains officiels, il y avait un grand désir d’élargir leur influence et leur contrôle au Pendjab, car c’était la dernière force pouvant menacer les Britanniques en Inde et le dernier royaume indien indépendant n’étant pas sous influence anglaise. Il était aussi connu comme étant le plus riche, le Koh-i Nor étant l’un de ces trésors. Malgré cela, il est peu probable que la Compagnie anglaise des Indes orientales ait délibérément tenté d’annexer le Pendjab car elle n’avait pas suffisamment d’hommes ou de ressources pour conserver le territoire (comme le prouve le déclenchement de la seconde guerre anglo-sikhe).
Néanmoins, la politique délibérément agressive que l’armée britannique mena à la frontière conduisit à une exacerbation des tensions avec le Pendjab.
11 décembre 1898 : la colonne Marchand quitte Fachoda (actuel Soudan du Sud).
Arrivé depuis le 10 juillet 1898 à Fachoda, le commandant Marchand reçoit l’ordre du gouvernement français, le 3 novembre, de céder la place au général Kitchener et à son armée, arrivés le 18 septembre. La colonne Marchand embarque sur des vapeurs en direction de Djibouti qu’elle n’atteindra qu’en mai.
11 décembre 1899 : bataille de Magersfontein opposant les Boers aux Anglais.
La bataille de Magersfontein est la deuxième bataille de la semaine noire de la Deuxième Guerre des Boers. Elle se déroula le à Magersfontein, à proximité de Kimberley aux frontières de la Colonie du Cap et de l’État libre d’Orange. Le Général Piet Cronje et ses troupes boer vainquirent les troupes de l’Empire britannique commandées par Lord Methuen.
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Aux premiers jours de la guerre, les Boers avaient mis le siège autour de Kimberley, le capitale sud-africaine du diamant où Cecil Rhodes fut bloqué. Quand des renforts militaires importants arrivèrent en Afrique du Sud, ils furent envoyés sur plusieurs fronts. La 1st Infantry Division de Lord Methuen fut envoyée pour libérer Kimberley.
Ne pouvant disposer d’un transport sécurisé (les trains se trouvaient exposés au feu ennemi), Methuen décida de suivre la voie de chemin de fer vers le nord. Ils réussirent à repousser les Boers lors des batailles de Belmont et de Modder River, et se retrouvèrent à environ 25 kilomètres de Kimberley.
Le combat de Modder River força les deux adversaires à prendre du recul. Methuen dut reporter un éventuel passage de la rivière pour plusieurs jours en attendant du ravitaillement et des renforts, ainsi que la réparation du pont du chemin de fer (qui avait été détruit par les Boers). Ceci donna du temps au Boers pour se réorganiser et retrouver le moral. Il y eut des désaccords entre les orangistes de Martinus Prinsloo et les hommes du Transvaal de Piet Cronje et Koos de la Rey. Le Président Martinus Theunis Steyn de l’État libre d’Orange convoqua un krijgsraad (conseil de guerre) encourageant les Boers à reprendre l’avantage.
Lors d’un deuxième conseil de guerre, De la Rey réussit à convaincre les Boers d’avancer des collines de Spytfontein, où ils décidèrent dans un premier temps de se poster, vers Magersfontein quelques kilomètres au nord de Modder River. De la Rey persuada aussi les Boers de ne pas occuper les collines de Magersfontein Hills, mais d’occuper des tranchées au pied des collines, ce qui permit au mieux de profiter des qualités de tir des fusils Mauser.
De la Rey lui-même partit peu après le conseil de guerre pour réconforter son épouse à la suite des funérailles de leur fils Adriaan, blessé mortellement par un obus lors de la bataille de Modder River.
Methuen reçut le renfort de la Highland Brigade commandée par le Général Major Wauchope. Methuen avait envisagé d’envoyer les Highlanders au front en avance de nuit vers les lignes boers, pour lancer l’attaque à l’aube du . Il fit avancer l’artillerie en premier afin de lancer le bombardement préliminaire sur Magersfontein Hill. Les artilleurs ne savaient pas que les tranchées boers se trouvaient au pied de la colline, et non pas à flanc ou au sommet. Ils bombardèrent donc la colline elle-même, ne causant pratiquement aucun dégât aux Boers.
La brigade de Wauchope se mit en route après minuit le sous une pluie battante. La colonne était composée du 2nd Black Watch en tête, le 2nd Seaforth Highlanders, le 1st Argyll and Sutherland Highlanders et le 1st Highland Light Infantry en queue. Une marche de nuit suivie d’un déploiement en plaine pour entamer un assaut est une tactique britannique classique depuis la bataille de Tel el-Kebir en 1882, mais à Magersfontein, le terrain était particulièrement difficile, détrempé et encombré de pierres et buissons. La brigade arriva à peu près où cela avait été envisagé, mais il était déjà tard. Le guide de Wauchope, le Major Benson de la Royal Artillery, pressa son supérieur de rompre la formation de marche dite « quarter column » et de déployer la brigade en formation de combat, moins dense, sur la plaine avant l’aube, mais Wauchope insista pour se rapprocher davantage des collines de Magersfontein avant de se déployer.
