Yvette Lundy, née le 22 avril 1916 à Oger.
Elle est née dans une famille d’agriculteurs originaires de Beine, près de Reims, devenue Beine-Nauroy. Elle est issue d’une grande fratrie de 7 enfants. Pendant la Première Guerre mondiale, sa famille est obligée de fuir le village qui se situe alors sur la ligne de front des batailles de Champagne, et s’installe durant la guerre à Oger.
Après avoir grandi à Beine, c’est en devenant institutrice qu’elle revient tout près de son village natal. En 1938, elle prend son poste à Gionges, où elle est également secrétaire de mairie. En 05/1940, lors de l’Exode, elle quitte le département pour y revenir en 07/1940.
Sous l’Occupation, elle fournit des faux-papiers et des cartes d’alimentation en particulier à des prisonniers évadés du camp de Bazancourt, ainsi qu’à une famille juive à la demande d’une amie qui travaillait à Paris. Elle assure l’hébergement de réfractaires au STO, de résistants traqués et d’équipages alliés pris en charge par le réseau d’évasion Possum.
Le 19/06/1944, elle est arrêtée à Gionges. Pour protéger ses frères et sœurs René, Lucien, Georges et Berthe, également engagés dans la Résistance, elle fait croire, durant les interrogatoires, qu’elle est fille unique. Elle est incarcérée à la prison de Châlons-sur-Marne, puis transférée au camp de Romainville.
Puis le 18/07/1944, elle est déportée comme résistante à Neue Bremm, puis à Ravensbrück où elle porte le matricule 47 3603. Le 16/11/1944, elle est transférée à Buchenwald, sous le matricule 15 208, où elle est affectée au Kommando de Schlieben.
Elle en est libérée le 21/04/1945 par l’Armée rouge. Après une marche d’au moins 200 km, Yvette Lundy et son groupe de déportés parviennent à rejoindre Halle, d’où ils sont rapatriés à Paris par avion jusqu’au Bourget le 08/05/1945, avant d’être accueillis à l’Hôtel Lutetia.
Depuis, elle est devenue une grande figure de la Résistance marnaise. À partir de 1959, elle se consacre à la transmission de la mémoire de la Résistance et de la déportation. Elle continue jusqu’à la fin de sa vie à témoigner, particulièrement auprès des jeunes, notamment dans le cadre du Concours national de la résistance et de la déportation.
Elle est l’auteur de Le Fil de l’araignée, le récit de sa vie, publié en 20126.
Yvette Lundy meurt à Épernay le 3 novembre 2019.
Le 31 janvier 2022, le Conseil Municipal de la ville d’Épernay décide de donner son nom à l’école Bachelin, qui devient l’école Yvette Lundy, une rue de Châlons-en-Champagne porte son nom.
Elle est reconnue « Déporté résistante ».
- Grand officier de la Légion d’honneur.
 - Croix de guerre 39–45
 - Médaille de la Résistance française.
 - Commandeur de l’ordre national du Mérite.
 



                                    


