A la mémoire de Raymond Tauvel, décédé le 1er septembre 2024 à Argentan (Orne) dans sa 100e année.
Ancien combattant lors de la guerre d’Indochine, il avait poursuivi sa carrière dans la gendarmerie, notamment à Argentan.
Les anciens combattants d’Argentan (Orne) ayant servi sous l’uniforme français pendant la guerre d’Indochine (1946-1954) ne sont plus nombreux. Décédé le 1er septembre 2024 à l’âge de 99 ans, Raymond Tauvel était l’un d’eux. Né en 1925, il avait 20 ans quand il s’était engagé au 1er régiment de Chasseurs à Alençon, qui fut envoyé en Indochine. Arrivé en janvier 1946, il était resté deux ans dans cette colonie qui regroupait ce que sont maintenant le Vietnam, le Cambodge et le Laos : d’abord en Cochinchine avant que le début du conflit.
« Ces six mois dans le Sud se sont bien passés, c’est un beau pays et les gens étaient sympathiques », avait-il raconté dans nos colonnes en 2023. Les dix-huit mois suivants, dans le Tonkin, sur fond de guerre d’indépendance, avaient été éprouvants. « À deux reprises, mon char a sauté sur une mine, mais par chance je n’ai pas été blessé. Mais beaucoup de mes collègues ont été tués à cette époque… » Cette guerre a causé la mort d’un demi-million de personnes, dont 75 000 côté français.
À son retour en Europe, Raymond Tauvel avait intégré les rangs de la gendarmerie. Dans les années 1960, il avait ainsi rejoint la caserne d’Argentan, officier de police judiciaire au sein de la brigade de recherches, avec le grade de maréchal des logis-chef. Titulaire depuis 1962 de la Médaille militaire, et de l’ordre national du Mérite depuis 1995, Raymond Tauvel assistait toujours aux cérémonies du 8 juin, journée nationale en hommage aux « Morts pour la France » en Indochine.
IN MEMORIAM – Raymond TAUVEL (décédé le 1er septembre 2024)
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M&O 287 de juin 2025
