La filière des réacteurs à neutrons rapides au sodium (RNR-Na), pourtant porteuse d’un modèle énergétique circulaire et souverain, en a été le symbole. Elle a été démantelée non par manque de résultats, mais sous l’effet d’arbitrages politiques court-termistes. L’absence de vision claire de la France, son incapacité à maintenir une trajectoire cohérente sur plusieurs décennies, l’ont peu à peu fait passer du rang de leader mondial à celui de spectateur d’une course qu’elle avait pourtant initiée.
Il est urgent de mettre un terme à cet aveuglement stratégique. La relance de la filière RNR-Na n’est pas une option technocratique, c’est un impératif de souveraineté. Derrière les débats techniques, se joue une bataille d’indépendance. Ne pas la mener, c’est consentir à une dépendance future, à un déclassement technologique et à une vulnérabilité énergétique structurelle.
Reprendre la main sur notre destin énergétique implique de redonner à l’État son rôle de stratège et de réinvestir pleinement le champ du nucléaire comme levier de puissance.