vendredi 6 décembre 2024

CHRONICORUM BELLI du 17 mai


17 mai 1648 : victoire de Zumarshausen (Allemagne).

Dernière bataille de la guerre de Trente ans sur le sol allemand. Elle est l’une des très nombreuses victoires que Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne a remporté pour le compte du roi de France. « Sans doute le plus grand homme de guerre français avant Napoléon ». Aussi bon stratège que tacticien, on lui doit le fameux : « Tu trembles carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener ». En effet, d’une bravoure sans pareille, il ne cachait pas son appréhension juste avant les combats.

Les Franco-Suédois franchissent le Danube à Lawingen que tient une garnison française, et par une marche de nuit, atteignent leurs ennemis à Zusmarshausen entre Lawingen et Augsbourg.

Les Austro-Bavarois brûlent alors leur camp et tâchent de se retirer à la faveur des bois et des ravins. Leur arrière-garde fait une belle défense. Elle est commandée par le comte Raimondo Montecuccoli, officier italien au service de l’empereur, qui se trouve pour la première fois en face de Turenne, et qui deviendra un jour son rival de gloire.

La cavalerie de Montecuccoli est renversée. Le général en chef des impériaux, Melander, revient au secours de son arrière-garde et s’efforce d’arrêter les Franco-Suédois mais il est mortellement blessé. 2 000 fantassins sont pris ou sabrés autour de son corps. 8 canons sont enlevés, et toute l’armée austro-bavaroise eût été détruite si le duc Ulric de Würtemberg n’était intervenu derrière les rives escarpées d’un ruisseau avec 2 000 à 3 000 hommes d’élite qui se laissèrent héroïquement mitrailler pour donner au reste de l’armée le temps de gagner Augsbourg.

Leur victoire ouvrait aux alliés français et suédois la route vers le sud de l’Allemagne. Ils ravagèrent toute la rive droite du Danube, chassèrent l’électeur de Bavière de ses États et marchèrent sur l’Inn. Les pluies les empêchèrent de franchir cette rivière, et le manque de vivres les força de se retirer dans la Souabe.


17 mai 1684 : Duquesne bombarde Gênes.

Le bombardement de Gênes en 1684 est une opération navale conduite au nom du roi de France par une flotte de la Marine royale placée sous les ordres du lieutenant général des armées navales Duquesne contre la ville italienne de Gênes. Après plusieurs jours de bombardement et la prise du fort de la ville par des troupes françaises, la ville se rend et le doge est contraint de venir faire des excuses publiques à Louis XIV au château de Versailles.

Sans déclaration de guerre formelle, une flotte française, commandée par Abraham Duquesne, bombarda la ville de Gênes entre le 18 et le 28 mai 1684.

La flotte réunissait un total de 14 vaisseaux (dont l’Ardent de 74 canons et le Ferme de 64 canons), emportant 768 canons et 4 655 membres d’équipage, ainsi que 20 galères et 10 galiotes à bombes.

D’après le plan que Vauvré, intendant de la marine à Toulon, avait adressé au ministre de Seignelay le « les 10 galiotes seront postées à 530 toises(1 060 m) du bastion de Carignan, où est le môle, afin de pouvoir jeter les bombes à l’intérieur de la ville distante d’environ 800 à 900 toises (1 600 à 1 800 m). On ne peut bombarder que de nuit dans la mesure où les galiotes auraient été de jour trop exposées aux canons. La première galiote du côté du fanal est distante de 630 toises (1 260 m) ; il faudra porter leurs ancres à 400 toises (800 m) des bastions. Les galiotes sont à 40 toises (80 m) les unes des autres ».

Préalablement approuvé par Usson de Bonrepaus, l’homme de confiance de Seignelay qui avait assuré toute la préparation logistique de l’expédition, le plan de mouillage des galiotes fut établi par Pierre Landouillette de Logivière d’après les données de celui que l’ingénieur Pétré avait fait de la défense de Gênes en 1683. « Les galiotes, qui se trouveront initialement placées à 1 500 toises (3 000 m) des défenses du port, se hâleront sur des flûtes pour être approchées à 800 toises (1 600 m) le jour et 400 toises (800 m) la nuit, afin que les bombes puissent passer les défenses du port le jour 700 à 800 toises (1 400 à 1 600 m) et la nuit 1 000 à 1 200 toises (2 000 à 2 400 m) ».

