mardi 26 novembre 2024

CHRONICORUM BELLI du 17 juin

17 juin 1120 : bataille de Cutanda durant la Reconquista espagnole sur l’occupant maure de la péninsule ibérique.

Elle est remportée par les Aragonais et leurs alliés aquitains contre une armée almoravide qui essayait de reconquérir Saragosse, perdue en 1118.

El barranco de la muerte par Agustín Salinas Teruel (1891-1892). Tableau représentant Alphonse Ier d’Aragon à la fin de la bataille de Cutanda.

17 juin 1462 : Vlad Tepes lance l’attaque de nuit à Târgoviște contre les forces de Mehmed II.

La cause première de l’expédition de Valachie de Mehmed II est la rébellion de Vlad Tepes, qui s’est vu attribuer le titre de Voïvode de Valachie par le sultan en 1456. Il est notamment connu pour faire empaler ses victimes et festoyer pendant qu’elles souffrent.

Mehmed se prépare donc à une expédition d’été pour punir Vlad et placer son frère Radu à sa place sur le trône de Valachie. Sachant que les armées valaques allaient procéder à une tactique de guérilla, il préfère les milices Akindji (cavalerie légère de raid) aux Sipahis, plutôt utilisés durant les batailles rangées.

Les forces de Tepes attaquent le campement turc pendant la nuit dans le but de tuer le sultan mais n’arrivent pas à le trouver (ils entrent dans les tentes de Sadrâzam et Ishak Paşa, mais y tuent plus de chameaux que de soldats ottomans). Malgré la grande confusion et l’immense panique qu’ils créent, les troupes ottomanes arrivent à se réorganiser. S’ensuit une bataille sanglante jusqu’au matin, où Vlad fuit.

Vlad Tepes, malgré son immense dévouement lors de la bataille, fut obligé de fuir en Moldavie, puis en Hongrie, où il sera emprisonné. Les troupes valaques se désorganisent, et présentent entre 5 000 et 7 000 morts.

Après la victoire, les troupes ottomanes, sous Mihaloğlu Ali bey et Turahanoğlu Ömer bey, poursuivent pendant 40 jours les troupes valaques. Ils tuent 3000 d’entre eux et en prennent 3000 en otage.

L’armée ottomane marche ensuite sur Târgovişte, la capitale valaque, et trouve la ville abandonnée ainsi que 20 000 ottomans empalés. Démoralisé, on raconte que le sultan s’était mit à prier devant cette horreur. Par la suite, Mehmed place Radu III le Beau à la tête de l’état et passe l’été en Valachie, avant de repartir pour Istanbul, en laissant Ali bey et ses Akindjis sur place.


17 juin 1696 : bataille de Dogger Bank (Mer du Nord).

Le corsaire français Jean Bart capture un convoi d’une centaine de navires marchands, chargés de blé, après avoir défait leur escorte hollandaise. Pris en chasse par une escadre de l’amiral britannique Benbow, Jean Bart se cache au Danemark puis passant au travers de tous les pièges tendus en Mer du Nord et dans la Manche, rejoint triomphalement Dunkerque.


17 juin 1696 : Mort de Jean III Sobieski, roi de Pologne de 1674 à 1696 et grand duc de Lituanie

Il est un héros national polonais, notamment en raison de sa victoire sur les Turcs devant Vienne en 1683.


17 juin 1734 : mort du maréchal de Villars (Turin).

Héros de Maastricht (juin 1673), Seneffe (août 1674), Friedelinghen (octobre 1702), Denain (juillet 1712), il meurt à 82 ans en rentrant victorieux d’une campagne en Italie. Louis XIV l’avait remarqué à Maastricht lors de ses débuts :  « Il semble que dès que l’on tire en quelque endroit, ce petit garçon sorte de terre pour s’y trouver ». Puis le maréchal de Créqui : « Jeune homme, si Dieu te laisse vivre, tu auras ma place plus tôt que personne ».


17 juin 1175 : bataille de Bunker Hill (guerre d’indépendance des États-Unis)

Elle est considérée comme une des batailles les plus sanglantes de la guerre. Le général Israel Putnam dirigeait les troupes révolutionnaires, et le général major William Howe commandait les forces britanniques.