Les Boers avaient repéré les Highlanders alors qu’ils se trouvaient à environ 900 mètres, mais se retinrent de faire feu. Finalement, lorsqu’ils se trouvèrent à environ 400 mètres des tranchées, Wauchope demanda à sa brigade de se déployer en formation de combat. C’est à ce moment que les Boers ouvrirent le feu.
La colonne de marche des anglais essuya un feu nourri alors que les hommes changeaient de formation, créant une grande confusion. Le général Wauchope fut tué lors des premières salves. Les soldats en pointe se débandèrent tandis que certains des Black Watch, conduisant la colonne, chargèrent les tranchées boers. En commençant l’ascension de la colline certains furent tués ou capturés par les Boers du Général Cronje. Les autres se trouvèrent empêtrés dans les barbelés en face des tranchées boers et furent abattus sur place, comme tant d’autres plus tard au cours de la Première Guerre mondiale. Bloqués sous le feu provenant des tranchées boers, les bataillons d’Highlander durent se mettre à plat ventre toute la journée, endurant chaleur, soif et fourmis. Ce ne fut qu’une fois l’artillerie anglaise positionnée et entrée pleinement en action qu’une partie d’entre eux réussirent à se replier. Dans son récit de la bataille, Conan Doyle estime que 700 hommes tombèrent au cours des 5 premières minutes d’engagement.
Methuen reçut les renforts des régiments qui gardaient initialement le camp anglais près de la rivière Modder. Son artillerie continua à bombarder les collines mais rata les tranchées. La cavalerie du 1st Infantry Brigade tenta d’empêcher les Boers d’attaquer le flanc droit des Highlanders. Un corps de volontaires scandinaves de 70 hommes se battant avec les Boers occupait un avant-poste entre les deux positions surélevées des troupes de Cronje et De la Rey. Mais celui n’avait pas reçu les ordres de repli du général Kruger et se défendit vaillamment lors de la contre attaque des Highlanders Seaforth arrivés en renfort. Leur corps fut anéanti à l’exception de 7 survivants. Leur bravoure permis de protéger les collines où stationnait l’artillerie des Boers. Les Highlanders durent donc se retirer dans l’après-midi sous un feu nourri. L’artillerie boer ouvrit le feu sur eux alors qu’ils tentaient de se dégager de la zone exposée, ce qui causa davantage de confusion et de pertes, rendant impossible toute nouvelle contre-attaque. Se rendant compte de l’impact de leur sacrifice, Cronje écrivit ensuite dans une lettre à Kruger « Rendons grâce à Dieu et aux Scandinaves pour notre victoire ».
La semaine du 10 au 17 décembre où les Britanniques furent également défaits sur d’autres fronts à la bataille de Colenso et celle de Stormberg fut connue en Angleterre sous le nom de « semaine noire ».
La défaite causa une grande consternation en Grande-Bretagne, en particulier en Écosse dont les pertes du régiment Highlander furent durement ressenties, et où Wauchope était populaire, connu en tant que candidat au Parlement. Methuen fit un discours à la Highland Brigade le lendemain de la bataille. Les highlanders qui se sentaient avoir été « menés à l’abattoir », prirent ses mots pour une insulte à leur courage et celui de Wauchope. Methuen fut effectivement mis de côté après la bataille, bien qu’il servît jusqu’à l’issue de la guerre.
Le Général Lord Roberts, récemment nommé Commandant en Chef des troupes en Afrique du Sud, prit personnellement la direction du front, et à la tête d’armée renforcée de 25 000 hommes, il libéra Kimberley le 15 février et encercla les troupes en fuite de Cronje’s. Celle-ci se rendirent à la bataille de Paardeberg.
Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne est un écrivain russe et un des plus célèbres dissidents du régime soviétique durant les années 1970 et 1980.
Né dans le nord du Caucase, il fait de brillantes études de mathématiques et de littérature. Il adhère alors à l’idéologie du régime communiste. Mobilisé en 1941 lorsque commence la guerre contre l’Allemagne, il suit à sa demande une formation d’officier d’artillerie à partir de 1942. Au front, il fait preuve d’une conduite exemplaire qui lui vaut d’être décoré. Il est cependant arrêté en 1945 pour avoir critiqué Staline dans une correspondance personnelle et est condamné pour « activité contre-révolutionnaire » à huit ans de détention dans un camp de travail pénitentiaire. Libéré en 1953, il est placé en relégation dans un village du Kazakhstan et ne pourra rentrer en Russie qu’en 1959, réhabilité par la Cour suprême.
