Léon Bronchart, né le 11 septembre 1896 à Bapaume et mort le 25 septembre 1986 à Saint-Avertin.
Il rejoint en 1914 une Cie du 60e RI. Il participe à une bataille près de Péronne après laquelle il est fait prisonnier. Il parvient à s’échapper et rentre en France en 11/1917. Il rejoint alors la Légion étrangère. À l’issue de la guerre, ses faits d’armes lui valent la Médaille militaire, la Médaille des évadés et la Croix du combattant volontaire.
En 1919, il intègre la Compagnie du Paris-Orléans, avant la création de la SNCF. Il devient Chauffeur de route. En 08/1925, lorsque éclate la guerre du Rif au Maroc, il est à nouveau volontaire, toujours comme chauffeur.
En 1939, la Seconde Guerre mondiale lui fait traverser la France. A l’armistice, il se trouve à Brive La Gaillarde. Dès le début, il s’engage en résistance dans le réseau Combat. En 1942 il fournit des faux papiers à ses voisins juifs et facilite le passage en zone d’occupation italienne d’un de leurs amis en lui fournissant un uniforme de la SNCF. Le 31/10/1942 est son plus beau fait d’arme.
Il est à Montauban, en zone libre, avec sa locomotive. Il assiste à une curieuse manœuvre de wagons rajoutés à son train avec des policiers d’Etat aux marche pied. Quand il apprends que c’est un convoi de déporté Juif et Politique pour les camps, il refuse de faire le train. Le chef de gare, le sous-chef de dépôt, le chef de dépôt, et même un inspecteur viennent lui intimer l’ordre d’atteler sa locomotive. Il refuse à chaque fois et il rentre la machine au dépôt, seul.
Le réseau auquel participe Léon Bronchart mène de nombreuses opérations :
Sabotages, distributions clandestines de journaux et de tracts, attentats, etc. Le 29/01/1943, il est arrêté à son domicile par les Allemands, ainsi que son fils aîné — 20 ans cette année-là —. Tous deux sont interrogés et battus, puis internés au camp de Royallieu à Compiègne. Ils sont ensuite déportés à Oranienburg. En 05/1943, ils sont transférés à Falkensee, son fils reste là. Quant à Léon Bronchart, il part à Buchenwald puis à Dora. Ce n’est qu’après la guerre que Léon Bronchart apprendra que son fils a comme lui survécu.
En 07/1944, les déportés sont évacués, d’étape en étape jusqu’à Bergen. Le 15/05/1945, les troupes britanniques libèrent le camp. Le 30/04, il est de retour chez lui.
Il reprend le travail en 09/1945, comme employé de bureau de la SNCF, son état de santé de grand invalide à la suite des privations et sévices subis ne lui permettant plus de conduire une locomotive. Il prend sa retraite en 08/1947.
Il est décoré de la Légion d’honneur en 1946, de la médaille de la Résistance en 1947. En 1958, il est promu officier de la Légion d’honneur et en 1965, il est promu commandeur de la Légion d’honneur.
Le titre de Juste parmi les nations lui est décerné en 1994. Selon le mémorial de Yad Vashem, il est le seul cheminot qui ait refusé de conduire un train de prisonniers.
IN MEMORIAM – Léon BRONCHART, résistant-déporté (décédé le 25 septembre 1986)
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M&O 287 de juin 2025
