IN MEMORIAM Jean-Marc LAURENT (décédé le 5 novembre 1944)

Il entra dans la Résistance en septembre 1942 au sein du réseau « Centurie », dépendant de l’Organisation civile et militaire, et amena progressivement ses parents et son frère aîné, aussi prénommé Oscar, à rejoindre ce réseau. Il recueillit de nombreux renseignements dans la région d’Amiens mais aussi dans celle d’Arras et de Lille. Pour échapper à la réquisition allemande et ne pas aller travailler à la construction du « mur de l’Atlantique », il entra à la SNCF comme manœuvre.

Il fut incorporé en septembre 1943 dans les rangs des FTP. Un article du Travailleur de la Somme du 8 décembre 1945 en expliquait les conditions : « Il voulait s’enrôler chez nous FTPF, à l’aube de l’organisation de nos groupes. Trop jeune ! Un enfant ! Nous ne pouvions l’accepter. Hélas, en novembre 1943, Lucien, responsable FN, est arrêté ; Serge, responsable de l’Oise, est tué à Amiens. Il y des places vides, terriblement vides. Jean-Marc réclame encore une fois l’honneur de se donner à la cause de la France. On ne peut lui refuser. »

Il réalisa plusieurs actions de sabotages et exécuta plusieurs soldats allemands afin de les dépouiller de leurs armes et de leur bicyclettes qui font cruellement défaut dans l’action clandestine. Le 16 octobre il tua un soldat au Pont Saint-Michel pour s’emparer de ses armes et de son vélo.  Le 2 novembre il procéda de la même manière dans le bois de Querrieu. Le 25 octobre il s’était emparé d’une machine à polycopier. Le 8 novembre il participa à l’incendie de trois wagons de lin en gare de Longueau et le surlendemain il faisait parte du groupe attaquant à la grenade un train de DCA. Le 30 novembre, il lance des grenades dans un train de permissionnaires. Il participa aussi à l’attaque de nombreuses mairies pour ravitailler les résistants en tickets de de ravitaillement.

Il était recherché par la police de Vichy et la Gestapo. Il refusa d’abandonner ses fonctions. Dénoncé et arrêté le 24 avril 1944, il fut torturé dans l’immeuble de la Gestapo, qui ne lui soutira aucun aveu. Durant cette période, il arrive parfois à faire parvenir des lettres à ses parents : « […] 36 jours de cellule sans prononcer une parole, interrogatoires, passages à tabac. J’ai tenu le coup. […]. » ; « Le 8, chers parents, 8 h 30. Départ dans 20 minutes. Gardez courage comme votre fils. Je pars sans aucune souillure. J’ai la conscience tranquille. […] Vous savez comme je vous aime, vous et mon pays. Mon sacrifice aura peut-être été utile. Au revoir de votre fils. Soyez fiers de lui. A bientôt. »

Il fut déporté, le 2 juillet, dans le « train de la mort » à destination de Dachau. Le 22 juillet, il fut dirigé vers Allach, puis à Hersbrück. Il se blessa gravement sur un chantier. Transféré par la suite à l’infirmerie du camp de Flossemburg, il y mourut le 5 novembre 1944.

Il reçut à titre posthume la médaille de la résistance, la Croix de guerre et la croix de la Légion d’honneur. Un collège d’Amiens porte son nom. 

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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