À la faveur de la déstalinisation et de l’adoucissement du régime sous Nikita Khrouchtchev, il publie un premier roman en 1962, Une journée d’Ivan Denissovitch, première œuvre littéraire témoignant de l’existence de camps en URSS, qui fait l’effet d’une bombe. Alors que le régime se durcit sous la direction de Brejnev et que la police saisit certains de ses manuscrits, il parvient à publier quelques ouvrages en samizdat (Le Pavillon des cancéreux) ou à l’étranger (Le Premier Cercle). Ils lui valent une renommée mondiale, jusqu’à obtenir le prix Nobel de littérature en 1970.
En 1973, il donne l’ordre de publier à Paris L’Archipel du Goulag. Cette chronique minutieuse du système de répression politique en Union soviétique, nourrie de nombreux témoignages de rescapés des camps, connaît un retentissement mondial. Elle est considérée comme l’un des ouvrages majeurs du XXe siècle sur le système concentrationnaire.
Arrêté en 1974, il est expulsé d’Union soviétique et déchu de sa citoyenneté. D’abord réfugié en Europe de l’Ouest, il s’installe ensuite aux États-Unis, dans le Vermont, où il passe vingt années d’exil, au cours desquelles il écrit sa monumentale Roue rouge. Réhabilité par Mikhaïl Gorbatchev, il rentre en 1994 à Moscou, où il termine sa vie.
Figure de proue de la dissidence soviétique, il s’en démarque cependant par une vive critique du matérialisme occidental, exprimée notamment dans son Discours de Harvard sur le déclin du courage (1978).
11 décembre 1927 : naissance du dessinateur américain de comics John Buscema.
Découvert par Stan Lee, John Buscema fut dans les années 1970 l’un des principaux dessinateurs de la Marvel Comics. Bénéficiant d’un style énergique proche, d’après Jean-Pierre Andrevon, de celui de Burne Hogarth, il sut assurer grâce à son talent le succès de nombreuses séries parmi lesquelles : les Vengeurs, le Surfer d’Argent et Wolverine. Mais trouvant peu de plaisir dans le dessin des super-héros, John Buscema ne s’est jamais aussi parfaitement bien exprimé qu’en animant des personnages d’heroic fantasy.
La série de Conan le Barbare, qu’il suivra pendant près de quinze années, reste à cet égard l’une de ses plus belles réussites. Son frère, Sal Buscema, est également un dessinateur de comics. Il est décédé à 74 ans le 10 janvier 2002.
11 décembre 1931 : statut de Westminster.
Le Statut de Westminster de 1931 (officiellement la Loi visant à donner effet à certaines résolutions adoptées lors des conférences impériales tenues en 1926 et 1930), adopté le , est une loi du Parlement du Royaume-Uni reconnaissant la souveraineté externe de toutes les nations de l’Empire britannique possédant le statut de dominion : l’Australie (ratifié le , rétroactivement au ), le Canada (entrée en vigueur le ), l’Irlande, la Nouvelle-Zélande (ratifié le ), Terre-Neuve (jamais ratifié, son statut de dominion fut révoqué à sa demande le ) et l’Afrique du Sud (entrée en vigueur le et symboliquement adoptée le ). Le Statut de Westminster reconnait la déclaration Balfour de 1926 et la conférence impériale de 1930, qui elles-mêmes reconnaissaient la souveraineté externe des dominions, acquise de facto par la signature du traité de Versailles en 1919 et leur statut de membres fondateurs de la Société des Nations en 1920.
L’Australie et la Nouvelle-Zélande tardèrent à ratifier le Statut pour la simple raison que leurs gouvernements n’en voyaient pas l’utilité (ils avaient déjà acquis une large souveraineté, en devenant des dominions), et rechignaient à affaiblir leurs liens avec le Royaume-Uni. Ainsi, par exemple, la Nouvelle-Zélande qui obtint le droit d’affirmer sa souveraineté externe en 1931, choisit de ne ratifier la loi qu’en 1947, soit quarante ans après avoir acquis le statut de dominion. Te Ara, l’encyclopédie créée par le ministère de la Culture néo-zélandais, fait remarquer qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale « la plupart des Néo-Zélandais ne souhaitaient pas qu’il y ait une citoyenneté spécifiquement néo-zélandaise, et voulaient rester des sujets britanniques exclusivement ». Ce n’est d’ailleurs qu’en 1977 que le Parlement néo-zélandais adopta une loi (Citizenship Act 1977) qui retira aux Néo-Zélandais le statut de « sujets britanniques ».