Il est débattu entre les historiens si le général Israel Putnam ou le colonel William Prescott, son second, ordonna aux troupes : « Ne tirez pas avant de voir le blanc de leurs yeux ! » Bien que cette bataille soit connue sous le nom de « Bunker Hill », la majorité des combats se situa sur Breed’s Hill, à proximité. À leur troisième assaut, les forces britanniques s’emparèrent des fortifications de Breed et Bunker Hill.

La bataille fut une victoire à la Pyrrhus pour les Britanniques qui perdirent plus de 1 000 hommes. L’objectif immédiat de Howe fut atteint, mais l’attaque démontra la capacité des Américains à soutenir une bataille rangée et ne changea pas le statut du siège. Après la bataille, le général Henry Clinton remarqua dans son journal que « quelques victoires semblables auraient sûrement mis fin à la domination britannique en Amérique ».


17 juin 1778 : combat naval de Roscoff (Baie de Goulven).

La frégate française La belle poule est attaquée sans sommations par la frégate anglaise Arethusa qui est finalement vaincue et doit fuir. La nouvelle fait sensation à Versailles où la mode féminine célèbre la victoire en créant une coiffure intitulée Belle poule. Cet affrontement pousse Louis XVI à déclarer la guerre à l’Angleterre dans le cadre de ce que l’on va appeler la guerre d’indépendance américaine. 4 navires de guerre ont porté, à ce jour, le nom de belle poule, dont l’actuelle goélette (navire école de la Marine nationale) qui fut un navire de la France libre.


17 juin 1888 : Naissance de Heinz Guderian

Surnommé « Heinz le Rapide » (Schneller Heinz), il est l’un des concepteurs de l’arme blindée allemande. Il a appliqué la doctrine de la guerre éclair (en allemand : Blitzkrieg), incluant l’utilisation intensive des chars d’assaut, lors des invasions de la France (1940) et de l’Union soviétique (1941).

Tombé en disgrâce auprès de Hitler après son échec lors de la bataille de Moscou à la fin 1941, il est rappelé comme inspecteur de l’arme blindée en 1943, puis comme responsable du front de l’Est de  à .

Prisonnier de guerre des Américains de 1945 à 1948, il est libéré sans être inculpé de crimes de guerre. Après sa libération, il devient un des conseillers pour l’organisation des forces blindées de la future armée de l’Allemagne de l’Ouest, la Bundeswehr. Celle-ci voit le jour un an et demi après sa mort, le , pour être aussitôt intégrée à l‘Alliance atlantique, alors en guerre froide contre le bloc soviétique. L’image qu’il se donne à travers ses mémoires, niant tout rapport avec les exactions meurtrières du régime national-socialiste, participe à la création du mythe d’une Wehrmacht aux mains propres durant la guerre.


17 juin 1940 : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat ».

Le maréchal Pétain s’exprimant à la radio vers 12h30, annonce qu’il a demandé la veille aux Allemands leurs conditions pour arrêter les hostilités et appellent les Français à cesser le combat.


17 juin 1940 : premier acte de résistance de Jean Moulin (Chartres).

Préfet d’Eure et Loir lors de l’arrivée de la Wehrmacht à Chartres, Jean Moulin refuse de signer un rapport que les Allemands ont préparé pour faire attribuer la mort de civils à l’aviation française et aux troupes africaines. Comprenant l’intention, Moulin refuse de signer. Passé à tabac, il tente de se suicider pour ne pas faiblir.

Au sujet de Jean Moulin, voir l’excellent dossier que lui consacre Le Figaro Histoire n°8 « Jean Moulin, un héros très secret ».


17 juin 1940 : Le RMS Lancastria,paquebot transatlantique britannique coulé par les Allemands.

Son naufrage, qui provoqua environ 4 000 victimes, est l’une des plus grandes catastrophes maritimes du XXe siècle.


17 juin 1944 : prise de l’île d’Elbe.

Surveillant la portion de Méditerranée entre la Corse et l’Italie, l’île est tenue par les Allemands et ne peut rester comme une menace dans le dos des alliés qui ont passé la ligne Gustav. Le bataillon de choc (Cdt Gambiez), et les commandos d’Afrique, lors de l’opération Brassard, débarquent sur l’île et prennent d’assaut les batteries côtières. La 9e Division d’Infanterie coloniale débarque quelques heures plus tard et parachève la libération de l’île. Les combats sont durs : 250 français périssent contre 700 Allemands durant les deux jours d’affrontement.

LCL Fernand Gambiez en 1944. Son fils, un jeune officier du 3e REI, sera tué à Dien Bien Phu en 1954.