Le 17 mai, les vaisseaux de guerre furent mouillés à 1 500 toises (3 000 m) du bastion de Carignan ou de la côte à 50 brasses d’eau (85 m) dans un fond de vase, distants les uns des autres de 50 toises (100 m). Au départ, les 10 galiotes furent postées à la portée du canon des murailles, à environ 1 300 toises (2 600 m) sur une ligne s’étendant depuis la tour du fanal, qui était à gauche de l’armée navale, jusqu’au faubourg de Bisagno, qui était à droite.

Le 18 mai, les chevaliers de Tourville et de Lhéry, qui étaient de jour, visitaient continuellement les postes et portaient les ordres au commandeur Desgouttes, commandant les galiotes. Le 19, les galiotes furent rapprochées et postées plus près de la ville. D’après le plan joint à la lettre de Benjamin de Combes du , les 10 galiotes se trouvèrent à 1 200 m ou 1 400 m des défenses du port, le môle neuf au-dessus, un peu sur la gauche, et le vieux môle au-dessus, sur la droite. Le bombardement commença, il dura jusqu’au 22 mai et 13 000 boulets de canons furent tirés. L’incendie est immense, à tel point qu’on dit que l’on peut lire, en pleine nuit, sur le pont des navires français ancrés au large.

Le , Duquesne, ayant envoyé un émissaire aux Génois qui l’avaient refusé, se décide à opérer une descente. Le duc de Vivonne est chargé de diriger cette opération. Les troupes sont réparties en trois corps : le premier, de 1 200 hommes, placé sous les ordres du duc ; le second, de 800 hommes, placé sous les ordres de Tourville, et le troisième, de 800 hommes également, est confié au chevalier de Lhéry, chef d’escadre.

L’attaque devait avoir lieu face au fort situé au bord de la mer, au milieu du faubourg de Saint-Pierre d’Aréna. L’attaque est lancée malgré la vive résistance des Génois ; le retranchement est enlevé par les Français mais Henri Cauchon de Lhéry meurt au combat. Devant les dégâts, Gênes est contrainte de se soumettre et le doge de Gênes, Francesco Maria Imperiale Lercari, malgré l’interdiction de quitter la République lorsqu’il est en fonction, doit se rendre à Versailles, en , pour présenter les excuses de la République. Le doge arrive en présence du roi, en plein mois d’août, avec un vêtement de velours, une action publicitaire adroite qui détermina le début d’une période de grande exportation de velours de Gênes vers la France. Pendant la visite, le roi, montrant au doge le nouveau palais royal de Versailles, lui demanda quelle était la chose qui l’avait le plus étonné pendant sa visite. Le doge répondit d’une formule lapidaire, caractéristique du sarcasme génois : « Mi chi » c’est-à-dire « Moi ici ».

En ajout des victoires françaises sur les autres fronts, ces faits d’armes impressionnent les Provinces-Unies. Pourtant menacées par l’avancée de l’armée française dans les Pays-Bas espagnols, elles rompent leur alliance avec l’Espagne des Habsbourg le , ce qui conduit à la trêve de Ratisbonne.

Cependant, il semblerait que le bombardement, s’il fit quantité de dommages matériels, causa peu de victimes et aucune panique. Le gouvernement génois se réfugia dans l’albergo dei poveri d’Emmanuel Brignole et les troupes espagnoles et corses restèrent disciplinées, repoussant les Français (le bilan aurait été volontairement exagéré pour des raisons politiques sans se soucier du fait historique, tant par les Français désireux de glorifier leur victoire que par les Espagnols qui voulaient démontrer les faiblesses de la République génoise).

