Il entra dans la Résistance en septembre 1942 au sein du réseau « Centurie », dépendant de l’Organisation civile et militaire, et amena progressivement ses parents et son frère aîné, aussi prénommé Oscar, à rejoindre ce réseau. Il recueillit de nombreux renseignements dans la région d’Amiens mais aussi dans celle d’Arras et de Lille. Pour échapper à la réquisition allemande et ne pas aller travailler à la construction du « mur de l’Atlantique », il entra à la SNCF comme manœuvre.
Il fut incorporé en septembre 1943 dans les rangs des FTP. Un article du Travailleur de la Somme du 8 décembre 1945 en expliquait les conditions : « Il voulait s’enrôler chez nous FTPF, à l’aube de l’organisation de nos groupes. Trop jeune ! Un enfant ! Nous ne pouvions l’accepter. Hélas, en novembre 1943, Lucien, responsable FN, est arrêté ; Serge, responsable de l’Oise, est tué à Amiens. Il y des places vides, terriblement vides. Jean-Marc réclame encore une fois l’honneur de se donner à la cause de la France. On ne peut lui refuser. »
Il réalisa plusieurs actions de sabotages et exécuta plusieurs soldats allemands afin de les dépouiller de leurs armes et de leur bicyclettes qui font cruellement défaut dans l’action clandestine. Le 16 octobre il tua un soldat au Pont Saint-Michel pour s’emparer de ses armes et de son vélo. Le 2 novembre il procéda de la même manière dans le bois de Querrieu. Le 25 octobre il s’était emparé d’une machine à polycopier. Le 8 novembre il participa à l’incendie de trois wagons de lin en gare de Longueau et le surlendemain il faisait parte du groupe attaquant à la grenade un train de DCA. Le 30 novembre, il lance des grenades dans un train de permissionnaires. Il participa aussi à l’attaque de nombreuses mairies pour ravitailler les résistants en tickets de de ravitaillement.
Il était recherché par la police de Vichy et la Gestapo. Il refusa d’abandonner ses fonctions. Dénoncé et arrêté le 24 avril 1944, il fut torturé dans l’immeuble de la Gestapo, qui ne lui soutira aucun aveu. Durant cette période, il arrive parfois à faire parvenir des lettres à ses parents : « […] 36 jours de cellule sans prononcer une parole, interrogatoires, passages à tabac. J’ai tenu le coup. […]. » ; « Le 8, chers parents, 8 h 30. Départ dans 20 minutes. Gardez courage comme votre fils. Je pars sans aucune souillure. J’ai la conscience tranquille. […] Vous savez comme je vous aime, vous et mon pays. Mon sacrifice aura peut-être été utile. Au revoir de votre fils. Soyez fiers de lui. A bientôt. »
Il fut déporté, le 2 juillet, dans le « train de la mort » à destination de Dachau. Le 22 juillet, il fut dirigé vers Allach, puis à Hersbrück. Il se blessa gravement sur un chantier. Transféré par la suite à l’infirmerie du camp de Flossemburg, il y mourut le 5 novembre 1944.
Il reçut à titre posthume la médaille de la résistance, la Croix de guerre et la croix de la Légion d’honneur. Un collège d’Amiens porte son nom.
IN MEMORIAM Jean-Marc LAURENT (décédé le 5 novembre 1944)
A VOS AGENDAS !

Stéphane GAUDIN / THEATRUM BELLI interviendra au 3e colloque national de Souveraine Tech le vendredi 12 septembre au Palais du Grand Large de Saint-Malo "RAVIVER LE LIEN ARMÉE-NATION AUTOUR DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE".
Il y évoquera une figure historique (oubliée) du lien Armée-Nation en liaison avec l'art, l'innovation et l'industrie de défense.
M&O 287 de juin 2025
