Comment pourrions-nous oublier ton sacrifice Mathieu, nous les anciens du 402e Régiment d’artillerie, tout comme le Service de Santé des Armées.
Le 11 janvier 2010, en milieu de matinée, une patrouille de l’armée nationale afghane et des militaires français ont été pris à partie par des insurgés dans le village d’Alasay, Afghanistan, l’infirmier de classe normale (ICN) Toinette (27 ans) est mortellement touché, le capitaine Roullier (39 ans) commandant le détachement français est grièvement blessé en tentant de lui porter secours et décède peu après, le 12 janvier.
L’engagement du soldat Mathieu Toinette pour la France.
Fils d’un militaire de carrière, Mathieu Toinette fait le choix d’une carrière militaire en tant qu’infirmier en intégrant l’Ecole du Personnel Paramédical des Armées à Toulon en 2002.
Il rejoint le service médical du 402e Régiment d’Artillerie de Châlons en-Champagne en décembre 2007 et effectue une mission de courte durée en Guyane de janvier à mai 2008.
Il se porte ensuite volontaire pour effectuer une mission en Afghanistan dans le cadre des détachements d’instruction opérationnelle (OMLT), mission pour laquelle on lui demande d’assurer l’instruction santé d’un bataillon afghan.
Après une préparation opérationnelle de janvier à septembre 2009, où il se fait remarquer par son caractère toujours enjoué et dynamique, ses grandes compétences et son sens poussé de la camaraderie, il rejoint l’Afghanistan le 21 septembre 2009.
L’infirmier de classe normale (ICN) Mathieu Toinette, mort au combat lors d’une attaque meurtrière en Afghanistan le 11 janvier 2010.
Les proches de Mathieu sont rapidement alertés. D’autant que sa compagne exerce, comme lui, la profession d’infirmier militaire. Sous le choc, son père Éric, qui vit toujours à la Réunion, reste enfermé chez lui, prostré dans la douleur. Militaire de carrière, le père de famille vient de perdre son fils unique. Séparée, Cécile, la mère de Mathieu, apprend la nouvelle en métropole, à Vence, où elle vit depuis de nombreuses années. Le reste de la famille s’est réuni dans l’Ouest de l’île, chez la grand-mère paternelle. Les oncles de Mathieu sont tous militaires et connaissent parfaitement les risques du métier. Mais la douleur est immense. “C’était sa première grande mission, il a toujours voulu exercer ce métier, depuis tout petit”.
Il a été promu à titre posthume infirmier de classe supérieure et chevalier dans l’ordre de la légion d’honneur.
Une pensée pour lui, sa femme, son père qui était si fier de lui, sa famille, ses proches et pour nous, ses frères d’armes.