L’indemnité payée par la république de Gênes revint en partie aux Fieschi et en partie à la reconstruction des églises détruites par les bombes ; les commerçants français installés dans la ville furent ruinés.

Source : Wikipedia

 


17 mai 1809 : prise du fort de Malborghetto

La bataille de Malborghetto est une série d’affrontements s’étant déroulée du 15 au 18 mai 1809 en Italie du nord, entre l’armée franco-italienne du vice-roi Eugène de Beauharnais et les troupes autrichiennes du général Albert Gyulay.

La division Gyulay fut écrasée par Eugène dans une bataille rangée près de Tarvisio, qui faisait alors partie de l’empire d’Autriche. Non loin de là, à Malborghetto-Valbruna et au col du Predil, deux forts défendus chacun par une petite garnison de grenzers résistèrent avec acharnement aux assauts franco-italiens avant d’être submergés par le nombre. Le fort de Malborghetto fut emporté par les assaillants dans la matinée du 17 mai tandis que celui de Predil tomba le lendemain, ses défenseurs étant tués jusqu’au dernier. La prise de ces cols de montagne par l’armée d’Eugène permit à cette dernière d’envahir la Carinthie. Des monuments furent par la suite érigés sur les lieux en hommage aux soldats autrichiens morts lors de ces affrontements.

***

Mort du capitaine Hensel.

Le 17 mai, à 9 h 30 du matin, les 15 000 soldats de Pacthod et de Durutte se ruèrent à l’assaut du fort de Malborghetto en deux points différents ; après trente minutes de combat, la position fut emportée. Epstein mentionne 300 Autrichiens tués et 350 faits prisonniers et, pour les pertes franco-italiennes, s’en tient au rapport officiel faisant état de 80 victimes. Les vainqueurs mirent la main sur 13 canons ainsi que d’énormes quantités de nourriture. Le capitaine du génie Friedrich Hensel mourut à la tête de sa garnison de deux compagnies du régiment frontalier n° 3 Oguliner et de 24 artilleurs. Smith donne pour les Autrichiens le bilan suivant : cinq officiers et 345 soldats tués ainsi que six officiers, 44 hommes du rang et 11 canons capturés. Il considère par ailleurs que les 80 pertes officiellement admises par Grenier sont « totalement invraisemblables » compte tenu de la dureté des combats. Le rapport autrichien sur la bataille relève que la taille des fortifications était inadaptée aux modestes effectifs de la garnison. Au sujet des pertes, le même document évoque 75 tués et 305 prisonniers autrichiens parmi lesquels 120 blessés, tout en admettant que le chiffre de 1 300 pertes prétendument infligées aux assaillants était irréaliste.

À la suite de ce succès, le corps de Grenier se dirigea rapidement à l’est de Tarvis pour prendre part à la bataille contre les forces de Gyulay. Le général autrichien avait pris position derrière la rivière Gailitz avec onze bataillons et quatre escadrons et déploya les brigades Gajoli et Marziani, trois bataillons du régiment d’infanterie n° 27 Strassoldo et deux bataillons de la Landwehr de Marburg. Des retranchements avaient été construits le long de la rivière mais seulement 10 canons — sur les 24 prévus — avaient été installés dans les redoutes. Eugène déclencha son offensive aux alentours de midi. Tandis que le corps de Grenier échangeait des coups de feu avec le centre autrichien, la division italienne de Fontanelli percuta l’aile gauche du dispositif de Gyulay, s’empara d’une redoute dont la possession revêtait une haute valeur tactique pour les Autrichiens et commença à envelopper le reste de l’armée de Gyulay depuis le sud. Alors que la ligne autrichienne était au bord de la rupture, les troupes de Grenier lancèrent une attaque frontale sur les positions adverses. Les défenseurs furent rapidement mis en déroute, abandonnant sur le champ de bataille 3 000 tués, blessés ou prisonniers et la plupart de leurs canons. Faute de cavalerie suffisante, les Franco-Italiens furent dans l’incapacité de poursuivre. Les Autrichiens dénombrèrent, selon leurs propres estimations, 217 tués, 271 blessés et 1 301 prisonniers, pour un total de 1 789 soldats et six canons perdus sur un effectif initial de 3 500 hommes. Eugène, qui avait engagé 10 000 hommes à Tarvis — exclusion faite du corps de Grenier, comptabilisé au titre de réserve —, évalua les pertes de son armée à 80 tués et 300 blessés.