Le Statut a plusieurs conséquences notables. À la suite de sa ratification, le gouvernement britannique ne peut plus légiférer pour un dominion, sauf à la demande et avec l’accord de ce dernier. Les dominions voient leur souveraineté s’accroître, mais ils ne peuvent toutefois modifier leur Constitution sans l’accord du Parlement britannique. Les dominions acquièrent le droit d’adopter des lois contraires à la législation britannique.
Le Statut eut également pour conséquence de créer de nouvelles couronnes distinctes de celle du Royaume-Uni. Le roi George V demeura roi de chacun des dominions, mais son titre pour chaque dominion devint juridiquement distinct. Ainsi, par exemple, sa couronne en tant que roi de l’Australie devint officiellement distincte de sa couronne en tant que roi du Royaume-Uni. Depuis le Statut de Westminster, l’héritier de la couronne britannique hérite également des couronnes canadienne, sud-africaine (jusqu’à l’abolition de la monarchie en 1961), australienne et néo-zélandaise, et toute modification de l’ordre de succession au trône requiert l’assentiment des parlements de chacun de ces pays. Ainsi, par exemple, le parlement britannique ne pourrait pas modifier l’Acte d’établissement de 1701 sans l’accord des royaumes du Commonwealth. Lors de l’abdication controversée du roi Édouard VIII en 1936, les dominions furent consultés.
Il y a aujourd’hui quinze royaumes du Commonwealth, et l’accord de chacun d’entre eux est nécessaire à toute modification des lois de succession au trône.
11 décembre 1942 : publication en France de Pilote de guerre de Saint-Exupéry.
Pilote de guerre est un roman de l’écrivain français Antoine de Saint-Exupéry alors exilé à New York. Ayant pour mission de faire entrer les Américains dans la guerre, il rappelle aux Américains dans cette œuvre combien la bataille de France avait été dure, avant de publier un an plus tard le conte poétique et philosophique Le Petit Prince.
Ce récit d’une mission effectuée par Saint-Exupéry dans le ciel du Nord de la France (synthèse des missions du et du ) avec son Bloch MB.174, paru tout d’abord aux États-Unis en français et en anglais sous le titre Flight to Arras le , permet aux Américains de comprendre que la France s’est courageusement battue, notamment son armée de l’air. En France, le gouvernement de Vichy n’accepte d’éditer le livre qu’à 2 100 exemplaires. Il est attaqué par les pétainistes et la censure allemande décide de le retirer de la vente en . Malgré cette interdiction, des éditions clandestines circulent : Pilote de guerre se lit sous le manteau.
11 décembre 1994 : Début de la première guerre de Tchétchénie qui durera jusqu’au 31 août 1996.
La première guerre de Tchétchénie est un conflit post-soviétique entre les Forces armées de la fédération de Russie et les séparatistes de la Tchétchénie (située dans le Caucase du Nord russe) qui se déroule de 1994 (date du déclenchement de l’offensive militaire russe) à 1996 (date de l’accord de paix de Khassaviourt).
Après l’éclatement de l’URSS, Moscou doit faire face à l’indépendantisme des Tchétchènes, ces « insoumis chroniques » qui ont manifesté la plus vive opposition à la Russie qui ait jamais existé dans l’histoire soviétique. En 1991, la Tchétchénie, dirigée par le président Djokhar Doudaïev, proclame son indépendance et refuse de signer, en 1992, le traité constitutif de la fédération de Russie, après avoir adopté une constitution dans laquelle la Tchétchénie se déclare « État souverain démocratique » avec la suprématie de la Constitution sur son territoire et l’indivisibilité de la souveraineté. Après quelques vaines tentatives de déstabiliser Doudaïev et de réimposer son pouvoir sur la république par l’instauration d’un blocus économique et aérien et par le biais de coups de force en soutenant l’opposition anti-doudaevienne, Moscou fait alors intervenir ses troupes.
Lire : La campagne menée par la Russie de 1994 à 1996 en Tchétchénie : Façonnage inadéquat de l’espace de bataille
11 décembre 2018 : attentat islamiste au marché de Noël de Strasbourg (5 morts et 11 blessés).
L’attentat du marché de Noël de Strasbourg est un attentat terroriste islamiste perpétré le par Chérif Chekatt au marché de Noël de Strasbourg. En début de soirée, dans les rues proches du Christkindelsmärik de la ville alsacienne, le terroriste — qui a prêté allégeance à l’État islamique — ouvre le feu, tuant cinq personnes et en blessant onze autres.
Chérif Chekatt, Français d’origine algérienne, 29 ans, connu de la justice pour de multiples faits de droit commun (27 condamnations en France, en Suisse et en Allemagne) et radicalisé (fiché S depuis 2016), est abattu par les forces de police non loin de son domicile, après une chasse à l’homme de 48 heures. L’organisation terroriste État islamique revendique ensuite l’attentat.