vendredi 17 mai 2024

4 mai 1924 : Il y a cent ans, Étienne Œhmichen réalisait un record avec son 2e prototype d’hélicoptère

Étienne Edmond Œhmichen, né le  à Châlons-sur-Marne et mort le  à Paris, est un ingénieur et biologiste français. Il est considéré comme l’un des pionniers du stroboscope, de l’invention de l’hélicoptère — dont il établit le premier record homologué par la FAI en 1924 — et l’un des précurseurs de la biomécanique.

Quand vient la Première Guerre mondiale, il est mobilisé dans l’artillerie avant d’être appelé avec rang de capitaine auprès du général Estienne pour résoudre le problème du manque de puissance des gros chars d’assauts. Il développe le « char Peugeot », équipé d’un nouveau type de suspension, d’une transmission électrique et qui se dirige par la différence de vitesse entre les deux chenilles indépendantes, mais qui reste à l’état de prototype. À cette occasion, il applique la stroboscopie pour examiner les moteurs et crée un appareillage — déposé le  avec la SA des Automobiles et Cycles Peugeot — d’où dérivent les stroboscopes électriques puis électroniques. Par la suite, il lui vient l’idée d’appliquer cette technique, combinée à la radiologie, à l’étude du vol des oiseaux et des insectes, des travaux qu’il décrit dans Nos maîtres les oiseaux, publié en 1920.

Ses recherches se concentrent alors sur le développement des hélicoptères. Le , il effectue à Courcelles-lès-Montbéliard (pays de Montbéliard, Doubs) le premier kilomètre en circuit fermé en hélicoptère avec son quadrirotor n° 2 à décollage et atterrissage à la verticale, sur un terrain propriété des usines Peugeot. Les quatre rotors à axe vertical se répartissaient par deux de chaque côté du fuselage tandis que cinq petites hélices assuraient la stabilité horizontale, complétées par une hélice de direction et deux hélices de propulsion alimentées par un moteur Rhône de 88 kW. C’est le premier record homologué pour un « hélicoptère » par la Fédération aéronautique internationale. Il développe en tout sept appareils jusqu’en 1937.

Pionnier de la biomécanique, il se voit confier la chaire d’aérolocomotion mécanique et biologique au Collège de France à partir de 1939, qu’il occupe jusqu’à sa mort qui survient à Paris le 10 juillet 1955. Il est inhumé à Courcelles-lès-Montbéliard, lieu de son vol historique.

Après son passage à la Société alsacienne de constructions mécaniques de Belfort, il crée son atelier Oehmichen-Peugeot, en association avec Peugeot, à Valentigney, où il invente notamment une dynamo d’éclairage pour automobiles, en remplacement des phares à acétylène des premières voitures.

  • 1921 : il approfondit ses théories sur le vol ascensionnel et met au point ses prototypes, financés par Peugeot. Aux commandes de son appareil doté de deux grandes hélices de sustentation et d’un ballonnet Zodiac allongé gonflé à l’hydrogène assurant sa stabilité, il effectue un vol pendant 1 minute, à 8 mètres de hauteur, ce sont les prémices de l’hélicostat…
  • 1924 : le 4 mai, avec son deuxième prototype, il réalise un vol d’1 km en circuit fermé triangulaire sur le terrain d’Arbouans (aujourd’hui aérodrome de Montbéliard). L’appareil comporte en tout 12 hélices (4 rotors de sustentation et 8 hélices de direction). Le vol lui permet de recevoir une subvention de 90 000 francs du Service technique de l’aéronautique (STAé) lui permettant de rembourser Peugeot. La même année, il réalise un vol stationnaire de trois minutes, puis un autre avec deux passagers.
  • 1928 : il réalise un hélicoptère comportant un système breveté d’autostabilisation. Cet appareil, doté d’un seul rotor horizontal de sustentation et de deux rotors de queue disposés de part et d’autre du rotor principal, donnera de piètres résultats.
  • 1930 : il fait voler, avec son quatrième appareil une de ses inventions majeures : l’hélicostat. C’est un intermédiaire entre l’hélicoptère et le ballon dirigeable. Il est doté d’une enveloppe relativement peu volumineuse, gonflée avec un gaz léger et il est remarquablement maniable.
  • 1935 : son appareil n° 6 n’est pas un hélicostat, son ballonnet sphérique est gonflé avec de l’air à température ambiante. Dépourvu de commande autre que la commande de gaz, cet appareil expérimental est destiné à démontrer la « stabilité statique » due au volume d’air de l’enveloppe. Ce que réalise Oehmichen avec cet appareil le , dans un hangar à dirigeables d’Orly. Mais ce concept n’aura pas de suite.

Les marchés de l’État s’interrompent, Œhmichen avec le n° 7, n’ayant pas satisfait aux exigences du STAé. Œhmichen continue de déposer des brevets, principalement sur des appareils munis de ballons dont les constructeurs modernes ont pu ensuite s’inspirer. Il poursuit ses recherches sur l’hélicostat, mêlant les techniques de voilure tournante et du dirigeable, sans parvenir à convaincre les responsables de l’aéronautique. Dans sa conférence du 20 mai 1937 à l’Institut colonial français, il précise son attachement à l’hélicostat qui est selon lui la seule solution qui puisse assurer la sécurité aérienne.

Les appareils, tel qu’Œhmichen les a nommés :

  • Le premier appareil, muni de son ballonnet, est appelé « Hélicoptère Œhmichen n° 1 ».
  • L’appareil n° 2, dépourvu de ballon, est nommé « Hélicoptère Œhmichen, n° 2 », construit en 1922, il fait un premier vol au point fixe de cinq minutes en juin 1923, puis réalise le vol de 1924 qui le rendra célèbre.
  • Le troisième, un hélicoptère doté d’un rotor principal et de deux rotors anticouple, est appelé « n° 3 ».
  • Le quatrième, et lui seul, est appelé Hélicostat. C’est Oehmichen lui-même qui invente ce mot pour l’occasion.
  • L’appareil n° 6 est visible au Musée de l’air et de l’espace du Bourget.
  • L’appareil n° 7, nommé « Hélicoptère Œhmichen, n° 7 » reçoit un ballon allongé gonflé d’air.

Source : WIKIPEDIA

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