Pendant ce temps, la colonne du général Seras, qui avait jusque là progressé sans encombre, se heurta le 15 mai au fort de Predil. Le 17, tandis que Gyulay était écrasé par les troupes d’Eugène à Tarvis, Seras fit bombarder le fort mais sans résultat notable. La garnison de la place était composée de deux compagnies du 1er bataillon du régiment frontalier n° 3 Szluiner, sous les ordres du capitaine du génie Johann Hermann von Hermannsdorf. Eugène, pour qui la possession du col du Predil était nécessaire au passage de son artillerie, de sa cavalerie et de ses bagages, détacha trois bataillons au sud afin d’attaquer les hommes d’Hermann depuis le col pendant que Seras déclencherait un assaut du côté opposé. L’opération fut lancée le 18 mai et se heurta très vite à une résistance acharnée de la part des défenseurs. Submergés, Hermann et ses 250 Croates refusèrent de déposer les armes et périrent jusqu’au dernier. L’assaut, mené par 8 500 fantassins qu’appuyaient 12 canons, coûta aux Franco-Italiens environ 450 tués ou blessés.

Source : Wikipedia


17 mai 1904 : naissance de l’acteur et combattant Jean Gabin

Par patriotisme, il s’engage, en , dans les Forces françaises combattantes du général de Gaulle pour libérer son pays. Embarqué comme canonnier, chef de pièce sur le pétrolier Élorn, il traverse l’Atlantique en convoi à destination de Casablanca. Le convoi est attaqué par des sous-marins et par des avions allemands aux approches de la Méditerranée et au large du cap Ténès. Volontaire au 1er Régiment blindé de fusiliers-marins, il est sur sa demande chef de char, à bord du M10 Wolverine Souffleur II, sous les ordres de l’enseigne de vaisseau et futur vice-amiral André Gélinet. Il appartient alors au 2e escadron du régiment blindé de fusiliers-marins de la célèbre 2e division blindée du général Leclerc.

Au printemps 1945, il participe à la libération de la poche de Royan puis à la campagne d’Allemagne qui le conduit au Nid d’aigle d’Hitler à Berchtesgaden. À la fin de la guerre, il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.

En juillet 1945, à 41 ans, le « plus vieux chef de char de la France Libre » est démobilisé et revient au monde du spectacle avec des cheveux blancs. Toute sa vie, il reste très attaché à la marine nationale et proche de celui qui fut son chef, le vice-amiral Gélinet et sa famille.

 


17 mai 1943 : Opération Chastise

L’opération Chastise est le nom de code des attaques menées le  sur des barrages en Allemagne au cours de la Seconde Guerre mondiale. Cette opération fut menée par le 617 Squadron de la Royal Air Force, qui fut par la suite renommé les Dam-Busters (Les Briseurs de barrages). Pour réussir l’opération, il fallut utiliser une bombe tout spécialement conçue par l’ingénieur Barnes Wallis et fabriquée par l’entreprise Vickers.

Les attaques ont entraîné la mort de 1 294 civils, dont 749 prisonniers de guerre et ouvriers français, belges, néerlandais et ukrainiens.

Crédit : DR.

Les Lancaster étaient organisés en trois groupes :

  • le n° 1 avait pour cible principale la Möhne et pour cible secondaire le barrage d’Edersee pour ceux qui possèderaient encore une bombe après l’attaque de la Möhne. Il était composé de neuf avions répartis en trois groupes (pilotés par Gibson, Hopgood, Martin ; Young, Astell, Maltby ; Maudslay, Knight, et Shannon) ;
  • le n° 2 devait attaquer la Sorpe avec cinq avions (commandés par McCarthy, Byers, Barlow, Rice et Munro) ;
  • le n° 3 était un groupe mobile de réserve, qui décollerait deux heures plus tard pour attaquer les barrages non détruits ou, à défaut, ceux de Schwelm, de Ennepe et Diemel. Composé des cinq bombardiers (commandés par Anderson, Townsend, Brown, Ottley et Burpee), deux ne purent prendre part à cette mission pour cause de maladie.