17 juin 1953 : l’armée rouge réprime une insurrection populaire (Berlin-Est).

Quelques mois après la mort de Staline, les ouvriers est-Allemands se mettent en grève puis créent une insurrection rassemblant 60 000 manifestants dans Berlin-Est. Appelés en renforts, les chars soviétiques écrasent la révolte : plus de 80 morts et des milliers d’arrestations.


17 juin 1967 : explosion de la première bombe H chinoise (désert du Takla-Makan – Chine).

La Chine teste avec succès sa première bombe à fusion nucléaire (bombe thermonucléaire ou bombe H) à peine 3 ans après sa première bombe à fission (bombe A). La France a testé les siennes en 1960 (A) et 1968 (H). Pour les Américains, 1945 et 1952. Pour les Soviétiques, 1949 et 1953.

L’engin a explosé à la base d’essai de Lop Nur , souvent surnommée base d’essai d’armes nucléaires de Lop Nur, à Malan, dans le Xinjiang , le 17 juin 1967. Avec des tests réussis de cet engin thermonucléaire à trois étages, la Chine est devenue le quatrième pays à avoir développé avec succès une arme thermonucléaire après les États-Unis, l’Union soviétique et le Royaume-Uni. Il a été largué depuis un Xian H-6 (Tu-16 de fabrication chinoise) de la 36e division aérienne et a été retardé par parachute pour une explosion aérienne à 2 960 mètres. La bombe était un engin à trois étages avec une bombe primaire U-235 renforcée et une bombe propulsive U-238. La puissance était de 3,3 mégatonnes.

Il s’agissait d’une bombe à hydrogène à trois étages, pleinement fonctionnelle et à grande échelle , testée seulement 32 mois après que la Chine eut fabriqué son premier dispositif à fission . Elle reste à ce jour le pays qui a réussi le plus rapidement à développer cette capacité.

La Chine avait reçu une aide technique importante de l’Union soviétique pour relancer son programme nucléaire, mais en 1960, le fossé entre l’Union soviétique et la Chine était devenu si grand que l’Union soviétique a cessé toute aide à la Chine et a refusé d’aider le gouvernement chinois. avec leur programme nucléaire. 

L’objectif de la Chine était de produire un dispositif thermonucléaire d’une puissance d’au moins une mégatonne, qui pourrait être largué par un avion ou transporté par un missile balistique. Plusieurs explosions destinées à tester la conception, les caractéristiques et l’augmentation de la puissance des armes thermonucléaires ont précédé l’essai thermonucléaire.


17 juin 1985 : le colonel Baudry dans l’espace (Etats-Unis – Floride).

Patrick Baudry décolle du Kennedy center à bord de la navette Discovery et passe 7 jours dans l’espace. C’est le deuxième spationaute français (le premier étant le général Jean-Loup Chrétien avec la Russie).

Le , Patrick Baudry rejoint le corps des astronautes de la NASA, basé à Houston au Texas, afin de préparer le premier vol spatial franco-américain. Au terme d’une année d’entraînement, il est affecté à la mission STS-51-E sur Challenger qui est annulée à la suite de problèmes techniques graves. La NASA modifie tout le programme de ses vols, et il est désigné à la prochaine mission Discovery (comme ce n’est pas la mission suivante d’une navette, des journalistes français créeront une hasardeuse histoire de méfiance américaine envers Baudry, pour causes de «  possible espionnage soviétique »).

Il fait partie de la mission STS-51-G sur Discovery, dont le lancement a lieu – après plusieurs reports de tir – le  au départ de Cap Canaveral au Kennedy Space Center en Floride. Discovery revient sur Terre le  sur la base d’Edwards en Californie. Patrick Baudry y est spécialiste charge utile. Il devient le second astronaute français à être allé dans l’espace lors du premier vol spatial franco-américain (le premier était Jean-Loup Chrétien sur le vol Soyouz T-6 en 1982).

De son aventure, il tire un premier livre avec Benoît Clair intitulé Aujourd’hui, le soleil se lève seize fois, puis Le Rêve et l’Espace écrit en 2002 et publié aux Éditions du Chêne. Son double entraînement, en tant que cosmonaute avec les soviétiques à la Cité des étoiles et en tant qu’astronaute avec les Américains, lui procure une vision originale des deux programmes, rare à l’époque, qu’il décrit dans son récit « En direct de l’espace » en 1986.

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