IN MEMORIAM – Médecin-capitaine Nicole MANGIN (décédée le 6 juin 1919)

Nicole Mangin naît à Paris le 11 octobre 1878. Elle obtient dès l’âge de 18 ans une licence de sciences naturelles et démarre des études de médecine. En 1899, elle est admise à l’externat des hôpitaux de Paris.

Elle se spécialise dans l’étude de la tuberculose, des maladies pulmonaires et du cancer. Loin de se contenter de ses travaux de recherches et des publications qu’elle signe, Elle s’emploie également à mettre sur pieds un dispensaire anti-tuberculeux. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, elle se porte volontaire sous le nom de Docteur Girard-Mangin. L’armée manque de médecins, et elle est mobilisée.

Lorsqu’elle parvient au centre de cure de Bourbonne-les-Bains, qui doit être transformé en hôpital militaire, le médecin chef n’en croit pas ses yeux et s’apprête à la renvoyer. « J’avais demandé le renfort d’un médecin auxiliaire, pas d’une midinette ». Elle présente sa convocation et ses diplômes. « Vous m’en voyez désolée, mais je suis affectée dans votre établissement et je me sens parfaitement apte à remplir les fonctions qui m’incombent. »

Malgré les réticences, elle fait rapidement ses preuves à l’hôpital de Bourbonne-les-Bains avant d’être affectée dans le secteur de Verdun, au soin des personnes atteintes du typhus. L’armée française ne possède pas d’uniformes pour les femmes médecin militaire et Nicole Girard-Mangin s’en voit créer un sur le modèle britannique. Elle reste à Verdun, multipliant les tâches pour se rendre utile au-delà du soin apporté aux blessés et aux malades, jusqu’à ce que les obus pleuvent à partir du 21/02/1916. L’évacuation démarre. Refusant d’abandonner les blessés qu’elle a en charge, elle prend le volant d’une voiture d’ambulance et prend la tête du convoi sous le déluge de feu. Un éclat brise une vitre du véhicule ; blessée à la joue, elle a le visage en sang mais poursuit l’évacuation. Derrière les lignes, elle opère les blessés et se rend sur le champ de bataille pour prodiguer les premiers soins.

Accueillie en héroïne, Nicole est affectée dans la Somme, dans un service de traitement de la tuberculose à l’hôpital de Moulle puis à Ypres en Belgique. Ses compétences lui valent, en décembre 1916, d’être nommée médecin-major. La même année, on lui confie la direction de l’hôpital-école Edith Cavell à Paris, avec le grade de médecin-capitaine. Nicole y poursuit ses activités de médecine auprès des malades et forme des infirmières auxiliaires jusqu’à la fin de la guerre.

À la fin de la guerre, elle joue un rôle actif dans la création de la Ligue nationale contre le cancer. Le 6 juin 1919, elle est retrouvée morte à son domicile, d’une overdose de médicaments, à l’âge de 41 ans. Plusieurs hypothèses, surmenage, dépression ou suicide après s’être découverte atteinte d’un cancer incurable.

Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise, sans avoir reçu la moindre décoration pour son service.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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