Le PC se trouvait au quartier-général du groupe 5 à Grantham. Les noms de code (transmis en morse) renseignant le QG des avancées de la mission étaient Goner pour bombe lâchée, Nigger (en hommage au chien noir de Gibson qui mourut le ) pour la destruction de Möhne et Dinghy (canot en français, car Young a souvent fait amerrir son avion lors d’opérations précédentes) pour celle d’Edersee.

Les vols se firent à une hauteur comprise entre 75 et 120 pieds (22 et 36 mètres) afin de passer sous la couverture des radars allemands. Les avions suivaient deux itinéraires qui évitaient soigneusement les points extrêmement bien défendus par la flak.

La formation 1 arriva au-dessus de l’Europe continentale entre Walcheren et Schouwen-Duiveland, traversa les Pays-Bas, contournant les bases aériennes d’Eindhoven, de Gilze en Rijen ainsi que les dangereuses défenses de la Ruhr et tourna au nord afin d’éviter Hamm avant de prendre cap au sud en direction de Möhne. La formation 2, quant à elle, vola plus loin au nord, jusqu’à Vlieland dépassa le golfe de Zuiderzee avant de rejoindre le premier itinéraire près de Wesel et de voler au sud de Möhne en direction de Sorpe.

Les premiers avions, ceux de la formation 2 qui suivaient l’itinéraire plus au nord et plus long, décollèrent à 21 h 10. McCarthy eut une défaillance dans le système hydraulique de son avion et décolla à bord d’un avion de réserve vingt minutes plus tard. La formation 1 décolla sans encombre à 21 h 25.

Les premiers accidents survinrent lors de l’arrivée sur la côte hollandaise. C’est la formation 2 qui subit le plus de dégâts : l’avion de Munro perdit sa radio à cause de la flak et fit demi-tour au-dessus de Zuiderzee, celui de Rice volait trop bas et perdit sa bombe dans l’eau mais il put rentrer à la base. Les avions de Barlow et de Byers furent abattus peu après avoir franchi la côte hollandaise à Harderwijk. Seul l’avion de McCarthy survécut au passage des côtes de la Hollande. En ce qui concerne la formation 1, la seule perte recensée fut celle d’Astell, quelque part au-dessus de Roosendaal.

La formation 1 arriva au-dessus du lac de Möhne et l’avion de Gibson (G pour George) bombarda le premier. Hopgood (M pour Mother) attaqua en deuxième. L’avion de Hopgood fut touché par la flak pendant qu’il se préparait à bombarder et fut ensuite soufflé par l’explosion de sa propre bombe ce qui le détruisit entièrement. Gibson amena alors volontairement son avion sous le feu de la flak afin de lui masquer l’arrivée de l’avion de Martin. Ce dernier, (P pour Peter (Popsie)) réussit à toucher sa cible malgré plusieurs impacts de la flak. Puis Young (A pour Apple) ainsi que Maltby (J pour Johnny) firent deux coups au but si bien que le barrage commença à céder. Gibson emmena alors Shannon, Maudslay et Knight sur l’Eder.

La vallée de l’Eder était fortement embrumée mais pas défendue. La topographie des collines environnantes rendait l’approche difficile et le premier avion, celui de Shannon, fit 6 passages avant de prendre une pause. Maudslay (Z pour le Zebra) essaya une passe de bombardement mais sa bombe heurta le dessus du barrage et l’avion fut soufflé par l’explosion de celle-ci. Shannon réessaya et réussit cette fois, à toucher le barrage puis la dernière bombe de la formation, celle de Knight, endommagea fortement à son tour le barrage.

McCarthy (T pour Tom) atteignit seul le barrage de Sorpe. C’était un barrage en terre qui devait être plus facile à détruire que les précédents, construits en béton armé. En dépit de la brume et des collines mal placées, McCarthy fit coup au but mais cela n’entraîna pas la rupture du barrage. Trois des avions de réserve furent alors dirigés vers Sorpe. Burpee (S pour Sugar) n’atteignit jamais le barrage. Brown (F pour Freddy) l’atteignit et, malgré une brume encore plus épaisse, réussit à lâcher sa bombe mais elle ne détruisit pas le barrage. Anderson (Y pour Yorker) arriva le dernier mais la brume était trop dense pour qu’il puisse être efficace. Les deux avions restants furent envoyés sur des cibles secondaires, Ottley (C pour Charlie) fut abattu en chemin tandis que Townsend (O pour Orange) bombarda avec succès le barrage de l’Ennepe.

Sur le chemin du retour, les avions volèrent encore à la cime des arbres. Un autre avion fut perdu, celui de Young, qui fut abattu par la flak et s’écrasa dans la mer au large des côtes de la Hollande.

En tout, 53 des 133 membres d’équipage furent tués, trois sautèrent en parachute et furent faits prisonniers. 34 survivants furent décorés le 22 juin au palais de Buckingham. Guy Gibson reçut notamment la Victoria Cross, 5 autres reçurent l’ordre du Distinguished Service, dix la Distinguished Flying Medal et deux la Conspicuous Gallantry Medal (Médaille de la bravoure remarquable, abandonnée en 1993).

Les estimations initiales des pertes allemandes dues aux inondations étaient de 1 294 tués, dont 749 prisonniers de guerre et ouvriers français, belges, néerlandais et ukrainiens. Des estimations ultérieures évaluent le nombre de morts dans la vallée de la Möhne à environ 1 600, y compris des personnes qui se sont noyées dans la vague de crue en aval du barrage.

Après une campagne de propagande aux États-Unis, Gibson retrouva son service opérationnel. Il fut tué avec son navigateur James Warwick lors d’une mission au-dessus de Steenbergen aux Pays-Bas en septembre 1944. Il était à bord d’un chasseur bombardier rapide Mosquito et dirigeait les vagues de bombardiers qui devaient effectuer une attaque dans le secteur, son code d’appel radio était « Master Bomber » ; il a été abattu par la flak.

Après ce raid contre des barrages, l’escadron 617 fut conservé tel quel en tant qu’unité spécialisée. Son blason fut modifié avec les mentions « on a roundel, a wall in fesse, fracted by three flashes of lightning in pile and issuant from the breach, water proper » et sa devise devint « Après moi le déluge » (en français dans le texte). L’escadron participa plus tard aux bombardements utilisant les autres bombes spéciales de Wallis (Tallboy et Grand Slam), en utilisant un système de visée avancé permettant le bombardement de petites cibles avec une précision bien meilleure qu’auparavant. Cet escadron est toujours en activité aujourd’hui.

Source : Wikipedia


17 mai 1944 : les Allemands abandonnent le Monte Cassino (Italie).

La bataille du Monte Cassino a commencé en janvier 1944 sur la ligne Gustav qui interdit l’Italie du Nord aux forces alliées. Bloqués de longs mois face au verrou de cette ligne de défense, les 300 000 alliés engagés ne parviennent pas à réduire les 100 000 Allemands malgré des attaques aériennes massives et de nombreux assauts frontaux. Le commandement américain s’en remet alors aux plans du général Juin, commandant le CEF (corps expéditionnaire français) qui consistent à utiliser les aptitudes des troupes marocaines au combat en montagne pour prendre les sommets environnant le mont Cassin. Le mont Majo tombe le 13 et dès lors les troupes allemandes vacillent. Le maréchal Kesselring donne l’ordre à la Xe armée dont le PC vient d’être anéanti par un bombardement aérien de se replier. La route vers Rome est ouverte.

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